Terrenarchia

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La Terrenarchia - ou terrenarchie dans sa forme capitalinisée - fut le régime des Caminarides qui se construisit sous la Tribiarcha ligua.

Sédentarisation caminaride

Dans les décennies qui suivirent la victoire caminaride après l’an -230, la tribiarcha ligua commença à se reconstruire et à prospérer à nouveau. Cependant, bien des tribus avaient perdu de nombreux membres au combat et s’étaient incorporés dans d’autres tribus combattantes pour survivre. Ces isolés commençaient à se sentir de plus en plus étrangers au sein de ces tribus qui continuaient de les considérer comme étrangers. D’autres, plus discrets, n’avaient pas partagé de façon si intense la haine de la tribiarcha ligua pour le mode de vie sédentaire de l’Empire qadjaride, le considérant respectable sans pour autant accepter la présence qadjaride sur leurs terres.

Petit à petit, de nombreux caminarides se mirent à s’installer dans les terres de la Vellabria où le climat s’était adouci et où la terre portait les traces positives de la colonisation qadjaride. Ces caminarides commencèrent à se sédentariser.

La sédentarisation caminaride se fit sur le long terme, prenant plusieurs siècles et ne convaincant pas toutes les tribus. La sédentarisation commença principalement dans la Jauja en contrebas des Alcontes, une région très verte mais qui ne fut jamais colonisée par le Potentat de Frontera. C’est à partir de là que les sédentaires prospérèrent et commencèrent à coloniser par à-coups le reste de la Vellabria, sans jamais s’étendre vers Medeva alors toujours sous occupation qadjaride du Potentat de Medeva. Le village qui devint le centre névralgique de cette sédentarisation et colonisation du sol fut Delari. Petit à petit, les caminarides sédentaires (dont une frange commença à préférer se nommer vellabriais) devinrent des experts en fixation des sols et en entretien de la terre, transformant une Vellabria aride en terre fertile et verte.

La sédentarisation se fit globalement en paix. Les difficultés et la destruction du Potentat de Frontera créa un statut légendaire des caminarides au sein de l’Empire qadjaride, ceux-ci étant vu comme des guerriers redoutables et indomptables. Ainsi, les qadjarides ne tentèrent plus d’invasion de la Vellabria, facilitant cette sédentarisation.

Formation

La sédentarisation causa une fracture de la civilisation caminaride qui se divisa entre sédentaires vellabriais et nomades caminarides. La Tribiarcha ligua ne reconnaissait pas les sédentaires et les traitait avec un mépris croissant. Outre le commerce souvent en faveur des nomades et la levée de “taxes” arbitraires, raids, exactions, crimes impunis et brimades devinrent monnaie courante envers les sédentaires.
Ne pouvant sur tourner vers le conseil tribal dont les tribiarques considéraient les sédentaires comme des sous-hommes, les sédentaires commencèrent à se solidariser au-delà des divisions tribales et des villages. La Jauja, plus stable et moins visitée par les nomades, devint le centre de cette organisation. La principale tribu de Delari, les Tyranni devinrent progressivement les personnes de référence. Leur influence s’étendit tandis que les vellabriais venaient quérir leur aide pour se reconstruire face aux exactions nomades mais aussi, progressivement, pour requérir leur conseil devant divers problèmes et même leur demander de trancher des différends.

En l’an -18, les Tyranni rassemblent les chefs de village et grandes familles de sédentaires ainsi que quelques chefs tribaux des rares tribus favorables aux sédentaires. Carrog des Tyranni effectue une harangue et, avec l’assentiment des rassemblés, se proclame Terrenarche de toute la Vellabria, fondant la Terrenarchia.
Dans les années qui suivent, les sédentaires se mettent à résister aux raids nomades, lèvent les bannières de la nouvelle Terrenarchia et réfutent toute autorité de la Tribiarcha ligua. Progressivement, les nouvelles remontent jusqu’aux tribiarques de Gainerako.

En l’an -15 éclate la guerre civile caminaride.

Guerre civile caminaride

Article détaillé à venir

Prospérité

Au sortir de la guerre civile caminaride, l’autorité de la Terrenarchia s’étendait sur l’ensemble de la Vellabria et de la Dione. Carrog, auréolé quant à lui de sa victoire, put centraliser autour de lui le pouvoir et légitimer définitivement le pouvoir des Tyranni sur la Terrenarchia.

Dans les décennies qui suivirent, la Terrenarchia se consolida et sa société se complexifia. Les vieilles familles fondatrices de villages commencèrent à constituer une aristocratie foncière et fidèle sur laquelle le Terrenarque s’appuya de plus en plus. Dans le même temps, une nouvelle classe inférieure commença à se constituer, réunissant globalement d’une part des nomades se sédentarisant et d’autre part des migrants romentins et des réfugiés natifs medevans fuyant le Potentat de Medeva. Ces nouveaux vellabriais se mirent à travailler dans les terres de l’aristocratie foncière, dessinant les tous premiers prémisses de l’agriculture caroggianne. Cependant, la Terrenarchia ne s’appuya alors que très peu sur l’esclavagisme pour se construire. L’esclavagisme était alors surtout réservé aux qadjarides, dont le statut d’ennemi viscéral demeurait fortement ancré dans la culture caminaride.

Dans le même temps, la montée en puissance de la Terrenarchia créa des tensions avec le Potentat de Medeva voisin mais qadjarides et vellabriais n’entrèrent pas en guerre.

Lors de l’invasion du Potentat de Medeva par l’Empire Central en l’an 54, la Terrenarchia profita de l’occasion pour conquérir l’est de Medeva. Toute la rive sud de l’Alcontin tomba dans l’escarcelle de la Terrenarchia tandis que l’Empire Central prit la rive nord après la seconde bataille de l’ile d’Iona en 56. Ceci créa le premier contact entre l’Empire Central et la Terrenarchia.

La Terrenarchia connait après les conquêtes de 55 son apogée territoriale.

Terrenarchia et Empire Central

La perte de Medeva

Après la conquête medevane, Le Terrenarque conclut avec les généraux de la Légion Impériale présents en Medeva un pacte de non-agression, permettant à l’Empire Central de poursuivre vers le sud et pénétrer dans l’archipel ocolidien et achever leur guerre avec l’Empire qadjaride

En Medeva, les vellabriais prirent leur part dans le massacre des colons qadjarides mais, à l’instar des capitalins, maintinrent en esclavage de nombreux medevans dont les conditions se dégradèrent largement du fait des destructions des colonies qadjaride. De plus, les vellabriais imposèrent leur aristocratie foncière et traitèrent les medevans en quantité négligeable. Ceci fit monter une grogne au sein des populations “libérées” tout comme au sein des vellabriais d’origine medevane.

En l’an 67, la colère finit par éclater, partant de Medeva. Commença la pire révolte servile de l’histoire. S’y mêlèrent même divers survivants de l’Empire qadjaride qui avaient choisi la vengeance plutôt que la survie. Les colonies terrenarchiques de Medeva furent pillées et mises à sac. Les troupes locales furent désorganisées et les survivants fuirent vers la Vellabria.
Tandis que le Terrenarque tentait de réorganiser sa frontière et réunir ses troupes, la révolte s’étendit à la rive nord de l’Alcontin et même, l’année suivante à la province de Galdyr. Guevrac qui commençait à se remettre de la conquête impériale fut mise à sac et brûla.

En 68, l’Empire Central dépêcha plusieurs régiments de la Légion impériale et écrasa la révolte au cours de plusieurs batailles. Plusieurs colonies qadjarides qui avaient été épargnées d’un point de vue architectural furent rasées. Plusieurs poches de survie connurent le même sort que leurs compatriotes de la décennie précédente. Cependant, la légion ne s’arrêta pas à l’Alcontin et traversa le fleuve, occupant la Medeva terrenarchique. La révolte fut écrasée avant l’arrivée des troupes terrenarchiques. Une fois celles-ci arrivées, la Légion refusa de leur laisser le terrain et un conflit prit place l’année suivante après de longues tractations infructueuses.

Trois batailles eurent lieu en l’an 69. Les deux premières, la bataille de Nouaoras et la bataille de la Panemorfiada (une vallée sur les rives sud de l'Alcontin), virent de belles victoires terrenarchiques contre de petits contingents de la Légion, notamment du au fait que les troupes terrenarchiques engagées étaient composées de raideurs nomades, une force de cavalerie contre laquelle la Légion impériale était peu habituée à combattre. Cependant, la Légion se regroupa et contre-attaqua face aux troupes terrenarchiques pour une bataille décisive: la bataille de la Pediada (une vallée de l'est de Medeva). La bataille fut historique en terme de quantité de troupes pour l’époque et la région. Le résultat fut sans appel: les troupes terrenarchiques furent complètement écrasées. La défaite ébranla toute la Terrenarchia en emportant un enfant et plusieurs proches du Terrenarque.

A la fin de l’année, la Terrenarchia concéda tout Medeva ainsi que des bandes de terres à l’époque considérée comme part de la Vellabria géographique. Un large tribut fut aussi envoyé à la Capitale. L’Empire Central, occupé par la colonisation complexe de l’archipel ocolidien ne continua pas la guerre.

La perte de la Dione

En 83, l’Empire Central parvint à conquérir le Roment et ses fovos au terme d’une guerre particulièrement rude mais glorieuse. Ceci amena une nouvelle fois l’Empire Central aux bordures de la Terrenarchia et brisant ses relations commerciales avec les romentins.

La conquête du Roment ébranla la Dione et ses nomades, habitués à commercer avec les romentins plus favorables que les vellabriais. Ceci motiva en 87 une attaque massive de plusieurs tribus sur les troupes de l’Empire Central pacifiant le Roment. Après quelques défaites initiales de contingents d’infanterie des légionnaires impériaux, une contre-attaque ordonnée prit place en 89 et une campagne militaire difficile commença dans le désert de la Dione en 93. La Terrenarchia soutint de façon discrète ses tribus dans l’espoir de contrecarrer l’Empire Central.

L’Empire Central, en difficulté dans ses relations avec le Thème d’Huratelon et dans sa colonie de Victoire (malgré sa destruction en 92), perdit patience et envoya en 95 des troupes dans les vallées occidentales de la Jauja, à quelques jours de Delari. Menaçant de raser Delari, l’Empire Central obtint de la Terrenarchia la concession de l’ensemble de la Dione qui devint province impériale. L’humiliation alla jusqu’au point que des troupes terrenarchiques durent aider à soumettre les nomades dionians.

Soumission et protectorat

Après avoir été amputé de plus de la moitié de son territoire, la Terrenarchia était exsangue et son armée moribonde. Elle subit également une interdiction impériale de commercer avec les provinces de Medeva, du Roment et de la Dione. A l’époque sans force navale, la Terrenarchia connut un déclin important alors même que l’Empire Central forçait le terrenarque à accueillir quantité de dignitaires à Delari et ailleurs, courtisant la population.

En l’an 112, la terrenarque de l’époque décède jeune dans des conditions étranges et laissa la place à sa fille encore adolescente, Agata Tyranni. Trop jeune pour un climat politique rude, elle se laisse influencer par certains courtisans acquis à l’Empire Central et des dignitaires impériaux. En 114, la Terrenarchia abandonne son indépendance et devient un protectorat de l’Empire Central.

Dans les années qui suivent, la Légion impériale pénètre dans la Vellabria et y écrase les foyers de résistance. Les Synodes commencent quant à eux à subjuguer les vellabriais et à capitaliniser la Terrenarchia.

Fondation de Caroggia

En 147, le terrenarque Tribiani Tyranni commença la colonisation de la côte vellabriaise, jusque là très relativement habitée, et décida de la construction d’une ville nouvelle destinée à accueillir son palais. Il la nomma d’après l’homme qui avait permis à la Terrenarchia d’exister: Carrog. Ainsi fut fondée Caroggia dans le sud-est de la Vellabria. D’abord petite colonie, son développement fut lent mais attira de nombreuses familles dont bon nombre de descendants ruinés de réfugiés de la Dione et de Medeva.
Dans le même temps, ce changement de capitale déplut énormément à Delari ainsi qu’au sein de l’aristocratie foncière de plus en plus influente et puissante depuis la soumission à l’Empire Central.

La fondation de Caroggia marqua un tournant pour la Terrenarchia affaiblie. Avec la disparition de l’Empire qadjaride et la menace encore très relative de la piraterie ocolidienne, une activité commerciale commença à se développer. A l’origine, elle fut surtout le fait de marchands capitalins profitant de cette nouvelle route commerciale (plus aisée que le passage terrestre de part et d’autre des Alcontes). Cependant, l’émigration de familles vellabriaises à Caroggia fut massive et nombreuses furent celles qui s’investirent dans l’art de la navigation et ce commerce nouveau pour les caroggians.

Les décennies qui suivirent démontrèrent la justesse du choix de Tribiani Tyranni alors que la petite colonie évolua en prospère cité commerçante. Elle entraina elle-même une prospérité nouvelle pour d’autres cité et villages comme Varr et surtout Tenence. Une nouvelle caste de commerçants prospéra dans la nouvelle capitale, caste nouvelle qui commença à concurrencer l’aristocratie foncière à la cour du Terrenarche.

Stagnation de la Terrenarchia

Après la fondation de Caroggia et une prospérité initiale, la Terrenarchia connut une longue période de stagnation. Au cours de celle-ci, la popularité des terrenarques et de la famille Tyranni se détériora graduellement. Ceux-ci se rapprochèrent de plus en plus de l’aristocratie foncière après l’éloignement de Tribiani Tyranni.

La manne commerciale de la Terrenarchia fut à cette époque récupérée par les terrenarques et leurs proches, l’aristocratie foncière et surtout les taxes de l’Empire Central notamment du fait de la Campagne de la Zaraga. Dans le même temps, la menace de la piraterie ocolidienne grandit et affaiblit le commerce malgré les constructions par l'Empire Central des forteresses d’Iona en 196 et Indubal en 198 et la promesse plus tardive de la construction d’Antagone destinée à ouvrir le commerce naval vers le Thème de Zaraga. La conversion au monachisme et l’arrivée du Monastère adaarion causa également quelques remous mais la haine du terrenarque prit le pas sur la question religieuse.
La haine se cristallisa autour des palais toujours plus luxueux de la colline de Tribiani et un faste toujours plus décadent.

Conjuration de la colline de Tribiani

En 277, une conjuration de plusieurs riches familles de Caroggia passa à l’action. Avec l’aide de mercenaires et de traîtres au terrenarque Guerau Tyranni, les conjurés prirent d’assaut la colline de Tribiani dans la nuit de l’an. Alerté, le terrenarque tenta de s’échapper par le passage secret menant au palais de ses maîtresses, au sein duquel il se cacha. La conjuration faillit tourner cours jusqu’à ce que l’une d’entre elle le dénonce. La maîtresse, Adamantia Rivale, échappa à la purge des favoris de Guerau Tyranni et devint par la suite une héroïne de l'histoire, évinçant même les conjurés dans les récits de l'événement.

La conjuration fit exécuter Guerau Tyranni mais un évènement changea radicalement l’issue de la conjuration: la visite de l’empereur. Celui-ci avait décidé de descendre vers la Vellabria suite aux troubles qui avaient pris place suite aux taxes de guerre. Son arrivée, relativement improvisée par l’empereur, prit de cours les conjurés.
La visite eut principalement l’effet d’empêcher les conjurés de bouleverser le fonctionnement de la Terrenarchia. Les institutions terrenarchiques furent maintenues et la conjuration ne déboucha que sur deux changements: l’élection du terrenarque par les grandes familles vellabriaises et une mise sur un pied d’égalité de l’aristocratie caroggianne et l’aristocratie foncière.

La Terrenarchia liure fut ainsi fondée. A partir de cette époque, le mot “tyranni” et sa forme capitalinisée “tyran” devinrent également des synonymes de despote.

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