Clan Suto

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Le clan Suto est un clan qadjaride nomade de culture honarmide qui sillonne une partie des Grands fleuves. Il a la particularité de suivre sa route migratoire dans des embarcations fluviales.

Territoire

Le clan Suto est un clan qadjaride pleinement nomade, bien qu’il lui arrive de s’établir plusieurs semaines voire mois dans un lieu précis si les circonstances le permettent. Le clan se déplace dans la région des Grands fleuves et plus particulièrement sur l’Austre, l’Anel et dans la mer intérieure de la Tiefersee dont il longe les rives. Le clan fait donc régulièrement étape en Albunae, dans l’Aon, le Bogen ou encore le Greistal et très rarement dans le Steiertal.

Le clan suit la route migratoire traditionnelle suivante : La Capitale, Pendil, Estellaz, Guois, Anderlacht, Anelbruck et Pontanelle ainsi que le village bogenaud de Sombermun plus occasionnellement. Cette trajectoire n’est pas tout à fait fixe, il est courant que le clan emprunte des routes nouvelles parfois jusque sur la Studena, dans des bras morts de l’Austre ou en remontant les rivières qui le permettent, principalement dans le but d’y établir des campements provisoires à l’écart de tout passage comme à la Porte de Gupha.

Histoire

Le clan Suto est né à la suite d'une scission avec le Clan du Pont au début du cinquième siècle. Un groupe d'une trentaine de personnes s'est séparé du clan qadjaride de Pontanelle et Anelbruck pour prendre la route sur le fleuve dont le rivage était autrefois leur foyer : l'Anel. De là, le nouveau clan s'est aventuré sur les fleuves du bassin de la Tiefersee pour vivre principalement du commerce de petit artisanat et du transport de marchandises.

Scission avec le Clan du Pont

Les anciens du clan racontent encore que la séparation et l’exil des qadjarides du clan Suto sont dus à la divergence de quelques jeunes éminents membres du Clan du Pont autour de l’an 415. Ceux-là étaient en désaccord avec l'implication du Clan du Pont dans la politique kharedji. Pour ces jeunes qadjarides, la politique du T’rin vis-vis des kharedjis était à l'origine de leur assignement à l'ostat d'Anelbruck et donc une forme de condamnation à une vie rythmée par les maladies et la criminalité. Les anciens insistent généralement sur le désir de ces exilés de retrouver une vie nomadique considérée comme ancestrale et de ne pas vivre sous le joug des kharedjis.

Dans les faits, il est probable que ces qadjarides aient été forcés à l’exil par le Clan du Pont qui a pour coutume de ne pas s’encombrer d’éléments turbulents : c’est en tout cas l’histoire qu’on y raconte à propos du clan Suto. Constituant un groupe minoritaire opposé aux décisions du T’rin du Pont, ils furent ostracisés au sein même de la communauté qadjaride pour leur participation jugée dangereuse à la contrebande locale, avant de prendre le large sous la menace du Lajj. Avant de se constituer finalement en tant que clan, les qadjarides de Suto parcoururent la Tiefersee jusqu’à l’Austre sur des embarcations employées traditionnellement au cabotage entre Pontanelle et Anelbruck. Ils fondèrent officiellement leur clan en l’an 420 à La Sublime au bout de leur voyage sur le fleuve. Les anciens du clan Suto prétendent qu’Azad le Vieux du Clan de la Source lui-même assista aux premières cérémonies du clan nouvellement fondé, loin de l’ostat d’Anelbruck.

Situation actuelle

Le clan est resté particulièrement discret pendant les événements de la guerre de succession capitaline, bien qu’il ait activement participé à la contrebande entre le Royaume Central et la Grande Huratelon lors du blocage du Pont de l’Anel. Pendant les troubles qui ont mené Cédric Adagan sur le trône, il a déserté la région de l’Albunae pour ne pas prendre de risques inutiles. En raison de ces difficultés, depuis une dizaine d’années, les qadjarides du clan peinent à mettre en œuvre les réparations dont leurs embarcations auraient besoin. Leurs contacts dans le Royaume Central se sont faits rares à l’ouest à partir d’Estellaz.

Taille

Le clan comporte actuellement une soixantaine de membres. Depuis sa création, le clan a doublé de taille, mais cela fait des années qu’il ne s’étend plus sur décision du T’rin : les places à bord des embarcations sont précieuses. Les mariages inter-claniques sont l’occasion de départs mais de nouveaux membres sont aussi régulièrement accueillis.

Politique

Le clan de Suto maintient une politique de neutralité à l’égard des conflits kharedjis au sein des villes dans lesquelles il s’arrête. Toutefois, pour obtenir de s’établir provisoirement dans ces lieux, le clan doit souvent négocier avec les autorités de l’Ordonnance capitaline, les grafats fluviaux huras ou encore (mais plus rarement) les esclavagistes de Lauderfelt. Pour pratiquer la contrebande aussi librement que possible, le clan a recours à la corruption, ce qui n’empêche pas certains heurts avec la Flotte royale ou des gardes et miliciens locaux lors du passage des douanes sur l’Austre.

T'rin

Le T’rin du clan est composé de membres anciens et reconnus : Arash est le rais, et Kian le chabbod, ils œuvrent main dans la main. Pour déterminer leurs chefs, les qadjarides du clan tendent à choisir les meilleurs d’entre eux. La connaissance des routes fluviales navigables, les contacts et les relations à travers les différentes étapes du voyage et au sein du réseau commercial qadjaride font la valeur de ces qadjarides désignés par leurs pairs. Les qadjarides du clan sont aussi très attachés à leurs rites atypiques, dispensés par la telesmbod Faris, qui s’efforce de leur transmettre son interprétation du Souffle. Ces trois membres prestigieux du clan habitent le petit navire qui fait office de “caravane” principale.

Économie et activités

L’activité du clan repose essentiellement sur son caractère nomade et sa participation au réseau commercial qadjaride ou Dromovelto. Le clan a pour particularité de pratiquer le cabotage entre les différentes villes et villages de l’Austre, de la Tiefersee et de l’Anel grâce à ses embarcations fluviales. Sa cargaison est souvent déterminée par les rencontres avec les clans qadjarides sédentaires et quelques contacts négociants le long de cette route, mais le plus souvent, le clan transporte des biens alimentaires et périssables tels que du blé en provenance de Grande Huratelon acheté auprès des latoligas ou des produits de l’artisanat qadjaride honarmide et plus rarements asentani (surtout acheté à Sombermun). Lorsque le clan fait étape dans une ville, il s’y établit généralement en périphérie plutôt que directement dans son port et en profite pour se réapprovisionner. Le clan n’organise jamais de foire qadjaride mais participe à celles des autres clans. Le clan apporte aussi différents services classiques proposés par les qadjarides, sur demande : les qadjarides de Suto n’ont pas pour habitude de se mettre en avant auprès des kharedjis.

La seconde activité la plus importante du clan est sans aucun conteste sa participation à la contrebande ocolidienne sur l’Austre et aux différentes contrebandes des régions qu’il traverse, jusqu’entre Pontanelle et Anelbruck où il collabore même occasionnellement avec le Clan du Pont qui lui remet alors volontiers ses indésirables : esclaves, religieux, drogues ou alcools qui ne sont pas tolérés par les qadjarides du Pont. Dès lors, le clan Suto se charge généralement de ces contrats lorsqu’il est de passage. De manière plus générale, le clan commerce parfois avec les pans les plus corrompus de l’Ordonnance pour maximiser ses profits et subvenir à ses nombreux besoins au cours de ses voyages. Plus rarement, le clan transporte des esclaves pour des esclavagistes de Lauderfelt mais les arrêts dans le Steiertal sont rares. Les qadjarides du clan facilitent également l’exil de paysans huras désireux de quitter le Greistal en traversant l’Anel ou la Tiefersee.

Pour faire réparer ses embarcations ou en acquérir de nouvelles, le clan fait généralement escale dans les chantiers navals d’Anderlacht ou d’Estellaz. Cela dit, un certain nombre de celles-ci ont été volées ou récupérées dans des circonstances curieuses ; les récits de ces acquisitions diffèrent et ont parfois valeur de légende.

Culture

Le clan est de culture honarmide, c’est à dire que ses membres sont particulièrement capitalinisés, grandiloquents, matérialistes mais aussi prompts à l’humour. Il partage avec les autres clans l’essentiel du tronc commun qui constitue la culture propre à la diaspora.

Le petit navire fluvial servant de caravane qadjaride au T'rin du clan.

Sa principale différence réside dans son activité fluviale. Les qadjarides de Suto vivent surtout sur l’eau à bord de leurs embarcations. Ils tiennent à leur liberté et pensent qu’elle les distingue des kharedjis mais aussi des autres clans sédentaires à bien des égards. Puisqu’il s’agit d’une nourriture facile d’accès, ils consomment le poisson depuis leur scission avec le Clan du Pont et ignorent sciemment les contre-indications qadjarides à ce sujet, toutefois, ils préfèrent passer ce fait sous silence lors de leurs rencontres avec les autres clans.

Les qadjarides de Suto peuvent compter sur un petit navire fluvial dans lequel ils font loger leur T’rin. C’est dans ses cales que sont parfois transportés les esclaves dont le clan assure le transport. Ils disposent aussi d’une bonne douzaine d’embarcations fluviales de petite envergure propices au cabotage et qui font office de dortoirs à la manière de caravanes. Ils les décorent d’ailleurs de motifs colorés à l’aide de peinture et de fanions ; une tenue d'apparat qui est parfois contraignante à l’approche d’un point de contrôle de la Flotte royale. Ces moments sont d’ailleurs vécus douloureusement car les qadjarides de Suto rechignent particulièrement à laisser des kharedjis embarquer, même lorsqu’il s’agit de clients ou d’esclaves. Ces intrusions sont pourtant souvent nécessaires et elles ne dispensent pas le clan d’avoir des amis qui sont bien reçus.

Le clan dispose aussi de quelques petites tentes pour s’établir sur les rivages des fleuves. Ces arrêts sont courants et les qadjarides de Suto ne sont pas étrangers avec le fait de vivre sur terre ; cependant, ils n’ont pas pour habitude de parcourir de longues distances ni d’emprunter les routes terrestres.

Religion

Le clan suit le culte qadjaride traditionnel. Cependant, certains rites ont été adaptés par le clan pour être pratiqués directement sur les bateaux si l’accès à la terre n’est pas possible. De plus, quelques rites mettent l’accent sur la navigation notamment en soulignant l’importance du vent qui est assimilé au Souffle, c'est-à-dire l’essence vitale qui nourrit le corps et l’esprit dans le culte qadjaride. Lorsque le clan accoste dans un village propice ou un endroit discret, il s’adonne alors souvent aux rites impossibles à pratiquer sur les fleuves.

  • Danse des rubans : normalement pratiquée autour d’un feu, cette danse traditionnelle est parfois réalisée autour du mât du navire dans lequel réside le T’rin et plus particulièrement la telesmbod Faris. Plusieurs lanternes sont alors accrochées au mât pour remplacer le feu. Les autres embarcations sont réunies autour du petit navire fluvial et on y danse également. Habituellement, ce rite est pratiqué à l’écart de toute présence kharedji mais certains voyageurs et esclaves transportés ont l’opportunité unique d’y assister.
  • Fanions votifs : Les différents fanions de couleurs vives sont attachés le long des mâts des bateaux. Après les avoir imbibés d’une goutte de Madyam, on les hisse de façon ritualisée. Lorsque le vent se lève, ils s’agitent et appellent à une prière. On dit qu’ils aident les souffles en transition à travers les mondes qadjarides.
  • Cérémonie du feu : Lorsque l’accès à la terre n’est pas possible, le clan pratique tout de même la cérémonie traditionnelle qadjaride. Pour remplacer le feu, plusieurs lanternes allumées sont alors attachées au mât du bateau principal de la flotte. La cérémonie se passe alors autour de ce mât. Grâce aux recettes issues de la sorcellerie qadjaride, ces lanternes sont allumées simultanément tout en produisant des couleurs variées.
  • Khali : le Khali est un rapide rituel que tout membre du clan est invité dès le plus jeune âge à pratiquer à chaque fois qu'il embarque sur un bateau. Il consiste à réaliser un ample cycle de respiration, inspirer puis expirer profondément tout en portant le regard sur les voiles du navire ou directement sur l’embarcation. Le croyant dirige symboliquement ses pensées sur les souffles en transition qui constituent le vent. Ainsi, les membres du clan souhaitent porter assistance aux souffles et les remercier de faire voguer leurs bateaux. Ils indiquent aussi par ce geste simple qu’ils les tiennent en respect.

Relations

Le clan s’efforce de maintenir de bonnes relations avec l’ensemble des groupes et des personnes avec lesquels il doit traiter. Depuis la fondation de leur clan, les qadjarides de Suto se tiennent à bonne distance des affaires des kharedjis, quoique par la force des choses, ils aient appris à traiter avec l’Ordonnance dans laquelle ils entretiennent quelques relations réciproquement bénéfiques.

Le clan repose surtout sur ses relations au sein du Dromovelto, le réseau commercial qadjaride, qui s’étendent jusqu’aux qadjarides du Clan de la Source à la Sublime Capitale. Il collabore avec un grand nombre de clan tout au long de sa route migratoire. Quelques tensions existent avec les qadjarides du Clan du Chat, car ces derniers ne tolèrent pas le transport de marchandises issues de la contrebande à Estellaz et considèrent les criminels comme des nabkars. De plus, les qadjarides du Chat, nettement plus nombreux, disposent d’embarcations capables de concurrencer celles du clan Suto.

D’autre part, le clan Suto entretenait quelques rivalités avec le Clan du Pont dont il évitait d'abord les foires, ne faisant que rarement halte jusqu’à Pontanelle ou Anelbruck lors de ses premiers voyages. Les années passant, les deux clans mirent de côté leur grief et entretiennent désormais des relations tout à fait cordiales voire fraternelles de par leur histoire commune et leurs nouvelles collaborations. Certains qadjarides des deux clans entretiennent des liens très forts et sont des qadjarides sabadhis.

L’immense majorité des clans qadjarides observent le Clan Suto avec curiosité mais aussi avec une certaine méfiance ; pour beaucoup, vivre sur un navire et manger du poisson sont des extravagances et donc nécessairement une forme de rejet de la tradition. Les qadjarides de Suto n’en sont pas moins d’excellents partenaires commerciaux et contestent tout dévoiement du mode de vie des Ancêtres.