Esperia

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Tartifus est retrouvé mort dans son lit à l'abbaye par les moines. Il tient fermement dans sa main gauche une lettre manuscrite.

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Là voilà je la sens. Elle rôde autour de moi, le plus sombre messager de l'Arbitrio va venir pour moi. J'espère que la mort ne me surprendra pas pendant mon sommeil mais que je serais pleinement conscient quand elle arrivera.
J'espère de tout mon cœur que mes Sermons Oubliés connaîtront le succès après ma mort sinon je crains que l'avenir d'Esperia ne soit sombre pendant longtemps. Tant que les habitants n'embrasseront pas la foi pour illuminer la ville d'une sainte splendeur Esperia restera la capitale du vice et sera la corruptrice du Nouveau Monde alors qu'elle devrait en être le guide. C'est de toute évidence sa destinée manifeste.
Enterrez moi n'importe où, là où ça vous plaira. Je me fiche bien de mon corps maintenant que ma conscience s'en échappe enfin. Adieu inutile fardeau !
Je souhaite du courage et de la force à ceux qui, comme moi, veulent faire de la ville un lieu meilleur.
Puisse l'Arbitrio me pardonner les quelques détours que j'ai pu avoir en fin de vie, j'ai résisté du mieux possible à mes désirs exacerbés par Ta ville.
Ma dernière pensée va pour Darion que j'espère retrouvé au côtés de l'Arbitrio, nous regarderons ensemble comment évolue les choses.

PS : N'oublie pas de nourrir l'oiseau noir.

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Les dernières personnes à avoir vue Tartifus en vie se souviennent l'avoir vue déposer un étrange paquet chez Fabhrus pendant l'absence de ce dernier.

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La rumeur de la mort d'un moine nommé Tartifus vint aux oreilles d'Helkar. Il ne l'avait croisé qu'une seule fois, lors d'un petit boulot dans les sous sols de l'abbaye, et lui avait flanqué une belle frayeur, le moine agée ne s'attendant pas a trouver quelqu'un de vivant dans le coin.
S'en etait suivi un quiproquo assez incongru où Tartifus voulu savoir les raisons de la presence d'Helkar en ce lieu sain alors que ce dernier été tenu au secret sur directive de l'abbus de l’époque.

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La mort, une fois de plus.
La mort, dans toute sa finalité.

Tartifus. Un moine, un homme pieux, mais avant tout : un ami, un homme hautement respectable.

Fabhrus se remémora le voyage avec les autres, dans la soute de Gwylonna. L'étrange silence du moine pendant la traversée, tandis que tout les esclaves autour pestaient pleuraient ou criaient...

Il avait été là pour tout le monde, la foi inébranlable, dans cette épreuve ou même Fabhrus avait été pris du Doute.

Il avait rassuré, partagé et réconforté par la seule force de son sourire, son regard, son coeur. Jamais un mot, fidèle jusqu'au bout du possible à ses voeux de silence.

Et la mort était venue, froide, insidieuse, aveugle et injuste.

Fabhrus ne versa pas de larmes, il se demande même si il lui en restait. Il se promit de lui offrir un enterrement digne et simple. Comme il l'aurait voulu. Puis il trouverait Kemelvor et ferait imprimer les oeuvres que Tartifus lui avait confié. Conformément à ses dernières volontés.

Le bucheron se releva, la mine severe, le regard dur, il fallait aller de l'avant. Ne pas s'arrêter de travailler. Il se contenta d'une courte priere à l'abbaye, puis parti dans les bois, hache en main.