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Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : mar. 11 sept. 2012 14:52
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 3 :

Le soleil s'était couché, la pénombre régnait. L'Homme au Heaume d'Or parcourait la ville - si on pouvait appeler ça une ville - en passant par les ruelles sombres où son armure luisante ne pouvait être remarquée qu'avec proximité. L'idée de l'enlever lui était venue, mais ce fait était tout bonnement hors de question pour lui, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il se dirigeait vers le pont principale en faisant de grands détours, parce qu'il passait par les endroits discrets mais surtout parce qu'il parvenait à se perdre toutes les minutes.

Sur cette île, même la nuit il y avait de l'agitation, surtout dans les tavernes... On pouvait entendre les pirates brailler et rire, où qu'on soit dans la ville. Le Heaume d'Or s'approchait de l'une d'entre elles avec dangerosité, toujours en train de suivre une ruelle sombre, quoique parfois laissant la lumière de la Lune passer au-dessus de quelques toits assez bas. Un écumeur soûl sortit tout à coup de nulle part - ou plutôt d'un coin où où il devait avoir vidé son surplus d'alcool - et s'approcha en titubant de l'homme en armure, sans le voir. Le Heaume d'Or agrippa le pommeau de son épée tandis que le pirate s'approchait encore, le remarquant à présent. Il lui fit une tape sur son épaulière.
- Ç'quoi ça ?! T't'es pris pour un garde d'la Capitale ou qoua ?
Le chevalier déchu fixait l'homme, méfiant, sans répondre pour ne pas montrer son accent prononcé d'Hura.
- Hé ! J't'ai parlé ! T'fous quoua a'c ç'truc sur toua ? Ç'sert à rien, n'est pas à un' foirr !.
Soupirant, Le Heaume d'Or décrocha son arme la plus utile à ses yeux de sa ceinture, et la prit fermement dans sa main droite.
- Répond bordel ! J'soif moua ! 'Pas qu'ça à fairr !
L'homme en armure lui mit une puissante droite avec son heaume de guerre, assommant l'inconnu du premier coup. Il poursuivit son chemin calmement, en enjambant le pirate à terre, raccrochant le heaume à sa ceinture.

En errant dans les ruelles, il vit un pigeonnier sur une terrasse, entre quelques toits bas. Il grimpa par le petit escalier de côté et comprit rapidement qu'il ne pourra pas recevoir ses lettres ici, personne ne se doutera d'où il est. Si quelqu'un lui avait envoyé des messages, il ne les recevra qu'à la Capitale. Avant de redescendre il aperçut un homme dans la ruelle, qui cachait son visage à l'aide d'une capuche, il le fixait. Le Heaume d'Or fronça les sourcils, le regardant... A quoi jouait-il ? Il se faisait remarquer exprès ? Il n'avait en tout cas pas été long pour retrouver sa trace... Nul doute qu'il s'agissait bien du même qui l'avait attaqué dans la crevasse au Sud. On aurait dit qu'il jouait au chat et à la souris, savourant sa chasse contre un adversaire tenace. Il tourna les talons, s'en allant sans un bruit. Le chevalier déchu s'empressa de redescendre, mais une fois en bas il n'y avait plus aucune trace de l'inconnu, comme s'il n'avait jamais été là.

Enfin arrivé sur les quais, il resta immobile en regardant longuement, la pénombre lui causant des difficultés, et trouva finalement ce qui lui conviendrait. Un écumeur chargeait un navire de caisses de provisions, seul. L'Espérian profita qu'il attachait une d'entre elles pour prendre un tonneau et embarquer par la petite passerelle, cachant ainsi son heaume et une partie de son armure. Les pirates qui passaient sur les quais un peu plus loin ne le regardèrent même pas et Le Heaume d'Or, un sourire en coin, descendit dans la cale. Il trouva un endroit capable de l'abriter, derrière des caisses de provisions. Peu importe où ce navire allait, peu importe le temps qu'il prendra pour arriver sur une côte, ce sera toujours mieux que Lig Ocolide.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : mer. 12 sept. 2012 13:28
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 3 :

L'Homme au Heaume d'Or se réveilla en sursaut, sans savoir pourquoi, recouvert de sueur froide. Un cauchemar... Chose qui ne lui était pas arrivée avant bien longtemps. Il regarda à travers une des écoutilles : le bateau n'était toujours pas partit, aussi il alla voir sur le pont ce qu'il se passait. Personne n'était à bord heureusement. Il regarda à l'horizon et vit un navire inhabituel qui approchait du port. Il ne semblait pas Lig Ocolidien. Étrangement il était certain de l'avoir déjà vu. Il l'observa amarrer, plus attentivement, et comprit qu'il s'agissait de l'embarcation de la marchande d'esclaves qui venait chaque semaine vendre ses marchandises à Esperia. Son billet de retour ? Des hommes descendirent en portant un cercueil. Le Heaume d'Or fronça les sourcils : la marchande d'esclaves ne faisait jamais de transports, hormis pour quelques rares Espérians et toujours à grand prix. Ceux qui l'aidaient n'étaient pas écumeurs, il pourrait certainement se mêler à eux. C'est ce qu'il fit, et il suivit l'itinéraire du cercueil que l'on amenait dans un entrepôt.

Ils déposèrent la longue caisse au sol et partirent. Le chevalier déchu restait, attendant un peu, puis se décida à ouvrir tant qu'il était encore seul. Il recula brusquement : le corps inerte de Darion Stoneshield était là, témoin de tout ce qu'il avait vécu en Esperia. L'Homme au Heaume d'Or s'agenouilla. Ainsi il était mort... Bien des choses se passaient dans le nouveau monde pendant son absence... Il déballa la hache qu'il lui avait offerte il y a très longtemps, et la déposa doucement, puis referma le cercueil rapidement. "Repose en paix, camarade". Les porteurs entrèrent, un d'entre eux, visiblement bien habillé par rapport à la normale, demanda s'il faisait partie des mercenaires de "Gwylonna", l'informant qu'elle était déjà repartie. Désormais c'était certain pour Le Heaume d'Or : Arbitrio l'avait guidé jusqu'ici, et il lui disait de ne pas perdre espoir, il lui disait que le moment du retour n'était pas encore venu, il lui disait qu'Esperia se débrouillait sans lui... Il lui disait que Le Darion était mort...

Voyant que l'Homme au Heaume d'Or ne lui répondrait pas puisqu'il fixait toujours le cercueil, le pirate écrit un papier et le lui donna en disant qu'il pourrait avec ça quitter l'île sans être dérangé par sa présence exceptionnelle. Il prit la longue caisse avec les autres porteurs et s'en alla, comme s'il n'était jamais venu. Le chevalier déchu se tenait encore seul dans la grande salle, son papier dans la main, seul témoin de ce qui était arrivé dans la pièce. Il remit une dernière pensée à Esperia et tous ceux qu'il avait laissé, puis partit. Il embarqua dans le navire, dévoré par la nouvelle de la mort de celui qui avait tant vécu... 

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : jeu. 13 sept. 2012 23:03
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

Hors RolePlay :

[Livre][Page de moyenne qualité, couverture bleue nuit et épaisse, supporte plutôt bien les voyages. Format : 28x20cm]
[Écriture droite et appliquée]
Chapitre Cinq : Vengeance
Le navire arrivait à la Capitale. Enfin, l'Homme au Heaume d'Or était parvenu à l'emplacement tant désiré. Il avait fait un petit détour apparemment, mais ça importait peu : il était au bon endroit. Il reconnaissait la ville qu'il avait arpentée il y a un peu plus d'un mois, à la recherche de cette fichue taverne...

La cité, recouverte de ses ruelles peu fréquentables, était un véritable dédale. Le chevalier déchu préférait éviter les coins sombres, ayant entendu des recommandations sur l'endroit sinistre. En pensant à ça il se souvint que c'était aussi ici qu'il avait perdu son ancienne épée et armure... Peut-être allait-il pouvoir récupérer ses trésors, preuves de ce qu'il avait vécu à Huratelon, vestiges de son ancien seigneur... Tout lui rappelait son passé ici, tant de souvenirs qu'il avait enfouis dans son esprit en s'intégrant à Esperia.
Mais cette fois c'était différent : il était recherché, et n'était pas sensé être vivant. Les marchands d'esclaves l'avaient récupéré de sa cellule après un arrangement avec les gêoliers. Il risquait la mort, bien plus qu'avant. Il devait être plus prudent encore.

Mais avant tout, Esperia manquait de ses nouvelles. Il s'asseya sur un banc en pierre au calme, et prit sa plume et quelques papiers, puis commença à écrire.

Une lettre, de la main du Heaume d'Or :

***,

Mon départ a dû bien te causer des problèmes, mais je ne pouvais pas attendre encore une semaine pour prendre ce bateau. Il me faut accomplir quelque chose dans l'ancien monde, un travail que j'ai commencé et que je n'ai pas pu achever. Je préfère que personne ne sache de quoi il s'agit. Ici, je croise la mort à chaque tournant, c'est pourquoi je te donne des nouvelles avant de faire une bêtise qui me mettra encore en danger. Il y a des chances que je ne revienne pas en vie, je ne veux pas te mentir. Mais ma volonté est forte, et rien ne l'ébranlera. Mon désir est de retourner en Esperia une fois ma tâche accomplie, et personne ne pourra me faire sortir ça de ma tête. Dit à *** que je vais bien de ma part s'il te plait, je ne sais pas trop quoi lui écrire et je doute qu'il aime la lecture.

Si seul mon corps revient, mon testament est dans la bibliothèque de l'Abbaye, je te confierai la tâche de t'occuper de mes obsèques. Je ne veux pas t'effrayer, c'est juste une précaution.

Ne t'inquiète pas pour moi mon frère, je sais ce que je fais.

***, ton frère et camarade même après la mort.

Une lettre, appliquée, écrite par Le Heaume d'Or :

***,

Je pense souvent au jour où tu m'as rendu mon heaume que j'avais laissé. Les récents événements m'ont troublé. Je n'ai pu dire au revoir qu'à très peu de témoins de mon départ, je hais les adieux, ça aurait été au dessus de mes forces que d'aller voir la ville entière. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Je suis très occupé ici, aussi je ne recevrais sans doute pas d'autres lettres, et ne pourra sûrement pas en envoyer une autre. Ma vie tient à un seul fil ces temps-ci, mais il est solide.

Tu me reverras vivant, ne t'en fais pas.

***, ton ami et servant.

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

Il remit les lettres à un messager pour qu'il les fasse parvenir par pigeon voyageur, pensant avec regret à tout ce qu'il pouvait se passer à Esperia sans lui. Il recommença alors à arpenter la ville, sans connaissance aucune des rueset dirdctions. Finalement, il déboucha aux quais, ayant visiblement rebroussé chemin.

L'Homme au Heaume d'Or se mit alors à affûter sa lame, après s'être assis contre une lourde causse de marchanises. Il avait placé le Code à terre devant lui, et relisait les 100 pages du Thème Dévotion. Au fur et à mesure de sa lecture, son désir de vengeance grandissait de plus en plus, affûtant l'épée toujours plus fortement. Les lignes défilaient, et la colère du chevalier déchu evenait, après plus d'un mois passé en évitant d'y penser. Il s'arrêta brutalement, planta son épée dans le sol, rangea le livre, reprit sa lame, et partit en la mettant dans son fourreau.

Notes de bas de page :

Certaines lettres ont été retirées, faute de manque d'intérêt.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : ven. 14 sept. 2012 07:23
par Lynni

RolePlay :

Lynni, comme à chaque fois qu'elle le pouvait, se dirigea vers le pigeonnier. Elle remarqua que plusieurs lettres étaient arrivé. Elle prit la sienne et en lisa le contenu. Elle soupira de soulagement, car elle avait enfin reçu de ses nouvelles après tout ce temps. Il n'avait pas l'air d'avoir reçu la deuxieme lettre... Ce n'etait pas plus mal, il s'inquieterais sinon. A la dernière phrase, elle eut un pincement au coeur. Serais t elle capable de le rendre fier ? Elle vu que d'autres lettres étaient arrivé... Dont une pour Eliadorina. Elle hésita à la lire, car c'est un acte vraiment déplacé et sans se rendre compte sous la tentation, elle avait déjà délicatement ouvert la lettre de telle qu'on ne pourrait pas voir qu'elle avait ete ouverte une fois refermé. Elle en lisa le contenu. Cette fois elle en etait sure... Ses doutes avaient ete confirmé. Elle referma délicatement la lettre, rechauffa la cire qui servait a fermer la lettre grâce a la chaleur que degageait une lanterne. Elle l'a reposa à l'endroit où elle était et reparti le coeur lourd, un noeud sérré dans la gorge. Il ne lui avait pas dit les détails de son voyage peut être pour ne pas l'inquieter mais il était clair et net qu'il était épris d'Elia.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : ven. 14 sept. 2012 22:07
par Eliadorina

RolePlay :

En fin de soirée, la jeune femme rentra chez elle après sa journée à la mine et passa par la pigeonnier comme elle le fait au moins une fois par semaine au cas où Gales ait retrouvé sa trace et ne lui envoie quelque chose. Hors le message n'était pas de Gales... mais de Thémis. Elle n'avait pas eut de nouvelle de lui depuis un moment. Elle ne savait même pas pourquoi il était parti, et vrai dire elle s'en fichait un peu depuis ces derniers jours... Elle avait tellement eut l'impression d'être mise complètement à part qu'elle ne fit pas plus de cérémonie et prit simplement la lettre avant de rentrer.
Une fois à l'intérieur de la maison, elle s'assit sur le canapé et décacheta la lettre sans vraiment faire attention à la cire récemment réchauffé par Lynni même si elle trouvait la cire un peu chaude. M'enfin, elle lu la lettre en pinçant doucement le papier avec ses doigts. Malgré ce qu'elle essayait de se dire, Thémis lui manquait et ça c'était une évidence. Elle aurait aimé qu'il lui dise au revoir...
Elle passa calmement le passage de Darion... un petit pincement au coeur vint s'installer, elle ne savait plus vraiment comment réagir à cet évènement... Et pour cela elle s'était retiré quelques temps de la circulation pour réfléchir... seule. Elia, légèrement attristée et inquiète posa doucement le papier sur la table et se demanda si elle pouvait se permettre de lui répondre et surtout si Thémis recevrait la lettre... En y pensant à deux fois elle se ravisa, reprit la lettre, qu'elle plia et glissa dans une petite poche intérieur de sa cape. Elle resta là, assise encore un moment à tourner la situation dans tout les sens... Elle avait un problème et pas des moindre. Elle aimait Thémis... Mais elle aimait Marcus aussi de toute évidence ! Et ce depuis la première nuit qu'elle avait passer chez lui... Avec lui... Comment pourra t'elle choisir... et avouer tout ça à Marcus sans le blesser... Devrait elle garder le silence...
Elle soupira et rapidement sortit pour se vider la tête.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : ven. 14 sept. 2012 22:55
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

L'Homme au Heaume d'Or marchait rapidement, parcourant les rues étroites et forçant le passage dans les attroupements, écartant les passants assez brusquement. Alors qu'il s'arrêtait à cause d'une charette ralentie devant lui, un brigand sortit de la ruelle voisine et essaya de lui dérober son heaume, ne s'arrêtant pas de courir. Mais le fait qu'il soit accroché à la tête du chevalier déchu a dû le surprendre puisqu'il resta la main sur le casque, le poignet tenu par Le Heaume d'Or. Le voleur eut tout le temps de réfléchir à ses actes une fois affalé dans une ruelle sombre, la tête en sang et tracée de la marque du heaume de guerre de Martok, arme de poing du garde Espérian.

Calmement, Le Heaume d'Or s'était remis à marcher, tout en accrochant le heaume de guerre à sa ceinture, il pressait le pas, continuant de bousculer un peu dans la foule. Il s'arrêta soudainement en plein milieu, ce qui valut à plusieurs gens de se prendre l'armure en pleine face. Le garde Espérien fixait l'entrée de l'Auberge du Singe d'Or, frottant doucement sa dague fixée sur son torse.

Il entrait à présent, fronçant les sourcils et regardant un peu partout. Il s'approcha du comptoir.
- J'vous sers quoi ? Demanda le tavernier en nettoyant un verre.
- Mais pourquoi vous répétez tous la même chose vous ? Les taverniers manquent vraiment d'originalité...
- Heu... Ouai...
- Bref, je cherche un certain DuCouré. Il est ici ce soir ?
- Ah... Bah depuis le meurtre du noble Varen il y a un peu plus d'un mois, qui s'est produit ici-même, il ne revient plus du tout. Certainement que l'endroit n'est pas assez sûr pour lui... En plus, il parait que le tueur court toujours... Mais c'est que des ragots, j'ai vu de mes propres yeux son arrestation.
- Je vois, merci bien.
- Au plaisir.

Il sortit à nouveau, le soleil commençant à décliner. Derrière la foule un peu plus fluide, Le Heaume d'Or - immobile devant la taverne - fixait le banc de l'autre côté de la rue pavée. L'encapuchonné était là, assis, esquissant un sourire. Le chevalier déchu porta la main à son fourreau, commençant à s'approcher. Mais un groupe de cinq bourgeois lui coupa le passage, et le maigre temps de leur passage suffit à l'adversaire pour disparaitre comme s'il n'avait jamais été là. Le Heaume d'Or regarda derrière lui le Singe d'Or, lieu de son crime et cause de son arrivée à Esperia. DuCouré avait donc engagé quelqu'un pour venger Varen... Ou pour se couvrir. Ils l'attendaient, le cherchaient, depuis son arrestation. Qui sait ? Ils auraient pu le tuer en cellule, si l'esclavagiste n'avait pas payé ses gêoliers.

Il s'enfonça dans la première ruelle qu'il croisa, allant de plus en plus loin, d'un pas déterminé. Il fixait le mur sur lequel le soleil couchant reflétait les ombres des toits Capitalins. Au bout d'un moment, une silhouette humaine apparut sur le mur, passant pendant à peine une seconde. Le garde Esperian, souriant dans son heaume, enfonça la porte la plus proche d'un coup de pied. L'endroit était vide, abandonné certainement. Il s'asseya sur une chaise qu'il plaça dans un coin et attendit, dans la pénombre.

L'Homme au Heaume d'Or patientait, sans émettre aucun son. L'inconnu à capuche entra finalement en enjambant la porte enfoncée, après qu'une heure se soit écoulée. Il marchait lentement, le regardant, ayant noté sa présence dès son entrée. Sa progression était détendue, mais il marchait pourtant d'un pas ralentis à l'extrême, qui faisait doucement grincer le parquet. Puis il s'arrêta soudainement sur son pas final, à quelques mètres de la chaise. Le chevalier déchu se leva, le plancher couinant sous le poids. Les deux hommes se fixaient, face à face, silencieux. L'encapuchonné s'inclina, l'Espérian fit de même. L'un sortit sa dague, l'autre dégaina son épée.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : sam. 15 sept. 2012 22:11
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

L'agilité de l'adversaire était impressionnante : en une fraction de seconde il était déjà arrivé jusqu'au Heaume d'Or, frappant rapidement avec sa dague qu'il maniait pointée vers le bas. Le chevalier déchu reculait de quelques centimètres à chaque attaque. Les coups étaient parés avec difficulté et les intervalles entre les frappes ne lui laissaient pas le temps de répliquer. Il ne rivalisait pas en rapidité, il devait trouver un moyen de jouer sur sa force.

Il lança alors sa dague sur son ennemi qui esquiva avec une facilité déconcertente, mais les quelques fractions de secondes gagnées laissa au Heaume d'Or le temps de répit qu'il lui fallait. Il envoya un puissant coup de pied vers le torse de l'encapuché qui l'évita, déstabilisé. Il ne fallut qu'un instant pour que l'Esperian enchaine une frappe latérale avec son épée à deux mains, entaillant le bras droit de l'adversaire qui avait essayé de l'éviter veinement. Ils s'éloignèrent rapidement l'un de l'autre, se fixant. L'adversaire se tenait sa blessure, souriant. Il prit sa dague de la main gauche. Le chevalier déchu fit une mine dépitée : il pensait l'avoir désarmé mais faire face à un ambidextre n'était pas prévu... Un soupire lui échappa avant qu'il ne reprenne fermement le pommeau de sa lame.

Les deux ennemis chargèrent soudainement, en même temps. Le combat reprenait de plus belle. Chacun envoyait des enchainements de coups à son tour, jusqu'à ce que le manque de vitesse du Heaume d'Or eut raison de lui, se prenant la dague profondément dans l'abdomen après une série de coups de dague parés, éloignés : de la cheville jusqu'à l'épaule. L'encapuchonné n'eut pourtant pas la possibilité de continuer, trébuchant sur la jambe de l'Homme au Heaume d'Or. Ils s'éloignèrent à nouveau. L'ambidextre sourit encore une fois, essoufflé tout comme l'Espérian qui profitait du temps de répit pour reprendre sa dague plantée dans le mur.

Ce fut le chevalier déchu qui s'avança en premier cette fois, l'affrontement reprenant encore. Ils étaient tous deux excellents dans le maniement de leur arme de prédilection, l'un combattant avec force er l'autre avec agimité. Parfois l'Homme au Heaume d'Or prenait l'avantage, ayant réussis à assimiler la tactique de son adversaire, mais d'autres l'encapuchonné le reprenait, n'étant pas assez prévisible pour rater tous ses coups. Plusieurs lancers de dague furent placés pour éviter de se prendre un autre coup, autant chez l'adversaire que pour lui.

Au bout d'un moment, le chevalier déchu laissa une faille dans sa garde que l'ennemi s'empressa de cibler dans sa série de coups, pensant à une erreur provoquée par le manque d'endurance. L'Espérian saisit alors son heaume de guerre et envoya un coup vers la dague de son adversaire. L'arme, coincée dedans, se libéra de la main de son propriétaire et vola à travers la pièce. Le sourire de l'encapuchonné disparut aussitôt, tandis que L'Homme au Heaume d'Or enfonçait son épée d'un coup d'estoc dans le torse, transperçant son ennemi. Il retira la lame d'un coup sec et le tueur tomba à terre, surpris.

L'Homme au Heaume d'Or s'agenouilla.
- Vous êtes un grand adversaire, vous ne savez pas à quel point le respect que je vous porte est grand.
L'encapuchonné toussa, crachant du sang.
- Vous êtes le premier... A m'avoir échappé... Le combat rapproché... Face à face... Jamais ma spécialité...
- Je l'avais compris, et je ne vous ai pas vraiment laissé le choix. Pourtant même là j'ai bien eu du mal à venir à bout de vous... *un silence* Je garderais votre nom en mémoire si vous voulez bien me le donner, vous méritez le respect éternel. Votre maniement de la dague est stupéfiant.
L'inconnu se mit à rire, puis fut interrompu par une quinte de toux, souriant pourtant de suite après.
- Je n'ai pas de nom... Eséperian... Votre esprit... Vous aura sauvé...
Il laissa sa tête se re-déposer à terre, lâchant son dernier soupire, son visage semblant heureux. Le chevalier déchu le fouilla pour ressortir un papier de sa poche. Il lui ferma les yeux et se releva.
- Vous serez alors le Sans-nom pour moi, grand guerrier. Qu'Arbitrio vous accompagne.

Le Heaume d'Or sortit dans la nuit, se tenant le ventre à cause de sa blessure qui saignait abondammment. Il s'éloigna des ruelles sombres dans lesquelles il s'était enfoncé, déroulant le papier. Il était noté là un contrat d'assassinat, la cible était un chevalier déchu d'Huratelon, envoyé à Esperia par un marchand d'esclaves il y a plus d'un mois. Il devait mourir à son retour dans l'Ancien Continent. L'Espérian se rendit alors compte des performances de son adversaire pour retrouver sa piste. La Capitale était vraiment remplis de talents incroyables, et pas qu'elle d'ailleurs.

Au début du contract, une phrase figurait : "L'hirondelle niche au sommet du chêne." Un peu en dessous, l'expéditeur s'adressait au Sans-nom comme s'il s'agissait d'une lettre, expliquant qu'il avait suivis les directives et qu'il espérait que le courrier soit retrouvé. L'Homme au Heaume d'Or comprit alors que la phrase était un moyen de contacter le mercenaire, ce qui ne devait pas être chose aisée. Par quel moyen pouvait-il retrouver LA lettre parmis toutes celles de la capitale qui contenait cette phrase restait un mystère. Mais apparemment il en avait les moyens. Un lieu de rendez-vous figurait en bas : tous les jours à 22h. C'était sa chance. Il essuya sa lame d'un coup de chiffon et s'installa sur un toit accessible pour l'affûter, le Code sur le sol devant lui, ouvert au Thème dévotion.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : lun. 17 sept. 2012 19:58
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

Il restait calme. Ayant finis sa lecture, il rangea le Code et mit son épée dans son fourreau. Il jeta un coup d'oeil à sa montre : il était seulement 20h30. Avant de définitivement quitter le quartier à la recherche du lieu de rendez-vous, Le Heaume d'Or repassa devant l'endroit où il avait tué son adversaire, et il constata rapidement que celui-ci avait certainement survécu : le corps n'était plus là. C'était véritablement un homme aux grandes aptitudes. Peut-être le retrouvera-t-il un jour... Il l'espérait en tout cas.

Le papier indiquait un lieu qui lui était inconnu : "le piton". Il n'eut qu'à attraper un des passants pour apprendre qu'il s'agissait d'un plateau surélevé à un ou deux kilomètres des extrémités de la ville. Il ne lui fallu qu'une heure pour atteindre l'endroit. C'était une falaise plate sur le dessus, pas très haute, parcourue d'escaliers montant jusqu'au sommet. Elle n'était pas véritablement très impressionnante, du fait de sa basse altitude. On pouvait même la caractériser de discrète. Le chevalier n'arriva en haut qu'une quinzaine de minutes avant l'heure de rendez-vous, ce qui lui laissa juste le temps de repérer la topographie du piton. Il put alors s'installer à un lieu en hauteur, qui se révélait plus avantageux. Encore quelques minutes d'attente et un noble arrivait, suivit d'une ribambelle de gardes du corps en armures serties. Ils étaient au moins 10... Tant pis pour récupérer les héritages de son seigneur.

Il saisit son arc, tira une flèche à pointe d'argent de son carquois et le banda, prenant son temps pour viser. La distance n'était pas négligeable. L'homme en contrebas avait déjà installé une table, où il avait posé des cartes, discutant avec un de ses mercenaires. Le Heaume d'Or n'avait pas le droit à l'erreur. L'unique flèche d'argent qu'il préservait depuis tout ce temps était en jeu, et les gardes ne laisseraient pas un autre projectile passer, ils l'abattraient avant. Heureusement la nuit était profitable pour lui, personne ne pouvait le repérer tant qu'il ne bougeait pas trop, et la lumière des torches près de la table rendait le désavantage à sens unique.

Il inclina un peu son arc vers le haut pour permettre à la flèche de parcourir toute la distance. La Lune se refléta sur la pointe d'argent. Il l'examina, confiant, et décocha enfin. La flèche siffla dans l'air, planant comme une colombe argentée. Elle passa devant les mercenaires, et atteignit le noble en pleine tête. Les soldats écarquillèrent les yeux devant leur employeur qui tombait à la renverse, ensanglanté, et se retournèrent comme de concert vers la provenance de la flèche.

Une seule issue pour s'échapper, et ce n'était pas gagné pour l'atteindre...

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : mar. 18 sept. 2012 15:26
par Thémis

L'Homme au Heaume d'Or, Tome 4 :

Les grands hommes en armures serties fonçaient vers l'origine du tir. En se rapprochant, ils apercevaient de plus en plus la coloration dorée du Heaume d'Or. Vu leur taille c'était certainement des nordiques. "Les nordiques sont lents," pensa le chevalier déchu. Il avait déjà combattu contre ce genre d'adversaires dans le passé, ayant fait partie d'expéditions d'Huratelon au Nord pour des affaires du seigneur. Les clans là bas étaient imprévisibles et avaient souvent l'avantage du terrain. Cette fois, c'était lui qui l'avait. Il décocha plusieurs flèches le plus rapidement possible, atteignant trois de ses ennemis sur les neuf. L'un au torse, les deux autres aux genoux. Il rangea son arc en tremblant légèrement sous la tension, puis dégaina son épée bâtarde.

Il mourra ici s'il le fallait, mais cet instant était dédié à son maître. "L'honneur doit primer. Le Code doit primer." Un des mercenaires arriva à portée, abattant son épée à deux mains en diagonale. L'Homme au Heaume d'Or esquiva habilement, frappant à la jambe. Les six autres arrivaient en charge tandis que le nordique posait le genou à terre, puis perdait sa tête d'un coup de lame bien placée. Comme des taureaux, les deux premiers chargèrent épaule en avant. Le chevalier déchu parvint à en éviter un en tentant une roulade sautée vers sa droite, mais l'autre l'atteignit à l'épaule quand il se releva. Déséquilibré, l'Homme au Heaume d'Or roula jusqu'en bas du petit promontoire. L'un des grands gardes essaya de descendre à son tour pour s'écraser lui, pendant que le garde Espérian se tournait au sol, épée tendue vers le haut. Ce fut de justesse que le nordique fut empalé par l'épée placée à la verticale. L'Homme au Heaume d'Or poussa le cadavre du mieux qu'il put, et eut à peine le temps de se relever que ses ennemis étaient déjà derrière lui. Conscient du danger, il courut de toutes ses forces en direction des marches qui permettaient de descendre du piton.

"La fuite est exclue, car elle appartient aux lâches, les lâches sont des faibles, les faibles meurent en anonymes et dans la honte. Ainsi la lâcheté ne conduit qu'à l'oubli et à la mort." Voilà ce que disait le Code, et il comptait bien l'appliquer. Le Heaume d'Or atteignait les escaliers, à bout de souffle, commençant à descendre. Il arriva jusqu'à un pont en bois tenu par des cordes, un coup d'oeil en arrière l'informa que les mercenaires le poursuivaient toujours. Visiblement, il avait tout de même réussis à installer quelques mètres de distance entre lui et ces éléphants. Il traversa, rengaina son épée et sortit son arc. Il n'aurait aucune difficulté dans ce passage étroit à abattre ses cibles. Il visa les nordiques qui s'approchaient dangereusement, et décocha rapidement sans viser. Quatre soldats tombèrent à terre ou dégringolèrent du piton, atteints par les flèches. Le dernier put esquiver en se collant à la paroi montagneuse, et chargea l'Homme au Heaume d'Or qui tomba à la renverse, poussé en arrière par l'épaule du nordique. Celui-ci posa son pied sur son adversaire, victorieux. Il cracha sur le casque doré et dit d'un ton sec : "Personne ne peut vaincre un vrai nordique, petit homme." D'un mouvement rapide, L'Homme au Heaume sortit sa dague du petit fourreau attaché sur son torse, et la planta dans la cheville du garde du corps. Il tomba à son tour, hurlant de douleur. Le chevalier déchu récupéra la fine lame, et acheva son adversaire en la plantant en pleine poitrine, tournant le couteau deux fois dans la plaie. Le garde Espérian arracha sa dague et la nettoya d'un coup de chiffon, fixant le mercenaire pour s'assurer de sa mort.

Le pont vibra et L'Homme au Heaume d'Or releva la tête, serrant sa dague dans sa main droite. L'homme qui parlait avec le noble toute à l'heure s'avançait, enjambant les corps inertes affalés sur le bois. Il était plus grand que ses camarades, et avait l'air plus robuste. Le chevalier déchu agrippa son propre abdomen de la main gauche. Certaines de ses blessures s'étaient rouvertes, et il ne s'était pas occupé de celle que l'assassin lui avait faite, mais il devait tenir bon. "Les nordiques sont lents" pensa-t-il encore une fois. 

Le géant décrocha une grande hache à deux mains de son dos, et hurla de rage. L'Homme au Heaume d'Or tenait toujours sa dague fermement, lame pointée vers le bas. Le nordique prit le manche de son arme fermement et frappa d'un grand coup vertical que son adversaire esquiva sans trop de difficulté. Il enchaina alors en levant son arme, faisant un coup en diagonale. Le chevalier déchu évita la hache de justesse en reculant d'un bond, et se rapprocha à nouveau en profitant que le mercenaire était emporté par son mouvement. Il l'atteignit à la hanche en passant à sa droite, puis continua d'enchainer pendant que l'autre essayait de répliquer, comme le faisait l'encapuché, frappant de tous côtés, se tournant et se baissant quand il le fallait. Parfois l'armure suffisait, d'autres le nordique parvenait à bloquer le coup et d'autres il subissait de fines blessures. Mais jamais il n'avait le temps de frapper à son tour. Le garde espérian, ne laissa tomber à aucun moment, ne laissant aucun répit, jusqu'à ce que l'endurance manqua et qu'une faille se montra. Un coup au genou, puis de la hanche jusqu'au ventre et enfin il enfonça la dague de tout son long dans le torse du mercenaire, qui tomba en arrière.

L'Homme au Heaume d'Or mit un genou à terre, épuisé, suant de toute part, se tenant l'abdomen. Il saignait, de plusieurs de ses anciennes blessures. Il n'avait pas fuit. Il les avait tous abattus. C'était terminé. Sa tâche était accomplie. Il récupéra sa dague dans une giclée de sang, et gravit à nouveau les marches en titubant. Il parvint jusqu'au noble mort, et arracha la flèche de son crâne.

- Ainsi le grand DuCouré meurt, assassiné par un homme sans visage, ainsi votre influence sur Huratelon s'achève, ainsi justice est faite. Arbitrio m'en a été témoin, je vengerai mon maître, et désormais, il est vengé. Adieu messire, puissiez vous comprendre que l'argent ne sert à rien dans le néant.

L'Homme au Heaume d'Or était fier de ce qu'il avait accomplis, mais il parvenait à peine à se tenir droit en prononçant ses mots. Il se tourna finalement, et se mit à redescendre les marches, se tenant toujours l'abdomen. Esperia l'attendait.

Re: Les récits d'un garde Espérien dans l'ancien monde

Posté : mar. 18 sept. 2012 17:28
par Lynni

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Tu reviens bientot ig ?