[Journal] Récit d'un Chevalier.

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Le journal est toujours sur le Telcontar ou dans sa résidence, il est muni d'une couverture brune fine, avec une attache ouvragée. L'écriture est fine et agréable à lire.

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Récit d'un Chevalier.

Tome I
D'acier et de sang. Partie I.

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"A mon père."

De Morgann Telcontar. An 513. A Esperia.

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Récit d'un Chevalier.

Je m'appelle Morgann Telcontar, fils du Chevalier Hadrian Telcontar. Je suis né à Odense, une grande et merveilleuse ville prospère du Sud de la Grande Huratelon.
Étant le fils d'un Chevalier, il fut décidé que j'apprenne les arts guerriers en plus de l'écriture et de la lecture. Mon père me fit donc admettre au château d'Huratelon à mes huit ans, où je reçus un entrainement vigoureux et rude, sous une discipline de fer. Nous étions plusieurs dizaines à suivre ainsi la formation qui ferait de nous des soldats d'élite, nous étions soumis au Code , que les Chevaliers utilisent comme guide et règlement.
Il est en effet impensable pour un Chevalier Hura de bafouer le Code, qui doit être intégré et connu jusqu'à la fin de sa vie. Le Code est divisé en différentes parties appelées Thèmes, nous permettant ainsi de savoir comment agir en quel moment.

L'exercice physique étant un excellent contrepoids à un surplus d'activité mentale, mon entrainement militaire me fit le plus grand bien. Je maniais les armes de façon naturelle, comme tout bon Novice, et je me battais pour le plaisir. Chaque fois que je croisais le fer avec un camarade, c'était pour vouloir le vaincre. Après neuf années d'entrainement, je passais les épreuves avec les Novices qui restait, car beaucoup avaient étés renvoyés chez eux suite à des blessures plus ou moins graves. Sur le nombre de Novices encore en lice, nombreux échouèrent aux épreuves, ainsi, sur les dizaines d'enfants admis à la cour du château le premier jour, nous n'étions plus qu'une douzaine à avoir passés les épreuves avec succès.
J'avais dix-sept ans lorsque je fus adoubé Chevalier avec mes camarades restants, devant le Seigneur lui même, auquel nous dûmes prêter serment d'allégeance.

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Arraché

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Arraché

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Arraché

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Morgann se réveilla assez tôt, malgré la fatigue, et décida de prendre un peu de temps pour relater la suite de ces évènements. Avant de trouver le sommeil et de retourner se coucher.

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Illisible

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Illisible

La petite troupe diminuait au fur-et-à mesure que nous rentrions dans les terres de Grande Huratelon, chaque départ était accompagné d'une longue série d'accolades et de blagues. Lorsque nous fûmes arrivés devant les portes de la magnifique Odense, nous n'étions plus que quatre. Le Chevalier Hamir Slov était originaire d'Odense, comme moi. Les deux autres, Fen Tyrian et Drinian Burgl, venaient de Lunthe, une ville minière plus à l'Est, près des montagnes. Nous nous séparâmes et nous souhaitâmes bonne chance.

Odense n'avait pas changée, toujours propre et coquette, la ville était, avec ses maisons de pierres grises et ses pavés blancs, qui reflétaient agréablement la lumière du soleil, des grandes places marchandes, équipées de fontaines de marbre, et de petites ruelles fleuries, un endroit où il faisait bon de vivre. Les phalangistes, toujours aussi nombreux, faisaient tant office de police que de d'hommes de foi. On pouvait quelquefois entrevoir les manteaux rouges de la tristement célèbre Phalange Pourpre, inspectant nombreux édifices phalangistes pour quelques missions, ou bien faisant déguerpir des saltimbanques Qadjarides . Des étals marchands à perte de vue, de toutes les couleurs, et des tavernes et autres lieux de beuverie, permettaient à la ville de prospérer toujours plus. Une foule important arpentait les grands axes, flânant, s'intéressant aux marchandises, discutant, ou bien assistant à des spectacles de rue. On pouvait trouver dans cette masse grouillante des bourgeois ventripotents, des phalangistes en bures, des femmes coquettes, des jeunes hommes habillés élégamment, des chevaliers engoncés dans de belles armures, à dos de cheval de parade, et quelques colonnes de gardes. Dans ce tumulte se fondaient aussi des paysans venant vendre leurs produits agricoles et des troupes d'artistes, aussi bien Qadjarides, bien que mal vue, qu'Huras. Odense était aussi réputée pour sa tranquillité et son mode de vie strict, en effet, le taux de criminalité était insignifiant et les plaisirs interdits ou mal perçus sont absents. Ce spectacle de la vie, calme et bien ordonné, me changea totalement d'air...

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Le Chevalier, ayant un peu de temps libre devant lui, en profite pour rajouter quelques paragraphes de sa vie.

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Fourbus et fatigués, nous ne cherchions qu'un endroit où nous reposer et nous sustenter. Hamir était l'un des seuls Chevaliers adoubé en même temps que moi. Un homme charmant et très sympathique, qui cherchait toujours à aider son prochain. Un très bon ami, un frère. Arrachés à notre paisible vie à l'âge de huit ans, nous étions comme deux inconnus cherchant leur chemin dans cette ville qui est pourtant la nôtre...
Nous demandâmes conseil à quelques habitués du coin, qui nous pointèrent une auberge se trouvant un peu plus bas dans la large rue bondée de monde. A force de persévérance et d'indications, nous trouvâmes l'auberge en question. Un bâtiment agréable à regarder, en pierre et pourvus de belles poutres résistantes. Des parterres de fleurs et des jardinières accrochées aux volets peints d'un bleu turquoise lui donnaient un air coquet et prospère. Une enseigne bien entretenue représentant une chope bien remplie indiquait l'entrée.
L'intérieur était assez grand. Des tables rondes en bois vernis prenaient la quasi-totalité du rez-de-chaussée. Des clients nombreux occupaient la plupart des tables. Devant le feu de l'âtre, un homme encapuchonné mangeait en silence, deux chaises vacantes à proximité. Le tenancier préparait chopes et plats depuis une petite cuisine située derrière un comptoir massif où une femme grasse servait des repas et des boissons, certainement la compagne de l'aubergiste.

Nous commandâmes un bon petit plat et une bonne grosse chope de bière noire à la tenancière, qui s'empressa d'annoncer les nouvelles commandes à son mari. Sur un ton jovial, elle nous demanda de nous installer. Nous prîmes place près de l'étranger devant l'âtre, après avoir échangé un regard entendu. Celui-ci garda le silence, signe éloquent de son envie de rester renfermé. Nous ne fîmes pas vraiment attention à lui, car une serveuse s'empressait de nous apporter notre repas, avant de repartir, souriante et roulant généreusement des hanches. Mon ami Hamir remarqua aussitôt cette invitation, et plaisanta à voix basse en me disant qu'il allait l'inviter à dormir avec lui. Cependant je savais qu'il allait vraiment le faire. Après un copieux déjeuner, j'ai demandé une chambre et je suis aller m'étendre quelques heures...

A mon réveil, le soleil commençait à se coucher. Après avoir réuni mes affaires et remercié les gérants de l'auberge, je suis repartis à dos de cheval, en ayant prit soin de laisser une lettre sous la porte de ce vaurien et galant Hamir ! Après une heure à chercher la maison de mon enfance, je fus enfin arrivé à destination. Une jolie jeune femme m’accueillit, sortant de la bâtisse familiale et venant se jeter à mon cou. Je mis quelques instants à comprendre qu'il s'agissait de ma sœur ! Lorsque je fus emmené au château Radek, Janna n'avait que six ans, elle était une petite fille adorable et obéissante. Nous étions sous la garde de Tante Isilindé Dolla Telcontar, la femme de mon oncle Ferald, également Chevalier de l'Ordre. La Janna qui se tenait à présent devant moi était une jeune et ravissante femme de dix-neuf années. Elle affichait des formes qui en aurait conquis plus d'un...
Après nous être longuement dévisagés, nous éclatâmes de rire. Elle me déclara d'un ton taquin que je ne ressemblais plus au gamin rebelle et malicieux d'autrefois, mais plutôt à un homme presque vieux. Une deuxième femme sortit de la demeure, plus âgée. C'était ma tante. Elle me serra aussi dans ses bras et s'occupa de mes quelques affaires. Un valet arriva et prit en charge mon destrier.
A l'intérieur m'attendait une troisième femme. C'était ma cousine Adriracia. Elle aussi avait bien vieillie, âgée de dix-sept printemps. Une troisième fois, je suis embrassé. Le mobilier n'avait quasiment pas changé en treize ans... Une odeur alléchante sortait de la cuisine. La servante Ghislaine y était, préparant de somptueux mets de mon enfance... Les trois femmes m'apprirent que Ferald était parti à Huratelon, où il avait été nommé Chevalier Vudse... Un titre honorifique pour la famille Telcontar. Nous prîmes le repas dans la petite salle à manger, nous racontant les faits passés depuis...

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L'année passa rapidement, je passais beaucoup de temps avec ma sœur et ma cousine. J'appris beaucoup de choses grâce à elles. Wihulf, le cadet de mon oncle, venait d'être admis comme Novice au château Radek, tandis que l'aîné, Franz, avait été envoyé à Guois, une ville me rappelant de mauvais souvenirs. Ma sœur était en âge de se marier, mais n'ayant plus de parents pour nous dicter notre conduite, elle avait libre recours à ses sentiments. Personne ne pouvait la forcer à se marier. Adriracia, elle, devait se marier l'an prochain à un fils cadet de la noble maisonnée des Von Ritter. Ces derniers étaient, avec la famille Telcontar, l'une des plus anciennes familles de chevaliers de toute la Grande Huratelon. A la différence de notre dynastie, plutôt modeste et peu aisé, ayant juste de quoi vivre, les Von Ritter étaient des chevaliers riches et populaires, et marier l'une des nôtres à un des leurs était un grand honneur.

Le jour des adieux fut particulièrement pénible, car les deux jeunes filles pleuraient à chaudes larmes. Ma tante, plus réservée, gardait un air solennel, étant habituée aux départs. Le personnel de la demeure était également réuni, Ghislaine, la cuisinière, semblait triste de voir à nouveau partir un des petits garçons qu'elle avait nourrit tant de fois... Ferdinand, le vieux serviteur, restait impassible, se contentant de me regarder avec respect. Il avait toujours été fidèle et loyal à ma famille. Hans, le jeune garçon d'écurie, était plus expressif que ses anciens, sur son visage défilait à la fois crainte, respect, tristesse et mélancolie. Il m'apporta ma monture, les yeux pétillants d'admiration. Je lui ai laissé quelques pièces d'or, il repartit tout heureux.

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Morgann rajoute quelques lignes supplémentaires, tandis qu'il est seul à la Caserne.

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Arraché

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Morgann s'était isolé en haut de la tour de la Caserne pour terminer sa page en cours.