[Conte] Qu'est-ce qui fait que l'on suit quelqu'un ?

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Traya
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lun. 6 juil. 2015 08:31

Hors RolePlay :

Ce texte est en possession de Traya. L'écriture est rapide, droite et assurée. Rédigé sur papier, il n'existe pas au propre sur traité.

Conte :

RolePlay :

Préface

Par Traya Fet Portendar
Inspirée du style de Solypso Alducci, "Le Conteur".

Ce texte a pour objectif de partager une vision de ce qui est nécessaire à quelqu'un pour être suivis. La légitimité pourrait être une réponse simple, mais y réfléchir plus en détails m'a inspiré ce conte, où tous les éléments importants pour faire ses preuves sont présents. Je ne connais rien des activités phalangistes, cette histoire est donc basée sur une pure invention de ma part.

Je dédie ce texte aux morts tombés sous mon commandement : le soldat Sia, le civil Philip et le soldat Hagen.
Qu'est-ce qui fait que l'on suit quelqu'un ?
Un nouveau commandant devait arriver au camp d'expédition phalangiste du Vahnamaa, près des monts Adaars. Il s'agissait de quelqu'un de réputé pour ses états de service.
La rumeur courait qu'il s'était retrouvé avec son équipe dans un affrontement face à un clan sigurite complet, qui avait donné le premier assaut contre eux, et qu'il en était ressortit vainqueur.
Voilà comment en parlaient les supérieurs, alors que l'annonce de sa venue venait d'être reçue :
La situation s'était assez développée pour qu'une trentaine de sigurites parviennent à se retrancher dans un village fortifié, tandis que les phalangistes n'étaient plus qu'une dizaine. Mais au lieu de se replier, le commandant donna l'assaut sur la cité, affirmant à ses hommes qu'il fallait attaquer vite pour ne pas leur laisser le répis dont ils avaient besoin pour préparer leurs défenses. Un groupe devait faire diversion frontalement tandis que l'autre devait attaquer l'entrée la plus faible. Le commandant, pourtant, décida de mener la diversion. À la tête des quelques cinq soldats qu'il avait pris avec lui, il dressa son bouclier devant les volées de flèches des Vaahvas, imité par ceux à ses côtes. Quand l'autre groupe ouvrit la porte, il ne restait déjà plus de sa diversion que deux hommes qui étaient encore en état de se battre. L'affrontement à l'intérieur de la ville fut acharné, malgré les dégâts faits par ceux qui s'étaient infiltrés. Assez pour que le dernier homme debout soit le commandant. Il avait conduit tous ses hommes à la mort. Mais il avait accomplis l'objectif qui lui avait été donné. Gagnant la réputation de quelqu'un d'impitoyable.

Personne ne voulait d'un chef comme ça. À son arrivée, il s'impliqua dans chaque branche de gestion du campement, remettant en place ce qui n'allait pas de manière très appliquée. Il changeait les hommes de poste à sa guise, argumentant à chaque changement les compétences nécessaires au poste et celui qui les montrait le mieux. Une fois ça fait, il donna un discours à ses hommes, expliquant quel était l'objectif du campement. Il leur mit la mission de la phalange en tête, prouvant qu'ils perpétuaient les actions de générations de phalangistes à l'aide d'arguments sur lesquels tous étaient d'accords.

Mais le changement provoquait le mécontentement. Les hommes n'aimaient pas le nouveau commandant, et une certaine ambiance s'installait, où les plus écoutés clamaient la nécessité d'insubordination. Seule la réputation impitoyable du commandant retardait l'inévitable. Personne n'osait le contrarier et ils accomplirent les tâches simples avec lesquelles il avait entamé son commandement. Après quelques semaines, à la grande surprise des troupes phalangistes, la situation du camp d'expédition s'était nettement améliorée. Ils étaient tous bien ménagés, ne manquaient jamais de tâches utiles et menaient les tâches les plus dégradantes de façon équitable. À force d'entraînements reprenant les bases de leurs formations, organisés par le chef lui-même, ils mourraient tous d'envie de prouver qu'ils n'en avaient pas besoin et que c'était une insulte à leurs compétences. Ajouté à ça, ils demeuraient toujours de plus en plus opposés aux méthodes du commandant, malgré les améliorations : à cause des changements qu'il organisait.
À la première attaque de Vaahvas qui vint, ils étaient assez motivés à faire leurs preuves et assez effrayés d'échouer pour ne subir absolument aucune perte. Uniquement des blessés. Un résultat parfait.

Dès lors, au lieu d'avoir peur et de haïr leur commandant, ils se mirent à le respecter : ils accomplissaient leur mission. Et bien, grâce à ce qu'il avait fait depuis son arrivée. Le moral était revenu au plus haut car ce que les soldats redoutent le plus, c'est la mort au combat. Et il n'y en avait pas eu.

Les batailles qui suivirent ne furent pas toutes parfaites, mais les pertes étaient toujours minimes. Les soldats n'avaient qu'à le regarder dans les yeux pour voir sa certitude dans ses décisions. Ils ne pleurèrent pas les morts, mais les honorèrent. À chaque combat, ils étaient de plus en plus loyaux à leur cause, et rapidement à leur commandant. Ils voulaient servir leur mission, mais voir le respect dans les yeux de leur chef devenait une denrée inestimable.

Jusqu'au jour où ils le suivirent dans un combat qu'ils savaient perdu d'avance. Personne ne questionna son commandant, ni ne lui fit la remarque qu'il était impossible de gagner. Tous lui faisaient aveuglément confiance pour faire un choix difficile mais nécessaire : sacrifier la totalité des troupes pour la mission.
Qu'est-ce qui fait que l'on suit quelqu'un ?
Le respect qu'on lui porte, la mission qu'il sert et sa façon de la servir.