Esperia

RolePlay :

Sammael relu une nouvelle fois ses comptes, il n'avait jamais amassé une telle somme, bien que pour d'autres ces quelques El ne serait qu'une broutille. Il était fier de lui, il était remonté du trou, s'était démené pour se faire affranchir après pas loin d'un mois et demi de labeur.
Il avait ensuite affiné son art, participé à de nombreux chantier, retapé entièrement la Bûche Enflammée pour en faire un magasin accueillant. Il avait inventé de nouveau meubles, fait de son mieux pour toujours délivrer un services de qualité, toujours s'approvisionner légalement et le tout en proposant un prix au plus bas. Et malgré la rude concurrence avec Balboz, il s'en était sortit pas trop mal, sans jamais s'offrir un salaire mirobolant mais au moins avait il un appartement de grande taille, richement meublé par ses soins et une boutique parmi les plus belle de la ville.

En somme Sammael était satisfait, il n'avait eu de problèmes ni avec la justice, ni avec quiconque, se comportant toujours de manière respectueuse avec quiconque, il avait un bon logis, un salaire stable, certes pas de femme mais cela il s'en moquait un peu étant encore jeune. Toutefois après réflexion il ne se sentait pas heureux, satisfait certes, pas triste, pas vraiment malheureux, mais pas bien à sa place, et jamais empli de bonheur. Cette ville ne lui convenait pas tant que ça dans le fond, il n'avait nulle réelles ambitions ici pour le motiver qui plus est. Ce qu'il savait c'est que sa terre lui manquait, quand bien même avait été il traîné dans les rues d'Huratelon puis mis en esclavage pour n'avoir pu s’acquitter de ses impôts, cette ville lui manquait. Cette fois ci il avait réuni une somme suffisante, à la fois pour payer le voyage de retour et pour racheter l'ancienne boutique familiale. Il était confiant, il était désormais un maître artisan, très expérimenté, à même de se faire une place parmi les ébénistes de renom chez qui les nobles venaient faire leurs commandes.

Il avait hâte, hâte de sentir à nouveau l'odeur du foin fraîchement coupé, hâte de perdre à nouveau son regard dans l'immensité des champs de blé cultivés par les serfs, hâte d'admirer les fiers chevaliers galopant à brides abattue sur les sentiers de terre, surmontés de l'oriflamme seigneurial. C'était maintenant une certitude, il ne pourrait vivre ailleurs que là où il était né, en Huratelon, parmi les siens, quand bien même Esperia était une ville pleine de promesses.


Il se leva donc de sa chaise et partit chercher en banque toutes ses économies, en préservant vingt esper d'or qu'il laissa dans la caisse de sa boutique. Marcus lui avait donné il y a quelques jours pour un travail où Sammael n'aurait pas du être payé, tel était l'accord. Son grand sens de l'honneur le poussa donc à rendre cet argent qu'il ne pouvait accepter et emporter avec lui, mais Marcus avait refusé de les lui reprendre, affirmant qu'il les méritait. Cela dit lorsque ce dernier découvrirait que la somme lui aura été rendu, Sammael serait déjà en train de fendre les flots en direction du continent. Un navire s'y rendait effectivement le lendemain, et il serait à son bord, laissant derrière lui tout son passé à Esperia.

Il avait pris le soin avant de partir de finir une commande que lui avait faite Fabhrus, ce dernier pourrait trouver les appeau en question caché prés de son comptoir, en compagnie d'une sublime pipe sculptée sous la forme d'un fier volatil. Il lui avait également laissé la clef de son appartement, avec une lettre, lui expliquant quoi en faire.
De plus il avait offert une pipe sculptée à Tenzo qui était venu lui faire ses adieu, de même qu'il avait offert son unique et précieux disque à Marcus. Il y avait tant d'autres personnes qui l'avaient marqué dans cette ville, mais il n'avait pas le courage d'aller les voir un à un, il était même trop réservé pour ce faire, cela le mettait mal à l'aise. Il avait été contraint de croiser Tenzo et Marcus en faisant ses préparatifs, mais il s'était ensuite efforcé de ne plus s'attrister davantage en croisant d'autres personnes avant que le jour ne se lève.

A l'aube il prit son modeste paquetage, n'emportant que le strict nécessaire ainsi qu'une pancarte préparée au préalable et de quoi la fixer. Il l'afficha alors que les lueurs de l'aube pointaient à peine, il y était écrits les mots suivant avec en bas une signature :

Longue vie à la Loge, que les neufs vous guident tous vers la lumières !
Sammaël Arkhan, ex Grand maître de la Loge en Esperia.

Et il se dirigea ensuite vers le port pour embarquer à bord d'un petit brick en partance pour le continent. Il jeta un dernier regard mélancolique vers la ville qui sortait lentement de son sommeil avant de le pointer vers l'horizon, vers le soleil et un avenir qu'il espérait doux, simple et agréable. Il contempla avec un léger sourire le casque ailé de Fafnir qu'il tenait dans sa main, il comptait bien le lui rendre une fois de retour en Huratelon. Cela ferait au moins un ami de perdu en moins, et une personne avec qui il pourrait évoquer dans quelques années, lorsqu'il sera vieux, ses anciens souvenirs d'Esperia, avec un sourire bienheureux fendant son visage tout frippé.

RolePlay :

« Cou - cou - cou … couper du sapin … »
Comme tous les matins, Fabhrus se leva avant le soleil.
Il chantonnait tout en s’habillant, pas trop fort pour ne pas réveiller Kemelvor, puis pris un gâteau aux noix dans le placard et parti en direction de son magasin.
Marcher à l’aube, seul dans Esperia, était pour Fabhrus un des moments les plus agréables de la journée. Les mouettes se baladaient tranquillement dans Rive Lame, insouciante… Les rues étaient calmes et tranquilles, l’air était frais et revigorant, comme dans les montagnes qui l’avaient vu grandir.
Le bucheron passa la porte du magasin et ramassa l’enveloppe à terre, souriant, se disant qu’il tenait la une nouvelle affaire. Il reconnut l’écriture de son ami Sammael et son sourire s’élargit un peu plus.

Sa bonne humeur retomba instantanément. Peu de choses avait le don de faire perdre le sourire à Fabhrus… la perte d’un ami en était une. Il lu et relu la lettre ou Sammael lui expliquait son départ et lui léguais sa demeure, ne comprenant pas…
Puis, machinalement, il glissa la lettre dans sa poche et parti en direction des bois, hache en main.