Hors RolePlay :
Voici un autre extrait des mémoires de Lou. Il recouvre la liberté.RolePlay :
C’était un jour comme les autres, fait de labeur et d’espoirs vains. Espoirs de liberté, d’évasion…Je rentrai de la pêche lorsque je le vit. Vilcar ne tenait pas le sac qu’il avait pour habitude d’avoir en main lorsque je revenais du travail avec du poisson frais. A la place, il portait en sa main gauche un pieu de fer tandis que sa main droite était accolée à sa cuisse sous le poids d’un lourd marteau.
Je suis rentré dans la boutique et j’ai fermé la porte. Alors que je tournai le dos à mon maître, j’esquissai un sourire. Je savais que ces outils ne serviraient pas à me torturer ou à vider le poisson. Non. Je fis fasse à Vilcar, il me regarda, puis jeta un œil au clou et à la masse. Il releva la tête, puis après avoir sourit à son tour, s’adressa à moi.
« Lou, Sais-tu pourquoi je tiens ces outils ?
_ J’espère que oui, Vilcar.
_ Tu as très bien travaillé depuis que je t’ai acheté à ton arrivée en Esperia. Tu m’as servi sans contester mes ordres et à aucun moment tu t’es montré désobligeant, envers moi ou envers les autres citoyens. Tu dois savoir qu’avant toi j’ai été esclave et je me suis relevé pour devenir un honnête Homme. Je sens dans tes propos et dans tes gestes que tu n’es pas un bougre. Aussi allons-nous défaire ces liens qui te retiennent à ma solde.
_ Vilcar… Je ne sais que dire. J’ai vu en ville bien pire maître que vous. Vous m’avez nourri et vous m’avez bien traité. Peut-être est-ce du au fait que vous avez souffert de la même condition. Du temps, il en faudra pour oublier l’humiliation que j’ai connue à mon arrivée. Mis en cage comme une bête de foire et vendu au plus offrant. Je vous remercie sincèrement de me libérer et je puis vous promettre que même en Homme libre, je vous resterai fidèle comme vous avez su rester intègre. »
J’ignorais pourquoi, mais je me suis mit agenouillé devant Vilcar. Mes liens n’étaient pas encore défaits. Je me surpris à faire un geste qu’il y a des semaines encore je trouvais rabaissant au possible. Peut-être était-ce là un signe de profond remerciement. Je sentis Vilcar me saisir le bras et me dire : « Allons. Relève-toi, je n’allais pas te garder à vie ! ». Je levai la tête et croisai son regard. Je senti qu’il était à la fois touché et gêné par mon geste.
Je le suivis dans l’arrière boutique. De là nous nous entreprîmes à me rendre ma liberté.
« A présent, Lou, tu vas devoir tout gérer seul. Je te laisse de quoi survivre. Rends-toi à la banque afin d’ouvrir un compte et changes ces vêtements qui empestent. Personne ne voudra de toi avec cet accoutrement. »
_ Alors c’est l’heure de se dire au revoir. Non adieux car je reviendrai dans la…
_ Tu t’en vas ?
_ Je veux retourner à ma vie d’avant. Avoir été esclave n’a fait que renforcer le ressentiment que j’éprouve à l’égard des Hommes. Malgré cela, j’ai éprouvé des sentiments que je ne connaissais que de ce que l’on m’a enseigné dans les livres. Parmi eux la reconnaissance et l’amitié. Vilcar que vous le vouliez ou non je vous tiens en estime et vous êtes mon ami. Grâce à l’argent que vous m’avez donné je vais pouvoir prendre un nouveau départ. Je vais quitter la ville pour un temps. Vivre de chasse et de pêche, comme je l’ai toujours fait.
_ Mais tu ne peux pas vivre comme ça éternellement. Tu l’as dit toi-même tu découvres de nouveaux sentiments. Tu connais les pires, mais les plus beaux sont à venir, crois-moi.
_ Vous avez raison. Malgré tout je dois me recueillir et faire le deuil de tout ce que j’ai connu jusqu’alors.
_ Bien. Je te souhaite une bonne retraite en ce cas Lou. J’espère que nos chemins se recroiseront et je saurais me rappeler de ta promesse d’amitié. >>
Sur ces brefs aux revoir je me suis mis en route. Je devais faire des achats vitaux avant de m’éclipser. Rien qu’en ce sens, je dépendais de mes semblables. Vilcar avait raison, beaucoup de sentiments me sont étranger et j’ai à la fois peur et envie de les découvrir.
Mais j’ai avant tout besoin de recouvrer mes marques. La nature m’appelle. Ma liberté m’appelle. Au revoir, Vilcar…
