[Ouvrage] Une flore passionnante, Volume I

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Dranna
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lun. 31 déc. 2012 12:38

Hors RolePlay :

Ce manuscrit est actuellement dans l'une des étagères du bureau du Manoir Lunaire, rangé là en l'attente d'une éventuelle publication.
Le cuir de la couverture, d'une teinte bleue, semble encore neuf, indiquant que l'achat est récent. Le papier en est de qualité classique, juste ce qu'il faut pour écrire sans bavure.
A l'intérieur, on remarque dès la première page une très belle écriture indubitablement féminine et régulière, faisant ressortir des années de pratiques calligraphiques.

RolePlay :

Une flore passionnante, Volume I
Ébauche d’une classification


Par Dranna Lunargent

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Préface

Jamais il ne m’a été donné plus belle activité que d’étudier les plantes, les observer afin d’en connaître la moindre partie, de la racine au bulbe. Plus qu’un métier, connaître les propriétés des plantes, les découvrir ou les retrouver dans d’autres variétés, est devenu une passion. Que pouvons nous faire sur cette terre qu’est la nôtre ? Construire, que dis-je, bâtir une civilisation, jeter les bases d’un nouveau monde, comme certains se plaisent à le décrire. Pour ma part, je ne vois pas un monde nouveau, mais un monde différent. Il y a toujours des montagnes en Esperia, tout comme dans mon pays natal. Des maisons, des grottes, des chemins, … même la flore existe toujours, la faune aussi d’ailleurs. La Vie en général.

Cependant, je suis d’accord sur une chose, une chose qui diffère dans toutes celles précitées. La diversité est certes donc l’une des plus belles choses qu’il nous eut été offertes. Quel plaisir que de retrouver une plante ici que je connaissais de par chez moi, mais quel plaisir encore plus immense que de cueillir une plante, l’observer, l’essayer peut-être, et découvrir qu’elle possède des propriétés encore plus utiles que d’autres plantes précédemment connues !

Il y a d’infinies manières de caractériser les plantes. On peut évidemment les classer selon leurs variétés, leurs tailles, et caetera … Les plantes médicinales encore plus. Selon leur effets bien entendu, mais aussi tout une immensité de critères utiles tant au soignant qu’à l’herboriste qui vont tous deux avoir besoin de ces informations. Si cependant il devait y en avoir un prédominant, non pas le plus utile mais le plus général, ce serait sans nul doute la proximité … Outre le savoir, chose précieuse en ce monde, à quoi pourrait servir de connaître les propriétés des remèdes poussant à l’autre bout d’une mer sans fin ?
Le premier de nos critères sera donc le lieu d’exploitation d’une plante. On les distinguera donc dans un premier temps comme des plantes indigènes, puis comme des plantes dites exotiques, venant d’une contrée que l’on qualifiera ici comme extérieure à l’île d’Esperia.

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Introduction

Un jour on m’a dit que la salade était une plante médicinale. Oh certes la laitue est sans doute le somnifère le plus présent dans nos assiettes de par le lactucarium qui la compose et on peut en retirer des vertus bienfaisantes et même parfois indispensables. Mais à ce titre, on pourrait alors dire que toute nourriture possède des vertus médicales.

Les plantes médicinales sont celles qui jouissent de propriétés médicamenteuses et qu’on emploie dans le but de conserver ou d’améliorer la santé du patient. Ce sont, par conséquent, des médicaments. Des plantes qui, une fois absorbées et en voie de digestion, ne fournissent pas de chyle, ne nourrissent pas, mais apportent au corps un bienfait local ou général autre que la satisfaction de la faim. A ceci on oppose les plantes ayant des vertus nutritives qui, elles, fournissent de la chyle au corps humain, lui permettent d’actionner son métabolisme et de le maintenir dans des conditions de températures, tension, pouls, … viables.
Il ne faut cependant pas distinguer clairement une différence entre les plantes alimentaires et médicinales. L’une peut devenir l’autre, tout comme l’autre peut devenir l’une, le tout dépendant des conditions dans lesquelles elles sont prises, leur préparation, la partie de la plante mise en usage importe aussi.
Les plantes vénéneuses, quant à elles, diffèrent des plantes médicamenteuses en ce sens qu’elles produisent un effet énergique et que les dommages qu’elles causent est souvent profond, progressif, parfois même entraînant la mort dans certaines conditions de concentrations souvent. Encore une fois, il est difficile d’établir une limite claire entre les types de plantes précédentes et ce dernier. Bon nombre de racines ne sont comestibles qu’après les avoir ébouillantées un bon moment. C’est par ailleurs de cette pratique que découle l’habitude populaire de cuire les aliments avant de les manger, et de ne les manger cru que lorsque leur connaissance est parfaite, leur origine aussi. Telles sont en quelques mots les différences entre les plantes médicamenteuses, nutritives et vénéneuses.

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Classification

En ayant déjà lu ce bref aperçu des grands types de plantes; indigènes, exotiques, médicinales, nutritives, nutritives et médicinales, vénéneuses, vénéneuses et nutritives, ou bien même les trois parfois, tout lecteur avisé saura se rendre compte de la difficulté et du savoir qu’il faut mettre en oeuvre pour pouvoir réaliser une classification tant efficace que réaliste de cette flore abondante qui embellit nos contrées. Les classer par leurs propriétés thérapeutiques serait pure folie tant leur mode d’action est complexe et controversé. Établir un modèle de classification selon les parties usuelles ou une quelconque dissemblance physiologique le serait tout autant. Certaines plantes paraissant identiques offrent des propriétés ayant subi un clivage des plus grands lors de l’évolution.
Si seulement on pouvait parvenir à dresser un modèle simple et plausible du mode de fonctionnement des plantes, si l’on parvenait à trouver de quelle façon ils agissent profondément, cela nous aiderait grandement dans une classification plausible et réelle.
Non, la classification de la flore médicamenteuse esperienne doit avoir pour base le mode d’altération des propriétés vitales dans les maladies, et leur mode d’action sur l’organisme souffrant. Il est justement de fait établi que nous pouvons regrouper toutes les altérations de la santé à trois modifications principales de l’action vitale. Ces trois modifications nous permettent donc actuellement de classer de manière naturelle, logique et simple, en trois grandes catégories : les débilitantes, les toniques et les calmantes.
Assurément, on peut faire entrer tout type de plante dans cette division que nous pourrons appeler “fondamentale”. Seulement, il serait utopique que de croire que toute plante ne possède que ces atouts. Évidemment, toute plante peut en effet soit produire un effet néfaste pour le corps, mais non mortel et utile comme les débilitantes, un effet positif mélioratif comme les toniques ou un effet positif de stase comme les calmantes. Mais parfois, devrais-je dire souvent, les effets de ces catégories ne sont que secondaires, temporaires et caetera, provoquant un nouveau besoin : celui de l’ajout de classes médicamenteuses.
Actuellement, je pense pouvoir limiter ce chiffre à six. Je placerai dans le premier les plantes débilitantes, dans le deuxième les plantes toniques, dans le troisième les stimulants ou excutants, puis les calmants, les irritants et enfin, les spécifiques.
Toute plante peut entrer dans ces catégories de manière bien délimitée, pour peu que l’on s’y connaisse un peu en la matière. Nous créerons ensuite des sous-divisions à plusieurs niveaux afin d’ajuster au mieux la classification à chaque plante.

Afin d’éclairer l’esprit du lecteur avisé qui saura reconnaître ici le besoin de synthétiser ces données nouvelles, voici un récapitulatif de ces divisions qui pourront par la suite être abordées en profondeur au vu et au su de tous.




Débilitants
Emollients
Tempérants

Contro-Stimulants


Toniques
Astringents
Amers ou névrosthéniques
Analeptiques


Stimulants
Généraux
Spéciaux
Antispasmodiques
Sudorifiques
Diurétiques
Émétiques
Purgatifs
Expectorants et béchiques
Emménagogues
Sternutatoires
Sialagogues
Aphrodisiaques
Fondants ou altérants


Calmants
ou
Narcotiques



Irritants
Rubéfiants
Vésicants
Caustiques


Spécifiques
Férifuges
Anthélminthiques
Vermifuges
Absorbants


Maintenant que le lecteur sait ce qui l’attend, nous pouvons nous adonner à la plaisante mais ardue tâche de décrire ces plantes et leurs propriétés afin que chaque once d’une pousse puisse trouver sa place dans ce que l’on peut déjà nommer comme une grille de classification.

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La médication débilitante.

D’un point de vue purement éthymologique, on peut nommer comme débilitante toute plante ayant des moyens propres à combattre, lutter contre l’excitation des propriétés vitales. Décrites de cette façon, il est aisé de confondre une plante débilitante avec une plante à effets néfastes. Pour bien se rendre compte de leurs divers modes d’action, il importe d’avoir en tête les mots irritation, inflammation, fièvre.
L’organisme de l’humain, comme tout animal d’ailleurs est en définitif un assemblage de bon nombre d’appareils d’assimilation et de relation qui sont soumis à un agent d’innervation vitale plus communément appelé système nerveux, système unissant par des liens encore inconnus des organes, les rendant excitables. Toujours par des moyens inconnus, bien que je ne désespère pas d’un jour arriver à les découvrir, il arrive que certaines de ces excitations soient morbifiques. Elles sont alors repérées par l’organisme qui va entrer en état qualifiable de surexcitation afin de se débarrasser du principe délétère. Notre corps transgresse alors ses règles de l'homéostasie pour entrer dans une véritable guerre contre la maladie. Fièvres, nausées, abcès, éruptions, selles, sueurs, urines, hémorragies, … en sont d’autant de signes tendant à le prouver.
En effet, bien trop de personnes se complaisent à dire que la fièvre est une maladie … certes pas ! Bien au contraire, la fièvre est positive pour combattre la maladie qui ronge le corps du malade. Lorsqu’une élimination qualifiable de naturelle - car aucunement aidée par un apport médical - se termine dans un espace se situant entre un et deux mois, on caractérise la maladie comme étant aiguë. Dans le cas d’une affection se reproduisant incessament, on la qualifie comme chronique.
Cependant, tout ce qui vient de notre corps n’est pas forcément chose positive. Il arrive que cette fièvre, pour conserver cet exemple commun, devienne une source de problèmes plutôt qu’une réelle aide à l’amélioration de la santé du patient. C’est évidemment tout à fait normal qu’une maladie soit accompagnée de réaction, de fièvre locale ou générale. Mais il faut que cette réaction soit dans ses justes limites. C’est pour l’y maintenir ou l’y ramener. La volonté de l’éradiquer complètement est bien évidemment inaccessible. Les plantes débilitantes sont donc des plantes dont le rôle consiste à faciliter à l’organisme son travail d’élimination de la cause de la maladie.

Les Emollients

Les Emollients sont des médicaments appelés comme tels de par leur aptitude à relâcher les tissus des organes avec lesquels on les met en contact. La plante diminue la tonicité et émousse la sensibilité de cette partie précédemment touchée.
Communément, on pourrait les décrire comme des calmants diminuant la vivacité des fonctions, imbibant les tissus, et procurant du soulagement, de la détente, du repos. Ils ralentissent aussi la vitesse de circulation du sang, faisant entrer le patient dans un état de léthargie avancé. Ceci, dans le cas d’une absorption interne. Dans le cas inverse où le patient subit une application externe, le plus généralement cutanée, ce type de plante sert à faire cesser la rigidité, la sécheresse et la tension. Ils peuvent aussi calmer l’inflammation. Dans le cas où cette inflammation est déjà bien avancée et que la plaie commence à suinter, ils peuvent aider à la formation de l’abcès afin que la suppuration s’accélère. Toujours amolli, l’abcès peut être ouvert et purgé d’une manière assez simple.

L’utilisation d’Emollients est indiquée dans tout type d’inflammation, de fièvres, d'excitation ingérable par le patient ou d’une volonté du soignant de ralentir une fonction vitale comme la circulation. Dans le cas d’une opération, on appréciera de répandre cette plante afin que la plaie saigne moins. Leur emploi est donc extrêmement fréquent.
Les Tempérants

La médication tempérante, comme son nom l’indique, a pour finalité de tempérer, de calmer, ou plus généralement de modifier de manière décroissante l’activité jugée trop grande de notre circulation. Il existe de rares plantes tempérantes, mais la plus efficace des techniques actuellement connues pour obtenir un tel résultat reste sans conteste la saignée, pratique millénaire de notre bien aimée théorie des humeurs. Il nous faut convenir d’un équilibre de stase entre les différents fluides étranges qui parcourent notre corps. Il nous faut trouver le “juste milieu”.
Le problème évident est que pour affiner cette relation, il nous est impossible de pouvoir ajouter du fluide manquant. Et quand bien même y arriverions nous, comment le corps réagirait dans cette optique de reflux étranger ?

Les Contro-Stimulants

Peu est à dire sur ces plantes tant leur nom en est explicite. Elle servent tout simplement à agir contre la stimulation, l'excitation, afin de ralentir un métabolisme. On les diffère des tempérantes car, plutôt que d’agir parallèlement, ce regroupement de plantes d’une nouvelle catégorie permet d’agir directement à l’encontre du problème, et donc de cibler bien plus le problème. Cependant, cette méthode comporte évidemment plus de risques de dégradations du corps de l’individu soigné, raison pour laquelle cette médication est rare et de derniers recours.

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La médication Tonique

Après avoir exploré sous chaque couture l’aspect de ces plantes débilitantes servant à diminuer les effets de notre corps, je n’ai aucun doute qu’une même question demeure sur chacun des esprits des lecteurs qui sauront s’y intéresser. D’une façon tout à fait sûre, il est aisé de définir les médicaments toniques comme ceux dont les effets tendent à relever les propriétés vitales du corps, à en augmenter la tonicité et l’énergie. Vous vous demandez sans doute pourquoi je n’ai tout simplement pas ajouté un point à la médication débilitante. C’eût été aisé de ma part. Mais la facilite reflète souvent les aspects les moins scientifiques de notre monde. Comment l’appréhender … telle est la question. J’ai choisi pour ma part de l’appréhender comme différent, et la médication tonique en devient donc une catégorie à part entière. De plus, tout qui connaît un tant soit peu le fonctionnement du corps saura plussoyer avec ferveur mes propos. Qui peut dire qu’une seule classe médicamenteuse peut regrouper à la fois des médications agissant sur les humeurs (je parle ici du terme liquéfié des humeurs), le moral, ou la vivacité de l’esprit. Je n’ai cependant pas choisi de faire des sous-classes à cette famille, jugeant suffisantes les trois classes actuelles. Mais stupide serait celui prétendant ne vouloir jamais apporter modification à ses connaissances.
L’utilisation d’une plante tonique est recommandée dans bon nombre de cas. Que ne nous sert de soigner un patient si c’est que pour voir son atonie diminuer drastiquement ses réactions primaires au traitement.

Les Astringents

Les agents astringents sont, dans un résumé des plus simples, le parfait contraire des émollients. Au delà de ce résumé, les astringents font partie d’une médication qui déterminent une astriction fibrillaire et une action tonique sur les tissus vivants auxquels ils sont mis en contact.
Certes, une bonne partie de ces astringents sont présents dans des matières minérales que l’on ne trouve que rarement et dont l’acidité nous pousse à une prudence plus que nécessaire, mais ces substances sont aussi fournies par le règne végétal, d’où la raison de leur présence dans cet ouvrage.
Absorbés par voie orale, les astringents font éprouver, de par leur traversée contractée de la bouche, puis de l’oesophage, une sensation de rétrécissement de ces cavités. Ils diminuent la sécrétion de tout tissu traversé, plus particulièrement des muqueuses membraneuses. Absorbés par voie orale, les astringents ont une forte tendance à diminuer les sécrétions précitées de tout organe traversé et, par déduction, l’estomac. De ce fait et par une causalité bien évidente, la médication de ce genre provoque des constipations chez le patient.
Cependant, par une réaction étrange, il semblerait que notre corps ait un besoin incontrôlable d’évacuer ces fluides. Et, cette absorption diminuant l’émission de sécrétions cutanées, la synthèse d’urine en est augmentée. Mais cette médication ne peut en aucun cas remplacer la médication diurétique car, bien qu’elle ait les mêmes effets, ceux-ci ne sont que d’une réaction de causalité fortuite et inconnue. Mais cet effet peut devenir un avantage ! En effet, si l’on considère que les muqueuses sont diminuées, alors la viscosité gastrique s’en voit diminuée tout autant. Et donc, cette médication présente l’avantage non négligeable d’être très lente à absorber, et nous offre une possibilité d’action élargie d’un point de vue temporel.
Comme ceux connaissant le fonctionnement interne de la digestion humaine le comprendront, il y a une petite absorption de nutriments par notre corps, bien que la plante soit essentiellement composée de fibres. Le sang devient non pas lyophilisé, ce qui serait létal, mais épaissi. Cette action anti-hémorrhagique astringente s’explique par la disposition à la coagulation qu’en reçoit le sang.
Administrés en voie externe, par frottis en exemple, ils ont une action plus qu’intéressante à un niveau bien plus rapide, et donc utile. Leur contact sur la peau tend à fermer les pores de cette membrane et à oblitérer l’extrémité des vaisseaux capillaires. On peut parvenir à une réduction de l’écoulement du fluide mineur.

Les Névrosthéniques

Les névrosthéniques sont les toniques réels. Ceux qui augmentent réellement la tonicité corporelle. Ils activent les propriétés physiologiques de base comme la nutrition. Sur un humain sain, ces plantes ne servent strictement à rien, il faut qu’elles s’attaquent à l’état morbide, l’état de névrose. A utiliser donc en cas de guérison et non de prévention, bien que leur usage préventif ne soit aucunement néfaste. Cependant, avouons tout de go que l’inutilité est néfaste à tous …
Grâce à ces plantes, nous allons pouvoir réaliser monts et merveilles de créations médicales. Etablir un diagnostic différentiel par exemple. Dans ce livre, nous ne parlerons pas des qualités de soins à apporter aux nombreuses pathologies qui couvent littéralement le corps. Cependant, il est nécessaire ici de le préciser tant la névrosthénie ne doit pas être incomprise. Si l’on constate une hypothétique perte de l’appétit chez un patient lambda, choisi de manière arbitraire parmi une population standard, on cherchera immédiatement la cause de cette perte. Mais notre corps réserve bien des surprises, tout autant en matière de rétention fluidifiée comme c’est le cas pour notre estomac. L’absorption d’une plante de ce type permettra d’augmenter la production de sucs stomacaux, surchargeant l’organe protagoniste d’un travail que son état névrosé ne permet plus de fournir. La quantité de sucs gastriques va donc augmenter et puis se voir diminuer, indiquant de la manière la plus simple qui soit la cause du trouble pathologique au soignant en charge. Et dans certains cas, la simple attente pourrait être fatale, d’où l’utilité d’une accélération contrôlée de ce processus.

Les Analeptiques

Cette classification secondaire ne prendra qu’un instant à être vue, puisqu’on peut la résumer par l’exactitude des propriétés névrosthéniques, à ceci près que ce dernier type de plante agit sur l’élément nerveux qui est la source et le régulateur de ces mécanismes producteurs, tandis que l’analeptique va agir directement sur la production finale, sur les constituants sanguins des humeurs. L’analeptique est donc plus direct mais moins général que le névrosthénique.

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La médication stimulante

Jusqu’à présent, nous avons eu tout le loisir d’aborder une médication spécifique. A certains il semblera même que, au final, toutes les catégories précédemment citées pourraient être rassemblées en un seul et même chapitre consistant à parler de la modification des vitesses et des quantités de production de tel ou tel composant essentiel de notre corps.
Mais il arrive que l’on remarque un trouble nécessitant une intervention rapide et efficace. Dans ce cas, l’absorption d’un stimulant est nécessaire et souvent suffisante. On les distingue en deux grandes catégories ; les généraux et les spéciaux.
Ces premiers sont les stimulants dont l’action se fait ressentir dans tout l’organisme, sans paraître agir sur un élément spécifique du corps. Principalement sur la circulation humorale, ils ont un effet bénéfique sur tout.
Les seconds sont des stimulant qui agissent indépendamment d’une action excitante générale. Soit par nécessité ou par déni (dans le cas de la volonté de ménager un autre organe par exemple).

Les Généraux

Maintenant que sont établies les définitions de ces médicaments, nous pouvons nous centrer sur leurs effets réels. Ajoutons-y que cette action est double, ou considérable de deux sortes. L’une, locale, est primitive sur l’organe digestif. L’autre, générale, est secondaire sur l’organe des fonctions. En effet, introduits dans l’estomac, ils stimulent la membrane muqueuse de cet organe, y appellent les fluides et causent une sensation de chaleur plus ou moins ressentie chez le patient. Ensuite, étant digérés, ils activent la circulation, augmentent l’effet calorifère et élèvent l’action vital, produisant une sorte de fièvre artificielle pendant laquelle toutes les fonctions s’animent à un potentiel plus élevé que la norme. Mais les effets en son généralement de courte durée, et succède alors un état d’affaiblissement généralisé se traduisant de manière proportionnelle à l'excitation précédemment donnée.

Les Spéciaux

Antispasmodiques
Comme leur nom explicite l’indique, les antispasmodiques sont des médicaments légèrement stimulants, dont l’action se porte spécialement sur le système nerveux, qu’elle modifie de manière à faire cesser le trouble de ses fonctions et à calmer l’état dit “spasmodique”. Mais qu’est-ce qu’un état spasmodique ? Un spasme est un désordre de l’innervation ganglionnaire. Les spasmes surviennent de manière primitive ou consécutive. Dans ces cas, on doit les considérer comme deux états distincts. A savoir si le spasme est symptomatique ou causatif.
On regroupera donc plus généralement les antispasmodiques comme des plantes agissant sur l’encéphale afin d’en diminuer l'excitation nerveuse, ou plus exactement de la juguler dans le bon sens.

Sudorifiques
La médication sudorifique, aussi connue sous le nom de médication dépurative, a une action excitante, bien évidemment qui se porte d’une manière ciblée vers la membrane cutanée. Il est vrai que je me porte un peu à pléonasme étant donné que j’ai déjà cité l’expulsion aqueuse cutanée comme lien direct des plantes toniques, mais aucune ne le fait plus sûrement qu’une plante sudorifique. D’autant que leur action se révèle être de plus longue durée, fait avantageux.

Diurétiques
Cette médication exerce une influence stimulante sur le système rénal du patient. Globalement, elle augmentent la production urinaire. Mais plus en profondeur, on remarquera qu’il peut y avoir trois cas. Soit l’urine est plus copieuse, en proportionnalité presque égale à la diurèse de norme d’absorption. Soit elle est modifiée dans sa consistance. Plus chargée en minéraux, mais non rendue abondante. Ou enfin, cette urine est augmentée en quantité volumineuse.

Émétiques
Par émétique on désignera toute plante ayant pour effet “d’émettre” le patient. Aussi appelées vomitives, les plantes émétiques servent à évacuer rapidement une substance ingérée de par leur action vomitive rapide. On peut les utiliser comme remède rapide à un poison ou à un aide expectorante en cas d’indigestion alimentaire. Il faut cependant se dépêcher d’administrer cette substance avant que le toxique n’ait atteint la cavité stomacale, sans quoi elle en deviendra inutile par définition.

Purgatifs
Les plantes désignées comme purgatives sont des plantes permettant une évacuation intestinale, une véritable purge du contenu intestinal même si elles sont utilisées en grande quantité. On peut les utiliser dans la volonté d’effectuer une évacuation alvine.

Expectorants
Expectorants, béchiques ou encore incisifs, ces trois termes désignent une seule et même catégorie de plantes médicamenteuses dont l’action se porte sur la muqueuse pulmonaire et bronchique. Il y a cependant une distinction à faire entre leurs manières d’agir, et leurs indications.
Les expectorants propres sont des excitants qui provoquent la sortie des matières muqueuses des voies aériennes. A l’exacte inverse d’un anti-tussif
Les incisifs ne sont que des expectorants dont l’action est plus efficace pour diviser en quelque sorte la matière à expulser et ainsi en faciliter l’évacuation. Utilisée dans les cas de formations glaireuses orales.
Les béchiques sont des médicaments bien plus doux, ayant l’effet inverse des expectorants. Ils calment la toux et les irritations profondes de poitrine. Ils facilitent, par une propriété mucilagineuse, le glissement et l’expulsion des matières bronchiques sécrétées. Le lait est aussi un expectorant béchique.
Il ne faut cependant pas croire que tout cas tussif entraine l’utilisation d’expectorants. Il y a des toux sans expectoration qui dépendent non d’une affection des bronches ou des poumons, mais d’une action sympathique viscérale. Et parfois, il ne convient pas d’expectorer ce qui peut s’avérer être une matière glaireuse utile aux voies respiratoires.

Emménagogues
Une certaine pudeur me retient à décrire l’action de ces médicaments, mais la Science se doit de se faire fi de ses problèmes éthiques si peu importants.
Les emménagogues sont des substances jouissant d’une propriété excitante sur l’écoulement menstruel, féminin bien évidemment. Agissant sur l’utérus, ils exaltent les écoulements intimement féminins.
Ils ne s’utilisent évidemment que chez le sujet mature sexuellement parlant. L’utilisation de ces plantes n’est heureusement que très rare, seules quelques infections peuvent causer une infection utérine nécessitant l’utilisation de ces plantes.

Sternutatoires
En toute simplicité, la médication sternutatoire regroupe les plantes ayant une capacité de provoquer une sternutation de par l’excitation du système olfactif. On peut aussi remarquer la présence de ptarmiques, une sous-classe augmentant le flux muqueux nasal, ainsi que les errhins, médication irritante employée dans les maladies des fosses nasales.
Cette médication est très utilisée pour combattre l’asphyxie, la syncope, les hémorragies nasales, les irritations, les fluxions occulaires et auriculaires.

Sialagogues
Les sialagogues regroupent les substances qui, introduites dans la cavité orale buccale même sans soumission à aucune forme de mastication, augmentent la fluctuation salivaire et muqueuse.

Aphrodisiaques
Avec la même réclusion de cette pudeur qui m’atteignait trois points plus haut, je me dois toujours de rester objective.
On nomme ainsi les plantes qui permettent une excitation sexuelle capable de redonner les désirs vénériens. Il faut cependant faire une distinction, c’est un excitant et non un stimulant. Le désir est purement psychologique et ne permet en aucun cas l’érection de la verge si cette dernière est défaillante. Cependant, chez un sujet sain, l’excitation entraîne bel et bien l’érection puisqu’elle est directement liée à l’état d’excitation sexuel du patient. Ces substances fonctionnent tout aussi bien sur les sujets frigides, masculins ou féminins.
Afin de redonner un certain “tonus” perdu (âge ou manquement), il est toutefois possible de combiner un aphrodisiaque à une alimentation tonique-analeptique. Je rappelle que l’effet de cette plante est purement psychologique et que les réaction physiologiques s'en suivant ne sont que dues au sujet.
Si en revanche l’effet inverse est demandé, il existe des plantes anaphrodisiaques permettant d’éviter l’excitation sexuelle du patient

Fondants
Aussi appelés altérants, ce regroupement contient les médicaments exerçant une action latente de sensibilité diminuée continue cependant sur l’organisme. Ils altèrent les humeurs liquidiennes, les rendant moins aptes à la nutrition interstitielle leur étant propre. Ils s’usualisent dans le cas d’empêchements de formation de phlegmasies ou autre produits accidentels. Les altérants fondants sont utilisés sur l’état général du corps. Quand on voit que l’état morbide est généralisé

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La médication Narcotique et Sédative

Leur dénomination est variée, et on les trouve aussi sous les noms de stupéfiants, calmants, anodins, hypnotiques. Ils produisent un effet sur les centres nerveux de notre organisme, ainsi que les éventuels récepteurs de nos tissus. Mais cela, c’est lorsque la plante est absorbée en quantités moindres. Lorsque la quantité de cette plante est élevée, on constate que ce n’est plus la sensibilité qui diminue seulement, mais aussi l’animation du patient qui se retrouve affligé de pesanteur de la tête, obscurcissement de la vue, affaiblissement des facultés cognitives et musculaires, prostration, sommeil profond calme ou agité, hallucinations, convulsions, spasmes, irrégularité du pouls et de la respiration. Mais dans tous les cas, tout type de narcotique tend à diminuer la douleur d’une manière générale.
On peut les employer de manière interne, externe ou mixte, dans les cas les plus graves. Cependant, il faut bien veiller à ne pas en abuser. En effet, la douleur est signe d’un mal, et si on l’endigue, on risque d’avoir des difficultés à repérer la source douloureuse. Lorsqu’il y a des congestions aussi, le narcotique devient plus un mal qu’un bien.

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La médication Irritante

Cette catégorie de médicaments regroupe les plantes déterminant l’action irritante, la rubéfaction, la vésication et même la cautérisation. Ils se distinguent donc en rubéfiants, vésicants et en caustiques. Ces trois sous-classes ne désignent pas les mêmes médicaments, c’est pourquoi nous allons l’aborder tout de suite.

Les Rubéfiants

Les rubéfiants sont des agents que l’on applique sur la surface de la peau dans le but d’y produire une augmentation quantitative et qualitative de la température corporelle, des afflux sanguins et de vitalité, traduite de manière fortuite par des zones rouges au point d’application et parfois des démangeaisons dérangeantes.
On peut les employer dans bon nombre de domaines, surtout pour permettre au corps de se remettre d’une blessure centralisée. On constate aussi une amélioration des hématomes et ecchymoses sur le lieu d’application, ainsi qu’une tendance à diminuer les douleurs causées par des torsions musculaires ou tendineuse.

Les Vésicants ou Épispastiques

Ces plantes produisent le même effet que les rubéfiantes. Une irritation de la peau est constatée. Cependant, on constate bien assez tôt une action plus puissante déterminant une inflammation qui sécrète un liquide ma foi fort semblable à du sang. Ce dernier s’amasse sous l’épiderme et, le soulevant, forme des vésicules ou ampoules nommées phlyctènes. On remarquera que ces cloques sont identiques en tout point avec celles formées naturellement lorsque le sujet est blessé au feu. Il faut donc éviter d’utiliser cette médication que nous appellerons spoliative, car, bien que énormément plus efficace, plus dévastatrice sur l’organisme extérieur.

Les Caustiques

Il est cocasse de constater que les caustiques désorganisent la structure des membres de la même manière que la gangrène. Elle forme des complexes appelés escarres. C’est pourquoi on qualifie cette médication d’escariotique, à l’inverse des deux premières dénommées cathérétiques.

Des deux premières catégories on se sert lorsqu’on veut diminuer la chair, dans le cas d’ulcères ou d’abcès le plus souvent, les plaies indolentes.
La troisième, est ce que l’on pourrait qualifier de solution finale. On l’emploie dans le but de fournir un exutoire à une autre maladie afin d’éviter la propagation de celle-ci. Parmi ces maladies, on peut évidemment citer la gangrène, qui ronge l’organisme plus sûrement qu’un carnassier, l’anthrax, la pustulation, etc …

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La médication spécifique

Inutile de le cacher, la nature recèle encore bien trop de mystères que pour pouvoir simplement l’établir comme ce fut fait précédemment, même pour un sujet semblant aux yeux de certains aussi inintéressant que les plantes. Et pour ces dernières, il arrive que leur effet soit trop indéterminé, ou à l’inverse bien trop déterminé que pour être utilisé dans une catégorie de cas, mais plutôt dans un cas certain.

Les Antidotes ou Neutralisants

Comme leur nom l’explicite clairement, ce sont des substances que l’on administre en cas d’empoisonnement, pour neutraliser les effets d’un agent toxique et/ou indésirable. Ils sont placés dans les spécifiques car il n’existe aucun remède universel (bien que certains m’aient présentement parlé d’une substance associée au Monde Rouge permettant ce miracle médical. Cependant, cette denrée semble trop précieuse et rare que pour être soumise à étude approfondie)
Généralement, l’action d’un antidote est de manière qui suit : une substance nocive est ingérée, la substance est identifiée au plus vite, est administrée au patient la quantité exacte de contre poison permettant un équilibre dans les poisons. D’où l’utilité de ne pas se tromper, pouvant causer plus de torts que de biens si la nature du contre poison n’annihile pas le poison, et ne se fait pas annihiler par lui pour retrouver un état stable de la toxicité sanguine.

Les Fébrifuges

Certaines fièvres intermittentes sont résultantes d’accidents dont l’effet peut être annihilé par certains médicaments auxquels on a donné le nom de fébrifuges mais auxquels on a aussi donné le nom d’antipériodiques puisqu’au lieu de chasser la fièvre, ils s’opposent à son retour plus ou moins régulier;

Les Absorbants

Il existe aussi des absorbants. Ce sont des plantes qui se caractérisent par une tendance à ressortir le liquide d’une partie. Elles ne sont pas ingérées par l’organisme, ce qui fait que, par exemple dans un usage interne, elles peuvent provoquer des écoulement fécaux intenses puisque les selles deviennent liquides. On peut aussi les appliquer de manière cutanée, dans l’évacuation d’un poison par exemple. Il est très utile de voir qu’un absorbant frotté sur une morsure venimeuse va drainer le venin hors du corps. Certes, il en reste et il faudra l’évacuer, mais ce type de plante permet tout de même d’éviter une trop grosse maladie.

Les Vermifuges

Ce nom est bien plus simple que les plantes Anthelminthiques que certains emploient, mais la catégorie est identique. Un vermifuge sert usuellement à expulser les petits animaux gastriques ou intestinaux vermicides plus connus sous le nom de vers.
Généralement employée sur les animaux d’élevage, il est cependant reconnu que certains ont des tendances à développer cette maladie, notamment au retour de voyages à nourriture changée ou de consommation de denrées impropres.
Ces vermifuges peuvent agir de deux manières différentes. Soit ils tuent les vers, soit ils les évacuent. Je ne saurais dire quel est le meilleur. Tuer le ver à l’intérieur de l’organisme revient tout de même à prendre le risque de libérer des substances post-mortem de ces vers, mais les évacuer quand ils sont encore vivants est souvent désagréable et peu ragoûtant à la sortie.
Et ceci, ajouté au fait que la saveur des vermifuges est sans doute la pire qui soit … et l’ingestion autre qu’orale est proscrite.


Epilogue

Ici se termine mon livre. Le premier en tout cas. En l’écrivant, je me suis découvert une passion pour les plantes et leur étude. Depuis que je vis en Esperia, mon mode de vie et surtout de travail a changé. Je suis fière de pouvoir désormais oeuvrer à enrichir la biologie végétale de notre monde.
Dans de prochains livres, nous aurons encore tout le loisir d’aborder les traitements, les plantes connues en Esperia, etc …, maintenant que les bases d’une classification sont jetées.

Dranna Lunargent
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