[Conte] L'Odyssée d'un chevalier

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Thémis
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jeu. 15 nov. 2012 01:09

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Thémis écrit ce conte en deux exemplaires, l'un qu'il donne ensuite à Tenzo et l'autre qu'il range dans un des placards de la corniche de l'Aveugle, au-dessous de son premier livre : "L'Homme au Heaume d'Or".

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L'Odyssée d'un Chevalier
Par Thémis
Kran était un noble Hura prédestiné à une vie pleine de richesses et de pouvoir. On lui avait tout offert sur un plateau, mais il préféra en faire un bon gâchis en allant trainer dans les pattes du seigneur. Un mot de trop dans l'insouciance des 5 ans, et tout fut détruit. Sa famille l'envoya alors en formation de chevalier, pour se protéger de tout reproche. L'honneur familial fut sauf, mais l'enfant abandonné subissait désormais le dur apprentissage de chevalerie.

Les années passaient, Kran oubliait toujours plus sa famille et apprenait toujours plus du Code. Son arme de prédilection, comme beaucoup d'autres, était l'épée à deux mains. Il se battait avec une agilité suffisante, une force largement acceptable et une endurance véritablement conséquente. Il ne devint chevalier qu'à son second essai au tournoi de sélection, et participa à la cérémonie comme il avait participé à sa formation : avec un visage sans expression et une indifférence totale. Le seigneur lui donna pour surnom "Le Bourreau". Il l'avait particulièrement bien choisis : un servant qui exécutait les ordres sans discuter, sans réfléchir et sans remords.

Oui, il servait son seigneur sans jamais poser de questions. Certains le surnommaient même "Le Muet" mais ce n'était que les habitants qui ne l'avaient jamais vu aux commandes de ses miliciens. Pendant ses missions, il se débrouillait toujours pour appliquer les ordres parfaitement, exactement au mot près, jamais à moitié et sans jamais les surpasser. Cela pouvait parfois provoquer le mécontentement du seigneur, comme pour une des battues qu'il lui avait demandé de faire. Ses mots avaient été : "Va et ramène-moi la tête de ce monstre de Solus.", c'est ce qu'il fit, mais il ne fit que ça. Solus était le chef des bandits les plus influents de la région. Les cartographes avaient déterminé une zone où il fallait organiser la battue, grâce à la localisation des différentes caravanes détruites par ce groupe-là, qui comme des idiots laissaient leur signature.

Kran écouta son seigneur et fit ce qu'il lui avait demandé de faire, à la lettre. En effet, au lieu d'organiser une battue avec ses miliciens comme insinué, il partit seul en équipement léger. Il parcourut la zone de recherche en silence et au bout de plusieurs heures, tomba sur le campement. De la chance ? Possible, mais la taille de l'endroit était assez imposante pour qu'il recouvre une bonne partie de la zone déterminée par les cartographes. Il faisait déjà presque nuit quand il arriva, il était alors aisé de se faufiler entre les différents gardes postés un partout pour ensuite parvenir jusqu'à la plus grande tente. Il sortit sa dague et égorgea sans sommation le bandit à l'entrée, qui n'eut à peine le temps d'ouvrir la bouche pour lui demander de s'arrêter. Kran dégaina son épée et pénétra dans la demeure du chef, le trouvant en plein ébat. Pourtant, il n'y eut pas un seul moment d'hésitation avant qu'il le tire avec violence et le plaque à terre, posant son pied sur son torse. De même, il n'y eut qu'une seconde pour lever son épée et l'abattre, le décapitant pendant que la femme hurlait sa peur. Il prit la tête et s'en alla comme il était arrivé, mais à la seule différence près que le campement était en panique. Une fois de retour chez son maître, il lui lança le sac au pied de son trône, certes ayant accomplis l'ordre, mais pas les attentes. Tuer un chef ne servait à rien, c'était tous les bandits qu'il fallait massacrer. Un autre prendra les reines, et les pillages reprendront rapidement. Cependant le seigneur ne l'avait pas précisé, même si c'était une évidence. Envers le maître il n'y eut donc pas de mérite, mais les autres chevaliers de l'ordre l'adulèrent pour cet acte. Il ne rendit qu'une indifférence parfaite à leurs compliments, tout comme il avait été indifférent à l'accès de colère du seigneur. L'incident clos, celui-ci s'habitua à la manière d'agir de son "Bourreau", et finit par accompagner ses ordres de précisions superflues, mais nécessaires pour son champion efficace mais peu entreprenant.

Kran était donc devenu un homme, véritablement indifférent à tout, presque muet et obéissant de la manière la plus parfaite. Qui sait ce qui était arrivé dans la tête de cet enfant pour qu'il devienne ainsi ? La formation lui était certainement montée au cerveau. Mais ça lui importait peu au fond. Il avait une vie simple et il ne s'ennuyait pas. Il n'avait jamais rien à décider de lui-même... Ne jamais réfléchir, toujours agir. Voilà sa manière de penser en une phrase, et il s'y plaisait. Mais rien est éternel.

Un jour, il fut envoyé à la Capitale pour une simple missive : un document à remettre à des nobles. Il parvint jusqu'à la taverne que son seigneur lui avait indiqué, et chercha du regard les hommes à qui il devait rendre le papier. Il les trouva enfin, au vu de la discussion qu'ils tenaient :
- ... un rapport, il a envoyé un de ses chevaliers pour me le faire parvenir.
- Peu importe, il devient trop dangereux. Nous devons le... "Remplacer".
Il comprit que ces nobles complotaient contre son maître. Mais les ordres ne mentionnaient rien de tout cela, il conserva alors son indifférence et continua de s'approcher, posant le parchemin sur la table. Il sortit de l'auberge, avec un visage qui n'arrivait pas à cacher sa surprise. Pourtant, il revint à Huratelon comme s'il n'avait rien entendu.

À son retour, il garda son indifférence en apprenant la mort de son seigneur. Ce qui causa son étonnement, par contre, fut son banissement. Les comploteurs n'étaient pas dupes, ils avaient bien compris que c'était un témoin dangereux. Ils l'écartèrent donc sans difficulté, et Kran se retrouva sans maître ni ordres à suivre, seul, errant sans but.

L'on entendit plus jamais parler du Bourreau. Des rumeurs disent qu'il se serait enrôlé dans la marine de la Capitale, comme tous les hommes perdus et sans espoir. D'autres affirment qu'il serait devenu fou à cause de la solitude et vivrait en ermite dans les montagnes du Nord. Les dernières, enfin, parlent de l'avoir vu pour la dernière fois sur la route Est de Caroggia, celle qui part vers le Grand Sud... Au-delà de l'Empire, dans les étendues sablonneuses, là où une âme perdue peut mourir en paix.