Esperia

Au port de Rive-Lame, on avait pu voir que le bateau de Markus n'était jamais revenu. Mais à côté se trouvait un autre nommé "Le Buzain" petit bateau frêle et rustique. La coque avait été maintes fois réparée par les artisans du bois d'Esperia, mais on pouvait toujours apercevoir des petits trous à la surface, aucun danger se dit Octyso lorsqu'il enjamba le rebord pour monter dans le petit bateau.

À l’intérieur il y découvrit un petit lit sous les planches rongées par les intempéries, sur le pont, rien d’exceptionnel comme avait connu Octyso lors de ses sorties sur les gros bâtiments Lig Ocolidiens, des trois mats exceptionnel armés de rangées de canon sur trois étages, prêts à faire feu sur le moindre navire qui transportait potentiellement des richesses de touts genre. Non juste une voile trouée, et battante au vent. Un petit coffre sous le pont attira l'attention de l'Écumeur. Il l'ouvrit à l'aide de sa hache à double tranchant, à l’intérieur se trouvait les cartes maritimes, quelques miches de pain pleine de vers, et une boussole abîmée. Affamé il croqua dans une des miches, accroupi regardant au loin.

Il détacha le bateau du quais et prit le contrôle de la barre au premier mouvement, elle émit un grincement strident qui donna a Octyso la chair de poule. Il mit en pratique les gestes qu'il avait apprit et que tout bon Lig Ocolididens se devait de savoir. Le bateau était maintenant a quelques centaines de cubes d'Esperia. Il pensa alors à toute sa vie qu'il avait passé la bas, à tout les gens qu'il avait rencontré, à ses proches, à sa Brasserie dont il avait toujours revé... Une larme coula sur sa joue crasseuse. Il l'essuya d'un coup de manche sec et regarda devant lui en essayent de se concentrer sur sa trajectoire.

Quelques heures plus tard, la nuit commençait à tomber. Octyso regardait le lit au fond du bateau avec envie depuis quelques temps déjà. Il était exténué de cette journée qu'il nommait "à chier". Il décida de s'accorder quelques heures de repos, là où il était, les gardes auraient déjà oublier son existence, et ils étaient surement déjà entrain de boire une bonne chope de bière. À cette pensée Octyso sa rappela qu'il avait toujours sur lui sa petite fiole de Rhum Roux, il la sortit et bu une gorgé. Il s'affala sur le lit grinçant et ferma les yeux.

Il se trouvait dans une salle sombre, où il pouvait distinguer Mikamus et le Grade Adabroux, tout deux tenant fermement dans leurs mains un bêche en diamant, Octyso essaya de se relever mais il était enchaîné au mur. Ces deux adversaires avait les orbites vides, leurs yeux n'y étaient plus. Le coeur d'Octyso s'emballa, puis les deux mort-vivant levèrent leurs bêches et le frappèrent au visage, mais l'Écumeur ne sentit qu'une sévère claque, et en plus son habit était maintenant mouillé, puis ils recommencèrent, de plus en plus vite, et Octyso sentait toujours ces claques mouillées...
Puis d'un coup le sol se retourna et tout le monde fut à l'envers.

Le soleil tapait fort, et le visage du jeune cuisinier commençait à être écarlate. Octyso ouvrit la bouche et manqua de s'étouffer avec le sable qu'il venait d'avaler. Il redressa la tête et scruta les environs, la réverbération du soleil sur le sable presque blanc lui brûla les yeux, enfin après quelques minutes il put apercevoir que la plage où il s'était échoué, était jonchée de morceau de bois. Résultat sans nul doute d'une tempête sur son petit bateau. La coque, en deux était encore dans l'eau, à quelques dizaine de cubes de la, elle devait surement rester accroché au rivage grâce à des rochers.

L'Écumeur analysa la situation, mais jamais auparavant il ne s'était retrouvé dans une telle position. Les bateau de Lig Ocolide eux étaient bien trop costaud et bien trop sûr pour finir en miette comme ce ridicule bout de bois. N'ayant plus rien sur lui, et ses vêtements déchirés, il décida ni une ni deux d'aller à l'épave en nageant pour essayer de récupérer quelques affaires, il espérait surtout que la boussole n'avait rien, car tout seul dans la nature, Octyso ne tiendrait guère quelques jours...

Arrivé il remarqua que le coffre était toujours la, coincé entre les deux morceau de la coque il Monta sur l'épave vacillante et récupéra à la hâte les affaire s'y trouvant, et surtout les miches de pains, horreur, la boussole n'était plus la... Affolé il ramassa une arme se trouvant sous le lit et repartit vers la plage. Épuisé il s'agenouilla sur le sable chaud et étala se qu'il avait pu récupérer. Une misère comparé à ce qui l'attendait. Pour la première fois depuis le début de sa vie, il pensa qu'Arbitrio l'avait puni.
Octyso cria en vain, qu'on vienne le chercher, mais personne ne l'entendit, en plus de cela, il avait surement dérivé pendant la tempête, et ne pourrait savoir par où aller.
Il était bien seul au monde sur cette plage de sable fin, sous ce soleil de plomb et sans boussole.