Emeutes de la faim

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Les émeutes de la faim sont une série d’évènements violents ayant eu lieu dans la cité de Caroggia de 500 à 503.

Causes et contexte

En juillet de l’an 500, Kemelvor Kemaltar, l’héritier de la famille Kemaltar, entama une large opération financière. En mobilisant les fonds de sa famille, il organisa un rachat systématique des approvisionnements en céréale de la ville, principalement acheminées par la Route du blé. Les céréales étaient alors stockées pour être revenues à un prix choisi par l’oligarque et en quantités de son choix. Le résultat fut une explosion du prix du pain. Avec elle suivit une montée généralisée des prix de l’alimentation: poissons, viandes, légumes et produits laitiers. L’évènement ne provoqua pas immédiatement de remous, la cité étant habituée à une certaine volatilité des prix. Cependant, les mois passèrent et la Nivôse commença à arriver. La montée des prix se transforma en pénurie.

La Nivôse vit une petite disette à Caroggia, causant quelques remous et éclats de violence sur les marchés mais rien qui ne suscita l’attention. Dans les mois qui suivirent, d’autres oligarques et commerçants populaires suivirent la tendance et jouèrent la montée des prix pour profiter de la situation. La situation se poursuivit en 501, causant une nouvelle disette, un peu plus importante cette fois-ci.

C’est en 502 que la Nivôse vit une véritable famine. La montée des prix avait rendu la constitution de réserves impossibles. Les réserves avaient été épuisées et les économies des gens du peuple étaient épuisés. Seule la classe moyenne et les élites parvenaient encore à s’alimenter correctement. La contrebande prospérait de son côté et un nom nouveau revenait couramment dans le marché noir: Quirinalone. De son côté, le monastère Damazara tentait d’organiser des soupes populaires mais le monastère ne disposait pas des moyens suffisants pour endiguer la disette et encore moins résoudre le problème à la racine. De plus, l’apothi d’alors, Anatolio Ivari, n’avait aucune affection particulière pour l’activité de charité et passait notoirement ses dîners aux meilleures tables de la cité. Son embonpoint le rendait alors particulièrement impopulaire aux yeux des fidèles du peuple.

C’est également durant cette année que les premiers scandales de Thurmin li Velpucci éclatèrent, le forçant à la démission. La Questure aux mercenaires se retrouvait ainsi inoccupée en raison des âpres négociations autour de son remplacement. De son côté, le questeur vigile Ottavio Trastama en charge de la sécurité de la cité était notoirement peu compétent et n’avait pas les épaules pour tenir une questure réputée maudite.

Premières émeutes

En 502, les premières émeutes eurent lieu le 6 novembre sur les marchés de la Puerta del Terra sur des marchés où le prix d’un pain avait atteint dix azalan, un prix inimaginable. La foule démolit les étals et pilla les maigres réserves des marchands sans que la garde ne puisse intervenir.
Dans les semaines qui suivirent, quelques autres incidents violents eurent lieu lors de marchés sous lourde tension et surveillance mais aucun ne ressembla à l’émeute du 6 novembre et Kemelvor Kemaltar libéra davantage de céréales de ses réserves pour diminuer la pression. Toutefois, la révolte grondait dans la ville et des groupes de citoyens commençaient à s’organiser pour attaquer les entrepôts de la ville. Une femme du nom de Sassettia, ancienne boulangère conduite à la banqueroute, s’imposa comme chef de file des émeutiers et organisa des attaques de convois de nourriture.

Épidémie de Choléra

En décembre 502, une épidémie de choléra commença à ravager la cité, touchant autant les élites que le peuple, causant des centaines de mort sans que le moindre remède ne soit connu. Parmi les morts illustres, on peut citer l’épouse de Vasco li Amarrès. Beaucoup lièrent l’épidémie à la famine, ce qui eut pour effet de mettre fin à la solidarité des oligarques.

L’épidémie eut aussi pour effet de toucher tous les quartiers de Caroggia. Le quartier salé et les pêcheurs furent lourdement touchés et deux individus endeuillés rejoignirent Sassettia comme chefs de la révolte: Matho Sarahus et Gabin Imali. Un quatrième individu, Piero Carili, un ancien homme de main des Kemaltar rejoignit aussi le groupe.

Éclatement de la révolte

En février 503, les émeutes commencèrent. Le 4 février, tous les marchés de la Puerta del Terra furent simultanément attaqués tandis que des incendies furent allumés dans le quartier des senteurs. La garde, débordée et peu habituée à de telles émeutes, fut incapable de rétablir l’ordre et dut abandonner le quartier aux émeutiers. Les magasins des oligarques furent cibles en priorité et méthodiquement pillés. L’émeute dura deux jours et finit par se disperser, permettant à la garde de rétablir l’ordre et d’éliminer quelques poches d’émeutiers imprudents.
Ce retour de l’ordre tourna cependant au désastre en lui-même car, alors que l’émeute était essentiellement fini, Ottavio Trastama fut blessé par des jets de pierre d’émeutiers. Il décéda de ses blessures dans la nuit, laissant les deux questures en charge de la sécurité de Caroggia sans occupant.

La Qadjariderie fut également mis sous clé et ses habitants enfermés pour plusieurs mois.

Siège du Quartier Barhoran

Le 9 juin 503, les émeutiers entreprirent leur plus importante action: le siège du quartier Barhoran. Réunissant tous les émeutiers habituels soutenu par divers individus de l’Altiplain attirés par la perspective d’un pillage de manoir, les émeutiers tentèrent de prendre d’assaut le petit quartier. Ils trouvèrent porte close et furent retenus dans leurs tentatives de forcer les portes par les hommes de main des Barhoran et de toutes leurs familles alliées. Un siège commença sans que la garde désorganisée ne semble en mesure de rétablir l’ordre. En effet, plusieurs groupes avaient été envoyés piller les entrepôts et des incendies et actes de violence prenaient place dans l’ensemble de la cité.
Le lendemain, de nombreuses familles préfèrent quitter la cité plutôt que de se risquer à venir en aide aux Barhoran assiégés. Cette fuite massive ne fit qu’ajouter au chaos avec plusieurs tentatives de pillages prématurées qui tournèrent au bain de sang face aux gardes personnelles des familles oligarchiques. Quelques familles perdirent des membres dans les combats comme les Slavallalinivanni avec la mort du frère du questeur aux pêches Miroslavo et de son épouse.

Ce n’est que le 11 juin 503 que l’amiral de Caroggia tout récemment nommé, Ehoud Fissham, organisa une réunion avec le Questeur académique de l’époque, Silvia Porropagès, et les capitaines de divers navires normalement chargés d’escorter des navires marchands. Ensemble, ils réunirent les archers du Havre, les officiers et novices de l’Académie militaire de Caroggia, des marins et les quelques membres de la garde qu’ils purent trouver. L’assemblage hétéroclite organisa une charge en armes de la foule. De nombreux émeutiers périrent. Parmi eux se trouvaient Piero Carili qui avait tenté de négocier. Finalement, Sarahus et Imali sonnèrent la fuite et le siège de quartier s’acheva. La journée ne fut pas finie pour autant car plusieurs bâtiments étaient en flammes dans et hauteur du quartier Barhoran, sans compter que de nombreux incendies et pillages continuaient d’avoir lieu un peu partout dans la ville et le calme ne fut relativement rétabli qu’au petit matin.

Nuit des archers

Le 17 juin, Fissham et les Barhoran orchestrèrent un plan pour mettre fin aux émeutes. Ils répandirent la rumeur que les Kemaltar allaient quitter la ville par un convoi secret avec la fortune ainsi faite. Le mot arriva aux chefs des émeutiers. Une dispute explosa, Sarahus et Imali votant contre une action tandis que Sassettia voulait agir. Finalement, Sassettia tenta de passer à l’action seule avec le gros des émeutiers. Elle orchestra une embuscade à l’un des points de passage prévu. La chance semblait lui sourire, l’un des chariots du convois ayant eu un accident d’essieu, immobilisant le reste. Elle attaqua mais ne trouva ni les Kemaltar ni l’argent. En un instant, la garde et les officiers ferma les rues et des archers postés sur les toits firent pleuvoir les flèches sur les émeutiers. Incapables de se protéger des projectiles et incapable de briser les murs de boucliers bloquant les rues, les émeutiers moururent un à un en hurlant. L’embuscade tourna à la boucherie. Les survivants furent pris et interrogés sous la torture. Deux jours plus tard, les autres émeutiers étaient également pris, de même que Sarahus et Imali.

Les chefs de la révolte furent pendus dans la Puerta del Terra dés le lendemain en présence de tous les officiels de la cité et sous les yeux d’une foule de partisans Barhoran et passants payés pour hurler des insultes aux émeutiers. Quelques incendies survinrent mais globalement, le calme commença à revenir.
Après cet évènement, la Magistrature et le Conseil de la Fiducie prirent des décisions forçant à la cessation de toute opération d’achat en masse de nourriture et abaissa de force les prix de façon temporaire afin de mettre fin à la famine, un évènement extrêmement rare. La Qadjariderie fut également rouverte.

Conséquences

Les émeutes de la faim provoquèrent de nombreux dégâts à Caroggia mais ceux-ci ne furent pas particulièrement grave et aucun édifice majeur ne fut endommagé. La plus importante conséquence fut politique. La famille Kemaltar, bien qu’ayant constitué une fortune dans l’opération, perdit beaucoup de son crédit politique et sa popularité dans la ville fut anéantie. Son chef et son fils furent qualifiés d’affameurs. Les Trastama perdirent également une bonne part de leur influence à cause de conflits internes tandis que la famille Quirinalone commença à se faire un nom dans l’Altiplain comme oligarque du crime. Trois questures durent être renouvelées: la questure académique après la démission de SIlvia Porropagès, la questure aux mercenaires toujours vacante et la questure vigile après la mort de Trastama. L’apothi de Caroggia Anatolio Ivari, également impliqué dans les Scandales de Damazara, fut rapidement démis de ses fonctions et remplacé par Reiner Limovic, un ancien vakooja particulièrement strict, sur ordre de Jaana Huss, Sovitelija du Monastère Adaarion. Enfin, l’amiral de Caroggia Ehoud Fissham fut reconnu comme un homme compétent et les oligarques qui avaient exigé sa démission commencèrent à passer outre ses origines qadjarides.

Une autre conséquence fut économique. Miroslavo, le questeur aux pêches mena une grande entreprise de saisie de navires de pêches et des petites entreprises de poissonnerie indépendantes. Elles furent soumises à une vente publique mais la majorité alla à la famille de Miroslavo étant donné l’incapacité relative d’agir des Misseveni. Globalement, la pêche indépendante à Caroggia chuta au profit des oligarques. Sur la Route du blé dans la Dione et le Roment, cet événement provoqua la baisse du prix des céréales et entraîna des difficultés ou au contraire représenta une opportunité nouvelle pour les nomades dionians.

La dernière conséquence fut humaine. Les émeutes de la faim furent un évènement rare dans la généralement paisible Caroggia et beaucoup de caroggians se souviennent avec une certaine angoisse de ces émeutes et des cris dans la nuit. Beaucoup de gens perdirent également des êtres chers. Enfin, de nombreux qadjarides dans la Qadjariderie moururent de faim ou du choléra à cause de la mise sous clé du quartier malgré la contrebande de nourriture destinée au clan organisée par Ehoud Fissham.

Trivia

  • Les émeutes de la faim constituent l’un des évènements du background les plus anciens, étant liés à des personnages esperiens des débuts du serveur.