Utilisateur:Astalmo : Différence entre versions

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Voilà qu'il était question cette fois de reprendre le navire. Il partit avec quelque tenues, une bourse, sa canne à tête d'aigle, et entreprit de voyager jusqu'à la côte pour prendre le bateau jusqu'à l'île de son désespoir et de sa résurrection.
 
Voilà qu'il était question cette fois de reprendre le navire. Il partit avec quelque tenues, une bourse, sa canne à tête d'aigle, et entreprit de voyager jusqu'à la côte pour prendre le bateau jusqu'à l'île de son désespoir et de sa résurrection.
 
 
 
== Libération ==
 
 
24 Janvier 516
 
A 26 ans.
 
 
"''Voilà donc mon procès''..." Dit un premier
 
 
"''Non, voilà ta délivrance''." Dit un second
 
 
"''Silence''." Dit un troisième.
 
 
Le dernier ajouta de manière cinglante :
 
 
"''Votre âme est corrompue''."
 
 
 
'''''Puis le sang gicla, l'os craqua sous une pluie d'étoiles magnifiques, le dernier regard s'éleva tel l'aigle vers les astres libérateurs...'''''
 
 
 
[[https://www.youtube.com/watch?v=T6xwgalv-YI Et Astalmo fut enfin libéré, déployant ses ailes vers d'autres horizons.  ]]
 

Version du 6 février 2016 à 11:12


Astalmo Von-Herbert


Vous consultez la fiche d'un personnage décédé.

     200.png
Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Compléments





Fonctions
Professeur de Lettres
Directeur du Conservatoire



Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Astalmo
Prénom IRL
Fabien
Âge IRL
22




RolePlay :



Astalmo Flucius Tiberias Von Herbert. Portrait Octobre 513

Wulfrick Von Herbert
Katrine Von Herbert


Manoir des Von Herbert
Astalmo, compositeur et lettré. Oeuvre de Dimitri
Leoplodine Dewhell Lindén -Geydéon- Chez Astalmo





















Séparateur.png

Description

Profil:

- Nom : Astalmo Von-Herbert

- Âge : 25 ans, né le 01 janvier 490.

- Nation : Grande Huratelon

- Ville : Huratelon

- Rang : Citoyen

- Guilde : Orarte




Dans les jardins du manoir familial
A la cour de Nohovecy














Écrits d'Astalmo

  • Grille Livre et Plume.png Traité I : "Sciences musicologiques, l'Harmonie Tonale comme symbole de l'Harmonie des sphères".

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité II : "Sciences musicologiques, La musique comme domaine d'activité langagier."

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité III : "Sciences musicologiques, La pratique du Chant Choral pour la confession phalangiste."

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité IV : "Sciences musicologiques, Organologie d'instruments Esperiens."

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité V : "Sciences musicologiques, Les fonctions Psychologiques et les Oeuvres musicales. Ethnomusicologie en Esperia."

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité VI : "Sciences musicologiques, Le temps des planètes".
  • Grille Livre et Plume.png Traité VII : "Sciences musicologiques, L'art du piano, apprentissage et exercices".
  • Grille Livre et Plume.png Traité Philosophique : "De la Conséquence du Choix" .

Académie D.Lunargent

  • Grille Livre et Plume.png Traité Philosophique : "L'espoir." . (en cours d'écriture)
  • Grille Livre et Plume.png "Mémoires d'un musicien de cour".
  • Grille Livre et Plume.png "Retour à la maison", étude d'un mal être.

Les Compositions

Pour piano :

Confession Phalangiste :

Les quatuors à corde :

Violon :

Dédicaces :


  • Choix I :Education
  • Choix II : Maitre-d'Oeuvre
  • Choix III : Art -piano- (niveau confirmé)
  • Choix IV : Connaissance : composition / histoire de la musique.


L'origine

Durant sa jeunesse, le jeune Astalmo fut contraint d’apprendre les arts de la musique et se contenta de subir la formation qu’ordonna son père. Tous les jours il fit ses gammes au piano, au violon ainsi qu’au luth. Il apprit l’ensemble de l’histoire de la musique de l’ancien monde. Apprit les modes de la tonalité, Dorien, Hypodorien, Phrygien, Hypophrygien, Lydien, Hypolydien, Mixolydien, Hypomixolydi. Arriva jusqu’aux modes modernes, et des harmoniques de son temps, les harmoniques qui plaisent à la population. Il fit ses exercices d’harmonies avec facilité, mais dureté. Il se devait de réussir pour ne pas avoir à subir les furies paternelles. La musique qui était à l’origine de son mal, devint peu à peu son réconfort. Le manque affectif maternel fut retransmit émotionnellement dans sa musique.

Bien que ses précepteurs Phalangistes refusaient catégoriquement que le jeune élève compose, ce dernier ne s’empêchait pas de composer une partie de la nuit pour établir au-delà de la technique, un véritable sens de la beauté, et déchainer le fait émotionnel. Il parvint à ses peines et apprécia la musique avec une passion dévorante. Jusqu’ici il n’avait pas la moindre idée de ce qu’étais l’amour, hormis l’amour de la musique, et sa condition d’apprenti auprès des phalangistes l’avait fortement handicapé à la sociabilité du monde. Il était réduit à l’apprentissage général aussi des langues, des sciences et des arts, avec la Musique comme formation principale, mais il n’avait du coup pas la possibilité de se reposer ou d’aller à la taverne. Les seuls réjouissements dont il pouvait apprécier la qualité, c’était les longs repas ennuyeux passés en compagnie de vieux précepteurs qui l’interrogeait sur le savoir acquis dans la journée. Il en tiré profit du fait de sa mémoire, et c’était la seule récompense qu’il languissait : montrer qu’il savait des choses.

Les jardins lui étaient interdits, la vue des jeux aussi, et sa compagne la plus fidèle était la musique, et sa maitresse qui signifiait une retraite paisible était la bibliothèque. Les musiciens eux-mêmes étaient des hommes, afin que l’élève compositeur ne trouve pas d’autres divertissements et ne soit pas attiré par des femmes qui le détourneraient de sa fonction première. De toute manière son père qui était un travailleur acharné veillé une fois par semaine, à ce que son fils soit dans les rangs. Même s’il ne voulait pas que son fils finisse dans les ordres moines phalangistes, il désirait ardemment que son unique descendance lui fasse honneur, et puisse jouir du patrimoine qu’il lui réservait.

Dès l’âge de seize ans, Astalmo fut engagé par le Roi d’Huratelon, comme chantre officiel de sa Majesté et anobli. Ainsi, il eut un salaire régulier, et s’occupait à la fois des chœurs de la couronne, de l’orchestre royal mais était aussi chargé des compositions musicales de la cour. Il devait également maintenir l’activité musicale au sein des soirées dansantes de la cour, et globalement de la monarchie.

De cette manière, Astalmo eut une situation confortable qui lui permettait de jouir d’un statut particulier, grâce bien sûr à son talent, mais aussi et surtout à son travail acharné, particularité héritée de son père. Son travail fut accompli jusqu’à ses 21 ans sans aucunes embuches. L’année de vingt-deux ans , le jeune musicien fut chargé par le roi de l’organisation de l’arrivée de sa fille bien aimée, aussi bien par le fait musical, qu’au niveau culinaire, et autre amusements royaux. C’est ainsi qu’il se mit au travail, envoya des ordres de tous côtés pour que l’on mette en œuvre des jeux et divertissements pour la princesse. Il avait déjà tout prévu : un jeu de joute équestre, de chasse aux sangliers et araignées des forêts avoisinants le château, ainsi que de course-poursuite dans les labyrinthes des jardins royaux. Lui qui avait perdu sa mère et n’avait pu s’amuser avec, ces jeux faisaient partie intégrante de ses désirs ardents. Il fit organiser également des repas aux allures qui relevaient de la complexité du Royaume. En effet toutes les intrigues étaient représentées ici par des pièces montées convexes et alambiquées qui tenait par le glaçage, ou le sucre caramélisé. Le tout formant des structures élégantes et confuses. Enfin Astalmo décida de composer un Te Deum pour glorifier le retour de la Princesse à la cour du Roi. Une pièce magnifique pour chœurs, orgue et orchestre dans la grande salle de réception. Il décida également d’écrire une série de quintet pour cordes, afin de maintenir la bonne ambiance pendant toute la semaine des Grâces de la Princesse.

Ces réjouissances musicales seraient emprunte d’une touche destinée à rassembler les cœurs dans une aussi belle occasion, et d’occulter les divergences politiques. Vint le jour de Son arrivée… le jeune compositeur n’avait jamais vu la princesse auparavant, mais on lui avait décrit une jeune femme charmante aux allures de sirènes, et la description n’avait rien avoir avec la réalité. Astalmo qui devait diriger le Te deum à l’entrée de la grande salle, vit pour la première fois l’être le plus pur et le plus magnifique de toute sa vie. Elle avançait au rythme des chœurs et des percussions, et ainsi atteignit l’autel du Retour. Son père l’accueillait avec bienveillance, tandis qu’Astalmo ne supportait pas tous les regards des hommes en présence envers la Princesse. Il était en train de jalouser toutes ces personnes qui représentaient un danger potentiel à son encontre. Lui qui avait déjà réussi sa carrière à l’adolescence, il se devait d’obtenir la main de la Princesse pour son ascension sociale… Mais aussi par amour.

Le simple regard qu’ils avaient échangé à l’entrée de la belle femme, lui permettait de croire en cette douce folie. Le roi avait certes des dispositions à l’égard de son compositeur, il ne pouvait en revanche pas lui accorder la dimension monarchique. Après tout il n’était issu que d’une famille bourgeoise. Les réjouissances s’enchainaient et le Roi fit les présentations de sa cour auprès de sa fille, et présenta donc notre ami musicien qui rougit à l’annonce des présentations. Il lui donna un baisemain, signe du respect monarchique, fit une révérence et s’en allant pour laisser place aux autres, il se rendit compte que la Princesse lui avait donné un papier dans la main imperceptiblement. Interloqué, il recula, s’approcha du banquet et lu discrètement le petit mot sur lequel était inscrit « Rejoignez-moi après la soirée dans mes appartements. »

Astalmo n’aurait jamais su à ce moment précis que ce petit mot serait le point de départ de tous ses malheurs. En effet, il rejoignait comme prévu la princesses dans ses appartements, le jeune compositeur fit une nouvelle révérence et se jeta sur sa bien-aimée. Soudain rien ne se passa plus comme prévu : elle le rejeta avec force et vigueur et hurla aux gardes sa demande d’aide. Elle lui expliqua qu’elle voulait le voir juste pour lui commander une œuvre, et non pas lui accordé sa faveur, elle qui est issue de la monarchie. Le Roi entra brusquement dans la pièce mais Il n’avait visiblement pas l’intention de faire du mal… du moins au départ. C’était avant de voir son compositeur en proie avec sa fille. Il ordonna qu’Astalmo soit enfermé jusqu’à ce que l’on prononce un jugement.

Le père d’Astalmo ne tomba pas en disgrâce, mais il fut bien secoué par la nouvelle, et remit à sa juste place par le Roi. Il fut contraint de renier son propre fils afin de ne pas perdre sa place avantageuse sur le plan commercial. Le Roi était pris de colère pour deux raisons : d’une part son serviteur le plus fidèle et le plus prometteur avait causé l’indignation de sa famille et du royaume. D’autre part c’était le plus talentueux de ses musiciens, il ne pouvait s’en passer… Fallait-il sauvegarder l’honneur Royal, ou bien le talent et la proximité de son sujet ? Il ne savait plus quoi faire. Pour la première fois, le Roi n’arrivait pas à choisir entre l’honneur de son royaume, et la fidélité d’un de ses sujets. C’était sans doute à cause de sa grande affection pour le jeune compositeur, mais pourtant il lui fallait choisir. De fait, il prit une décision : il fallait que ce soit Astalmo qui choisisse entre deux possibilités : accepter la mise en esclavage vers les contrées d’Esperia, ou subir la peine capitale. Le choix fut bien simple à prendre, et Astalmo se résigna à la mise aux fers et la soumission perpétuelle...

Tous ses titres, ses terres, ses avantages lui furent retirés, il fut bannit du royaume à jamais. Cependant l’on s’assura de sa bonne garde, et de son maintien en vie : c’était quand même un membre de Huratelon, et un talent à part entière. Pour se faire, et pour quand même punir le père du musicien, le roi ordonna que le disgracié parte en esclavage pour Esperia, sur l’un des bateaux de son père, accompagné d’un galion militaire.C’est ainsi qu’Astalmo quitta sa terre natale, pour une faute grave envers la couronne, et vivre sous le joug dominateur d’une autre suprématie..

Le Départ

Février/Mars 515.

Après un voyage long, fatiguant, Astalmo accompagné de son ami et sa pupille, arrivèrent à la Capitale. Il ne fallut que quelque dernières minutes pour se rendre au foyer de Fran, son honnête ami Esperien, et hura. Astalmo profita pour rencontrer la communauté phalangiste de la grande cité, et se rendit compte à quel point l'île avait mauvaise réputation. Ses titres de la cour lui permirent de rencontrer les dignitaires sans se faire insulter pour avoir été jeter sur l'île maudite, comme il l'appelait. Malgré tout, il était heureux de manger correctement, être au foyer de son ami, à l'abri de tous les hypocrites. Son frère lui manquait, mais bon, Leeuwis était là, Fio aussi, il fallait s'occuper d'eux et surtout les amener à la destination finale.

La Capitale lui semblait être une ville bien trop grande. Il se contenta de vivre à Hurasbond avant de repartir pour Pendil. Jusque là il monnaya ses espers de diamant, effectua quelques services de diplomatie qui lui valu de nouvelles pièces de la part des dignitaires Hura du quartier. Il emmenait Fio un peu partout afin qu'ils visitent ensembles, il n'était pas rare qu'ils se tiennent la main en public, tel un père et sa fille, un frère et sa soeur, un oncle et sa nièce. Il voyait en cette enfant le prodige d'une naïveté perdue. Il revivait à travers elle l'enfance perdue à jamais. Quelque part Astalmo revivait entièrement. Il quittait les funestes horizons Esperiens, et toutes leurs ombres afin de s'ouvrir à la clarté, la lumière, à l'appréciation de chaque parfum de fleurs et d'arbres. Tous ses sens rejaillissaient. La renaissance d'un départ nouveau, pour lui Esperia n'a été qu'un rêve entremêlé de cauchemars, il s'éveil à nouveau en ayant quitter ses rivages.

Après avoir passé plus de deux semaines au logis de Fran, s'être raconté les aventures de chacun depuis leur dernières rencontres, après avoir partagés bières noires et bons plats, après avoir jouer aux échecs tous les cinq avec Hollykhan... il était temps de partir encore. Un nouvel au revoir, jamais d'Adieux. Tout le monde rassembla ses affaires, bagages et autres effets personnels afin de partir à cheval jusqu'à Pendil pour rejoindre Dame Lindén Leoplodine.

Il fallu plusieurs jours de cheval pour atteindre le chateau antique, et arriver à la demeure de Leoplodine. Astalmo avait tellement de choses à lui raconter... les mésaventures politiques, le devenir du quartier Ouest, les gens qui ont changés... Il était nostalgique de cette époque où il avait été prit sous l'aile de cette Dame. Elle lui inspirait la culture, le savoir entre autres choses. L'arrivée de Fio enjouissait tout le monde et notamment Dame Linden car après tout... c'était sa tante. Astalmo avait fait une promesse à Leoplodine, il lui avait promit de veiller sur Fio. Lorsque la bataille politique qui avorta en une défaite entre Leoplodine et Illina, il était question de départ un peu partout. Un ridicule combat pour une ridicule couronne. Il avait juré protéger et continuer l'enseignement de Fio le temps de l'absence de sa tante. La dame les hébergeât plusieurs jours, pendant lesquels il était question encore une fois de se remémorer le passé, mais aussi d'apprendre à connaitre la ville de Pendil, de connaitre le travail et les vignobles. Fio et Leoplodine passait beaucoup de temps ensembles la journée, tandis qu'Astalmo lisait, ou se promenait en ville avec Leeuwis. Il pensait qu'il fallait laisser la tante et sa nièce prendre du temps ensembles, après avoir été séparer aussi longtemps. Fio qui avait tant perdu jusqu'alors...

Après une petite semaine, le sourire apparu au trait d'Astalmo : ils allaient reprendre la route, cette fois pour rentrer à la maison. Subir le sarcasme de son père, certes, mais surtout retrouver ses amis d'Huratelon, ses amis artistes, le seigneur qu'il admirait. Mais aussi le manoir Von-Herbert, non loin du château de Nohovecy.

Les hommes d'armes de Wulfrick Von-Herbert accompagna les trois arrivants ainsi qu'un serviteur dont avait fait don Leoplodine pour aider à transporter les biens et bagages jusqu'au manoir. Astalmo se mit à sourire et entra dans la cour pavée avec ses compagnons. Plusieurs serviteurs se tenaient prêts à réceptionner les bagages, malles et autres encombrants. Parmi les quelques dignitaires qui attendaient, se trouvait les amis musiciens de cour d'Astalmo, ainsi que quelques amis de famille.

"Sire Wulfrick-Astalmo Von-Herbert !".


Le rêve

Le majordome familial annonça donc l'arrivée de son père. Astalmo se raidit un instant, descendant de son cheval ensuite, suivit d'une Fio timide, et d'un Leeuwis assez sobre, portant sa tenue de phalangiste. "Père.". Il s'inclina à genoux devant lui mettant en évidence sa tenue rouge bordeaux, brodée de fil d'or, montrant ainsi à son père la petite petite fortune qu'il avait amassé. Wulfrick releva son fils, lâcha un petit sourire puis regarda les deux autres compagnons d'un air interrogateur. Astalmo reprit : "Laissez moi vous présenter ma pupille, Dame Fio Lindén fille d'un des premiers colons Esperien. Et Sire Leeuwis, membre de la Phalange et combattant aguerris.". Wulfrick se contenta d'un salue de la tête tandis que Leeuwis inclina la sienne, et Fio tenta une révérence maladroite. Le père ajouta :"Allons Manger, l'on nous attend."

Et c'est alors que les quatre, suivit des autres protagonistes qui les avait accueillit, se rendirent dans la salle de réception du manoir toujours aussi sobre et calme. Une dame se tenait assise au bout de la longue salle entrouverte de vitraux. Ses joues étaient écarlates. Astalmo se rendit devant elle, et s'inclina à genoux, il comprit qu'il s'agissait de la nouvelle épouse de son père. Il se contenta de l'accepter tel quel. Fio et Leeuwis furent présentés à tous, et le repas s'engagea. Après quoi tout le monde regagna sa chambrée et la nuit tomba.

Je me rends prêt de la cheminée, le château est calme. Cependant... je ressens... l'attaque, je ressens la tristesse. Je m'assied face aux flammes, j'observe le bois se soumettre, le rougeoyant foyer s'élever au dessus de toute chose. Je ressens le mal en moi, je ressens une pointe au fond de mon âme, au fond de mon coeur. C'est douloureux... c'est aussi amusant, c'est comme si j'étais en train de mourir et vivre à la fois. J'entend la musique, ma musique, en écho lointain. Je revois CedrickNau se satisfaire de sa maison. Je revois Estrella-de-nieve aux cheveux bleus toute attristée dans la morgue. Je revois Illina Signaro sur le banc de la place centrale qui se tourne vers moi et qui me propose de l'embrasser. Je revois Vlademar qui m'offre la première pièce dorée à mon arrivée sur l'ile. Je revois Fredrik Numminen qui me fait jouer au théâtre d'Adobe. Je revois Dame Pépi Skÿrn Moscaw qui m'achète sur la place et qui rêve d'art et de musique. Je revois Bill Moscaw dans son bureau en train de m'attribuer une tâche au sein du gouvernement. Je revois Andrea Franzone derrière son comptoir et Hollykhan Franzone en train de lire près des jardins. Je revois Anya et Othovo sur un lit. Je revois Emeraude Heland Fol-Auvoir Vuhori qui souffle le verre. Je revois Melkyor qui m'offre une bière. Je revois Valdteri qui me parle dans la rue. Je revois Kaprasius Hagenstak qui berce Sacha. Je revois Leoplodine Linden Dewhell qui me donne un livre. Je revois Rebecca Ivanovitch qui m'offre une plume. Je revois le public du théâtre d'adobe. Je revois Meauvent qui peint pendant une de mes représentations. Je revois Crystal et sa soeur qui apprennent le chant. Je revois Azer Merilio et Sybelle Phareste au bord du lac. Je revois Azer et moi au coin du feu. Et là, je me vois au coin du feu. Tous me regardent depuis la place centrale tandis que je traverse la foule. Tous me sourit avec bienveillance."

Un rayon de soleil s'abat sur le visage d'Astalmo, les oiseaux chantent. Une servante vient ouvrir les fenêtres, la rumeur de la ville s'étend dans la chambre. Astalmo ouvre difficilement les yeux, se frotte le visage. "Tout va bien maitre ?" "Certes, je rêvais d'Esperia." "Qu'est-ce donc qu'Esperia Sire?" Astalmo l'observe un instant, un peu perdu, puis se lève pour s'approcher de la fenêtre tandis que la servante fait son lit.

"Un endroit peu paisible, où tout n'était finalement pas si sombre..." Astalmo prêta attention à ses propres propos en tentant de se souvenir du rêve qui avait eu lieu. Lui qui avait laissé des choses se faire sur place, des écrits, des traités, un manuel... un héritage qui finalement trouvait essence auprès de son esprit. Cependant... il manquait quelque chose au propos : l'objet. Quel objet ? L'objet de son départ. C'était bel et bien sa maladie qui l'avait fait fuir de l'île, pourtant là, il savait que son retour était inéluctable.

Le Nouvel Exil

Les oiseaux chantaient à la fenêtre quand Astalmo écrivait sur son secrétaire. Il était inspiré pour enfin mettre les mots sur son malaise, c'est alors qu'il écrivit : "Délices inattendus, charmes désespérés, conduit solitaire aux promptes révélations sous couvert nuageux et orageux d'un avenir éclaté. Un éclat projeté par delà les célestes horizons, grâce aux milles chimères entourant le corps évanescent." C'était le début de son recueil explicatif sur sa maladie. Son travail se faisait dans l'ombre évidemment, mais il devait chercher la source de sa folie. Certes, il allait déjà bien mieux depuis qu'il avait quitté l'île, cependant, son esprit lui reparlait sans cesse de son passage là-bas. Comme si un alter lui montrer la voie à prendre. Comme s'il devait à tout prit revenir.

Ses rêves concernant la cave... les eaux crasseuses... l'humidité sur les murs de pierres et les couleurs Dorélys suspendus... Quelque chose le tracassait. Il y avait un esprit dans cette cave. Un alter. Il y avait un oeil. Il y avait des livres poussiéreux et un bureau. Il y avait aussi des tentures diverses. Il voyait dans ce lieu, à la fois un endroit paisible, mais aussi de souffrance ultime. Il ressentait le besoin incroyable de devoir y retourner : " Telles sont les implosions redoutées et involontaires, arrivant au moment le plus inopportun. Les choses veulent que l'acceptation soit de mise, qui instaure ces lois immuables ? ne peut-on pas se dresser face aux dites chimères, celles dont l'emprise est imparable, celles dont la poigne est si forte qu'elle engage un étouffement qui pourtant maintient la vie."

Le double s'y trouvait enfermé, et quand bien même soit-il à mille lieux du physique, il savait pourtant qu'il fallait le rejoindre. Ses actes barbares l'avaient conduit à la démence. Son ambition, son déni, son rejet et son instabilité l'avaient conduit à l'état second. Il fallait sans cesse retrouver l'autre... l'autre... L'autre.

"Se voir retirer l'air, se voir survivre, devoir accepter la soumission aux entités inexplicables supérieures. L'emprisonnement dans une cage dorée, dont l'enfermé n'est que noirceur et déguisé d'un large sourire mi dément, mi heureux. Ce qui se cache derrière, n'est-ce pas l'irréel de tout ce qui fut, est, et sera ? Une châtelerie, ma foi, bien gardée par ces armures, entourant la vérité, lances pointées vers le monde. A l'instar des insectes volants, les filaments bleutés et glacés parviennent à briser la garde, se faufilant entre les maillons du métal inconnu, pénétrant la structure.

C'est d'une insupportable injustice, et pourtant, j'apprécie le moment du feu d'artifice tout en sachant et en redoutant la retombée imminente irréfutable. Tout s'est construit, tout s'écroulera, le début, la fin, le chemin. La connaissance, l'acceptation, la suffisance de ces bleus agresseurs fluorescents."

Toute réflexion poussée à bout devient une abstraction pour lui. Et c'était le cas. A force de chercher la cause, toujours secrètement, il se rendit compte combien la vie passait, et combien l'alter était puissant. Il ne devait plus rester là, il devait partir, loin du manoir, loin de sa saine famille, loin des musiciens. Il devait y re-tour-ner.

C'est alors qu'il demanda à sa servante de préparer une malle, un cheval, et trois colombes de poste pour envoyer trois courriers différents simultanément. Il ordonna que tout soit fait dans le dos de ses proches. Son père était affairé à l'Anel, sa femme au marché. Tout était réglé. Il laissa un mot sur la commode de leur lit :

" Qu'Arbitrio veille sur vous deux : "V-H doit veiller sur la parole de l'alter".

Je vous aime, père.

Astalmo."

Voilà qu'il était question cette fois de reprendre le navire. Il partit avec quelque tenues, une bourse, sa canne à tête d'aigle, et entreprit de voyager jusqu'à la côte pour prendre le bateau jusqu'à l'île de son désespoir et de sa résurrection.