Esperia

RolePlay :

Depuis trop longtemps, le Bourg avance sans regarder où il marche. À force de vouloir tout encadrer, certains ont proposé des constitutions complètes, prétendant prévoir chaque situation, établir des règles immuables, et fixer à jamais l’esprit de la Cité. Mais aucune n’a duré. Toutes ont fini par se heurter à la réalité mouvante des hommes, des saisons, des conflits et des espoirs. Chaque code fut balayé par le suivant. La vie des peuples ne se contient pas dans un seul texte : elle se transforme, elle grandit, elle résiste. Depuis le temps que je connais cette cité je n'ai qu'un mot : arrêtons de toujours reprendre à zéro et reprenons ce qui a marché. Cessons d'apporter de nouveaux codes entre deux révolutions car ce n'est pas ce qui nous mènera à une société adaari, c'est à dire en harmonie. Codex, Compendium, Charte de Lothaire, Consortium... tous ont pensé réinventé la roue avec un nouveau modèle faisant table rase du passé. Qui se souvient du temps ou Esperia avait un sénat ? Pourtant ce fonctionnement a perduré chez nos amis d'Alcedine.

C’est pourquoi je vous propose une nouvelle ancienne manière de faire cité. Non plus par une Constitution rigide, mais par une Charte fédérative, souple, vivante, respectueuse de la diversité des situations et des générations. Cette Charte garantira l’essentiel : les droits fondamentaux, les devoirs partagés, la liberté des hommes et des femmes libres. Elle ne dicte pas chaque détail de l’administration : elle trace un cadre, un esprit, une direction. À partir de cette base commune, les lois se construiront peu à peu, brique par brique, nourries des besoins du moment, de la parole des citoyens, et de la sagesse mais aussi des fautes de ceux qui gouvernent aujourd’hui et gouverneront demain.

Ce nouveau pacte prévoit un gouvernement partagé, où le Bourgmestre, élu par les habitants libres d’Esperia, s’entoure d’un Chancelier et des trois Intendants de quartier pour former un Conseil Restreint. Ce Conseil, et non un seul homme, adoptera les lois et décisions majeures. En cas de vacance du pouvoir, les Intendants assumeront la continuité, sous l’autorité du plus ancien d’entre eux. Le Capitaine de la Garde sera choisi par le Conseil, et sa loyauté assurée par un serment public. Et s’il n’y a plus de garde constituée, des gens d’armes assermentés devant les fois pourront assurer la paix, sous l’œil de la Foi, d'Arbitrio et du peuple. Ce choix peut encore une fois ne pas faire l'unanimité cependant je me repose sur le fonctionnement du codex esperien de 520-522 qui est à ma connaissance le plus durable ainsi que de son code frère le compendium lui long de sept mois en 524 et ayant été instauré par concorde entre les différents cultes.

Le Concilium, enfin, ne sera plus l’instrument d’un seul. Il pourra être convoqué par tout citoyen porteur d’un projet. Et chaque proposition y sera soumise au vote des habitants réunis, non imposée par décret. Ainsi renaît l’esprit de la cité ancienne : une cité où chacun a sa place, où la parole circule, où la loi se forge à la lumière du jour.

Cette Charte n’a pas la prétention d’être parfaite. Elle est un commencement, une fondation commune sur laquelle chacun est invité à bâtir. Elle ne fige pas l’avenir : elle l’ouvre. Elle ne gouverne pas les hommes : elle les unit. Ce texte est un appel à la responsabilité, au dialogue, à la sagesse.

Ce que nous ne déciderons pas ensemble, d’autres le feront à notre place.
Ne laissez pas votre voix dormir. Venez débattre. Venez voter. Venez construire. Nous organiserons quelque chose prochainement je l'espère.

Par cette affiche certains pourront y voir une opposition avec le pacte républicains cependant il n'en est rien je respecte le travail du sire Alvize mais je souhaite proposer une autre voie. Une voie qui résonne avec mon expérience du passé. Ce choix permettra aussi de dire qu'il y en a eu un.

Kaarlo Laïne , ancien diplomate et recteur de l'académie d'esperia.