Journal de Cassien Sulka

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Cassien
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jeu. 5 nov. 2020 00:36

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Arbitrio,

Tu as créé les cieux et la terre ; pardonne-nous de bien souvent oublier que tu en es le maître.

Tu as placé l’homme gardien et roi de la terre ; pardonne-nous de prendre si rarement nos responsabilités.

Tu as mis entre nos mains l’avenir des peuples ; pardonne-nous d’oublier ceux qui comptent sur nous pour bien gérer ta création.

Tu as permis à l’homme et la femme qu’ils ne soient pas seuls ; pardonne-nous de si mal aimer et si peu respecter l’autre.

Tu as offert une terre riche et foisonnante pour tous ; pardonne-nous de bien souvent n’écouter que notre égoïsme.

Nous promettons ce jour, et pour tous ceux à venir, de faire de notre mieux pour suivre ta voie.

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Cassien
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jeu. 5 nov. 2020 20:36

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Entrée 16 :
05/11/520

On va probablement tous mourir.

C'est une entrée particulière pour mon écriture du jour, mais c'est une probabilité trop importante pour que je ne la couche pas sur papier.

Hier soirs, trois personnes sont parties en direction de la forêt dite "forêt noire", derrière le Haras et la ferme. Leur ordre était de repérer si on pouvait apercevoir un campement de la Horde. Bien entendu - si tu me lis un jour tu commenceras à connaître les Esperiens - ils y sont allés avec un seul vrai combattant, un empoté et un homme sûr de ses capacités mais incapable de se battre. Ont-ils respecté l'ordre de juste aller voir ? Bien sûr que non. Ils voulaient capturer un .. une chose, disons le comme ça.

Sans grande surprise, l'un d'eux - Stanis, paix à son âme, qu'il puisse trouver le Créateur - est décédé. D'un façon assez horrible, j'imagine.
Un autre est revenu avec une énorme entaille sur le ventre, de ce que j'ai compris. Je doute qu'il survive longtemps. Je ne sais pas encore ce qui est advenu du troisième.


Pour anecdote, les gardes sont si indisciplinés que j'ai du moi même, pourtant Dirigeant, gardé la porte menant à la forêt et surveiller le retour des trois en question, car certains préféraient s'entrainer dans l'arène du port. Comme si c'était le moment de se fatiguer, et de ne pas être à son poste. Heureusement, Hector, qui est un très bon Capitaine, est venu reprend cette charge.
J'ai ainsi pu gérer la fille d'Estrella, Asmae, qui était encore laissée seule et qui s'était fait à manger des choses immondes, donc son ventre lui faisait mal. Heureusement qu'Aamos était là pour gérer le plus dur. J'avoue que quand je l'ai vu, la petite Asmae toute blonde sur le lit, et lui à côté avec sa Bure, les images de mes cauchemars me sont revenus en plein visage. J'ai dû les laisser et descendre, tant ça m'a coupé sous les genoux.


Cessons cette digression et revenons en à l'ilot.
La débâcle étant là, tout le monde s'est mis - trop tard, comme toujours - en branle. Depuis des semaines je tanne le Mestre Louvoy pour finir les fortifications, mais cela semble plus intéressant de se prendre la tête avec les autres ou de faire des papiers. Nous allons certainement sombrer à cause de tout le monde, et de la stupidité ambiante, du manque de rigueur. Les esperiens ne savent pas suivre les ordres, ils ne savent pas penser à la communauté, et plus que tout, ils ne sont pas constants. Donnez leur une tâche, ils vont s'en charger trois jour, puis laisser tomber ou passer à autre chose.

Face à tout cela, la décision semble avoir été prise par le Capitaine de fermer les deux herses, celles installées pour protéger l'ilot. Ils pourront toujours passer par l'eau, mais bon, ça les rendra plus vulnérable qu'une belle route bien dégagée.

Quoi qu'il en soit, à l'heure où j'écris ces mots, je ne suis pas en sécurité. Je ne suis pas sur l'ilot.
J'ai du remplir ma tâche, celle que j'ai accepté en devenant Bourgmestre, et je suis resté au port pour envoyer des lettres à tous
Je ne pouvais pas déplacer les oiseaux, avec la peur ambiante et les aller retours, c'était à la fois risqué pour moi mais aussi pour les lettres. Des pigeons apeurés ne risquent pas de faire correctement leur besogne.
Bref, j'ai donc écrit et écrit encore, jusqu'à en avoir le poignet meurtri, des lettres pour chacune des îles de la Confédération. Tous les oiseaux sont partis, tout le monde sera informé de notre situation. J'ai demandé des renforts, bien sûr, mais je ne sais pas ce qu'ils trouveront s'ils finissent pas arriver.

J'ai fait ce que me demandais mon devoir, mais, de fait, je suis désormais coincé loin de l'endroit protégé. Lorsque j'ai eu terminé mon travail, je dirais vers trois ou cinq heure, j'ai trouvé le courage d'aller voir jusqu'à la herse. Elle était close, et il n'y avait aucun garde pour l'ouvrir. Vu comment j'en ai décris certains avant, ce n'est pas étonnant.

Passer la nuit sans Aamos a été un calvaire. J'oublie parfois comme il m'est indispensable.

Je vais devoir sortir à nouveau. Je pense que je vais prendre un couteau avec moi.
Je ne serais pas capable de me défendre, je l'ai déjà prouvé à de nombreuses reprises. J'ai beaucoup discuté avec Fable, la dernière fois. Je sais ce qu'ils ont fait à ceux qu'ils ont capturé vivant. Je n'avais jamais, au grand jamais, pensé au suicide avant ce jour, mais vaut-il mieux se laisser attraper et leur permettre .. de, de faire ces choses, de vous changer, ou de infliger tant de douleur ? Je ne suis plus sûr de rien.
Puisse le Créateur me pardonner.

Avant d'essayer de rejoindre la sécurité de l'ilot, il me reste une tâche à accomplir.
Je dois aller sectionner les cordes du pont qui relie la forêt au port. Si j'y parviens, le port sera beaucoup plus sûr : ils devront faire un détour monstrueux pour y parvenir. Cet accès leur facilite beaucoup trop la tâche. J'ai demandé conseil hier, et on m'a dit que c'était quand même un point stratégique pour nous. Vu notre stratégie jusqu'à maintenant, je préfère encore le couper.

Je rappel dans cette entrée, pour finir, que je souhaite que cet écrit parvienne à ma fille s'il m'arrive malheur. Ce ne sera pas une belle trace, mais ce sera une trace vraie.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 19:57, modifié 1 fois.

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Cassien
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sam. 7 nov. 2020 15:39

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Entrée 17 :
07/11/520

Les choses ne se sont pas améliorées, mais ce n'est pas vraiment pire non plus pour le moment.

Messire Vallis a été sauvé, grâce au talent et à la Foi d'Aamos.

Un autre groupe s'est rendu à la mine hier, et y est resté malgré les avertissements jusqu'à la nuit tombée. Sans grande surprise, à force de mettre des coups de corne de brume dans la forêt, ils se sont fait pour suivre par la Horde. Ils ont fait tout le détour au niveau des herbes hautes pour reussir à revenir par le port, tous sain et sauf.

Ça a été la pagaille au niveau de la herse quand ils ont mis des coups de corne pour indiquer qu'ils étaient en mauvaise posture. Certains, ceux ne sachant pas se battre d'ailleurs, voulaient foncer à travers la forêt pour les secourir. L'affiche que j'ai mise étant claire, et mes consignes orales à ces personnes à leur départ pour la mine l'étant tout autant, il était hors de question que nous nous mettions tous en danger pour ceux qui ne respectent pas les règles. Si ça peut servir de leçons à d'autres et les faire prendre conscience qu'il ne faut pas sortir hors de l'îlot la nuit, ça me convient.

Vu le trajet qu'ils ont pris, si nous avions décidé de partir à leur rencontre, nous n'aurions pas pu les trouver et nous serions tombes dans un guet appent sans nul doute.


Le Capitaine et moi étions, comme la plupart du temps, accordés sur la même façon de penser.

Après tout cela, une fois les malendrins revenus, il m'a demandé de sceller son testament. Je n'avais pas eu le courage de faire le miens avant ça-non pas qu'il serve vraiment vu que mon mariage fait foi- mais j'en ai profité pour le rédiger. J'ai aussi écrit qui serait mon successeur si je venais à trépasser, ce qui m'a tout de même un peu retourné.


Cet homme a vraiment l'âme d'un chevalier. Il a cependant refusé que je lui offre le titre lors de l'annonce de demain soir. Il m'a demandé d'attendre la fin des combats, la fin de cette histoire, tout en pensant ne pas y survivre.

Hector DeCastel. Bien sûr qu'il n'est pas parfait, je ne le suis pas non plus, personne ne l'est. Cependant, je retrouve en lui toutes les valeurs des odes de l'ancien monde : courage, abnégation, morale, vérité.
Il n'y a pas de mensonges entre lui et moi. Je suis Bourgmestre, il est Capitaine, et parfois nous ne partageons pas les mêmes avis, mais nous avons toujours parlé franchement et honnêtement l'un envers l'autre. Il m'a déjà déçu, deux fois, mais je sais que je l'ai déçu aussi. Malgré cela, je pense que nous comprenons tous deux à quel point nous sommes différents de la plupart des esperiens, et comme notre collaboration est saine. Je suis heureux d'œuvrer à ses côtés.

J'ai énormément de chance depuis mon retour.
Candice me manque, souvent, mais en dehors de ça les gens avec qui j'oeuvre de façon régulière sont plutôt de belles personnes. Aamos, bien entendu, mais aussi mon intendant Fable et le Capitaine Hector.

La période est très difficile, on peut tous se faire tuer chaque jour. Je suis a cran. J'ai endossé la responsabilité de protéger Esperia, mais faire de mon mieux ne sera peut être plus suffisant cette fois. Sans les gens que j'ai cité, nous ne serions certainement déjà plus là.

Si on survit à tout ça, il faudra que je les remercie comme il se doit.
J'aimerai écrire une nouvelle ou une ode pour Hector, comme tous les chevaliers se doivent d'en avoir. Qu'est ce qui pourrait faire plaisir à Fable ? De même pour Aamos, je ne sais pas encore. L'académie est déjà à mon nom pour ma part.
Louvoy a déjà le fort et une rue à son nom.

J'espère avoir un jour le temps de me préoccuper de ces charmantes futilités
.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 19:57, modifié 1 fois.

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Cassien
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mer. 11 nov. 2020 00:34

RolePlay :

Entrée 18 :
09/11/520
Cette fois ci, les choses sont pires.

Ritva a posé un piège DANS la ville, donc Ermanno a eu la jambe prise dedans et est en convalescence.

Les gens se chamaillent sans cesse : les qadjarides nous inventent des ennemis venus de la mer alors qu'ils n'en trouvent aucun de visu, Hector est prit entre deux feu vu qu'il s'est amouraché d'une des leurs. Les gens, dans la panique et la peur du combat, perdent tout sens de la retenue, tout respect envers les autres, ils s'imaginent qu'en criant plus fort ils feront passer leurs idées.

Navrant.
Je me demande de quoi sera fait demain.
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Cassien
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sam. 21 nov. 2020 12:36

Hors RolePlay :

Des lignes d'écritures viennent noircir les pages suivantes. Hasardeuse au début, elles prennent de l'assurance peu à peu, puis finissent par laisser transparaître comme de l'énervement, pour se terminer sur une grosse tâche.

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Cassien
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sam. 21 nov. 2020 15:07

Hors RolePlay :

Ecriture hésitante, parfois tremblante, parfois trop appuyée sur le papier.

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Entrée 19 :
21/11/520

Je ne sais plus du tout où j’en suis.
Je n’aurais jamais cru me retrouver aussi perdu, confronté à un dilemme qui me ronge et dont aucune des issues ne saura pleinement m’apaiser.

Je pensais avoir tout vu sur Esperia, avec ce qui se fait sans cesse, avec ces longs mois à diriger la ville. Je n’aurais jamais imaginé que le pire ennemi que je devrais affronter, ce serait ma propre personne.

J’ai passé mon temps à juger ceux qui n’avaient guère de vertu, j’ai appelé un Praesco des Epervies pour venir en aide à Estrella que tout le monde accuse de batifoler avec diverses personnes - en plus de ne s'être toujours pas mariée. J’ai été sûr de moi, depuis ma première arrivée sur ces terres il y a un an et demi, depuis que j’ai croisé le regard d’Aamos, moi pauvre hère avec les chaînes aux mains.

Mon monde s’écroule pourtant, chaque jour un peu plus, et depuis hier soir j’ai honte de moi. Je n’ai pas osé lever les yeux vers le miroir, ce matin, je ne suis plus capable de me regarder en face.


Nous sommes revenus voilà trois mois environ, Aamos et moi. La vie à Lodaving était plutôt calme, peut être un peu trop - je commence à croire que nous ne sommes bon qu’à avoir ce que l’on ne possède pas, et dès qu’on l’a, on voudrait l’inverse - et ajoutant à cela les remords et les inquiétudes que je pouvais nourrir au sujet d’Esperia, j’ai voulu y revenir. C’est de mon initiative que nous avons pris la mer.

Avec plus de recul, je crois que je vois une nette différence entre le Aamos qui est au Monastère de Lodaving, calme, posé, qui peut débattre des heures avec moi ou lire et écrire avec son air concentré sur le bureau, et Aamos sur Esperia. La première fois que nous sommes partis, pour rentrer dans l’Ancien Monde, c’était parce qu’il déprimait, qu’il perdait sa joie de vivre jour après jour face aux Esperiens. Je le vois désormais, le même processus est à l'œuvre. Plus de prières malgré mes très, très nombreuses relances, son ton acerbe en parlant de tous les gens ou de tout ce qu’ils font, ce manque de recul et le fait qu’il ne soit pas capable de réaliser de façon concrète tout ce qu’il dit qu’il faudrait faire. Je sais que je lui casse du sucre sur le dos, et ce n’est pas bien de ma part, mais j’ai besoin de coucher ces idées sur papier pour pouvoir avancer dans mes réflexions et comprendre ce qui m’a rendu un si mauvais croyant. Il faut que je réussisse à identifier le mécanisme sous-jacent si je veux pouvoir le combattre. Fusse-t-il encore que je le veuilles.

On s’est donc retrouvé dans la même situation que lors des derniers mois de notre séjour Esperien, assez vite je dois dire. Je passe la journée à travailler, lui prie et fait ses affaires de son côté, et on ne prend vraiment le temps de parler l’un et l’autre qu’un soir ou deux par semaine, ce qui consiste en un résumé des affaires courantes et à s’étaler sur la stupidité des gens. Jusque là, il faut dire que je nous pensais - sur bien des points - supérieurs à la fange, avec notre vie vertueuse et nos valeurs. Désormais, je ne suis plus que l’un des leurs, l’un des trop nombreux pêcheurs que connaît cet endroit.
J’ai nommé Fable Roitelet, jeune homme de la trentaine, Intendant le 21 octobre 520. Cela fait aujourd’hui même un mois. Est-ce vraiment une coïncidence ?

Fable.. c’est une ombre platine, à la peau pâle, marquée d'une certaine grâce dans ses gestes agiles ou dans sa démarche souple. Lorsqu’il lève le menton, il a une condescendance toute particulière, comme s’il savait qu’il affichait sa fierté et que cela ne le dérangeait pas le moins du monde. Son air ingénu, aussi, quand je lui raconte beaucoup de choses qu’il ne connaît pas encore sur la ville ou sur la confédération, a quelque chose de tendre. Son visage est fin, à la limite de l’anguleux, et ses deux yeux bruns reflètent une intelligence mêlée à une certaine arrogance, bien que ce mot soit un peu trop fort. Il se présente comme chaleureux, courtois, dans ses vêtements rouges qui tranchent avec sa peau. Fable possède cette capacité toute particulière d’incarner la vitalité dans ce qu’elle a de beau, de festif, de prometteur aussi.

Je peine à croire que cela ne fait qu’un mois. La temporalité ici est une chose folle, j’ai l’impression d’être déjà revenu depuis six fois plus de temps que ce qui est réellement écoulé.


En tous les cas, j’ai laissé prendre à cet homme beaucoup plus de place que je ne l’aurais imaginé dans ma vie. Je l’avais nommé sans parfaitement le connaître, il me fallait un intendant et j’avais décelé un fort potentiel chez lui. Rapidement, il a su me prouver que je ne m’étais pas trompé. Il est honnête, il est travailleur sans pour autant s’oublier à la tâche. Ses réactions un peu vives et son manque de diplomatie avec ceux qu’il n’apprécie pas sont les seuls points à travailler un peu, mais j’étais en train de le former pour prendre ma place, peu à peu, et je le trouvais en fort bonne voie.

J’ai recemment appris à le connaître en dehors de nos fonctions respectives - moi le Dirigeant, lui mon second - lors de plusieurs soirées où j’avais besoin de me distraire, le poids de cette cité étant souvent trop lourd pour mes épaules. N’ayant guère de quoi finir la soirée en souriant et en retrouvant de l’espoir à la maison, car je finis souvent nos discussions avec Aamos à avoir envie de quitter cette île - j’ai passé du temps avec lui, avec son ami (très.. brusque, un peu étrange) Ambroise, et d’autres encore. Avec leurs récits joyeux, leur enthousiasme m'était communicatifs, et j’ai repris goût à sortir, j’ai retrouvé le sourire en de nombreuses circonstances.

Nous avons parlé de tout et de rien, pour, comme bien souvent après quelques verres, terminer sur les sujets les plus intimes. Qui donc pouvait bien intéresser mon Intendant ? “Le bonheur ne se trouve que dans la famille”, quel idiot j’ai pu être en lui affirmant ça quand je passais mon temps à lui chercher quelqu’un en ville. Est-ce qu’il avait déjà envisagé qu’il puisse se passer quoi que ce soit entre nous à ces instants ? Peut-être. J’étais bien naïf.


Lors d’une de ces soirées, il y a tout juste une semaine, nous nous sommes retrouvés tous les trois avec un bon nombre de verres dans le nez. Ambroise a fini par vanter les mérites de Fable sur le domaine, disons, très privé, et Fable a raconté l’une de ses “techniques” pour séduire à cette occasion. Pour résumer, il a décrit, l’air sûr de lui, comme il tournait autour du pot en embrassant le cou de son partenaire voulu, pour le faire languir. C’est là que les choses ont commencé à basculer jusqu’au fiasco actuel. Avec l’alcool, et la façon dont il racontait - c’est un artiste des mots, lui aussi, il faut le dire - mon corps a fini par m’envoyer quelques… signes qui ne trompent pas. Passé la gêne, et au prix de beaucoup d’efforts pour que rien ne soit visible si je me levais, j’ai fini par leur fausser compagnie pour rentrer.

J’ai passé des heures à regarder le plafond, mon crâne me faisant de plus en plus souffrir. Comment était-ce possible ? Pourquoi mon corps m’avait-il fait défaut ainsi ? Était-ce vraiment signe de quelque chose de sous-jacent, finalement ? La nuit, non contente d’être censée apporter conseil, m’a noyé dans un brouillard où Fable finissait par me montrer cette fameuse technique, et où mes réactions n’étaient pas le moins du monde appropriées.

J’ai ressassé cela toute la semaine, commençant par être gêné de mes idées et de leurs envolées loin de rester chastes, puis remarquant peu à peu des signes qui m’avaient échappés jusqu’alors. Un changement de ton, des regards, un je ne sais quoi qui flottait désormais dans l’air quand nous conversions. Me faisais-je des idées ? Je l’ai cru jusqu’à hier soir.


Nous avons accueilli le Praesco Alfral Chesti, venu des îles pour traiter une affaire d’adultère d’Estrella sur son mari - l’univers a un drôle d’humour, tout de même - et je suis retourné à la taverne après l’avoir laissé aller se reposer. J’étais trempé, et il m’a proposé d’aller près du feu dans la grande cuisine pour me réchauffer, ce qui était tout à fait naturel. Je suis resté là-bas un moment pour converser avec Ermanno. Ce dernier a fini par partir, mais j’en étais déjà à mon quatrième verre. Je suis retourné vers le comptoir pour écouter quelques récits de Nandor, et, par mégarde, Ambroise a filé en me poussant sur Fable. Les joues m’ont cuite dès l’instant où mon torse et son épaule sont entrées en contact, sans que ça n’ait pourtant de sens. Après m’être excusé, j’ai terminé un nouveau verre. Les suivants se sont enchaînés, et arrivés à quatre hydromels, une bière et un verre de vin, il n’y avait plus grand monde dans la taverne.
Là où Aamos est une force tranquille, Fable pétille, vit et mord la vie avec une énergie incroyable.

Nous sommes retournés près du feu, et nous avons parlé, parlé.. pendant, je dirais, au moins cinq heures en tout. Assis face à face, en tailleur, nous avons évoqué plein de choses pour - comme toujours - finir sur des sujets… précis. Je lui ai demandé s’il possédait d’autres bottes secrètes, curieux comme tout, ce qui a été la première de mes erreurs. Nous avons donc parlé de cela, puis de certaines de mes idées, avant d’évoquer les choses que lui pouvait apprécier, tout en restant à peine dans l’évocation, jamais dans la vulgarité, cela va de soi.

Nous avons fini par arriver sur le sujet des personnes qu’ils pourraient apprécier, et cette fois, contrairement aux autres, il fut très précis. Ses mots semblaient peindre dans l’air un portrait bien précis, que je ne pouvais que reconnaître : le miens. Je me suis souvenu à cet instant que, l’un des soirs de discussion, il avait déjà dit que les seules personnes vraiment passionnantes étaient déjà mariées. Je n’avais absolument pas fait le rapprochement, pourtant je crois qu’il n’y a que Bellini, Aamos et moi même avec une bague au doigt sur Esperia en ce moment. Plutôt que la gêne que j’aurais dû ressentir, qui aurait été logique d’avoir, mon cœur s’est gonflé d’un très fort contentement. Quelle honte.

Nous avons continué sur ce genre de questions, et il s’est à nouveau plus que vanté de certains talents à “épuiser” autrui, je cite. Moi qui étais assis au sol et qui avait laissé mes jambes allongées sur le parquet, je me suis retrouvé forcé de rabattre les jambes contre mon torse pour masquer de nouveau des signes évocateurs qu’envoyaient une certaine partie de moi. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi mon corps s'évertue à nuire à ma vertue, alors que mon esprit est tout à fait capable de le faire seul. Je minaudais, j’en ai conscience, sous l’effet des très nombreuses boissons et de tout ce que je ne voulais pas m’avouer.


Nous avons fini par conclure qu’il était plus que l’heure de rentrer. Il m’a dit cette phrase, si évocatrice, juste avant que nous ne nous levions : “Si tu as quelque chose à dire ou une à poser, c’est le moment idéal”. Il savait ce qui se passait dans ma tête, à n’en point douter, à quelle lutte intérieure je m’évertuais d’échapper, et j’avais conscience de la porte qu’il tentait d’ouvrir.

Je me suis relevé avec une des nombreuses phrases bateaux que je sais si bien sortir, et nous sommes allées jusqu’à la porte pour aviser la pluie qui tombait en cordes drues sur le sol de la place. Il a voulu faire mine de ne pas avoir les clefs de la taverne, mais après avoir ouvert, ce qui était aussi drôle qu'adorable. Peut-être qu’il regrette encore de ne pas avoir fait semblant plus tôt, d’ailleurs. Nous avons vaguement évoqué l’idée qu’il faille prendre un bain après être passés sous ce déluge, et il m’a bien signalé avoir un baquet. Mon esprit déjà en ébullition a fait ressurgir la chaleur dans mes joues, et à tout autre endroit concerné. J’ai bien entendu répondu que ce n’était pas une bonne idée, qu’il était déjà trop tard. Si un bain tiède aurait calmé mes ardeurs, la vue du moindre centimètre de sa peau allait les raviver sans mal. Il a fermé la porte, et nous avons filé à la maison de charité.


Fable occupant, dans ce bâtiment, la chambre juste à côté de celle que je partage avec Aamos, je me suis arrêté dans le couloir pour que nous nous disions bonne nuit… Je ne cacherai pas que la tension était plus palpable que jamais, avec ces heures passées ensemble, et l’étroitesse du couloir. J’étais collé au mur, entre les deux chambres qui symbolisaient à merveille le problème qui était le mien à cette heure. Les signes sont trop présents dans cette histoire pour que je puisse croire qu’il n’y a pas là une part du destin.

Nous avons repris, finalement, quelques discussions, jusqu’à ce que je lui dise au détour d’un sujet qu’il serait certainement capable d’avoir tout ce qu’il désirait. Il m’a alors demandé ce que je pensais, moi, que lui même pouvait désirer. La question était simple, mais je n’aurais jamais osé évoquer l’idée à voix haute. Je lui ai répondu être trop bon à ce genre de devinettes, et il m’a dit qu’il le savait. J’avais deviné sans mal ce qui faisait l’objet de ses désirs, et il était bien conscient que j’étais au fait de la chose.

C’est là que le mal a été fait, la descente emmenant loin des qualités qu’il faut avoir devenant une pente aussi raide que je pouvais l’être. Fable m’a annoncé que, si je lui demandais, il pouvait repartir vers sa chambre et faire mine de rien. Il a dit que rien ne changerait, ni son estime pour moi, ni tout le reste. Il a ajouté que si je ne disais rien, il me montrerait de quoi il avait réellement envie. Arbitrio que j’ai été faible, à me taire, à ne pas avoir la force de lui dire d’aller se coucher. Au lieu de ça, je suis resté collé sur ce mur, le souffle court et le cœur battant, à le regarder avant autant de désespoir que d’impatience. Comment pouvais-je à ce point vouloir lui céder ? Est-on, nous, simples humains, censés pouvoir trouver la force de résister à ces pulsions ?


Il est venu à moi, tendre, les yeux emplis d’une douceur et d’une affection que je ne lui avais jamais vu, et s’est trouvé bien avisé d’utiliser sur moi son approche décrite la semaine passée. Couvrant mon cou de légers baisers, puis de quelques accrochages me laissant une trace rouge d’un bon centimètre, il a fini par remonter jusqu’à ma joue. Je savais qu’il me faisait languir, mais je ne tenais plus, après ces six heures à m’accrocher à l’espoir que je serais plus fort que mes pulsions, je me vautrais dans cette décadence offerte de la plus douce des manières. Nous nous sommes finalement embrassés, là, à l’étage de la maison de charité, siège de la foi de la ville que je dirige, entre la chambre gracieusement prêtée par l’Ennen à mon Intendant, et celle où dormait Aamos. Le fait d’écrire ces mots me permet de me rendre compte de l’abjection que cela représente.

Je lui volait un autre baiser, bref, juste après ce premier moment intense, avant de lâcher quelque phrase banale lui souhaitant une bonne nuit et de m’enfuir lâchement vers la chambre où j’allais passer moi même les trois heures qui me restaient à dormir, allongé, tremblant et transit, plein de pulsions bestiales. J'ai senti pendant toute la nuit la pression de sa main, paume ouverte, contre mon torse, et le goût de ses lèvres.


Je n’arrive pas à savoir si j’ai des regrets. C’est certainement pire encore que tout le reste. J’ai bien conscience que, si cela devait être effacé, je risquerais dans tous les cas de recommencer. Comment puis-je me permettre d’avoir ce genre de pensées ? Je ne suis plus légitime de rien, je ne mérite plus aucune confiance de tous ces gens… Que vais-je faire, désormais ?


Peut être qu’il aurait mieux valu que je prenne cette flèche dans le cou. Puisse Arbitrio avoir pitié.

A la prochaine entrée, il faudra que je raconte la bataille contre le Horde, avant que mes souvenirs ne deviennent flous.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 19:58, modifié 4 fois.

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Cassien
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mer. 25 nov. 2020 10:55

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Entrée 20 :
23/11/520

Je me demande vraiment si Fable joue de la même façon avec moi qu’avec d’autres personnes. Je sais que je devrais me faire à l’idée, il est Capitalin après tout… mais j’en arrive à me l’imaginer de façon exclusive. C’est doublement idiot de ma part, premièrement étant donné ses gouts, et deuxièmement vis à vis du fait que je sois marié. Pour autant, je sais que mon cœur tomberait en morceaux si, demain, je lui apprenais quelque aventure.

A ce propos, j’ai discuté avec Aamos, avant-hier en début de soirée. Après avoir eu très, très peur qu’il soit au courant de mon baiser avec Fable car il me trouvait “étrange”, une partie de moi a été honnête avec lui. Je lui ai expliqué que je le trouvais en train de décliner, que son moral était bas et qu’il ne semblait plus trouver goût à faire les choses. Il m’a surpris en reconnaissant qu’il se plaignait beaucoup mais ne faisait rien pour autant. Je n’ai pas eu le cœur à avancer dans cette voie, car on a tous ce genre de moment, et j’ai essayé de le motiver à trouver quelque chose qui lui convienne… son visage s’est un peu éclairé sur les sujets de l'ingénierie, mais ça n’a pas suffit pour autant. Il m’a dit que ce n’était qu’un cycle. Il faut que je trouve des idées pour le faire sourire de nouveau, cela me rend triste de le voir comme ça. Peut-être que je ne le regarde plus comme avant non plus, et que je suis biaisé, mais en tous les cas il ne sort guère de la maison de charité plus d’une fois par semaine, et nous ne discutons plus vraiment. *

J’imagine que je commence par cette partie pour me donner bonne conscience après la suite qui me reste à raconter…

Hier a eu lieu un grand marché sur Esperia, très plaisant. J’étais tout occupé à mes affaires, commandant je crois des choses chez le fermier, quand Fable m’a interpellé. Je me suis tourné vers lui, pour découvrir qu’il portait une tenue toute à fait seyante. Le rouge lui va bien, c’est définitivement sa couleur : son air légèrement arrogant, sûr qu’il peut avoir ce qu’il veut, cet espèce d’aura de prestance qu’il dégage… Je ne sais pas ce que ça a fait de façon claire sur moi, mais j’ai arrêté de respirer. Je crois que j’ai bégayé, aussi, en tout cas je n’étais plus vraiment là. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de période ou je me retrouve aussi dépendant de mes émotions.
Un peu plus tard dans cette soirée du marché, je me suis retrouvé à lui jeter des regards pour vérifier ce qu’il faisait. J’étais là, les bras ballants, à attendre je ne savais même pas quoi. Une attention, sûrement, un regard ?

C’est navrant de se penser si intelligent et de se retrouver benêt en un instant, juste à cause de l’aura d’un homme. A peine j’avais entendu qu’il appréciait beaucoup le sucré - et non pas les légumes, j’aurais pu le deviner à sa personnalité - que je m’empressais d’aller acheter de quoi pouvoir réaliser quelques desserts. J’y suis pourtant plutôt mauvais, mais je m’en suis moqué sur le moment. Maintenant j’ai surtout envie de me moquer de mon attitude. Nous avons eu une prière, organisée par le Praesco Alfral qui repartait le soir même, où j’ai quand même eu la décence de ne pas prendre la place assise à côté de Fable. Le Praesco restait pour les confessions de ses fidèles phalangistes, où il était bien entendu impossible que je me rende.

J’ai finalement décidé de me coucher, mais je n’arrivais pas à dormir, son sourire, ses yeux tournaient dans mon esprit sans me lâcher. Ses lèvres, aussi, et son souffle sur moi quand nous nous étions embrassés.
Je me suis mis en tête de ranger un peu la maison de charité. Je m’attelais donc à disposer les quelques bougies qu’il me restais. Je me retournais, une fois la dernière accrochée, et j’ai eu la surprise de voir Fable au bout du couloir. Je me suis approché, comme attiré par une corde invisible à laquelle on m’aurait attaché contre mon gré, et nous avons badiné quelques instants. Il m’a ensuite adressé un petit signe de tête, m’invitant à entrer dans sa chambre… J’ai été faible, une fois encore. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, et j’étais accroché à ses yeux, comme deux appâts m’ayant accroché l’âme. Je suis entré. Je crois que je savais qu’en passant cette porte - ne parlons même pas du fait que ce soit la maison de charité - je ne pourrais plus jamais faire demi-tour.

Nous nous sommes assis sur le lit, comme deux adolescents gourds ne sachant pas où se mettre, puis il a décidé de me faire essayer son manteau. Il en a profité pour, en quelques manœuvres fluides, terminer sur mes genoux, et les choses ont pris une toute autre tournure. Que ce soit dis dès à présent, nous n’avons pas été… jusqu’au bout, je dirais. Mais les quelques “amusements” que nous a dicté la fièvre ne prêtent pas à confusion sur la nature de nos pensées. Quand on pense que le Praesco faisait ses confessions à peine deux mètres en dessous de la chambre…

Cette nuit-là, pour la première fois, je m’endormais dans les bras de Fable.
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Cassien
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mer. 25 nov. 2020 10:56

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Entrée 21 :
25/11/520

Il semble évident que je vais encore noircir des pages au sujet de Fable, aujourd’hui.
Après un épisode très complexe où Vorane Rivelle est venu sur nos terres, où je n’ai été qu’une boule de nerf à gérer cela et où Fable a parfaitement tenu son rôle d’Intendant, je suis allé me coucher frustré et énervé avant hier. Mais la journée d’hier a été bien meilleure.

J’ai travaillé à la boutique, il faut que je m’occupe du papier rapidement car nous en manquons, et j’ai quelques commandes en retard. Fable en ayant la clef, car il peut disposer depuis un moment de ce qu’il faut pour peindre, il est venu me tenir compagnie.

Nous avons beaucoup discuté, et il a fini par aborder - bien plus vite que je ne le pensais - ma situation dans son ensemble. Cela fait à peine une semaine que j'ai commencé à réellement penser à lui d'une autre façon que ce qui est convenable. Je lui ai glissé, avec toutes les peines du monde, que je ne souhaitais pas mettre cet oiseau en cage, mais qu’il pouvait certainement me briser le cœur maintenant qu’il avait réussi à le rendre dépendant. Il m’a affirmé ne pas se sentir en cage, mais penser pouvoir être un problème sur le long terme. Loin, bien loin du capitalin qui se vantait d’être frivole devant moi il y a quelques semaines, il m’a dit qu’il n’était pas prêt de s’en aller si je l’autorisait à rester, et surtout pas pour quelqu’un d’autre car je n’aurais “sans doute pas d’égal ailleurs”. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour avoir tant de chance. Il aurait pu m’attraper dans son colet, m’utiliser et me laisser par terre complètement détruit, car j’en suis déjà trop épris, mais il n’en est rien. Il m’a assuré ne pas me demander de réponses pour le lendemain, et ne jamais faire quelque chose qui pourrait me nuire ou nuire à ce que j’avais construit avant qu’il n’arrive - sans compter le fait de m’obnubiler à chaque seconde, certes.

Nous en sommes restés à quelques baisers de plus, dans cette pièce à l’éclairage suave, gorgée de l’odeur du travail que j’aime et relevée par la note de citron propre à Fable. Je sais que ce que je fais est mal, j’ai passé des heures de ma vie à faire la morale à bien des gens dans ma condition. Je comprends désormais que je ne pouvais pas me rendre compte de ce qu’ils traversaient. C’est tellement… tellement plus que ce que j’aurais pu imaginer.

Je l’ai dans la peau, je n’arrive pas à ne pas penser à lui, je passe mes journées à chercher sa présence comme on cherche de l’eau sur une plage sans fin. Je sais que ce n'est qu'une phase, que c'est le fait de ne pas devoir faire cela qui rend certainement la chose bien plus attirante qu'elle ne devrait l'être, mais j'ai le plus grand des mal à me dominer.

J'ai tellement honte de moi.
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Cassien
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jeu. 26 nov. 2020 09:33

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26/11/520

J’ai dormi seul, cette nuit. Contre toute attente, Aamos n’est pas venu se coucher. C’est une sensation très étrange. J’ai bien dormi - ne le sachant pas - mais au réveil j’ai ressenti comme un manque, un creux que je ne me souvenais même plus avoir dans le cœur. Après un an et demi à vivre avec Aamos, sans cesse, je crois que je ne savais simplement plus ce que c’était, être seul. A la maison, de plus, avec Lilja, nous vivons toujours en famille. Famille...

Il semble qu’Eylinn fasse courir la rumeur de ma relation plus que professionnelle avec Fable. Ambroise est venu m’en informer en début de soirée. Elle a tenté d’embrasser Fable, avant hier soir, mais il l’a repoussé en lui disant qu’il se réservait pour un autre. Vu que j’avais passé une soirée à la taverne avec lui, en restant du côté cuisine et non sur les tables, elle s’est mise cela en tête. Cela ne risque guère d'arranger la situation actuelle... Je vais devoir me forcer à ne plus passer autant de temps avec lui dans les lieux publics, sinon cela va s'amplifier. Il faut que je fasse attention, on voit comme ça a été vite pour Estrella.

Je me demande si c’est à cause de ça qu’Aamos a été si mal hier, mais je ne pense pas. Je lui ai mis un poids trop lourd avec mes mots sur la table de chevet, dans une période qui n’était pas la bonne, je crois que cela seul est en cause. Je sais que j’ai un grand tort dans ce qui arrive, dans ce qui nous arrive. Pour autant, je ne sais pas vraiment comment faire mieux. Je ne peux pas le laisser sourd de ce qui est nécessaire, car je ne pense pas qu’on soit à même d’avoir un avis sans avoir tous les éléments pour y réfléchir. D’un autre côté, si cela lui fait du mal…

Je suis perdu.
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Cassien
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ven. 27 nov. 2020 10:56

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27/11/520

Si on jouait aux échecs, Aamos aurait toujours un coup d’avance sur moi. Ou plutôt cinq.

J’ai tant à dire une fois encore ! J’ai du mal à croire que tout a tant changé en à peine une journée.

Hier matin, je suis allé retrouver Aamos qui dormait contre une caisse, pour lui apporter une couverture ainsi que de l’eau. Nous avons beaucoup discuté, à ce moment-là. De son rôle de Moine, qu’il ne souhaitait plus endosser envers les fidèles, de la demande de Bonace qui pourrait être intéressante à faire à Monterallier. Il m’a ensuite demandé, sans que je ne m’y attende le moins du monde, si je savais où j’en étais avec Fable. Je suis complètement tombé des nues. Comment pouvait-il être conscient de ça ?? Je ne savais plus où me mettre, mon cœur a raté un battement et je me suis vraiment demandé s’il arriverait à battre à nouveau ensuite.

Ne souhaitant guère lui mentir, je lui ai avoué que je peinais à lutter contre mon esprit car je pensais en effet à Fable d'une autre façon, mais que je faisais de mon mieux. Contre toute attente, il m’a expliqué que c’était certainement un moment inévitable d’une vie de famille, et qu’ébranler notre famille pour ça, c’était encore moins arbitré que de la faire sombrer. Il m’a aussi donné son point de vue sur le fait qu’il existe plusieurs façon d’aimer, que la passion n’était pas le ciment de ma relation avec lui, car l’amour c’était la confiance, l’attachement, la certitude d’avoir quelqu’un sur qui compter. Moi qui était persuadé qu’il serait très, très rigide à ce sujet… Je l’étais moi même, avant que ces sentiments ne me tombent dessus. Je lui ai aussi avoué que je risquais de ne jamais me le pardonner, si je lui infligeais ça, si je passais réellement à l'acte avec Fable, donc. Il m’a rassuré là-dessus, m’assurant que s’attacher à une valeur à moitié utopiste comme la fidélité pleine et entière était de la bêtise. La confiance et le fait de ne rien se cacher aurait bien plus de valeur.

Aamos m’a ensuite demandé ce que je souhaitais, pour l’avenir. Honnêtement, j’aurais été bien mieux si toutes ces pensées disparaissaient, mais ce n’était pas possible. Je lui ai précisé que je ne voulais surtout pas le blesser, mais que je ne savais guère de quoi la suite serait faite.

Aamos a alors.. proposé quelque chose qui ne me serait jamais, au grand jamais venu à l’esprit. Pour lui, le plus important dans cette histoire est de ne pas perdre notre stabilité, notre famille, de ne pas briser la confiance qui nous lie mais sans, non plus, exiger des sacrifices sentimentaux qui fragiliseraient notre équilibre. Ainsi, il a proposé de faire une.. une sorte de famille esperienne, pour rester “soudés”. Je trouve l’idée encore étrange, je ne l’aurais jamais envisagé pour ma part. Je lui ai précisé que, et bien, j’en parlerais à l’intéressé, de fait. Je crois que j’ai passé une heure au comble de la gêne. Je n’aurais jamais misé une pièce sur le fait qu’Aamos, mon mari, comprenne que je puisse désirer quelqu’un d’autre et me pousse presque dans ses bras, alors que j’étais persuadé moi même de ne jamais penser ainsi à un autre homme.

Je peine à décrire tout ça, tant ça me gêne encore, tant j'ai du mal à m'en remettre.


Nous sommes retournés nous coucher ensemble, par la suite, beaucoup plus proche que nous ne l’étions depuis une petite semaine.


Je me demande quand même comment il a pu être si en avance sur mon esprit, et comment il a pu accepter et encourager cela. Est-ce parce qu’il a lui-même eu ce genre d’idées, déjà, malgré ma compagnie ? J’ai finalement eu la réponse le soir même, et je vais briser un peu mon récit habituellement chronologique car il faut que j’en parle.. J’apprendrais de Fable, le soir même donc, que les deux ont discuté la veille une fois Aamos complètement saoul au sous sol. Il semblerait qu’Aamos lui ai raconté qu’il n’osait pas demander à laisser la bure de peur que “je le mette dehors”. Ça m’a fendu le cœur. Je pensais qu’on se connaissait suffisamment pour qu’il sache que, quoi qu’il entreprenne, je serais là pour le soutenir. Je me fiche qu’il soit moine, qu’il devienne fermier ou qu’il ne fasse plus qu’écrire des livres, ça n’a aucune forme d’importance, l’important c’est Lui, à l’intérieur. Mon coeur déjà en morceaux après cette phrase est tombée en miette quand Fable m’a annoncé avoir demandé à Aamos s’il m’aimait encore, et que ce dernier a répondu ne pas savoir. Il semble qu’il tienne à moi, mais pas comme le verbe aimer le désigne. J’avoue que j’ai accusé le coup, je crois que le sang a disparu de mon visage. J’ai regardé la mer, et j’ai senti un creux immense dans ma poitrine. Fable m'a aussi dit qu'Aamos était revenu le voir ce soir, pour parler de la fameuse famille et lui donner son aval sur le fait d'être secrètement en ma compagnie. Tout ça est allé tellement vite, moi je ne parviens pas à tout assimiler, alors que ça ne semble poser aucun problème à Aamos.


Je pensais que je risquais de faire du mal à celui que j'ai épousé, j’avais à la fois honte et peur de cela, mais je ne m’attendais pas à avoir peut-être perdu son amour sans même m’en rendre compte. J’ai mieux compris ses réactions du matin, ses blagues même sur le fait de se glisser entre Fable et moi. Il semble normal qu’il se fiche bien de ce que je peux faire avec Fable, s’il n’a plus ce sentiment d’attachement si particulier qui induit la jalousie.

Peut-être que ce n'est pas ça, que je me trompe sur toute la ligne et qu'il est en fait normal d'aller un jour plus loin que l'amour dans ses considérations brut communément admises par tous. Peut-être qu'Aamos a encore juste une nouvelle longueur d'avance sur moi. Il faut que je lui en parle.

J'oublie parfois comme Aamos est intelligent, mais il finit toujours par me le rappeler.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 19:59, modifié 2 fois.

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