Nomades dionians

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Les nomades dionians sont aussi appelés nomades caroggians, caravaniers et plus rarement nomades caminarides.

Histoire

Les nomades dionians, à l’instar de la plupart des caroggians, sont les descendants directs des populations caminarides originaires de l’Outre-Frontera. Ils sont issus des tribus nomades qui commencèrent leur migration vers la Dione, la Vellabria et le Roment en des temps reculés. Après avoir continué d’exister sous le Potentat de Frontera, une partie des caminarides de la Tribiarcha ligua se sédentarise. Cet abandon de la tradition nomadique mène à l’apparition de la Terrenarchia, dont l’influence croissante provoque bientôt la guerre civile caminaride.

Au sortir de cette guerre en -11, Carrog (le plus célèbre des Tyranni) réussit à imposer un nouvel équilibre aux tribarques de Gainerako. Allié aux Galibarri, il devient le premier terrenarque et triomphe des nomades qui doivent se soumettre à lui. Depuis, le nombre des nomades dionians n’a fait que diminuer. Une partie d’entre eux se sédentarisa au service de familles préalablement installées dans les villages de la Vellabria et de la Dione. Lorsque la Terrenarchia s’opposa à l’Empire Central après la disparition de l’Empire qadjaride, les nomades caminarides furent souvent mobilisés parmi les troupes terrenarchiques jusque dans la Medeva ou le Galdyr. Certaines tribus demeurèrent au contraire profondément hostiles aux vellabriais comme à l’envahisseur capitalin, qui soumet la Terrenarchia en 114.

La fondation de Caroggia en 147 entraîne les commencements de la navigation et du commerce caroggian. L’autorité sur le déclin du conseil tribal de Gainerako s’effondre sans qu’il ne cesse d’exister. Les nomades caminarides qu’on trouvait répartis jusque dans la Medeva et le nord du Roment limitent désormais leurs activités aux seules régions de la Dione et du bas Roment. En 330, la Frontera fut traversée par des populations originaires de l’Outre-Frontera hostiles aux descendants caminarides et les nomades participèrent à les repousser aux côtés des troupes terrenarchiques et huras.

Sous la République vellabriaise et la République marchande de Caroggia, l’influence politique des nomades caminarides continua de décliner en dehors de la Dione. Ils préservèrent cependant leur quasi-monopole sur les convois de caravanes de la Route du blé à travers le Roment et vers les états arbitrés plus au nord. Avec le temps, ils prirent le nom de la région qu’ils occupent, devenant ainsi les nomades dionians.

Politique

Les nomades dionians n’ont plus d’organisation centralisée ou de dirigeant officiel. Le cœur de la politique tribale dionianne se situe toujours à Gainerako où la paix est maintenue par de grandes familles dioniannes. Le conseil tribal (directement héritier de la Tribiarcha ligua qui les réunit possède une certaine influence dans la région. Ce sont plutôt les familles sédentaires qui ont l’ascendant au sein de ce conseil et qui garantissent la paix par la force, bien que des exceptions existent comme les Galibari. Chaque tribu peut parler librement et régler ses conflits. Les participants les plus charismatiques du Conseil tribal et les chefs de tribu avec une grande influence sont encore à ce jour considérés comme des tribali à l’instar de Zuco Utamani.

Ensemble, sédentaires et nomades conservent jalousement leur quasi-monopole sur le commerce caravanier de la Route du blé dans la Dione. Ils considèrent comme des raids les tentatives de l’Ordonnance locale de prélever des taxes sur les caravanes et cherchent à agir le plus librement de celle-ci. Ils sont aussi en concurrence directe avec les qadjarides angastins et grajamaites qui sillonnent la Route du blé, ce qui ne les empêche pas d’être bien intégrés comme à Gainerako. Les nomades dionians sont parfois amenés à collaborer étroitement avec eux lorsque leurs intérêts convergent (par exemple contre une autre tribu dionianne). Il arrive que l’Ordonnance de Haizeberoa (liés au Royaume Centralse range en secret du côté des qadjarides pour affaiblir le poids des dionians (liés à la République marchande).

Structure tribale et caravanière

Les tribus dionianes nomadiques s’estiment être (au contraire des dionians sédentaires) les dignes héritières des caminarides et de la Tribiarcha ligua. Bien que les nomades dionians soient assurément parmi les caroggians les plus proches de ces ancêtres fantasmés, leurs traditions n’en ont pas moins été dévoyées par cinq siècles d’Histoire. Ainsi, la structure tribale n’est plus la même aujourd’hui. Si certaines tribus reposent sur la notion de sang et de parenté et sont donc relativement petites, familiales, d’autres sont plutôt organisées comme de véritables chefferies constituées de façon nettement plus hétérogène. Il n’existe que peu de règles en la matière sinon celles qu’impose périodiquement le conseil tribal de Gainerako.

Les nomades dionians se déplacent au moyen de caravanes (dans le sens de “convois marchands”) de taille moyenne (autour d’une trentaine de personnes), cortèges regroupant des piétons, des mules de bât et des chevaux servant à distinguer les chefs ou les combattants. Par la disparité des routes voire leur absence dans la Dione, les roulottes et autres moyens de déplacement à roue sont rares et leur mobilité limitée. Les participants de ces convois progressent généralement à travers le désert de la Dione et du Roment l’un derrière l’autre pour former des files parfois très impressionnantes. Ils établissent des campements pour les froides nuits du désert.

Activités

À la différence des dionians sédentaires dont les activités sont nettement plus diversifiées, les nomades dionians sont spécialisés dans quelques domaines seulement :

Commerce terrestre

L’activité principale des nomades dionians est sans conteste le transport de marchandises à travers la région de la Dione et jusque dans la Vellabria et le Roment. Cette pratique les lie étroitement à la plupart des acteurs locaux : les sédentaires dionians bien sûr qui pour beaucoup organisent ce transport et en tirent l’essentiel du profit mais aussi les marchands romentins et huras et leurs latoligas sur la Studena, les capitalins de Haizeberoa qu’ils appartiennent à l’Ordonnance ou non, les latifundiers en particulier vellabriais et même les oligarques de Caroggia qui les reconnaissent, les financent parfois et auxquels ils sont souvent très utiles.

Ce commerce s’organise sous la forme de caravanes (dans le sens de “convois”) qui arpentent la Route du blé. Si le Dromovelto qadjaride concurrence parfois les nomades dionians en la matière, leur présence demeure surtout anecdotique. L’Ordonnance capitaline tente régulièrement de prélever des taxes sur ces caravanes avec plus ou moins de succès puisque les nomades dionians considèrent ces exigences comme des raids, ce qui donne lieu à des conflits de petite et moyenne envergure. Les nomades dionians s’adonnent pour certains à la contrebande. La récente diffusion des procédés de fabrication de la soie sur la Route du blé serait le fait des méfaits du fameux Zuco Utamani.

Mercenariat

La traversée de la Route du blé étant particulièrement périlleuse, les nomades dionians sont réputés pour se défendre avec ardeur de toutes les tentatives de s’en prendre à leur caravanes. D’une part, ils entretiennent au sein de la tribu plusieurs guerriers qu’ils soient cavaliers ou non, et ils n’hésitent pas non plus à avoir recours à la protection temporaire d’autres tribus voire de clans qadjarides dans un système d’alliances complexe et bien souvent fragile. Les caravanes dioniannes et les caravanes qadjarides s’affrontent régulièrement.

La tradition guerrière des nomades dionians vient directement des coutumes des caminarides de l’Outre-Frontera. Si les chevaux sont souvent employés, ils ne sont pas indispensables pour autant. A travers leur histoire, les nomades dionians ont eu plusieurs fois l’occasion de démontrer leur force : en luttant successivement contre l’Empire qadjaride puis l’Empire Central, contre des envahisseurs nomades ultérieurs aux côtés des huras. Les nomades dionians furent régulièrement employés (aux côtés des sédentaires, des vellabriais, de medevans ou encore de romentins) par les officiers caroggians jusque sous la République marchande pour constituer l’équivalent d’une armée.

Les nomades dionians sont aussi bien souvent engagés comme gardes privés dans des petites localités de la Dione ou du sud du Roment, dans les latifundios du nord de la Vellabria. Certains combattants aguerris et disposant d’assez de prestige peuvent être employés à l’étranger par des clients fortunés, mais rarement à Caroggia ou dans les colonies caroggiannes. Cette pratique n’est en effet pas très populaire auprès des caroggians urbains qui perçoivent les traditions guerrières nomadiques comme désuètes. Elle est plutôt reléguée à des familles de l’aristocratie foncière (comme les latifundiers) voire carrément aux notables capitalins du Roment, des Alcontes, et même parfois de la Medeva].

Les dionians qui abandonnent provisoirement leur mode de vie nomade (généralement pour des raisons économiques ou plus rarement dans le cadre de l’esclavage) pour servir en tant que mercenaires sont affectueusement surnommés “Sanlisari” par les leurs.

Politique, philosophie et diplomatie

Depuis leur défaite lors de la guerre civile caminaride, les nomades dionians ont appris à vivre sous le joug d’un terrenarque, puis d’un empereur. S’ils ne furent jamais menacés de disparition, les nomades dionians durent forger de solides alliances avec leurs voisins et apprendre à faire preuve de résilience notamment sous la domination de l’Empire Central. Encore à ce jour, ils entretiennent des relations avec les capitalins de l’Ordonnance à Haizeberoa, les caroggians de la République et pour certains comme les Galibari des oligarques, les latifundiers, les vieilles familles du Roment ou les notables huras du Steiertal. La plupart de leurs interlocuteurs reconnaissent leur maîtrise de la politique, de la philosophie et de la diplomatie. Les Dialogues de Dumat, un des rares ouvrages qui pose sur le papier la pensée des nomades dionians et considéré comme un classique de la philosophie et de la négociation illustre bien cette renommée. De plus, les représentations culturelles des nomades caminarides comme Ludmilla des Galibari, l’épouse de Carrog, contribuent à en faire une composante non-négligeable de la République sans que leur influence ne s’étende vraiment au-delà de la Dione.

Culture

Les nomades dionians sont les dignes héritiers des caminarides en cela qu’ils n’ont jamais abandonné leur tradition nomadique en dépit du déclin de ce mode de vie dès la fin de la guerre civile caminaride en -11. Ils se distinguent des sédentaires locaux qui, s’ils peuvent prétendre à la même parenté caminaride, sont ainsi pleinement devenus vellabriais ou plus largement caroggians.

Les dionians nomades sont des gens particulièrement fiers et conservateurs. Ils ont un profond amour et un profond respect pour la tradition, la sagesse ancienne, les idées et modes de vie éprouvés (comme celui des qadjarides ou des romentins). Malgré leur mode de vie nomade, ce ne sont pas des gens aventureux et ils recherchent surtout la sécurité et la paix au sein du groupe. Ils prennent aisément la mouche mais font malgré tout montre d’un certain sang-froid, ne laissant éclater la violence que lorsqu’ils ne mettent pas en danger les leurs.

Langue

Historiquement, la Terrenarchia et la Terrenarchia liure se virent imposer la capitalinisation par l’Empire Central mais ce fut surtout à Caroggia que les élites commencèrent à véritablement embrasser la langue impériale. Aujourd’hui, les nomades dionians sont tous locuteurs du capitalin, considéré unanimement comme la langue diplomatique et commerciale par excellence.

Le caroggian archaïque, la langue que parlaient originellement les caminarides et que les nomades dionians appellent “Vellidioma” subsiste principalement dans les noms choisis par les nomades pour désigner leurs enfants, leurs lieux, leurs titres, leurs rites. Elle est occasionnellement préservée comme langue traditionnelle au sein de certaines tribus mais cantonnée à des rituels culturels et non religieux (les moines vaeltas qui ont converti le pays au monachisme n’ayant jamais traduit la langue avant la capitalinisation). Transmis par tradition orale, le caroggian archaïque est en voie de disparition et survit principalement à travers le capitalo-caroggian.

Vêtements

Les nomades portent l’équivalent de la djellaba avec un caftan jeté par-dessus, tous deux coupés et composés de tissus spécialement adaptés à la monte et à un environnement poussiéreux. Les hommes y ajoutent un voile, le “baber”, qui couvre la tête et les épaules et se termine en trois bandes de tissus sur les deux côtés du torse et le dos. Ces bandes de tissus sont utilisées pour nouer le baber lorsque le vent est important. Les meilleurs babers contiennent également une seconde couche transparente que l’on peut abaisser pour protéger son visage du vent et de la poussière. Les femmes, elles, ne portent pas le baber mais un châle couvrant les épaules et le cou. Le chapeau à larges bords fixé sur la tête avec des cordelettes est préféré pour se protéger du soleil et contient souvent un tissu transparent que l’on peut abaisser pour se protéger de la poussière, à la manière du baber.

Traditions

  • Villages éphémères : depuis l’époque des premières peuplades caminarides qui franchirent la Frontera et probablement plus anciennement encore, les nomades se réunissent régulièrement en villages éphémères constitués de plusieurs tribus qui s’agrègent en un campement massif. Autrefois, l’ampleur de ce phénomène était tel que certains de ces rassemblements devenaient de véritables villes de tentes et de masures à l’image de Gainerako dans la Dione et de Puntasauda dans la Vellabria. Aujourd’hui, des villages éphémères se forment toujours mais aucun n’atteint la taille exceptionnelle de ces villes caminarides d’antan. Ces villages constituent des hauts lieux de l’artisanat caminaride traditionnel et des plateformes de commerce pour les différentes tribus nomades. Les clans qadjarides y sont communément acceptés.
  • Le Corzoba : le Corzoba est un sport traditionnel caminaride qui existait déjà sous la Tribiarcha ligua encore largement pratiqué à travers la Dione et parfois jusque dans le Roment. Il s’agit d’une course équestre qui se dispute selon les modalités suivantes : deux équipes de deux cavaliers (le plus souvent des nomades, occasionnellement des sédentaires) s’affrontent sur une trajectoire préalablement établie, rarement longue de plus de quelques kilomètres. Les cavaliers rejoignent un point donné où les attend un témoin et arbitre puis doivent regagner le départ de la course pour la terminer. Les cavaliers sont tous armés de lances de bois souples et souvent somptueuses et ont parfaitement le droit de s’attaquer à leurs adversaires mais doivent éviter les coups mortels (quoique des accidents surviennent inévitablement). Ces courses sont très suivies autant par les nomades que par les sédentaires dionians. Elles ont généralement lieu près de villages sédentaires ou éphémères. Les concurrents qadjarides sont plus ou moins tolérés, on supporte en tout cas rarement leur victoire.
  • La Cavalata : la Cavalata est un sport traditionnel caminaride qui existait déjà sous la Tribiarcha ligua. Il est encore largement pratiqué. Dans la Cavalata, deux équipes de 7 cavaliers s’affrontent sur un terrain d’environ 1 hectare. L’objectif est simple, marquer dans trois cercles en bois montés pour l’occasion, à respectivement 3, 4 et 6 mètres de hauteur. Pour marquer, les joueurs utilisent une balle fabriquée à partir d’une carapace de tatou tronqué, roulée en boule, et fermement cousue avec des lanières de cuir. Plus la cible dans laquelle le tatou attérit est en hauteur, plus l’équipe qui a marqué cumule de points. Généralement, le vainqueur se voit offrir une belle bouteille de vin de Salga ou bien pour les occasions les plus importantes, un cheval de course. C’est un sport réputé dangereux qu’on pratique surtout au sein des villages éphémères des nomades dionians.
  • L’Astivalidan de Gainerako : le festival des arts de Gainerako en capitalin est une période de festivités organisée à Gainerako chaque année, généralement en Thermidor. Cette fête réunit les dionians qu’il soient sédentaires ou nomades, les voyageurs caroggians et huras de la Route du blé et les clans qadjarides angastins et grajamaites. Elle se déroule durant trois jours et trois nuits consécutifs dans les faubourgs de la ville où s’agrègent alors les campements des caravanes des nomades. Des musiciens de tous niveaux jouent de la musique locale (notamment du Charango) ou des régions environnantes, des cuisiniers produisent du vin de datte, du gailetak et de la Gomera et d’autres plats et produits typiques, des peintres, sculpteurs et autres artisans ou même des dramaturges donnent des représentations et font le commerce de leur art. Si une part des festins et des cérémonies est souvent financée par des tribus et clans dionians influents, ceux qui y participent sont aussi motivés car c’est un lieu de rencontre et d’échange à l’activité intense. On y fait par exemple le commerce de chevaux (dont beaucoup de Vellabrese vellabriais).
  • Bendiere Sangelino (fanion dionian) : comme les nomades n’ont rien qu’ils ne peuvent transporter et qu’ils ne relatent que peu leurs exploits dans les livres, chaque famille nomade a pris pour coutume de représenter sa puissance et son influence par un fanion dit dionian ou caminaride en capitalin. Ce fanion se compose d’un grand rectangle de tissu unicolore frappé de son symbole, le Diera. On y agrège des Trebira, des plus petits morceaux de tissu de la même couleur que les fanions de tribus ou de clans symboliquement vaincus. Ces fanions sont conservés dans l’autel de voyage des nomades quand leur taille le permet. Ils sont en fait déployés à des occasions précises comme marque d’autorité ou lors de cérémonies religieuses comme le Puntas. On leur accorde une immense valeur, religieuse à bien des égards puisque les fanions sont souvent bénis lors de la bénédiction du fanion. Il est possible de faire le commerce de ces fanions auprès de quelques excentriques riches caroggians parmi les rares qui ne méprisent pas des traditions souvent perçues comme archaïques.

Religion

Les nomades dionians suivent en grande majorité le culte d’Arbitrio de rite monachiste. La Dione fut convertie au cours du troisième siècle. Elle était alors sous domination de l’Empire Central et la conversion des populations locales se fit de pair avec leur capitalinisation, c’est-à-dire l’imposition du capitalin comme langue quotidienne. Les dionians pratiquent donc leur religion en capitalin plutôt qu’en caroggian archaïque. Ce n’est pas le cas des nomades dionians qui ne furent jamais convertis que par des moines vaeltas ou lahella de manière assez incomplète. Ces moines vaeltas popularisèrent auprès des nomades dionians la pratique du Kanttori à cheval pour pallier au manque d’infrastructures religieuses dans la région. Leur version du rite adaarion est donc marquée par un fort syncrétisme avec les rites de l’antique culte caminaride et la pensée phalangiste plus récente diffusée depuis la Grande Huratelon. Par ailleurs, nombre d’historiens et théologiens émérites remarquent, comme Urili de Caroggia, que certaines traditions caminarides ont semble-t-il inspiré la doctrine initiale du phalangisme.

Les familles dioniannes nomades sont religieuses mais leur mode de vie atypique et dévoyé les rend excentriques dans leur pratique quotidienne du culte. Ils ont substitué aux rites traditionnels du monachisme et plus largement du culte d’Arbitrio des usages et des superstitions qui leurs sont propres. Ainsi, les moines du Monastère Adaarion peuvent être choqués par les pratiques des nomades s’ils ne sont pas des locaux. Dans les maisons de charité des villages qu’ils fréquentent, les nomades dionians font preuve d’un profond respect et les heurts religieux sont rares. Des vaeltas et des lahelliques sont dépêchés depuis le monastère d’Haizeberoa pour accompagner leurs caravanes. Des missios phalangistes escortent également de rares tribus nomades qui comptent des membres phalangistes ou qui le sont entièrement. Cela dit, le plus souvent, les nomades dionians organisent eux-même leur pratique du culte en désignant un lainati ou non.

Il est de bon ton pour tout nomade dionian d’avoir réalisé un pèlerinage à Puntasauda, l’antique ville caminaride de Vellabria au moins une fois dans sa vie.

Rites spécifiques

Les rites spécifiques des nomades dionians ont parfois donné du fil à retordre aux théologiens et autres érudits que l’on trouve à Roskilde. Le plus souvent, ils sont tout simplement méconnus.

  • Bénédiction du fanion : appelée Onorato Bendiera par les nomades, cette cérémonie consiste à bénir le fanion traditionnel d’une tribu nomade.
  • Puntas : un substitut à la bénédiction d’appel (qui n’est pas pratiquée par les nomades). Il concerne également les montures des nomades.
  • Ricordio : un rite funéraire pratiqué à l’époque des caminarides qui lie les nomades et leurs montures à travers la mort.

Traditions religieuses

  • Leçon à cheval : les moines vaeltas ou lahelliques de la région pris pour habitude de donner leurs leçons monachistes (oppi en adaarion) à dos de cheval. Ils sont parfois accompagnés par une véritable cohorte de cavaliers qui viennent assister à l’événement mais il arrive aussi qu’ils ne soient suivis que de personnes à pied. En fait, les moines singent par là l’action du prophète Allistère qui, dans la conception dionianne, aurait accompli l’unification adaarionne (voire accompli l’ascension du Mont Adaar) sur une telle monture.
  • Autel de voyage : une version détournée du classique autel de famille et de la racine du rite adaarion. Un coffret richement décoré sert à recevoir les statuettes, figurines et autres symboles religieux ou plus rarement politiques que l’on peut retrouver dans les demeures arbitrées. Ce coffret est généralement de format miniature, il doit être aisément transportable et ne pas encombrer les caravanes des nomades. Le coffret est souvent richement décoré et bien entretenu. Sur le couvercle, on grave ou peint un oeil d’Arbitrio. Le cheval de trait, la mûle ou le destrier sont des figurines classiques et atypiques des nomades dionians. Ils les représentent sans la main qui symbolise traditionnellement la domestication de l’animal.
  • Cavala dil Adaari : “Le roi cheval” ou “le cheval d’Allistère”, la “Cavala dil Adaari” en caroggian archaïque sont autant de façon de désigner le récit de l’ascension du Mont Adaar par le prophète du monachisme Allistère ainsi que son oeuvre lors de l’unification adaarionne. Cette légende qui serait perçue comme grotesque à l’étranger mais qui est tenue pour vraie par les nomades dionians veut qu’Arbitrio aurait confié à Allistère un cheval blanc doté de six pattes pour qu’il puisse mener à bien sa mission à travers les Monts adaarions. Il est probable que ce récit soit le fruit de la conception prosélyte et syncrétique du monachisme qu’avaient moines originellement chargés de convertir la région. Il s’agirait donc d’une relique de la mythologie caminaride. Ce cheval est fréquemment représenté dans leur art.

Réputation

Les nomades dionians ont une réputation divisée au sein de la République marchande de Caroggia. Ils sont ouvertement méprisés par les autorités de la Magistrature et les élites de Caroggia qui les considèrent comme une relique indésirable du passé à l’image de la langue caminaride à laquelle ils ont donné le nom de “caroggian archaïque”. D’autre part, les dionians, les vellabriais des campagnes comme les latifundiers les tiennent en estime précisément du fait de leur héritage caminaride. Les discriminations dont font parfois l’objet les nomades dionians n’empêchent pas les plus doués d’entre eux d’établir des liens prestigieux avec des oligarques de Caroggia.

Dans les états arbitrés alentours comme le Royaume Central, Mesigios ou la Grande Huratelon, les nomades dionians sont réputés pour leurs savoirs en matière de commerce, de mercenariat, de diplomatie ou encore de philosophie. Ludmilla et Dumat des Galibari sont parmi les émissaires les plus importants de cette culture ancestrale souvent mal comprise ou négligée.

Les qadjarides qui les connaissent considèrent les nomades dionians avec respect puisqu’ils font partie des rares caroggians à leur être régulièrement favorables. Ils sont par exemple protégés par certaines lois édictées par le Conseil tribal de Gainerako bien que cette protection ne s’étende pas vraiment au-delà de la ville dionianne.