Utilisateur:Zara

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     200.png
Informations RP
Nom
Genre
Femme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments








Origines
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Abisse
Pseudo
Zara


Âge IRL
22





Zara.jpg


Apparence

  • Âge : 23 ans
  • Yeux : “Bleus comme l’mer’ d’après les écumeurs
  • Cheveux : Longue crinière brune s’évadant jusqu’aux creux de ses reins.
  • Teint : Hâlé, hérité de sa mère
  • Taille : 1m62
  • Poids : 49 Kg. De nature assez frêle, Zara n’a jamais eu l’habitude de manger à sa faim, ayant souvent pour seul repas de la journée, une maigre soupe préparée par sa mère


Origines

  • Son père : Sûrement un écumeur des bas fonds, assurément peu fréquentable, ayant profité d’un peu de bon temps avec sa mère, lors d’une halte sur le sol ocolidien, il y a 23 années de cela. Sa mère était sans doute trop saoule pour se rappeler de quoi que ce soit, Zara ne sait donc rien de lui.
  • sa mère, Tanya : Serveuse dans une taverne mal famée des bas quartiers de Lig Ocolid depuis ses 16 ans, Tanya n’a guère jamais eu d’ambition. Son physique peu avantageux est vite contrebalancé par ses moeurs légères, et Tanya passe régulièrement la nuit avec des écumeurs tout aussi ivres qu’elle, en échange de quelques pièces d’or. C’est ainsi qu’elle a du faire la rencontre du père de Zara, de longues années auparavant.[/rp]


Qualités

  • plutôt mignonne, bien que l’hygiène ne soit pas le précepte de base des Ocolidiens
  • avenante, elle est de nature peu timide et s’intéresse facilement aux personnes qui lui sont étrangères
  • souriante, Zara est constamment de bonne humeur
  • tenace, quand elle a une idée en tête, elle fait tout pour la mener à bien


Défauts

  • analphabète : la lecture et l’écriture restent un mystère pour la jeune femme
  • simple d’esprit, n’ayant jamais bénéficié d’une éducation autre que celle offerte aux gamins des rues
  • joueuse, parfois trop, elle ne mesure pas le danger
  • moqueuse, mesquine, manipulatrice
  • menteuse, elle aime se jouer des gens
  • bavarde, elle a toujours quelque chose à dire, que cela soit intéressant ou non

Compétences

  • Grille Cisailles.pngoutillage
  • Grille Ficelle.pngminutie
  • Grille Plume.pngcréativité
  • Grille Bottes en Cuir.png agilité
  • Grille Crochets Délicats.pngcrochetage


Créations

Sur elle

Bracelet-cuir1.jpg


Bracelet en cuir



Plusieurs lanières de cuir juxtaposées et reliées entre elles afin de réaliser un bracelet.

Le bijou est en sa possession


Masque noir.jpg


Masque de cuir noir



Il ne restait à Zara que des chutes du beau morceau de cuir mat offert par Eldingar. Elle les découpa et les tailla en forme de plumes, les assemblant par la suite pour réaliser un masque, le tout cachant la partie haute du visage de celui qui le porte.

Le masque est en sa possession


Bracelet lapis cuir.jpg


Bracelet de cuir orné d'un lapis



Une petite pierre de lapis de quelques centimètres, bien lisse, mise en valeur sur un bracelet de cuir.

Le bijou est en sa possession




Plus en sa possession

Collier en cuir et cornaline

Son premier bijou à Esperia

En extase devant la cornaline que lui a remis Louis, Zara fut très vite embêtée. N'ayant jamais travaillé ce genre de pierres, elle du réfléchir longuement avant de trouver ce qu'elle allait en faire. La pierre est prisonnière d'un maillage fait avec de la ficelle tandis que le cordon est tressé à partir de trois lanières de cuir.

Remarque : Les lanières de cuir ne sont pas rectilignes et quelques fils dépassent de la tresse.

Le bijou n'est plus en sa possession.(porté par Nora)



Bracelet ficelles coquillage.jpg


Bracelet de ficelle et cuir orné d'un coquillage

Les lanières de cuir tressées son cerclées à certains endroits par de la ficelle et le coquillage présente quelques fêlures et trous, de par le temps qu'il a passé sur la plage à être malmené par les vagues.

Remarque : La ficelle est vieille et usée, quant au cuir, il est de bonne qualité mais mal découpé.

Le bijou n'est plus en sa possession.



Bracelet coquillage.JPG


Bracelet de coquillages entrelacés de cuir

Utilisant toujours le même procédé, des lanières de cuir tressées maintenant des coquillages, Zara a réalisé ce bracelet en utilisant ce qu'elle avait sous la main.

Remarque : Deux coquillages sont fissurés tandis qu'un troisième est d'une couleur différente des autres.

Le bijou n'est plus en sa possession.(vendu à Ineo)


Collier Emeraude.jpg


Collier : une émeraude enchâssé dans un maillage de cuir

De fines lanières de cuir tressées emprisonnent une belle émeraude taillée en forme de goutte. Le collier est simple mais n'est pas pour autant sans effet.

Le bijou n'est plus en sa possession.(vendu à Thorgann)


Bracelet cuir lapis.jpg


Bracelet de cuir noir orné d'une pierre de Lapis Lazuli



De fines lanières de cuir noir, mat, tressées et reliées entre elles, renfermant une petite pierre de lapis non taillée.

Le bijou n'est plus en sa possession (vendu à Eldingar)


Bracelet-cuir3.jpg


Bracelet en cuir tressé



Des lanières de cuir de largeur différentes tressées et reliées pour former un bracelet.

Le bijou n'est plus en sa possession (vendu à Durzann)


Bracelet-dessin-cuir.jpg


Bracelet de cuir simple

Un morceau de cuir sur lequel Zara a taillé des symboles assez simples.

Remarque : Zara a essayé de s'appliquer, malgré cela, le tout n'est pas tout à fait régulier.

Le bijou n(est plus en sa possession. (vendu à Holly)


Bracelet Cuir Plume.jpg


Bracelet de cuir en forme de plume

Ce bracelet en cuir prend la forme d'une plume épousant avec soin la forme du poignet de son propriétaire. Le cuir est souple et de bonne qualité.

Le bijou n'est plus en sa possession.(vendu à Holly)


Bracelet Fleur Coquillage.jpg


Bracelet en cuir orné de coquillages

Un bracelet composé de lanières de cuir retenant des coquillages. Le tout forme une fleur sur le dessus.

Le bijou n'est plus en sa possession. (vendu à Shahryar)


Bracelet-cuir2.jpg


Bracelet en cuir cerclé de ficelle



Une belle lanière de cuir maintenue de part et autre par de la ficelle.

Le bijou n'est plus en sa possession (vendu à Walter)

RP de Candidature

Paragraphe 1 :

L’atmosphère est pesante. Ce matin là, la pénombre enlace encore les ruelles et allées de l’archipel tandis que la chaleur de Termidor se fait déjà ressentir, rendant insupportables les effluves nauséabondes qui se dégagent des caniveaux. Les premiers rayons de l’aurore ornent le ciel, arborant des teintes rougeâtres et laissant entrevoir la belle journée qui se présente.

Une cabane, faite à partir de vieilles planches de bois sûrement récupérées ci et là et simplement clouées les unes aux autres, c’est là que vivait Zara depuis maintenant près de 23 ans, en compagnie de sa mère. A l’intérieur l’ameublement est un brin sommaire, rien d’extravagant ni de futile : une table bancale trône en plein milieu de la salle, et deux lits aux draps rapiécés sont disposés le long d’un mur. Quant au sol, il est jonché d’un bordel sans nom, ce qui laisse présager que le rangement n’est pas la qualité principale des deux femmes qui occupent la masure. Par dessus tout, la poussière est reine des lieux, voletant dans les airs au gré de la brise du matin entrant par les fenêtres sans rideaux, donnant sur la rue. Zara et sa mère vivent ainsi dans des conditions précaires, comme la plupart des Ocolidiens habitués à cohabiter avec la crasse et la puanteur avoisinantes.

Il est à peine six heures. C’est alors que l’un des draps est jeté au fond d’un lit et qu’une jeune femme de la vingtaine passée s'assoit, jambes pendantes sur le rebord. La première chose que Zara fait est de jeter un regard en direction du lit maternel, les yeux encore à demi clos. Le drap se soulevait au rythme d’une respiration douce et régulière. Visiblement, sa mère dormait encore, sans aucun doute rentrée saoule au beau milieu de la nuit, comme elle en a l’habitude.

A peine sortie de son sommeil, Zara se redresse puis se cambre tout en étirant ses bras dans le but de se réveiller un peu mieux. La manipulation n’a que peu d’effet et la jeune femme se résigne enfin à se lever, les yeux toujours à moitié ouverts. Lorsque qu’elle pose ses deux pieds nus au sol, un nuage de poussière s’envole pour finalement retomber un peu plus loin, recouvrant d’un léger voile les divers bibelots traînant vulgairement au sol. Après s’être assurée de ne pas avoir réveillé la maîtresse de maison, elle se détourne vers son lit et rabat d’un geste désinvolte le drap crasseux dont il serait difficile de déterminer la réelle couleur d’origine.


[ellipse]


« - Eh M’jolie, l’reste pô au milieu de l’passage ! Uh ! »

Les hurlements incessants des animaux, le bruit produit par les charrettes sur les pavés crasseux et les appels d’offres des marchands rompent le silence et le transforment en un brouhaha pénible à supporter. Quand l’homme interpelle Zara afin de lui demander de partir plus ou moins poliment, ou du moins, usant de la politesse Ocolidienne, celle-ci s’exécute sans trop rechigner, ramassant à la va-vite les breloques qui jonchent le sol et les fourrant immédiatement dans la besace qu’elle porte à l’épaule.

Elle trouve refuge à quelques pas de là, non loin de l'échoppe d’un marchand de petits pains. L’odeur de charcuterie et de pain frais se mêle alors à celle des égouts, le tout associé créant ainsi une atmosphère difficilement soutenable. Pourtant, les marchands ainsi que Zara semblent s’accoutumer de cet environnement et n’y prêtent guère attention.

Après s’être fait un peu de place au sol, elle rouvre son petit sac, empoigne quelques breloques puis se baisse afin de les disposer sans trop de soin, les unes à côté des autres, sur les pavés. A même le sol, traîne alors un petit tas de babioles sans intérêt au premier abord, mais en y regardant bien, on peut reconnaître des objets de toutes sortes tels que des bracelets, des boucles d’oreilles ou bien même des colifichets, le tout travaillé à partir de ficelles, de cuir et orné de coquillage ou bien de petits cailloux.

Comme l’annonçaient les premiers rayons du soleil, la matinée s’avère chaude, et les piétons sont nombreux à parcourir les allées du marché, se déplaçant d’échoppe en échoppe, s’arrêtant parfois brièvement devant la jeune Ocolidienne. Zara se tient debout, adossée à un petit muret, cela fait maintenant de longues heures que son regard se perd à observer les passants tandis qu'elle joue de sa main droite avec la lanière de sa besace. Un pas lourd, mêlé au bruit ambiant résonne contre le pavé, provenant d'une silhouette trapue et courte sur patte. L'homme, à la barbe éparse, se dirige vers l'étale de fortune, accélérant son pas.

Apercevant l'ombre de l'homme se stopper devant elle, Zara sort doucement de ses pensées et dirige son regard vers celui-ci, dans l'espoir de pouvoir enfin gagner quelques pièces. C’est alors que l'écumeur crache allègrement sur le côté, se raclant la gorge par la suite, et pose un regard glissant sur la brune

« - T'eul' donne, l'bib'lots ? »

La jeune femme fait un pas en avant, esquissant un léger sourire se voulant amusé puis glisse une main dans sa tignasse pour la remettre en place.

« Parce qu'vot' femme l'mérite pô qu'vous d'boursiez un sou ? »

« L'pas b'soin d'greluche su' l'n'vire »

Il la détaille du regard, inspectant finalement un bijou, le saisissant de sa poigne. Alors que celui-ci la toise, Zara soutient le regard de l'individu, arborant toujours son sourire de coin.

« L'est à trois pièces c'lui là. »

« L'trois p'cules !? L'protège d'eul' malchance ? »

Il lâche la breloque, fixant la jeune femme.

« P'sûr que ç'protège ! L'coquillages viennent d'eul' mer. Un'fois su' l'navire, l'vent est 'vec vous ! »

Elle mime un petit mouvement de vague avec sa main, révélant ses poignets couverts de bracelets de toutes sortes.

« L'vaut mieux raquer eun' bière. L'suis pas l'nanti d'quartier l'gamine »

Il émet un profond bruit de gorge, se grattant la joue.

« L'bière l'vous protègera pas su' l'navire. L'mat'lots qu'en prennent l'reviennt toujours su' l'terre ferme. »

Elle désigne la breloque pour confirmer ses dires puis réajuste sa besace.

« T's'rais pas 'train d'me r'ler l'brunette ? »

L’écumeur hausse le ton, tirant ses traits alors que Zara plaque ses mains sur ses hanches, adoptant un air doucement indigné.

« Quand t'bateau coul'ra, t'r'pens'ras à c'que Zara l'a dit. »

Elle oublie volontairement le vouvoiement pour répliquer à l'homme qui avance d'un pas, son pied près du tas de breloques et s'égosille, rouge de colère.

« T'v'lais m'faire payer eun' babiole ! L'porte m'leur t'conneries ! »

Il balaye quelques babioles d'un coup de pied rageur, s'avançant d'un air menaçant. La jeune femme, quant à elle, garde ses positions à l'approche de l'homme.

« Si t'veux pas, t'peux continuer t'chemin. L'Zara l'force à rien. »

« T'mère t'pas dis qu'fallais l'fermer ? »

Le marin lève la main droite, prêt à frapper, du plat.

« L'mère c'pas beaucoup 'ccupée d'moi. L'prend l'babiole, mat'lot, souv'nir d'eul' Zara. »

Une main toujours sur la hanche, elle désigne la breloque de son autre main. La réponse de Zara ne plait visiblement pas à l’homme qui la gifle, sèchement.

« T'f'nira à r'curer l'pont »

Il écarte un bracelet près de sa chausse, s'éloignant. Elle porte aussitôt une main sur sa joue rougie, se mordant la lèvre, puis remet une nouvelle fois en place sa tignasse d'un geste désinvolte. Une fois l'homme au loin, elle ramasse les babioles éparpillées et les replace sur le pavé puis reprend sa place, le regard à nouveau perdu parmi les passants.

Paragraphe 2 :

L’enfance de Zara fut relativement banale pour une gamine de Lig, marquée par l’absence régulière de sa mère, trop occupée à se démener pour ramener de quoi subsister elle et sa fille, oubliant les tracas du quotidien dans les bras des hommes qui voulaient bien d’elle en échange de quelques pièces. Ce n’est pas pour autant que sa mère devint riche, dépensant rapidement ce qu’elle gagnait dans la boisson, rentrant presque tous les soirs alcoolisée . C’est ainsi que Zara, la jeune enfant devint adulte, livrée à elle-même, en l’absence de véritable éducation. Débrouillarde, la gamine a su s’en sortir malgré les embûches de la vie.

Aujourd’hui, l’existence de Zara est misérable, néanmoins la jeune femme est loin d’être malheureuse. Désireuse de venir en aide à sa mère, elle se résigne à se rendre plusieurs fois par semaine au marché du port, se levant ainsi dès le petit matin. Déterminée, elle peut passer une bonne partie de la journée à regarder déambuler les passants dans un brouhaha phénoménal, sous les torrents battants de la pluie ou bien harassée sous le soleil tapant de thermidor. Il est rare que l’Ocolidienne parvienne à trouver preneur pour une de ses breloques faites mains, mais lorsqu’elle y arrive, la gamine est particulièrement fière de pouvoir contribuer honnêtement aux besoins familiaux. Parallèlement, elle est tout aussi fière d’elle lorsqu’elle parvient à embobiner un badaud, lui faisant croire monts et merveilles au sujet d’un colifichet qui ne s’avère être réellement qu’une vieille lanière de cuir trouvée à terre, sur laquelle elle a cousu quelques coquillages ramassés sur le sable de la plage lors d’une balade matinale.

En somme, si Zara ne brasse que très peu d’argent en vendant ses babioles, la jeune femme est loin d’être sans ressources et elle sait pertinemment où et comment se faire quelques pièces. Zara ne recule devant rien, et tous les moyens sont bons pour qu’elle et sa mère survivent, tel est son état d’esprit.

Alors que le soleil de Thermidor perd peu à peu de son éclat et que la lune entrouvre enfin les yeux après de longues heures de sommeil, Zara, elle, se balade dans les ruelles de l’archipel, le pas assuré. Si une chose est certaine, c’est que Lig n’est jamais paisible, et ceci est d’autant plus vrai la nuit. Une fois le soleil s’étant dissimulé derrière l’horizon, les tavernes regorgent de soûlards désireux d’oublier leur triste existence, une bouteille de rhum roux en main tandis que les écumeurs revenus de leurs expéditions maritimes profitent des plaisirs de la chair que leur offrent les femmes aux moeurs légères des bordels de l’île. Les cris retentissants aux quatre coins de l’île ne surprennent plus les riverains, habitués à vivre dans ce vacarme ambiant. Le jeune brunette s’approche d’une taverne mal famée, glissant une main dans ses cheveux pour les remettre en place, défroissant sa robe en tirant un peu dessus du bout des doigts et avance jusqu’à pousser la lourde porte d’entrée à moitié branlante après une seconde d’hésitation.

Alors que la lune éclaire de son éclat pâle les toits délabrés de la ville, des cris d’ivresse et des rires émanent de la gargote, laissant présager que les clients de l’endroit profitent agréablement de leur soirée.

Ce n’est qu’au bout de plusieurs heures que Zara quitte l’endroit, silencieuse alors qu’elle remet en place une nouvelle fois sa crinière brune d’un geste de la main, le pas léger, non plus une mais deux bourse glissées dans sa besace.. Le peu d’argent qu’elle avait pu gagner ce soir lui permettra dès le lendemain de se procurer tout juste de quoi se nourrir pour elle et sa mère. Comme à l’habitude, Zara rentrait des heures avant sa mère, et épuisée, la jeune femme ôte rapidement sa robe et la jette au bout du lit avant de s’y glisser.

Paragraphe 3 :

Ce matin-là, Tanya et sa fille dormaient encore, la bicoque empestant l’alcool et le vieux tabac, alors qu’un écumeur d’une trentaine d’années, large d’épaules, pénètre dans la pièce, les talons de ses bottines frappant le vieux plancher d’un bruit sec. Le gaillard se racle la gorge dans un râle peu accommodant et crache sur le sol, essuyant le plancher avec la semelle de sa chaussure gauche, trouée sur le bout.

« - L’va s’r’veiller la d’dans ou c’moi qui r’veille !»

Il frappe son poing allègrement sur la table branlante pour réveiller les occupants de la demeure, son regard parcourant tour à tour les deux lits. Malgré le vacarme produit par l’individu, Tanya reste endormie, ne laissant échapper qu’un gémissement indiquant sa présence dans le lit du fond. Quant à Zara, le choc du poing sur la table la fait sortir hors de son sommeil en un instant, tirant le drap pour l’accompagner dans ses mouvements lorsqu’elle se redresse. La vue de l’inconnu la fait tressaillir, une main dans le dos pour tenir les draps qui la couvrent, l’autre remettant ses cheveux en arrière afin de mieux jauger la situation. Pendant quelques instants, Zara n’a pas l’air de comprendre grand chose et c’est quand l’homme fait valdinguer la table d’un geste brusque et qu’il commence à retourner tout sur son passage que la jeune femme se précipite en direction du lit maternel.

« - L’patron v’récupérer s’pécules ! Ou qu’sont ?»

Il hurle sur les deux femmes tandis qu’il poursuit sa fouille, la pièce à présent sans dessus dessous. Tanya émerge enfin, le visage ravagé en reconnaissant l’homme, s'agrippant aux bras de sa fille. Le bougre se dirige à présent vers elles, les veines battantes sur les tempes révélant la colère noire qui l’habite. Il lève son bras au dessus des deux femmes, prêt à cogner. Les ongles de Tanya s’enfoncent dans la chair de sa fille tant la femme est crispée de terreur à la vue de l’homme. Il rabat son poing en direction de la figure de la mère et un bruit sourd raisonne dans la pièce, un filet de sang s’échappant alors du nez de la victime.

Tanya est dans un état pitoyable, amorphe, encore à moitié alcoolisée, le nez ensanglanté et le gaillard en prend rapidement conscience. Il attrape finalement Zara et la fait sortir du lit la molestant vers l’autre bout de la pièce. Il la plaque contre un mur, resserrant une main autour de sa gorge, et plonge son regard de vaurien dans le sien. La jeune femme est immobile, paralysée par la peur et seule sa respiration haletante se fait entendre. Son autre main parcourt le corps de Zara qui ferme les yeux de dégoût et de honte, et d’un geste, l’homme fait tomber le draps qui la couvre. Contre toute attente, il l’envoie paître non loin du second lit, envoyant le draps roulé en boule en direction de Tanya.

« - L’bille toi, C’tin !»

L’homme toujours habité par une rage sans nom fait un pas vers Zara. Celle-ci fouille le bordel au sol à la recherche de sa robe et quand elle la trouve enfin, l’enfile, tremblant de tout son corps. A peine eut-elle le temps de se redresser qu’il avait déjà la main sur elle afin de l’emporter avec lui, laissant Tanya à demi-consciente dans son lit.


[ellipse]



Les remous de la mer faisaient aller le bateau au gré de leurs envies, en direction d’une petite île surplombée d’un fort. Au fond de la cale, Zara, les poignets et chevilles entravés par des chaînes, épuisée, la jeune femme s’est résignée à subir son sort, arrachée à sa mère pour rembourser une quelconque dette contractée par celle-ci. La jeune Ocolidienne a très vite compris ce qu’elle était devenue, mais elle était encore loin d’imaginer où les flots l’emportent.

Zara enchaînée dans la cale du bateau