Le commencement

Les récits d'Esperia et de l'Ancien Monde. Venez partager vos histoires les plus épiques !

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Scholwitz
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sam. 17 déc. 2011 18:46
Il neigeait. Une douce neige. Comme celle de son enfance, où il jouait avec ses frères et soeurs. Des roulades, des batailles de boules de neige. L'enfance insouciante. Le meilleur moment de la vie. Aucun problème majeur.

Cette neige, si douce. Une maison plutôt petite. Un carreau cassé, le froid s'engouffrant à l'intérieur. Des bruits dehors. Des cris, des pleurs. Des hommes. Armés. Revêtus d'armures serties de pierres des sables, celles que l'on ne trouve que dans les régions du Sud, dans le désert si chaud, trop chaud pour Scholwitz. Il les voyait. Eux ne le voyaient pas. Il se tourna vers son lit. Il hésitait. Il pouvait rester caché, dans la maison, fermée à double tour. Trop éloignée du centre, et surtout trop petite pour contenir des objets de valeur. Il pouvait aussi sortir, se battre, mais arriverait-il, seul contre plusieurs ?

Du bruit, en bas. Des pas, des hahanements. Scholwitz courut vers son lit. Si c'était aujourd'hui que sa dernière heure devait arriver, il essayerait d'en attirer le plus avec lui. Il se souvint des conseils de son maître, Aposthéon. Se concentrer, se calmer. « Je suis le chasseur, il est le loup. Le chasseur tue le loup, je tue l'adversaire. » était la maxime préférée d'Aposthéon. Il trouva son épée courte sous une latte du plancher, celle que son frère lui avait léguée, avant de partir on ne sait où.

Qui était l'homme en bas ? Il fouillait. Certainement un bandit des sables. Scholwitz, rassuré par la présence de son épée courte, répétait la maxime de son maître. Il descendit sans bruit. L'homme était bien un bandit. Il avait trouvé la réserve de nourriture et s'empiffrait de pain. Il avait son arme au côté, mais avait ôté son casque... Une aubaine. Scholwitz se mit à répéter les gestes qu'Aposthéon lui avait appris à faire. Une main devant, on attrape et on plante dans les reins. La mort assurée. Le meilleur coup. La meilleure façon d'abréger la vie d'un être humain.

Geste horrible en lui-même, Scholwitz n'avait pas le choix. Il fallait qu'il parte, et son sens de la diplomatie se heurterait certainement contre l'ignorance cuirassée de la brute. Il prit son élan, attrapa l'adversaire, le fit chanceler et lui perca le flanc au niveau des reins. De la bouche du guerrier s'échappèrent des morceaux de pains, et Scholwitz le laissa tomber, dans un râle vite éteint. Vite, ses poches. Rien de bon: une paire de petites cisailles, deux pièces de bronze, et une petite fleur.

Ni une ni deux, Scholwitz revêtit l'armure du soldat, quelque peu trop grande pour lui. Il sortit, flottant dans l'armure trop grande. Il se dirigea vers le palais. Il courait au milieu des ruines de sa ville. Des corps gisaient sur la route, inanimés, des deux camps. Des alliés se battaient encore, alors que des ennemis gisaient, la gorge tranchée, ou criblés de flèches. Quelques agonisants se trouvaient sur le bord des routes, avec des affreuses blessures. Ayant traversé la rue principale, il distingua le palais qui brûlait. En s'en approchant, il distingua que des bandits essayaient de forcer la porte à l'aide de leurs épaules. Scholwitz décida d'emprunter le petit passage secret sous le sapin centenaire. Il se fraya un chemin entre les racines, et rampa, rampa, rampa... La terre s'offrait à lui, il était au plus proche d'elle. Des petits insectes s'enfuyaient à son arrivée, et alors qu'il continuait son chemin, il distingua la marche de pierre, au fond, qui lui permettrait d'atteindre le palais...


A suivre !
Modifié en dernier par Scholwitz le sam. 17 déc. 2011 20:27, modifié 1 fois.
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Nobuo
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sam. 17 déc. 2011 19:29
super

(serties*)

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Scholwitz
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sam. 17 déc. 2011 20:27
Nobuo a écrit :super

(serties*)
Merci, relu trop vite ;)
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MrBoubek
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dim. 18 déc. 2011 00:38
<3 , je t'aime Schoscho ! continu !
Homme orchestre solo révolutionnaire.
Retrouvez mon action anti-autorité qui dénonce les abus d'la hiérarchie ici !

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Reiksounet
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dim. 18 déc. 2011 00:52
Vraiment énorme, t'es le meilleur !

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Scholwitz
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dim. 18 déc. 2011 09:42
Merci messieurs, la suite suivra ^^
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Scholwitz
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sam. 5 mai 2012 21:16
Scholwitz faisait corps avec le sol. Il progressait lentement, s'arrêtait, et se remettait à ramper. Des insectes disparaissaient à son passage, et ses vêtements prenaient la couleur du sol. L'odeur de la terre gelée montait à ses narines, et sa main était encore un peu rouge du sang de son adversaire.
De la lumière, au bout... L'arrivée, le passage secret. Scholwitz s'arrêta quelques instants pour écouter. Peut-être étaient-ils déjà dans le Palais … ? Aucun bruit, même pas des pas. Il mit ses deux doigts dans l'encoche et fit coulisser la pierre avec force. Un léger crissement s'en dégagea, légèrement audible. Il passa les pieds par l'ouverture et se mit debout.
Scholwitz sursauta. Une épée courte était placée devant sa gorge. Il ne distinguait pas la personne qui la tenait.


« Ca ne sert à rien d'essayer de prendre ta lame. Aurais-tu oublié les conseils de ton maître ? »

Scholwitz venait de reconnaître la voix d'Uskerl, le Chef de la Garde Royale. Il soupira de soulagement, ce n'était pas un ennemi !

« Où est mon père ? Où sont les bandits du désert ? »
-Calme-toi voir, tu t'es déjà fait avoir comme un bleu. La grande porte tient, pour l'instant, et tout le monde se réunit dans la Grande Salle. C'est mal parti, je te le concède, mais on en emportera le plus avec nous. »


Uskerl était un excellent combattant. Mais il était âgé, et selon les Gardes, il vivait depuis plus de cinquante Hivers... Il portait les traces de ses anciens combats sur le visage: une cicatrice lui barrait la partie gauche du visage, laissant une paupière fermée sur un oeil crevé. Uskerl avait aussi perdu un morceau d'oreille, mais cette perte devait plus être due à une bagarre de taverne. Il n'en restait pas moins impressionnant, et son épée courte avait plus l'air d'un cure-dent dans ses mains qu'une arme pouvant tuer très facilement.

« -Suis-moi. Sans bruit. Tout le monde se prépare à les recevoir, en haut. »

Uskerl affichait un sourire triste. Scholwitz ne l'avait jamais vu ainsi. Etait-ce la fin du Royaume des Neiges Eternelles ? Cela en prenait bien le chemin...
Scholwitz et Uskerl gravirent les marches menant à la salle du trône. Petit à petit, des bruits de frottements se faisaient entendre. Des meubles que l'on déplaçait. C'était vraiment du sérieux, alors...

L'arrivée dans la salle du trône lui coupa le souffle. Cette gigantesque salle n'était plus qu'un bastion. Les lourdes tables de chêne étaient poussées devant les portes, et les Gardes transportaient une multitude d'objets pour colmater les ouvertures. Dehors, des bruits de combat se faisaient encore entendre. Scholwitz aperçut le Roi, son père, dans son armure de cérémonie, une épée dans la main.


« -Approche, mon fils. Dommage que ton frère ne soit pas là. Il aurait pu livrer avec nous le dernier combat de notre règne, de notre famille. C'est le combat qui approche, ces cris, ces bruits, c'est la mort de tous les braves ici, moi y compris. Sachons mourir dans la dignité et la tête haute. Vendons chèrement notre peau, comme l'ont fait tous nos ancêtres pour établir ce royaume. Mais le destin tourne, et chacun reçoit une mort digne de sa vie. Prépare-toi, mon fils, à te battre jusqu'à la mort, et emporte-en le plus avec toi. »

Une larme coulait de son oeil valide. Scholwitz avait rarement vu son père pleurer, et ne l'avait jamais vu si résigné.

« -Mais, mon père, nous pouvons nous en sortir... Il suffit de... »

Uskerl venait de se placer devant lui. Il tenait son gigantesque marteau de fer dans les mains. Sa longue barbe renforcait son aura de puissance. Cet homme était invincible !

« -Cesse de parler, et prépare-toi. Les bandits gravissent les marches du palais... »

Le géant se porta vers les soldats qui finissaient de barricader la porte. Les signes de tension étaient visibles sur certains. Le visage contracté par l'angoisse, les gestes précipités, ils se préparaient tous au dernier combat, celui prévu dans le Livre. C'était donc enfin l'heure ! Scholwitz contempla sa dague et prit sa respiration. Les premiers coups contre la porte se firent entendre, mais le bois épais résistait. Scholwitz s'approcha de la porte, jeta un coup d'oeil à son père, qui attendait sur le trône, l'épée à la main. Une statue ! On aurait dit une statue... Il se retourna vers la porte. Un choc, puis le noir. Le noir.

Quelque chose le secouait. Combien de temps s'était-il évanoui ? Il ouvrit les yeux, mais sa vue était brouillée. Ressentant une douleur au visage, il passa sa main sur sa joue gauche et en sorti un petit morceau de bois. Du bois... La porte ! Elle avait cédée...


« -Allez, debout ! Accomplis ton devoir ! En avant ! »

Uskerl l'avait soulevé d'une main. Encore sous le choc, Scholwitz chancela un peu, et ce qu'il vit lui parut irréel. Une vive lumière pénétrait par le trou béant de la porte, et des têtes hirsutes s'y profilaient. Les Gardes se projetèrent contre la porte béante, et leurs armes commencèrent à tomber sur des têtes, à percer des corps. Uskerl était devant tous: son marteau pulvérisait littéralement des corps et des têtes, le recouvrant de sang et de matière humaine. Mais les bandits avancaient inexorablement. Les premiers Gardes tombaient, et certains ne se relevaient plus. Scholwitz aperçut Marthéon, le dernier Garde engagé. Il était jeune, si jeune. Sa mère avait pleuré de le voir partir à la Garde. Elle savait sûrement qu'elle ne le reverrait plus... Mais elle n'était sûrement plus de ce monde.

Un bruit gigantesque de corne de brume se fit entendre. C'était le dernier souffle de la Corne des Neiges, qui surplombait le palais. Le dernier souffle, les derniers instants du Royaume. Marthéon tomba devant Scholwitz, à genoux. Une coupure avait marqué son visage en diagonale. Son oeil gauche n'était plus qu'un amas sanglant, et il semblait au bord de la mort. Sa main aggripa celle de Scholwitz, puis il glissa au sol. Un bandit se tenait derrière lui, son épée levée. Scholwitz entrevit le marteau de Uskerl derrière le bandit. En une fraction de seconde, son casque ne faisait plus qu'un avec son crâne, et s'effondra. Ce fut l'électrochoc pour Scholwitz: il fallait qu'il combatte, qu'il y laisse sa vie ! Il sentit le contact de sa dague dans les mains, serra la lanière de son casque, et se projeta sur le premier assaillant venu. Plutôt petit, mais son marteau faisait des ravages. Scholwitz évita ses coups, et sa dague se figea dans la gorge de l'assaillant. Un jet de sang s'échappa, éclaboussant Scholwitz.

La frénésie l'emportait. Il tapait, tapait, tapait. Ses coups étaient mortels, mais ils reculaient inexorablement. Où était son père ? Scholwitz ne le voyait plus. Il fut acculé avec quelques uns des Gardes près d'une grande fenêtre. Leurs regards se croisèrent, et Uskerl leur fit un geste.


« -Sauvez votre peau ! Vous reconstruirez ce... »

Uskerl s'était arrêté sur place. Une épée venait de lui traverser la gorge. Un bandit riait derrière. Le géant, Uskerl, s'était effondré. Il était tombé. Il avait été rappelé...
Leur sang ne fit qu'un tour. Une chaise eut raison de la fine vitre, et Scholwitz ainsi que sept des Gardes sautèrent par la fenêtre.


A suivre !
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