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Le noble peuple

Posté : sam. 12 juil. 2014 17:53
par Lucie

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L'écriture est féminine et penche vers la droite, elle semble appliqué.
Le texte est sur une affiche simple

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Le noble peuple.
Esperia, par ces temps, claque des doigts. Chaque clappement amène son changement jour après jours. Battement de cils, la personne qui hier était votre égal est à l’aube prochaine investie de noblesse. Battements des cils, hier ce groupement de personnes du peuple est aujourd’hui citoyen.

On claque et on claque sans cesse des doigts, on obéit frénétiquement à nos désirs hâtifs de grandeur, le matin esclave, le midi citoyen, et la noblesse au soupé. Nous sommes avares de plus et toujours plus, nous rêvons d’être investi des grands titres qui ont tant de valeurs dans l’Ancien Monde, alors nous galopons et fonçons têtes baissées dans le mur en claquant toujours plus des doigts. A force d’user ses pouces, à force de les couvrir d’une corne vicieuse et échardée, le peuple d’Esperia peut contempler ce dont ses belles castes sont devenues.

La citoyenneté se donne à en jeter par-delà nos carreaux, n’apportant rien de ce qu’elle promet, aucune âme ne considère ce rang avec respect, il n’y a qu’à cracher son argent, et vous voilà couvert de ce titre aussi informe qu’inconsistant.

Claquement de doigts, encore et qui, depuis peu, ronge notre respectueuse noblesse. Là ou par le passé, de grandes personnes rimaient avec grandes cérémonies, cette aube nouvelle et visqueuse traite la noblesse comme un papelard gorgé d’espers, ou un mariage de deux gens du bas peuple donne plus de cérémonie à l’acte que nos anoblissements qui étaient il y’a peu, événements et fête cérémonieuse.

Nous rêvons d’être ce que nous écrasons à l’instant par notre semelle empressée. Tous rêvent d’être comme nos illustres personnes qui, par le passé, se sont acharné dans l’effort et la prestance pour être ainsi couvert d’un drapé de noblesse qui avait tant de valeurs à nos yeux.
Nos nobles et nos Chevaliers étaient grands, prestigieux, le Chevalier Thémis a tant marqué notre histoire que sa seule personne valait à lui seul l’évidence de son titre, Ser Linden, a versé le sang d’un des plus grands massacres de notre épopée, mais par cet acte immonde, a prouvé qu’il était un homme fort et digne de faire un choix crucial pour le bien de la cité qu’il a juré de défendre. Ce ne sont que deux nobles âmes parmi celles qui dorment encore dans les récits de notre histoire, leurs noms illustres enluminés d’or.

Nous voulons une grande et prestigieuse noblesse, alors pourquoi nous acharner à la réduire à une simple lettre dans la boîte d’un conseil chargé d’y faire le tri comme dans nos vulgaires lettres chez notre postier ? Mon encre a déjà coulé sur ce que je pense de l’éleveuse et de sa nonchalance, mais cet ignoble défaut coule à présent salement sur nos castes les plus hautes.

Les citoyens ne sont plus que des gens du peuple, la noblesse elle, n’est plus qu’une petite chambre citoyenne. Nous n’avons plus de cérémonies, nous ne reconnaissons plus un noble d’un simple pégu. Là où l’ancien monde compte un noble pour cent paysans, Esperia se farcit par une douzaine pour la centaine.

Nous voulons tout, du jour pour le lendemain, du lendemain pour le surlendemain, notre passé s’écharpe dans les limbes de notre oubli, Esperia se détourne de ce sur quoi elle s’est bâtie. Le pouvoir est faible, sonnant le glas d’une rigueur drastique de nos élévations.

le joueur, Ser Luka Linden était tout comme toi, mineur, te sens-tu vraiment son égal méritant quand tu siégeras à ses côtés au conseil ? Et toi, vieil homme du nom de Sergueitov, as-tu autant donné pour notre cité que la noble dame Dewhell qui siégeait il y a peu dans notre Quartier Ouest ?

Vous deux étiez sans doutes promis à la noblesse… Un jour, par la sueur et la volonté qu’il vous manque encore de verser. Mais comme tous à présent, vous avez claqué des doigts, par empressement, vous détournant d’une patience sage qui vous aurait couvert d’un évident anoblissement. Vous n’avez ni cérémonie, ni peuple pour vous couvrir de ce prestige qui vous manque, vous êtes noble par le fruit d’une simple lettre dans la fente d’une boîte. La Noblesse ne se résumera jamais à cette bassesse administrative, encore moins à une majorité de mains Raev levés.

De cette histoire qui était au crépuscule d’une Esperia aujourd’hui oubliée, l’on pouvait en retenir une leçon : Un titre ne se porte pas, il se mérite, il est une évidence non à une lettre remplie d’espers mais aux yeux du peuple qui en rend le respect effectif. Une noblesse ne tient pas à une bourse, mais aux hommes et femmes qui s’inclinent devant vous, aux hommes et femmes qui vous portent le respect avant même le titre qui l’apporte.

On est noble avant d’en porter le titre.

A tous, ouvrez le livre de notre passé, lisez.
Lucie Florence Félicia D'Arsonval Cadirissa

Re: Le noble peuple

Posté : mar. 19 août 2014 23:28
par Sergueitov

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Affiche arrachée