Utilisateur:Bjorn

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Arn Bjorn


Vous consultez la fiche d'un personnage absent d'Esperia.

     Bjorn
Informations RP
Nom
Genre
Homme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Bjorn__
Prénom IRL
Othman
Âge IRL
17






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  • Nom : Arn
  • Prénom : Bjorn
  • Âge : 21 ans.
  • Rang Social : Esclave
  • Ville d'origine : Maailmanovi.
  • Religion : Monachisme.


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Mon père me racontait toujours cette histoire, assis à mon chevet, pendant les longs hivers de maladie qui assaisonnaient ma si morne enfance. J'ai toujours été l'enfant fragile, celui qui attrapait toutes les maladies, et je dois avouer n'avoir connu le monde extérieur qu'à l'âge de 8 ans. Expérience si intense qu'elle s'est soldée par une maladie cardiaque me menant directement vers ce joli lit bordé de rouge et d'or qui était exactement le contraire de ce que j'étais.

Ces deux couleurs nobles sont, paradoxalement, les couleurs de mon enfance. Je suis un Arn. De sang et d'or, oui, je crois que c'était quelque chose du genre. Un joli écusson représentant un aigle. C'est si héroïque, si... noble. Vous vous en doutez, je ne pouvais être le digne représentant de la famille. C'était mon frère, beaucoup plus robuste, carré, ce genre d'homme inspirant l'autorité et la supériorité. Ma mère disait souvent qu'il a dû hériter de ma part, ce à quoi mon père répondait nonchalamment que j'ai dû récupérer l'intellect.

Oui, aussi bizarre et étrange que cela puisse être, j'étais le préféré. Pourquoi ? Aucune idée. Je n'étais pas l'héritier, mais j'étais celui dont on s'occupait le plus, laissant Baldr aux soins des percepteurs et autres maîtres d'armes. Non, moi, pendant ce temps, on me racontait des histoires. Celle de l'aigle Arn plânant sur les vertes plaînes, le regard vif, droit et inarrêtable. J'étais l'aiglon qui était peut être sorti trop tôt de l'oeuf, ou qui n'aurait jamais dû sortir, du moins, c'est ce que je ressentais. Non, je ne suis pas un aigle, les aigles sont bien trop fiers et supérieurs.

Mon premier souvenir revient à mes 2 ans, ce qui est plutôt précoce, pour un humain normal. J'étais couché dans une sorte de panier, dans le bureau de mon père. Ce dernier grattait de sa plume un parchemin immense, plus grand même que la table qui le soutenait. La pièce était plus qu'un bureau, aux murs, étaient accrochés des dessins étranges, des cartes, des portraits d'aïeuls. De part et d'autre de la salle, je pouvais voir des commodes et des bibliothèques, sur lesquelles se trouvaient un amoncellement de papiers, de façon désordonnées, des plumes y étaient mêlées, des encriers vides entassées au dessus. Ma mère entrait de temps à autres, portant un service à thé, et le posait près d'une grande table près de l'entrée, ce à quoi mon père répondait par un grognement, visiblement trop concentré. Je voyais mes mains et mes pieds, tirés vers le haut, faisant un jeu d'ombre sur mon visage avec la lumière du lustre cristallin, ce qui m'amusait beaucoup. Quelques fois, mon père se levait, faisait les cent pas dans son bureau, venait vers moi, et faisait glisser sa plume sur mon nez, me faisant éclater de rire. Ca devait être ses petites pauses. La dernière partie du souvenir, est une prise de parole de mon père. Je ne m'en rappelle pas vraiment, les mots sont brouillons, et ma vision devient trouble lorsque j'essaie de m'en rappeller, mais j'ai réussi, au fil du temps, à décrypter une phrase. "Pauvre Bjorn, tu es comme moi, et tu seras comme moi. Esperons que le temps ne te changera pas, mon petit Bjorn."
J'entend le bruissement des pages, accompagné de la douce voix maternelle qui m'a bercé toute mon enfance. Je me revois dans un luxueux salon, un lustre doré pendant. Ce qui semble être mes mains tend vers le cristal et un rire enfantin amusé accompagne mes gestes. Mon père, au loin, grommelle, il cherche quelque chose, mon regard est attiré vers l'amoncellement de papiers trônant sur son bureau, sur lequel j'ai une vue plongeante depuis les mains de ma mère. Le livre se ferme, tête emplie de légende, je me vois tiré vers le monde onirique, une douce musique m'accompagnant dans mes rêves les plus profonds.
Je me vois, grand, les cheveux au vent sur un fier cheval blanc, courant au combat, épée à la main, héros épique et légendaire.
C'était le jour de mes dix-huit ans. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Une silhouette féminine, bien taillée, sculpture divine et pourtant vivante, elle passait par là chaque jour, insouciante, accompagnée par la douce lumière des astres, la suivant comme un chien suit son maître. Elle faisait pâlir les plus grandes étoiles et les plus brillants soleils, elle accrochait sur cette voûte céleste son image, supérieure et pourtant si modeste. Un visage harmonieux, des lèvres fines et un petit nez, encadrés par une chevelure blonde, qui descendait en cascade sur ses épaules frêles, formant cette étrange torrent d'eau d'or et de lumière, plus impressionnant que les eaux les plus profondes de par cette couleur des Dieux.
Enfin, venaient ces deux pierres précieuses, emplissant ces cavernes de diamants formant ce que les profanes nommaient "orbites". Deux yeux, d'un bleu, d'un bleu si profond que je pouvais y boire, d'un bleu si profond que je m'y noyais, d'un bleu si intense que je m'y perdais. Ces yeux pour lesquels j'aurais tout donné, mais que je n'osais approcher, de peur de cette figure divine qui se présentait chaque matin, chaque soir devant moi, sans me voir, en m'ignorant. Je me réveillais souvent en sanglot : C'était décidément vérifié, je ne connaîtrais jamais le bonheur.

Je ne sais pas ce que j'attendais, mais je l'attendais. Je ne sais pas d'où je tenais cette patience, mais je l'avais. Je ne comprenais pas pourquoi je le faisais, mais je le faisais.
Posté entre ces quatres murs sombres, dont le plafond obscur venait assombrir ce qu'il me restait de coeur, j'étais assis et j'attendais. Qu'est-ce que j'attendais ? Je ne sais pas. Je voulais le savoir. Peut être est-ce que j'attend la libération du joug de cette mélancolie existentielle me torturant, croquant mon intégrité, me pourrissant les entrailles. Peut être est-ce que je m'attendais, j'attendais ce déclic que l'on peut lire dans ces livres romantiques que l'on nous faisait lire, plus jeunes, nous faisant croire en ces concepts abstraits, hypocrites et faux que sont l'amour, le bonheur et le bien-être; ce déclic héroïque, invitant le lecteur à croire en sa place dans le vaste univers. Non, non, je veux y croire, ce n'est pas la volonté qui manque, c'est la foi.
Les questions s'amoncellaient dans mon étroit esprit, formant un tas difforme de déchets dont la seule vue donnerait la nausée à un porc, de par sa profonde et intense odeur de défaite. Cependant, j'attendais et je les supportais. Je sais ce que j'attendais. J'attendais qu'elle revienne, qu'elle me revienne enfin, qu'elle me pardonne. Oui, oui, c'est ça que j'attendais. Les minutes filent et je suis de plus en plus seul, les murs semblent se rapprocher dangereusement de mon corps frêle. Mon ... corps ? Je ne me rappelle plus de la dernière fois où je me suis senti vivant, je ne me nourris plus, je ne bois plus, j'attend simplement.
Pourquoi l'ai-je laissé partir ? Je vois encore dans ces pavés de pierre me servant d'abris son visage, ni rond, ni ovale, ses lèvres fines, son nez bien centré, ce cou fin qui ne demandait qu'à être embrassé et surtout, ces deux perles vertes lui servant d'yeux. Maintenant que j'analyse la salle, il n'y a pas d'autre source de lumière que les deux émeraudes que j'avais dessiné dans mon esprit. Ses cheveux... ? Je ne sais plus, chatain clair ? Peut être blond ? Mais je me rappelle de leur douceur, comme je me rappelle du contact de sa main. Vous vous rendez compte ? Elle m'a pris la main ! Ô geste cruel ! Pourquoi torturer cette pauvre âme en perdition qu'est la mienne ? N'aurait-elle pas pu... ne pas exister ? Je ne sais pas. Je me demande juste. Maintenant c'est trop tard.
Elle n'avait pas spécialement de forme, mais je pouvais tracer le moindre détail de sa silhouette avec un crayon gras. Des fois, je me rend compte que je crie, de rage, de fureur et de tristesse, mais ça ne dure pas longtemps. Je ne retrouverais pas ces courts instants de bonheur, non, mais au moins, j'eu pu les vivre, c'est déjà ça, non ?
Je ne sais pas, je me pose simplement la question. Fidèle cabot, j'attendais, encore et encore. Des fois, j'entendais sa voix, traverser les murs, je savais bien que c'était elle. Elle s'inquiétait pour mon état, elle disait être désolée. Que neni. Malgré toute atténuation de ces gros amas de pavé, je sentais le ton hypocrite et faux dans sa voix, je sentais qu'elle ne souciait plus de moi.
Des fois, je me levais, je ne sais pas pourquoi. Tiens, une fenêtre. Je ne l'avais jamais remarquée. Je la vois, tenant le bras d'un autre et elle rit. Elle ne riait jamais avec moi, pourquoi elle le fait maintenant ? Je ne sais pas, je me pose juste la question. Lui ? Il n'était rien fâce à la beauté abrutissante de sa nouvelle amante, mais je le voyais lui aussi, j'arrivais à décrire son corps. Qu'il était beau, qu'il était grand, qu'il était charismatique. Mais oui, mais oui, suis-je idiot.

Une question se pose toujours, je ne sais pas, je la pose juste. Pourquoi est-ce que j'attend toujours ?