Chahuteurs

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"Les Chahuteurs" est le nom donné à des bandes de mercenaires disparates d’origine Capitaline recrutés à la sauvette pour des conflits guerriers, économiques, voire pour des travaux de mauvaise augure. Ils sont nommés Chiassoso par les Caroggians, Hlučný par les Huras, Rólegur par les Vaahvas ou encore Zbuciumat par les Qadjarides. Le terme vaahva et même l’existence de ces combattants n'est néanmoins connu que des Vaahvas du sud, qui ont pu les voir et même souvent croiser le fer avec eux dans le cadre de la Guerre des Marches.

Histoire et organisation

Cette mode du mercenariat rapide commença à se remarquer vers le milieu du Vème siècle, où des seigneurs locaux recrutaient des gens d’armes volontaires pour leurs services, à cause de la déchéance et de la privatisation de fait progressive de la Légion Royale, finissant entre les mains des grands de l’Ordonnance et de la noblesse. Dans le désir d’enrôler des troupes rapidement, une solde non négligeable était versée et les Chahuteurs jouissaient d’une certaine autorité vis-à-vis de la populace - en bien ou en mal. Le seul critère pour rejoindre les rangs était d’avoir une arme, peu importe sa nature ou son origine.

C’est ainsi que nombre de familles miséreuses ont envoyé leurs enfants, munis d’une simple lance, dans l’espoir de ramener un peu d’argent à la maison. Malheureusement, bien trop peu revenaient en vie. Certains bourgeois en manque d’aventure se sont prêtés au jeu et vinrent avec leur propre équipement. Ces derniers, du fait de leur éducation, étaient souvent assignés par défauts comme “chefs” de tel ou tel détachement.

Il y eut de nombreuses bavures, souvent dues à un excès d’ivresse ou à des conflits internes à ces troupes, mais certaines catastrophes militaires ou civiles ont découlé d’un manque d’engagement du recruteur de ces coquins : décès de l’employeur, manque de ressources pour le versement des soldes ou encore le recrutement d’amis par les troupes, entraînant un dérèglement dans l’économie des cohortes. Ce dernier point a particulièrement intéressé certains économistes et comptables Caroggians sur la notion de gestion de personnels. Un livre intitulé «Comment faire chuter un Seigneur» est d’ailleurs sorti en 465 à Caroggia mais a été censuré deux ans plus tard. Il n’est aussi pas rare que ces bandes se révoltent et s'adonnent au pillage.

Dans une volonté de se rendre uniques mais parfois aussi pour certains de provoquer les religieux, les Chahuteurs finirent par porter au fur et à mesure des vêtements de plus en plus originaux qui ne tardèrent pas à choquer de nombreuses personnes, et principalement les élites et le clergé, par leurs attributs. De plus, certains Chahuteurs décidèrent notamment de mettre en exergue et de manière totalement excessive le principe culturel capitalin d’absence de pudeur grâce à ces vêtements.

Leur excès vestimentaire et le chaos que ces mercenaires engendraient parvint aux oreilles de la cour capitaline et des institutions religieuses locales suite à leur participation à la Révoltes de la petite vérole, travaillant pour les autorités. Il fut finalement décider de mener une lutte pour éradiquer cette menace grandissante en 496, même s’ils n’avaient pas servi les intérêts rebelles, mais à cause de leurs excès en tout genre. Quelques troupes furent envoyées pour tenter de maîtriser les plus tenaces, mais le jeu n’en valait pas la chandelle et beaucoup de soldats manquèrent d’ardeur au combat. Une trêve fut négociée et une loi fut votée, autorisant les Chahuteurs à se vêtir comme ils le souhaitent, en dépit des revendications des clergés monachiste et phalangiste, fortement insatisfaits.

Aujourd’hui la plupart de ces bandes se sont dissoutes naturellement ou ont été massacrées lors de conflits armés, principalement durant la Guerre de succession capitaline. Il peut toutefois arriver de croiser des petits groupes ne dépassant pas la trentaine d’individus, souvent des vétérans de ces conflits passés ou de jeunes mercenaires en herbe décidés à partir à l’aventure.

Les Chahuteurs et la stratégie militaire.jpg

Vie de camp

La vie de camp de ces troupes pouvait se révéler exemplaire sur le papier : logés dans la cour d’un seigneur, nourris et entretenus. Mais leur quotidien, basé sur des faits historiques remontés, en était tout autre. La plupart des camps de mercenaires étaient installés dans des plaines, des forêts voire même des lieux publics en attendant la prochaine escarmouche. Le manque d’organisation se répercutait sur le moral des soldats : manque de nourriture, ennui de l’attente, conflits internes et excès d’alcool. Malgré ce manque de joie, un véritable esprit de camaraderie régnait au sein des rangs, et c’est sûrement ce qui a pu favoriser leur efficacité sur le terrain. Certains compagnons se surnommaient mutuellement “frères de boires et de déboires”.

Les Chahuteurs et la vie de camp.png

Stratégie militaire

Pour les bandes comptant au moins une centaine d’individus, l’efficacité de ce recrutement de volontaires amateurs a d’abord été critiquée avant d’être largement reconsidérée. 90% d’une troupe se compose de piquiers, tenant une arme d’hast entre trois à quatre mètres. Le reste est composé de bourgeois, parfois même de rares jeunes nobles aventureux, ou encore d’orphelins désignés pour tenir de lourdes armes visant à briser les rangs adverses comme des masses, des espadons ou d’autres équipements selon la situation. Les nouveaux venus étaient disposés entre les premiers et derniers rangs tenus par des soldats chevronnés qui n’avaient pas peur de mourir. Ainsi, ils ne pouvaient reculer ou déserter sur le champ de bataille. Cette masse formait une pelote d’épingles difficilement ébranlable pour l’adversaire et considérée comme une très efficace formation défensive, reconnue pour sa robustesse.

Pour les troupes plus petites, l’organisation est plus restreinte et l’équipement est variable. Celles-ci sont souvent utilisées pour des missions presque suicides ou lorsque le seigneur local commence à manquer de fonds, afin "d'alléger la trésorerie".

Les Chahuteurs - Troupe.jpg

Style vestimentaire

Tantôt admirés, tantôt moqués, les Chahuteurs mélangent des tenues voyantes aux teintes colorées, bariolées, sans aucune association colorimétrique. Déchirant les couches supérieures de leurs vêtements pour exhiber d’autres étoffes de couleurs, ils se parent de trophées récupérés lors de leurs pillages et qui racontent une histoire. Dans une pratique presque kaitusianiste, le Chahuteur conserve une ou plusieurs breloques sur lui, symbole de vie et de réussite aux combats. Certains se parent de plumes qu’ils accrochent à leurs chapeaux tandis que d’autres vont jusqu’à pratiquer le grimage du travestissement ou de l’anarchie couturière.

Les Chahuteurs - Duel.png

Faits historiques

Au fur et à mesure des années, il a été difficile de recenser le nombre ni encore le nom de ces bandes, faute de réelle organisation en interne. Quelques archives sont cependant parvenus dans les rapports militaires et civils, notant quelques anecdotes qui appuient la précarité de ces troupes.

Les Chahuteurs ont fini par se faire connaître durant les Révoltes de la petite vérole, participant à la campagne du Canatan de 493-494. Leur pugnacité, leur détermination, leurs tenues bariolées et le mythe de Gustave Petit Géant participèrent à leur petite réputation, à la fois en bien, leurs capacités combattives reconnues, mais aussi en mal, attirant le regard des autorités. Ils furent impliqués, avec d’autres combattants, aux destructions de petits villages canatanais au gré du conflit, n’hésitant pas à pratiquer le pillage de villages rebelles, avec la tolérance des employeurs. Ces mercenaires s’engagèrent aussi pleinement dans la Guerre de succession capitaline, dans des camps différents par leur absence d’union réelle. Malgré leur efficacité, ils furent souvent envoyés dans des batailles très dangereuses et la majorité des bandes disparurent, dissoutes par manque d’hommes ou massacrées, justifiant leur présence désormais plus rare dans les campagnes capitalines.

Les Chahuteurs - Histoire et organisation.png

À travers le continent

Les Chahuteurs sont principalement restés au sein du Royaume Central, et plus particulièrement dans les Provinces de l’Impériale autorité, sans exclure les autres régions du Royaume, comme démontré par leur plus grand fait d’armes, leur grande participation aux Révoltes de la petite vérole. Une anecdote dit que des Chahuteurs ont déjà été “chahutés”, comme il est dit humoristiquement dans la petite histoire, quand une bande serait entrée à Maailmanovi sous contrôle adaarion. Leurs tenues excentriques auraient été mal perçues par la population locale et l’affaire aurait dégénéré en rixe, sans vainqueur réel, mais où les Chahuteurs en sous-nombre se seraient très bien battus et auraient cassé de nombreux nez avec leurs poings. Toutefois, même si l’histoire est crédible au vue de la légendaire pudeur adaarionne, il n’existe pas de preuve irréfutable de l’existence de cette histoire. Les versions varient même quant à la violence de la rixe ou de quel bord venait le premier coup. Certains, peu nombreux, disent même qu’il y aurait eu utilisation de projectiles et d’outils utilisés comme armes côté populace. En fonction des versions, il est souvent possible de comprendre l’avis du conteur sur les Chahuteurs.

Les tenues vestimentaires de ces soldats ont par la suite suscité la convoitise de certains jeunes gens nobles, au nombre réduit, donnant naissance à la mode exubérante lancée par quelques uns d’entre eux. Ceci est surtout fait dans une volonté de choquer et se distinguer, mais ce choix est mal vu par les aînés, le clergé et le peuple qui n'a pas compris ce virement soudain de la noblesse pour la pitrerie. Les faits se sont estompés au fil du temps au cœur de la bourgeoisie capitaline. Ils ont lancé une mode exubérante que l'on connaît aujourd'hui : parfaitement accepté pour la noblesse branchée, incomprise et choquante pour les autres.

De nombreux bardes et ménestrels ont écrit sur les faits d’armes de ces troupes de mauvaise augure et le 7 septembre, on célèbre la mort de Gustave Petit Géant, Chahuteur connu pour sa taille et sa force légendaire, ayant fini par périr lors d’une escarmouche le 7 septembre 493, acculé et pris en traître par des rebelles canatanais, lors des événements des Révoltes de la petite vérole.

Plusieurs citations ont également vu le jour, parlant indirectement de ces mercenaires : Chahuter dans le vent : Dire des grossièretés en lieu public. Chahuter à longue pique : Tendre le bâton pour se faire battre. Rassembler le chahut : Réunir des individus pour manifester.

Vision extérieure des peuples continentaux vis-à-vis des Chahuteurs

Les Capitalins les craignent autant qu'ils les respectent. En effet, ils ont permis la conquête de nombreuses terres et leurs faits d'armes leur ont donné une renommée significative. Ils sont cependant redoutés pour leur côté instable.

Les Qadjarides ont un avis neutre sur eux. Les deux sont des groupes nomades et les Chahuteurs achètent des provisions aux clans itinérants durant leur passage.

Les Canatanais redoutent ces troupes qui ont ravagé leurs terres. Certains préfèrent les éviter et considèrent qu'une troupe de Chahuteurs fraîchement installés en ville amène forcément son lot de problèmes à gérer.

Les Vaahvas les plus au Nord n'ont jamais vu les Chahuteurs ni entendu parler d'eux. Les Vaavhas les plus au Sud pourront dire ironiquement que l'habit ne fait pas le moine vu les déboires que ces derniers ont causé lors de la Guerre des Marches.

Les Caroggians constatent en eux une source potentielle de profit pour leurs opérations commerciales surtout parmi les négociateurs les moins scrupuleux.

Les Adaarions et les Huras n'aiment guère ses troupiers aux déboires mal-arbitrés. Ils vont à l'encontre de plusieurs faits tel que le manque d'hygiène, une tendance à l'excès et leurs tenues provocantes. Ils sont cependant respectés sur leur aspect combattif et leur efficacité sur le terrain.

Crédits

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