Utilisateur:Aeryn : Différence entre versions

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Version actuelle datée du 3 novembre 2019 à 14:13


Vous consultez la fiche d'un personnage absent d'Esperia.

     Aeryn Gutzac
Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance
Rang
Esclave de







Métier
Métier
Compléments





Fonction
Domestique



Origines
Ville d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Irris
Pseudo
Irris
Prénom IRL
Irène
Âge IRL
20 ans






   ==Description==

Description physique :

Aeryn, 21 ans, n’a pas un visage particulièrement délicat : au contraire, elle a une mâchoire un peu forte, plutôt carrée, ainsi qu’un menton volontaire. Ses yeux sont d’un brun assez ordinaire, aux paupières tombantes qui lui donnent un air endormi quand son visage est au repos. Son nez est assez droit et sa lèvre inférieure est beaucoup plus épaisse que sa lèvre supérieure, conférant un air un peu enfantin à ce visage qui, s’il n’est pas foncièrement laid, ne répond pas aux critères les plus habituels de la beauté. Le seul attribut d’Aeryn qui pourrait attirer un peu l’attention est une épaisse chevelure auburn bouclée et coupée au dessus des épaules. Cependant, ses cheveux auraient sans doute bien besoin d'une petite coupe pour pouvoir être élégant: pour le moment, ils tombent de manière désordonnée sur son visage. Par ailleurs, la jeune femme est assez menue et doté d’un corps mince, nerveux et musculeux, avec très peu de formes. A vrai dire, la longueur de ses doigts est assez impressionnante ; ses mains, en permanence couvertes de cales et en général de terre, traduisent le coté manuel et travailleur d’Aeryn. Elle est vêtue d'une chemise et d'un pantalon qui semblent avoir été de factures corrects, mais qui aujourd'hui sont sales et en loques.

Description morale :

Aeryn a toujours préféré le travail des plantes ou l’étude des insectes à la compagnie de ses semblables, pour la simple raison qu’elle trouve la nature plus simple à comprendre, plus belle et plus équilibrée que les humains. Elle n’est cependant pas ermite, et interagit avec ses congénères, mais souvent avec maladresse. Elle a en général du mal à saisir les motifs qui peuvent motiver untel à faire tel chose, et quand elle décide de s’impliquer dans une conversation, sa curiosité la pousse parfois à des questions qui peuvent être embarrassantes. Cependant, quand elle est dans une conversation qui l'intéresse et qu'elle a le sentiment d'apprendre quelque chose, elle devient généralement plus détendue et naturelle et son visage s'illumine un peu. Par ailleurs, la jeune femme n’a pas réellement de notions du bien et du mal, ne les ayant jamais observées dans son jardin. Elle accepte donc généralement sans broncher les injustices quand elle estime que celles-ci sont effectuées pour des raisons logiques –comment en vouloir au gui de se nourrir de la sève du peuplier qu’il parasite ? En revanche, la violence ou la méchanceté gratuite la dépassent, et est pour elle difficile à concevoir : elle n’imaginera donc généralement pas que quiconque puisse être motivé par de tels objectifs.

   ==Choix==

Métier : Entomologiste

Complément 1 : survie

Complément 2 : premier soin

Complément art : dessin

Fonction : domestique

   ==Talents==

Aeryn est très minutieuse, soigneuse et agile de ses mains: cela lui permet de prendre soin de ses plantes, mais également d'entretenir correctement une maison comme elle le découvrira durant sa vie de domestique, ou encore de faire des dessins précis des plantes et insectes qui l'intéressent. Elle est aussi d'une constitution résistance : elle ne tombe que rarement malade et est peu sensible à la douleur. Elle est assez endurante et est par exemple capable d'effectuer de longues marches sans trop se fatiguer.

   ==Défauts==

En revanche, Aeryn n'a que peu de force dans ses bras, ce qui en fait une piètre combattante. Elle peut marcher et de se déplacer correctement dans des terrains accidenter, mais elle est totalement incapable de danser. Sa démarche est d'ailleurs peu gracieuse, elle marche en général la tête baissée et à tendance à raser les murs. Socialement parlant, Aeryn a souvent du mal à mener une conversation fluide avec quelqu'un d'inconnu. Quand elle est intimidée ou qu'elle ne comprend pas ce qui se passe, elle choisit généralement de se taire et de hocher la tête. Ce sont en particulier les hommes qui la mette mal à l'aise: en règle général, elle les évite autant que possible et a du mal à leur faire confiance.

   ==Intérêts culturels et goûts==

Aeryn aime la beauté des œuvres d'art ou des jolis textes, mais son intérêt s'arrête là et elle est d'une nature trop terre à terre pour se plonger dans des analyses complexes sur le coup de pinceau de tel artiste. Elle préférera simplement être sensible à l’œuvre et à ce qu'elle lui fait ressentir, sans chercher à l'expliquer. Les intrigues politiques l'intéresse un peu, de l'extérieur : elle ne voudrait jamais y prendre part, et aime simplement observer et chercher à comprendre ce qu'il se trame, même si son degré de compréhension reste généralement faible. Culinairement parlant, Aeryn a assez peu d'expérience de l'alcool, même si elle aime bien siroter une bière de temps en temps. En revanche, elle adore le thé et les infusions, et aime bien chiquer de temps en temps.

   ==Histoire==

Chronologie :

498 : Naissance d’Aeryn de Sanjiv et Abigail Gutzac à Breithe.

505-514 : Education d’Aeryn auprès d’un moine adaarion du monastère Bansarvoinen qui attisera son intérêt pour la nature.

513 : Après avoir longuement travaillé auprès de son mentor pendant qu'il soignait ses patients, Aeryn acquiert le complément premier soin.

514 : Les tensions dans sa famille la poussant à effectuer des expéditions de plus en plus longues en dehors de chez elle, elle apprend à se débrouiller de mieux en mieux dans la nature et acquiert le complément survie.

514 : Aeryn est vendue en esclavage par son propre père pour éponger une dette. Elle est vendue quelques semaines plus tard à Iona à Baltazar Balbina, riche dirigeant d’une bande de la pègre locale, pour travailler en tant que bonne à tout faire dans son manoir flambant neuf.

515 : Balbina s’étant rendu compte de ses connaissances en botanique, il l’autorise à tenir un petit jardin et la met en relation avec Llàtzer Daminis, un apothicaire travaillant visiblement pour lui, afin qu’elle puisse le fournir en ressource. Aeryn se lie progressivement d’amitié avec lui.

519 : Elle est impliquée à son insu dans une tentative de meurtre sur Galieno Guevrac que Balbina, bien que de territoires, de richesse et d’influence bien inférieure, souhaitait évincer pour fragiliser le pouvoir de Quentyn Iertefroy. Pour tenter de se protéger, Balbina fait porter le chapeau à un de ses lieutenants, ainsi qu’aux autres personnes impliquées, notamment Llàtzer et Aeryn, le premier ayant fourni le poison et la seconde ayant fourni la ciguë. Guevrac, homme mesuré par excellence, décide de se débarrasser des personnes impliquées les plus insignifiantes en les vendant en esclavage pour ne pas attirer inutilement l’attention de la préture coloniale avec des meurtres intempestifs. Dans le cas d’Aeryn, déjà esclave, il s’agit donc simplement d’une revente.

Récit libre:

Aeryn, du haut de ses quinze ans, avait toujours admiré son père plus que tout. Elle était le premier témoin, en tant qu’ainée d’une fratrie de trois enfants, de l’amour et de la dévotion dont faisait preuve sa mère envers lui, ainsi que de l’amitié pleine de respects qu’affectaient tous les hommes avec qui il interagissait. Elle n’était pas une enfant particulièrement émotive, et même au contraire d’un tempérament très mesuré, mais savoir qu’elle était la fille chérie d’un homme aussi fort et respecté la remplissait de fierté et de bonheur. En effet, Sanjiv Gutzac était sans aucun doute un être talentueux ou, tout du moins, dégourdi. Originaire d’une famille d’incommodes d’un petit village relativement voisin de Jable, à Lig Ocolide, il avait réussi à s’élever dans la société en manœuvrant depuis sa première jeunesse et avec, il est vrai, assez d’habilité, auprès d’écumeurs qui lui avaient permis de prendre part à la contrebande ocolidienne. Le hasard de ses magouilles l’avait finalement emmené sur le continent, où, à l’âge de vingt cinq ans, à force de manœuvres et de débrouillardises, il avait assemblé un assez joli pactole. Rapidement lassé par une vie que lui seul aurait pu trouver trop redondante, sur les cotes carogiannes, Sanjiv voyagea à travers le continent, menant des petites affaires ici et là grâce aux contacts qu’il gagnait un peu partout. Une seule chose parvint finalement à lui faire cesser ses errances, dans un petit hameau prés de Breithe, qui aurait à lui seul été bien incapable de contenir un homme aussi aventureux ; mais les beaux yeux d’Abigail Eroldur étaient dotés d’un charme et d’une douceur qui avaient déjà apprivoisés bien des hommes, et Sanjiv ne fit pas exception, sinon en ceci qu’il fut le seul à gagner l’affection de la jeune paysanne qu’il épousa six mois plus tard –un an avant la naissance d’Aeryn. Le trépidant aventurier se donna donc une nouvelle mission, qu’il remplit dans une grande mesure : améliorer la très basse condition de sa nouvelle famille pour lui donner la meilleure vie possible. En l’espace de quelques années, grâce à des choix audacieux et des investissements judicieusement effectués par Sanjiv qui pourtant n’avait aucune expérience de l’agriculture, ils passèrent ainsi du stade de simples paysans à celui de fermiers assez aisés, possédant un grand domaine presque dans Breithe et gérant un certain nombre de plus petites exploitations. Ainsi, Aeryn n’eut jamais besoin de travailler à la ferme étant jeune et son père réussit à faire en sorte qu’elle fasse son éducation au monastère Bansarvoinen, en particulier auprès d’un moine adaarion d’une grande qualité. Ce moine galvanisa la passion qu’avait Aeryn pour les plantes et les petites bêtes qu’elle aimait observer et collectionner depuis ses premières expéditions dans le grand domaine de ses parents, alors qu’elle savait à peine marcher. Il lui apprit à mettre des noms sur les différentes espèces de plantes qu’elle découvrait, à en extraire sève, suc, essence ou colorant. Moine, mais également médicastre assidu, l’homme fabriquait lui-même ses remèdes et ses potions, et autorisait parfois Aeryn à l’assister pendant qu’il prodiguait ses soins. C’est dans le petit jardin qu’entretenait son professeur, penchée sur une espèce d’orchidée exotique ou encore à observer un des terrariums, que la timide Aeryn, que certains pensaient parfois un peu trop lente ou inadaptée, se sentait le plus heureuse et le plus épanouie. Malheureusement, Sanjiv, après quinze ans de mariage et après avoir réussi à peu près tout ce qu’il avait souhaité réussir, était de nouveau poursuivi par sa plus grande peur : l’ennui. La ville de Breithe était assez grande et tentaculaire, mais ce n’étaient pas les petites affaires qui se concluaient à Hannelerfjild ou les tranquilles intrigues politiques des eledes qui pouvaient provoquer assez de distraction à cet homme au caractère trépignant. Toute l’adrénaline qu’il parvenait à obtenir, c’était pendant les soirées de plus en plus longues qu’il passait à jouer dans une petite taverne qu’il avait déniché. Cependant, bien rapidement, les plafonds tout comme les adversaires ne furent plus à la hauteur de Sanjiv ; quand il parvenait à convaincre un autre joueur de miser plus haut que les quelques pièces habituelles, l’autre abandonnait quelques coups plus tard ou se ruinait, si bien qu’il n’avait plus d’occasions de rejouer et que Sanjiv devait trouver quelqu’un d’autre. La seule occasion pour s’amuser à tenter le diable fut donc bientôt la grande foire canatanaise, à Roskilde, chaque année, avec laquelle il allait avec toute sa famille et pendant laquelle il pouvait enfin se confronter à des joueurs plus audacieux, qui ne venaient pas forcément de milieux recommandables. A force de jouer avec le feu, on se brule ; et en effet, un soir, Sanjiv se brula. Ce soir là, les défaites s’enchainaient. Sanjiv n’était pas stupide, et savait normalement s’arrêter quand il sentait que la chance n’était pas avec lui ; mais là, c’était la dernière soirée à Roskilde, la veille de son retour à Breithe qui, malgré l’amour qu’il portait à sa famille, ne lui promettait qu’un an d’ennui. De plus, les verres de genièvre continuaient miraculeusement à s’enchaîner devant lui sans qu’il n’eût quoi que ce soit à faire, et une foule de plus en plus bruyante se massait autour de la partie, lui interdisant un abandon qui ne soit pas fortement hué. Il jouait contre un homme qu’il ne connaissait pas, même si ses deux voisins lui disaient quelque chose ; s’il avait été originaire de Roskilde, et plus précisément de ce quartier, l’identité de l’homme lui aurait été connue et lui aurait surement donné la volonté d’arrêter cette partie – il s’agissait d’un joueur de renom mais surtout d’un petit chef de la pègre locale très impliqué dans le commerce d’esclave. Kyösti Mainio, car tel était son nom, ne se limitait cependant pas à cela. Il était connu comme un homme redoutable mais surtout cruel, qui prenait plaisir à torturer les gens ayant insultés son honneur, et qui était prêt à s’offrir ces plaisirs à n’importe quel prix. Les deux hommes qui l’accompagnaient avaient été ridiculisés aux jeux deux nuits plus tôt, ainsi qu’un an auparavant, par l’expansif ocolidien. Il n’en fallait pas plus pour attirer l’attention vengeresse de Mainio. Bientôt, Sanjiv perdit la valeur de tous les bénéfices qu’il faisait en un an. Puis, celle de sa maison, puis celle de tous ses domaines. Bientôt, la somme astronomique dépassait tout ce que Sanjiv avait pu gagner dans sa vie, sans qu’il ne comprenne quelle force le poussait à continuer à jouer. L’espoir de se refaire participait sans doute, mais bientôt la suspicion se joignit au désespoir quand il observa un énième verre qu’il n’avait pas commandé se poser devant lui. Le public était déchaîné. Mainio prit bientôt la parole avec un rire rocailleux : « Allons, allons, mon ami. Je te propose un dernier tour. Dans tous les cas, ta situation ne pourra que s’améliorer ! Si tu le gagnes, j’efface ta dette en entier. Mais si tu le perds, voilà ce qu’il va se passer : tu auras un an pour trouver, disons, la moitié de la somme que tu me dois. Si tu me l’apportes à la prochaine foire, tu n’entendras plus jamais parlé de moi ! Sinon… tu as bien des enfants ? » Sanjiv blémit mais baissa les yeux et hocha la tête. Mainio rit de nouveau avec satisfaction. « Bien, bien ! Et bien, un de tes enfants suffira alors à éponger ta dette. » Sanjiv était ivre, mais il voyait dans le cas de sa défaite un grand nombre de façon de s’en sortir. Il hocha donc la tête et la partie continua. Les cartes volaient devant lui, sans qu’il n’arrive à leur attribuer de valeurs, sans qu’il ne voit d’où elles sortaient ou qui les manipulaient, le regard trop embrumé par la boisson. Bien trop vite, il avait perdu.

Un an après cette soirée, Aeryn se préparait pour la seizième fois de sa vie à aller à la foire de Roskilde. L’année écoulée l’avait laissé perplexe, elle ainsi que toute sa famille, d’ailleurs, quant au comportement de son père. Il avait disparu pendant des périodes de plus en plus longues, soit disant pour des affaires, qu’il essayait de développer. Cela avait provoqué un certain nombre de disputes entre lui et Abigail, qui ne comprenait pas ce qu’il pouvait souhaiter de plus et l’accusait de les délaisser pour vivre sa vie d’aventurier. Un jour, Sanjiv avait annoncé le départ précipité de la famille en voyage, prévu pour le lendemain. Son ton inquisiteur et sombre n’avait pas laissé place à la négociation, et tout le monde avait commencé à préparer ses affaires. Mais alors que le plus jeune frère d’Aeryn, Aban, était allé acheter quelques vivres supplémentaires pour le voyage, il avait été bousculé par un cavalier inconnu lancé au grand galop, ce qui était assez inexplicable sur la place d’un marché. Le choc fut si violent qu’Aban se brisa la jambe et se fit une entorse au poignet, ce qui annula le départ de la famille. Sanjiv ne mentionna plus jamais de voyages. En revanche, à partir de cette date, il commença à rentrer ivre chez lui de plus en plus souvent. Parfois, il était même saoul pendant les journées qu’il passait à la ferme, et Aeryn commença à fuir le climat électrique qui régnait dans la maison en partant en expédition de plus en plus souvent dans les environs, à la recherche de nouvelles plantes et d’insectes à dessiner. C’est pourquoi elle redoutait la foire canatanaise, où elle serait forcée à supporter cette ambiance de plus près. Pourtant, Sanjiv ne but pas une goutte d’alcool à la foire ; il n’entra dans aucun conflit avec Abigail. Il fit visiblement de son mieux pour passer des bons moments avec sa famille, et oscillait entre une joie forcée et un état de réflexion morose pendant lequel il fixait le vide d’un air déterminé pendant plusieurs minutes. Un jour, il proposa à Aeryn d’aller se promener dans Morbosk, ce que celle-ci accepta avec curiosité : elle avait rarement passé du temps seul à seul avec son père. Pendant qu’ils marchaient, celui-ci l’interrogea sur ses plantes préférées, et leurs vertues. Aeryn se lança dans des descriptions enthousiastes que son père écouta sans commentaires, avec une attention inexplicablement tintée de mélancolie. « Ah, les voilà ! » s’exclama soudain une voix goguenarde. Il s’agissait d’un des hommes qui était présent aux côtés de Mainio, le soir fatidique, et qui venait d’apparaître au détour d’une ruelle par ailleurs déserte. Le père et la fille s’arrêtèrent ; Aeryn n’était pas effrayée, car elle était accompagnée par son père, mais remarqua bientôt que celui-ci était plus figé que le tronc d’un chêne, à l’exception de sa mâchoire qui tremblait. Un autre homme, inconnu cette fois, apparu. « T’es pas seul. T’as donc échoué, hein ? » Sanjiv ne répondit pas. « Bon, ‘dirait bien qu’on va d’voir embarquer la gamine, du coup. » A ce moment précis, le bruit crissant d’une lame qu’on dégaine envahit la ruelle. En baissant la tête vers la main de son père, Aeryn constata que c’était lui qui venait de dégainer un poignard. « Qu’est ce que t’essayes de faire ? » ricana un des hommes. « S’t’attends de l’aide des huit hommes qui vous suivaient, j’crois bien qu’ils ont trouvé une plus grosse bourse que la tienne ! » Les deux hommes rirent, et les voix de trois autres raclures se mêlèrent aux leurs avant même qu’on ne les aperçoive, se joignant à l’embuche. Maintenant, Aeryn avait peur. « Papa… il faut qu’on s’en aille. » Sanjiv ne bougea pas, et ne la regarda même pas. Elle s’accrocha à sa manche mais il ne fit aucun geste supplémentaire, et ne bougea pas davantage quand deux des hommes, continuant à les insulter et à les humilier, vinrent poser leurs mains sur les épaules de la jeune fille. Pendant quelques minutes insupportables, ils luttèrent pour tenter de la décrocher sans l'abimer de l’homme immobile alors qu’elle pleurait de plus en plus fort en lui demandant des explications qui ne venaient pas. « Putain, Gutzac, dit à ta gamine de venir tranquillement sinon on va rajouter un gosse à ta dette ! » Seulement alors il se baissa vers elle. Étrangement, tout le désarroi, le désespoir et la honte qu’elle lu dans son visage livide ravagé par le manque de sommeil et le stress contribua à la calmer, car elle voyait cela comme une preuve que son père ne voulait pas l'abandonner. « Ne t’inquiète pas, je… je trouverais un moyen de te racheter. Va avec eux, ils ne pourront pas te faire de mal s’ils veulent avoir un bon prix. Je te rachèterais, je le ferais, ne t’inquiète pas, mais il faut que tu y ailles. » Elle cessa de se retenir, et elle était déjà hors de sa portée quand l’un des hommes eut un rire qui ressemblait plus à un aboiement. « Kyösti a prit des précautions, qu’est’s’tu crois ? T’as plus de chance de trouver en deux jours l’argent pour régler la dette que tu lui devais que d'la r'trouver ! » Pendant les mois qui suivirent, durant lesquelles se déroulèrent sa captivité, marquée de nombreux déplacements à travers tout le continent, puis de sa vente à Iona et le début de son travail chez Baltazar Balbina, elle se raccrocha aux dernières paroles qu’elle entendait de son père, qui lui criait, lui jurait qu’il la retrouverait. Mais au bout d’un an, elle dû bien se rendre à l’évidence et l’espoir fit place pour la première fois à l’incompréhension. Elle avait bien observé, elle avait analysé le comportement de toutes sortes d’espèces animales et végétales, mais elle ne se souvenait pas les avoir déjà vu lutter pour autre chose que leur subsistance, leur reproduction, et pour la préservation de leur descendance. Etait-elle donc née dans la seule espèce capable d’abandonner un enfant pour des raisons qui lui semblaient aussi futiles et incompréhensibles ?