[Conte] Sirène

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Saphelye
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sam. 12 janv. 2013 17:17

Hors RolePlay :

Ce conte est écrit sur un papier toujours en sa possession. Si elle ne vous l'a pas montré, impossible pour vous d'en connaître la teneur. Seuls Norvitch et Abisse l'ont déjà lu. L'écriture est fine et appliquée, légèrement penchée, ni féminine ni masculine.

RolePlay :

Il était une fois un pays gigantesque, sombre comme la nuit au crépuscule. Ce pays, caché aux yeux des hommes, dominait les océans. Là vivaient, dans l'ombre, des créatures que l'on appelait Sirènes. Femmes d'une part, poissons de l'autre, elles vivaient en harmonie avec la mer, les vagues et l'écume. Leurs yeux, d'un bleu insondable, brillaient d'un éclat joueur, presque provocateur. Leur queue, recouverte de magnifiques écailles, était elle aussi bleue pendant un temps. Puis, venait l'Heure : les Sirènes devenaient adultes, prêtes à engendrer de nouvelles filles, de nouvelles sœurs, perpétuant ainsi leur lignée à ja mais. Alors, de bleue elle devenait rouge. Puis, lorsqu'enfin elles ne faisaient plus qu'un avec la vie, leurs merveilleuses nageoires s'épanouissaient.

Il était une fois une de ces Sirènes. Comme ses sœurs elle n'avait pas de nom mais on la surnommait la Curieuse. Chaque lune, lorsque les hommes étaient paisiblement endormis, elle se laissait porter par les flots jusqu'à la surface. Là, elle observait un autre monde, un monde violent, passionnel. Un monde beau et cruel à la fois. Le monde des hommes.
Vint une nuit où, tandis qu'elle contemplait les étoiles, un de ces hommes l'aperçu. Il ne cria pas, mais l'observa longtemps, assis sur la poupe de son bateau, jusqu'à ce qu'elle daigne tourner son visage vers lui. Ce qu'elle fit. Une partie d'elle lui somma de fuir, de redescendre dans les fonds marins pour ne plus remonter. L'autre l'emporta. Elle nagea, intriguée, vers cet individu qui ne hurlait ni ne rougissait à sa vue. Cette nuit-là, ils discutèrent, longtemps. Il était Capitaine. Un grand Capitaine, sûrement. L'or ne lui manquait pas. Lorsqu'ils durent se quitter, aux premiers rayons du soleil, il lui offrit une unique broche en guise de promesse. Elle comprit, lui tendant une de ses écailles en échange. La nuit suivante, elle revient. Puis celle d'après. Et ainsi de suite.
L'homme flattait son regard, ainsi que son esprit. Il lui conta milles aventures, milles mondes et bien plus encore. Elle écoutait mais repartait toujours alors qu'il ne pose ses propres questions. Jamais, non, jamais elle ne devait révéler ses secrets avec un être tel que lui... un Homme. Pourtant, elle continua de s'en rapprocher, peu à peu. Un beau jour, elle comprit que cette proximité nouvelle faisait d'elle une Sirène plus mure, qu'elle quittait l'enfance, enfin. Sa queue se teinta peu à peu d'une belle couleur, d'un bordeaux éclatant. Puis, sans qu'elle y fasse attention, de nouvelles nageoires apparurent doucement. La Sirène, ravie, voyait une nouvelle lumière la réchauffer, peu à peu, illuminant son cœur.

Ainsi aurait du finir notre histoire. Cependant, si la bonté des hommes est sans limite, leur perfidie l'est d'autant plus. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son Ami de la surface, obnubilée par sa joie nouvelle, elle n'aperçut pas le piège qu'on lui tendait. Deux marins, cruels, à l'âme difforme, l'attrapèrent. A l'aide d'un filet, ils la tirèrent vers leur embarcation. Elle se débattit tant qu'elle put, mais chaque fois qu'un fil humain la frôlait, une faiblesse inhabituelle l'envahissait. Son regard se perdit dans la lune, dans l'ondulation des nuages qui la voilaient en partie. Elle pensa à son Océan. Longtemps.
La Sirène se réveilla bien plus tard. Les hommes avaient volé nombre de ses écailles, profanant parmi les plus précieuses de ses possessions. La rage, la peine, la douleur prirent place dans son esprit. Aveuglée par ces sentiments humains, elle déchira ses nageoires, d'un seul mouvement, et se laissa tomber jusqu'au sable du fin fond des mers. Là, couvée par ses sœurs, elle demeura dans un état second pendant plus de la moitié d'un cycle lunaire. Sa tristesse, lorsqu'elle ouvrit une nouvelle fois les yeux, était plus grande que jamais. Elle comprit que sa queue, rouge comme le sang, plus jamais ne serait dotée de ces si beaux ornements. Longtemps, elle pleura. Ses larmes se perdirent dans l'immensité salée de l’Océan, qui les accueilli à bras ouverts, ainsi que tout son être. Elle ne fit plus qu'un avec Lui. Alors, l'Océan la vengea, dévorant les deux hommes dès qu'ils tentèrent à nouveau de voguer sur ses courbes, les faisant disparaître loin dans l'ombre de ses profondeurs.

La Sirène, plus jamais, n'alla voir le Capitaine. Une partie d'elle avait été brisée, et jamais ne serait réparée. Pourtant, il arriva qu'elle laisse de nouveau l'air s'engouffrer dans ses cheveux et qu'elle s'approche de marins curieux... Les dévorant, petit à petit, sans jamais plus s'offrir comme elle l'avait fait, jusqu'à ce que, peut-être, l'un d'eux l'interpelle à nouveau...
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