RolePlay :
Chers amis, comme vous devez le savoir à présent, je pars pour Caroggia avec mon mari, Kemelvor. Peut être que nous reviendrons un jour, peut être pas. Quoiqu'il en soit, je n'oublierai jamais cette ville, et la manière dont elle m'a accueillie si chaleureusement.Mais les temps ont changé, et je ne me sens plus à ma place ici. Esperia, la douce Esperia que j'ai tant aimée, s'est transformée en une cité violente et instable. Les haines entre familles font rage, au point de détruire tout ce qui a fait un jour l'essence d'Esperia. Les bâtiments se font et se défont, sans se soucier de leur intérêt historique, au simple prétexte que l'architecture ancienne ne correspond pas avec la nouvelle. Alors certes, de nouvelles constructions ont vu le jour : le théâtre, le dispensaire, l'école Amory Loinvoyant... Ce sont de belles constructions, et réellement utiles pour tous. Mais en réalité, tous ces bâtiments ne font que témoigner encore davantage d'un temps où Esperia était encore une ville civilisée, et ne se complaisait pas dans le massacre d'une dizaine de personnes un soir de folie. Dans ce temps là, les morts existaient certes, mais étaient peu nombreuses, souvent le fruit d'un fou, et on avait le temps de pleurer nos morts. A présent, plus personne sur Esperia pourrait citer le nom de tous ces regrettés disparus.
Je n'ai pas les moyens d'arranger les choses. Tous les jours, de nouveaux esclaves arrivent qui sont plus violents les uns que les autres. Les abbus successifs n'ont rien pu faire, malgré leur bonne volonté. J'ai cru pouvoir essayer en faisant partie du Haut Conseil. En vain. Esperia n'est plus ce qu'elle était, une cité où il faisait bon vivre et où tout le monde se connaissait et s'adressait la parole. Je ne peux plus rien faire, à présent. Il est trop tard pour moi. Je vais bientôt donner naissance à mon enfant. Je ne peux plus courir aucun risque, pour la santé et le bien être de mon enfant. S'il lui arrivait quelque chose, je ne me le pardonnerais jamais. Et Esperia est devenue une ville trop violente pour un nourrisson fragile. Je ne peux plus lui faire confiance.
Alors oui, je pars. Certains jugeront que c'est de la lâcheté. D'autres comprendront. Je reviendrai peut être, quand Esperia se sera apaisée et qu'il y aura le bon esprit d'autrefois. En attendant, chers amis, je vous dis adieu. Je serai très heureuse de recevoir de vos nouvelles par lettre, et cela me fera très plaisir de vous répondre. Il vous suffit d'adresser vos lettres à la demeure Kemaltar, à Caroggia, où nous résiderons pour le moment. Tout le monde la connait.
Adieu, chers amis, et qu'Arbitrio vous garde.
Longue vie aux Spiritueux, longue vie à Esperia !
Nous devons partir bien vite, et je n'aurai pas le temps de tous vous voir. C'est la raison pour laquelle je nomme le sire Scholwitz responsable de la distribution des biens que je lègue.
Je lègue à Dame Audrey ma maison du Quartier Ouest. Audrey, tu es et tu resteras toujours ma meilleure amie. Cette maison a beaucoup représenté pour moi, c'était la maison que nous avions construite ensemble, avec mon premier mari, Napalm. Tu la connais bien. Prends en soin, s'il te plait, elle en vaut la peine. Je ne suis plus directrice du dispensaire, puisque tu m'as remplacée. Alors je te lègue aussi quelque chose d'au moins aussi précieux : la mémoire du dispensaire, et son histoire. Tu la connais aussi bien que moi, nous l'avons vécue ensemble. Tu es une excellente directrice, je le sais, et je vais prier Arbitrio qu'il continue à veiller sur toi.
Je lègue au sire Scholwitz des Spiritueux tout ce que contiennent les coffres de Napalm, au sous sol. Je n'y ai pas touché depuis son départ. Scholwitz, tu étais son meilleur ami, il m'a semblé que ce n'était que justice de te les remettre, tu sauras quoi en faire. Sois certain que quoiqu'il arrive, je resterai toujours fidèle aux Spiritueux et je continuerai à porter ce nom avec fierté.
Pour les biens qui sont dans mon coffre personnel, au sous sol de la maison du Quartier Ouest, voici à qui je les donne :
A Irris, si elle est encore là, mes trois bêches. Irris, je ne t'ai croisée qu'une seule fois, quand tu étais esclave et que tu m'as demandé ton chemin, mais tu semblais si perdue à l'époque, que j'ai gardé un souvenir très émouvant de toi. Ces bêches me viennent du temps à présent lointain où j'étais encore fermière à l'abbaye, elles te serviront certainement plus qu'à moi. Si tu n'es pas là, qu'elles soient données à un autre fermier jugé digne de ce présent par Scholwitz.
Je remets l'intégralité des fioles au dispensaire, ainsi que le seau d'eau, le verre, la poudre rouge, le charbon et le sable qui fera un très bon verre, à l'exception de quatre de ces fioles, gravées par Samara. Je fus pendant longtemps une très bonne amie de Samara, et un jour, elle m'avait montré comment souffler du verre et le graver. Ce fut une expérience très marquante, que je n'oublierai jamais. L'une de ces fioles, avec une gravure représentant mon visage, ira à Audrey, en souvenir du bon vieux temps. Les deux autres, représentant un paysage maladroitement exécuté et une rose, iront à Dranna et à Myyrh, en cadeau de réconciliation. A présent que je pars, je ne veux plus laisser de mauvais souvenirs à personne à Esperia. La dernière enfin, représente le visage de Samara. Je la lègue à mon amie Enewia, qui saura pourquoi. Je lègue en outre la laine teintée à Myyrh.
Je lègue la nourriture à l'abbaye, pour qu'elle serve pour les pauvres. Pour la plupart, il s'agit de nourriture que j'ai fait sécher pour assurer une meilleure conservation.
A mon cher fils Tenzo, je lègue les cannes à pêche, qui lui serviront de détente après son travail. Tenzo, tu es l'une des raisons qui m'ont fait longuement hésiter à partir. Un jour peut être, tu passeras par Caroggia. Sache que tu seras toujours accueilli à bras ouvert. Et puis, j'aimerais bien connaître mon petit fils ou ma petite fille ! Je t'aime, mon petit Tenzo.
Je lègue au sire Marcus Loinvoyant mes livres, papier, encre et plumes, en souvenir du temps où j'étais sa sous directrice à l'école. Merci pour tout ce que vous m'avez appris, monsieur Marcus, merci pour m'avoir soutenue dans les moments les plus difficiles. Je ne vous oublierai jamais.
Je lègue mes bijoux à Abisse. Même si ta décision de détruire le Zgribouillard est l'une des raisons principales de mon départ, tu restes malgré tout une très bonne amie, et je ne te remercierai jamais assez pour la confection de ma belle robe de mariage.
Enfin, je lègue mes deux écharpes (cad : les masques de cuir) à deux esclaves choisis par Scholwitz qui n'auraient que de maigres vêtements pour affronter la nivôse.
Ce qui reste, c'est à dire pas grand chose, je le lègue à Scholwitz, je considère que cela fait partie de ce qui appartenait à Napalm, même ma petite dague, c'est lui qui me l'avait faite.
Quant à mon argent... je lègue 1EL à Alexander, en souvenir de son ancienne maitresse, 3EL à la Main d'Arbitrio si elle existe toujours, 3EL à Tenzo et Myyrh, et le reste à l'abbaye, sinon, 1EL à Alexander, 3EL à Tenzo et Myyrh et tout le reste va à l'abbaye. J'ai confiance en messire Guidrion pour gérer cet argent à bon escient.
Signé: Ilesa Kemaltar des Spiritueux
