Genèse vaahva

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La Genèse vaahva


Aux origines, bien avant nos naissances, bien avant le temps de nos déesses, le monde était peuplé par ceux que l’on nommait les Lohikarmes. Ceux-là étaient des mondes en eux-mêmes, si gigantesques que nos yeux ne pourraient embrasser ne fût-ce que leurs pieds. Ni féminins, ni masculins, ces entités ne marchaient sur rien mais évoluaient entre les astres sans terres à fouler ou ventre à remplir, sans ennemis à combattre ou froid qui leur mordait la peau. Ils étaient parfaits et étaient bienheureux. La paix était l’unique réalité et les choses étaient bonnes.

Les Lohikarmes formaient alors une grande tribu, si grande et prospère qu’on ne pouvait la dénombrer. Il y avait Egenhi le dormeur, dont on ne voyait que le dos pointu. Tyshar le généreux, Demhyr le chanteur, dont tous entendaient la belle voix, jamais trop forte, jamais trop légère. Zon le lumineux, qui aimait éclairer ses frères par sa lumière et les englober de sa chaleur. Lees qui revêtait toujours une peau semblable à mille pièces d'argent. Tunglio le rêveur, qui n’aimait rien moins qu’écouter la belle voix de Demhyr. Kiivas et Mytteja, qui n’aimaient rien sinon la compagnie des autres. Brannsinne le flamboyant, qui accomplissaient mille choses pour divertir ceux qu’ils aimaient et gagner leur amour. Et enfin… Maahvitt le grand, qui était le plus fantastique d’entre eux.

Et comme toute tribu, vint un jour où des ventres des Lohikarmes naquirent des enfants. La chose se fit naturellement, car l’heure était venue. Ces enfants-là étaient les plus merveilleux qu’un parent puisse imaginer. Ils étaient parfaits et firent la fierté de tous les Lohikarmes. Chacun en eût et les tous les éduquèrent à leur façon. Maahvitt fut grand dans sa fertilité. Il donna naissance aux sept plus merveilleuses des filles des Lohikarmes.

Vitjassa, ainée et solennelle. Vitjassa était la première des filles de Maahvitt et prit ce rôle avec le plus grand sérieux. Conversant davantage avec les Lohikarmes qu’avec ses semblables, elle entreprit d’être un exemple vivant pour toute sa génération. Il est dit que par son sens du devoir, pas un sourire et pas une larme ne perturbait son visage. Kalafiskur, douce et généreuse. Kalafiskur fut dés ses premiers jours une fille passionnée par les plus jeunes et plus faibles. Elle aida les Lohikarmes à élever leurs plus jeunes enfants. Aucun plaisir, aucune distraction ne lui apportait plus de joie que la gratitude d’une créature affamée enfin nourrie. Sinine, belle et aimante, aimait par dessus tout enlacer ses semblables et réconforter ces derniers quand le sort n'était pas en leur faveur. Elle passait son temps à raviver la joie dans les cœurs des êtres qui parcouraient les Lohikarmes. Huiskutta, bruyante et forte. Huiskutta naquit dans un hurlement qui fit s’interrompre le chant de Demhyr et réveilla Egenhi. Elle était tout le temps virevoltante dans les astres, dansant et parcourant le monde avec fougue. Raakavann, mystérieuse et créative. Raakavann était passionnée dès son plus jeune âge par la nouveauté et les choses de la vie. De ses doigts elle aimait adoucir les peaux, et changer la moindre goutte d'eau, en rivière ruisselante sur les corps des Lohikarmes. Lugnaròa, calme et prudente semblait quand à elle d'une grande timidité, qui masquait un esprit futé et toujours à l'affut. Tous l'écoutaient avec attention, car chacune de ses parole à leurs oreilles les plongeait dans une sérénité innommable. Svartsjo, plus froide et réservée, étant très réaliste sur les choses.

La vie s’écoula lentement, simple et heureuse. Mais comme tout cycle, la fin arriva un jour. Peu à peu, les Lohikarmes sombrèrent dans un sommeil éternel, se couchant sans plus jamais se relever. Ce ne fut pas triste, car chacun savait que cela devait être ainsi. En l’honneur de ceux qui leur avait donné vie, chaque enfant s’occupa de prendre soin des corps inaltérables de son parent. Maahvitt s’endormit à son tour, après avoir embrassé sur le front chacune de ses filles.

Les Déesses, souhaitant continuer d’honorer leur parent, se mirent à peupler son corps de diverses créatures ne se ressemblant guère les unes des autres. Elles se mirent à veiller sur son corps, protégeant les êtres y vivant. Les deux derniers Lohikarmes à s’éteindre furent Zon et Lees. Ceux ci, aidés par leurs enfants, se partagèrent alors les cieux pour entourer leurs congénères. Malgré sa mort, le lumineux Zon continua d’éclairer les mondes tandis que Lees leur offrait le calme et le repos.

Alors que chacune des créatures formées par les déesses semblaient s’acclimater au corps froid de Maahvitt, l’une d'entre elle commença à marcher vers le dos de Brannsinne, plus exposé aux rayons de Zon. Svartsjo, fut hors d'elle en apercevant leur création quitter le corps de leur père. Avec ses soeurs, elle institua la mortalité des êtres peuplant les Lohikarmes afin qu'aucun d'eux n'eût assez d'une vie pour quitter les corps qui devaient former leur nouveau monde. Pour qu'à jamais vive Maahvitt par les créations de ses filles.

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