RolePlay :
Le choc des lames retentit. C’est alors que l’un des deux hommes tente d’assener un coup d’épaule en direction du visage de l’Albinos. D’un pas vif, celui-ci esquive, ramenant son épée devant lui, en position défensive, défiant du regard son adversaire, inébranlable. Un silence presque pesant s’installe quelques secondes alors que les deux combattants se fixent, le visage perlé de sueur. Chacun finit par baisser sa garde avant de rengainer, le souffle haletant.
- Tu as fait des progrès depuis le dernier entraînement, dit-il d’une voix avisé, malgré l’essoufflement.
L’homme acquiesce, esquissant un léger sourire, visiblement fier de lui, puis s’incline, remerciant l’Albinos. Le sable de l’arène est marqué par les traces de pas dessinant les déplacements des deux combattants qui se dirigent à présent vers une des tours bordant le bastion. Après avoir rapidement ôté leurs armures, les deux hommes se saluent et Alvahryn prend la direction de la sortie, reprenant peu à peu son souffle. Il arrive en quelques minutes devant l’imposant portail du manoir qu’il pousse d’une main, apercevant au fond de la cour les enfants jouer : une fillette à la poursuite d’un plus jeune garçon, lançant des éclats de rires traduisant l’innocence de leur jeune âge. Dès qu’ils l’aperçoivent, les enfants se mettent à courir en sa direction. La petite vient près de lui et pose sa main sur la garde de l’épée de l’homme, dirigeant son regard vers le sien.
- Tonton, tu avais dit que tu nous apprendrais à nous battre .. ! Je veux savoir frapper comme toi. S’iiiiiiil te plaiiiit ! implore-t-elle tandis que le petit hoche la tête pour marquer son approbation.
La jeune femme regarde tour à tour la gamine puis Alvahryn avant de sourire doucement tout en secouant la tête.
- Ce ne serait pas raisonnable. Et puis tu sais, Tonton Alvahryn ne fait pas cela pour s’amuser, c’est son travail.
La petite souffle lentement puis se tourne à nouveau vers l’Albinos, lui lançant un regard dont seuls les enfants ont le secret.
- Alleeeeeeeez Tonton …
Alvahryn, qui n’avait pas encore dit un mot depuis le début de la scène finit par répondre tout en plaçant sa main à hauteur de son épaule :
- Quand tu seras grande comme ça, alors peut-être que j’envisagerai de t’apprendre à tenir correctement une épée, Crystal. Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit, c’est bien trop dangereux, Aribtrio seul sait ce qu’il peut arriver pendant un entraînement, et ta mère m’en voudrait à tout jamais s’il t’arrivait quoi que ce soit.
Crystal se met sur la pointe des pieds et lève la tête pour essayer d’arriver à hauteur de la main d’Alvahryn mais sans succès, puis baisse les épaules, déçue. L’albinos pose sa main sur la chevelure de la gamine et lui sourit pour la réconforter, lui faisant un clin d’œil tout en se baissant pour lui dire tout bas à l’oreille :
- Tu sais très bien que quand ta mère est là je ne peux pas dire oui. Mais tu sais aussi où sont les épées de bois, je te montrerai tout à l’heure quand elle partira au marché avec Kirsten et ta sœur.
Il se redresse et reprend son sérieux avant de faire un petit signe de tête à Estrella pour qu’elle le suive. Tous les deux rentrent à l’intérieur et prennent la direction de la cuisine où la domestique est déjà attelée à la tache de préparer le déjeuner. Alvahryn s’assoit sur un des tabourets, piquant une miche de pain dans le panier. Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, la jeune femme lui dit d’une voix douce mais néanmoins hésitante :
- Je sais que tu fais beaucoup d’efforts pour ne pas inquiéter les enfants, Alvahryn, mais tu ne peux rien me cacher à moi. Kirsten et moi sommes inquiètes. Tu as perdu beaucoup de poids avec la maladie, et puis tu ne dors plus, tu sors au beau milieu de la nuit pour t’assoir sur les marches, tu pars tous les matins à l’aube, …
La jeune femme semble réellement préoccupée et continue d’énumérer ce qui l’inquiète chez son ami tandis qu’Alvahryn reste mutique, le regard vague. Une fois qu’elle a fini, elle plonge son regard dans le sien, cherchant une réponse. La seule chose qu’elle obtient alors de lui est un sourire qu’on peut deviner forcé.
- Je sais que tu as toi aussi beaucoup de soucis, les miens peuvent attendre.
Il finit par s’approcher et l’embrasse tendrement sur la joue avant de s’éloigner vers le salon.