RolePlay :
Harry et Bob
Partie I : « Le survivant »
La douleur. Ce fut la première sensation qu'il ressentit à son réveil.
Sa tête... Sa nuque... Son corps entier lui faisait mal, comme si ses nerfs s'étaient tout d'un coup liquéfiés. Des larmes de souffrance lui brouillaient la vue, lui empêchant d'apercevoir le décor qui l'entourait. Privé de point d'attache à la réalité, il se roula au sol comme un dément, essayant d'évacuer un tant soit peu les sensations douloureuses qui déchiraient ses membres. Des cris restaient coincés dans sa gorge, l'air n'arrivait même plus à pénétrer dans ses poumons enflammés.
C'est alors que la peur de mourir asphyxié surgit de nulle part, le rendant presque fou.
Une interminable minute se passa avant qu'un spasme ne l'oblige à respirer de force. Sous cet ultime effort, il sombra dans l'inconscience emportant avec lui une dernière pensée :
« Plutôt douloureux comme réveil... »
Chapitre I :
Une chaleur, accablante et suffocante...
Il ouvrit enfin les yeux. Le soleil était haut dans le ciel, rayonnant et éclatant. C'était lui qui l'avait tiré de son sommeil forcé. Son corps empestait la sueur et refusait de bouger. Ses bras et ses jambes étaient aussi lourd que du plomb. Il avait l'impression que des canaux de magma brûlant circulaient en lui. En quelques secondes il se remémora l'atroce douleur qu'il avait ressentis.
Il se releva brusquement mais le regretta juste ensuite. Son corps ankylosé lui faisait mal et il dut attendre plusieurs minutes assis dans l'herbe, dans l'attente que la douleur cesse. Ses muscles se réhabituèrent petit à petit, et durant ce laps de temps il scruta les environs.
Il était dans une plaine au pied d'une imposante chaîne de montagne avec la tête plongée dans les nuages. D'imposants pics recouvert d'une neige éternelle étincelante jaillissaient de ci de là, comme pour manifester leurs présences. Mis à part ceci, la plaine continuait vers tout les autres horizon et se stoppait là où commençait des forêts de feuillus à peine visibles.
Complètement perturbé, notre homme mis un temps infinis à se redresser complètement. Les herbes qui l'entouraient étaient tachées d'une couleur vermeille. Il reconnus là la couleur et la texture du sang. Paniqué, il commençât à inspecter son corps en quête d'une blessure. Il la découvrit sur son crâne ; une plaie infecte et douloureuse au contact au niveau de sa tempe gauche.
En y passant délicatement sa main, il comprit que la cicatrice parcourait tout le côté gauche de crâne, défigurant de manière certaine son visage.
Son visage...
Un autre élan de panique l'envahit. Savait-il de quelle couleur était ses yeux ? Ses cheveux ? Sa peau ? Il avait beau fouiller partout dans sa mémoire, rien ne lui venait ! Son nom, ses origines, ses connaissances, ses possessions, son physique... Il était au bord de la folie. Que foutait-il ici ? Qui était-il ?
« Qu'est-ce que c'est que cette putain de plaine ! »
Sans le vouloir, il s'était mis à hurler. Sa voix lui paraissait rauque, et avant même qu'il ne puisse commencer à l'analyser, son regard se flouta dangereusement. Il mis un genoux à terre, pris de vertige. Peu importe qui il était pensa-t-il. Si il voulait vivre assez longtemps pour répondre à ses questions, il allait d'abord devoir survivre.
Chapitre II :
Un souffle léger, chaud et apaisant.
La plaine était immense, interminable, recouverte d'une herbe grasse et touffue. L'homme marchait sur le sol qui se trouvait être dur et sec par endroit, mouillé et spongieux pour le reste. L'horizon vert qui s'offrait à lui était un vaste plateau où des sources d'eaux claires apparaissaient çà et là, approvisionnant assez la zone pour qu'une flore abondante puisse y pousser.
Il n'y avait pas d'arbre, juste des tapis. Des tapis d'herbes folles qui dressaient leurs pointes vers le ciel. Des tapis de tulipes rouges qui pointaient fièrement le bout de leurs pétales. Des tapis de chrysanthème, de bouton d'or, de chèvrefeuille, de violettes, de crocus et même, de quelques rares coquelicots. Rouge, jaune, orange, bleu, vert... Tout se transformais en un vague tourbillon de couleur qui rendait la progression plus dur au jeune homme.
Ce dernier s'était calmé. Il avait pu s'observer dans une flaque d'eau ; il savait désormais qu'il avait un visage jeune, que ses cheveux sont noirs et ses yeux noisette. Il avait aussi pris le temps d'observer ses vêtements : ils étaient composés d'une tunique et d'une cape noire, rendant la présence du soleil insupportable. Aussi, ses chaussures étaient de bonne facture, de même pour son pantalon marron. Chose étrange, la totalité de son costume semblait avoir subit des dommages ; déchirures, noircis pas des flammes... Tout portait à croire qu'il s'était battu dans une masure en feu sans pour autant avoir de blessure ou de cicatrices autre que celle qu'il a au crâne.
Dans ses poches, il n'avait rien trouvé, ni vivre ni instrument pour préparer un voyage dans des terres abandonnées. Il n'y avait qu'une chose de concrète pour lui, une chose accrochée autour de son cou : un pendentif avec un nom, Harry. Il sut tout de suite que c'était son prénom et le gardait précieusement. Il savait que c'était sa dernière attache. Une attache avec sa vie d'antant.
Le soleil descendait de l'autre côté de la plaine. Harry avait décidé de marcher en direction des montagnes. Pour lui, c'était plus proche que les forêts. Son ventre criait famine, ses pieds souffraient, ses jambes se faisaient lourdes et sa blessure lui implorait de l'achever.
Malgré tout il résista, s'approchant lentement de la chaîne de montagne. Il n'était pas si loin que ça remarqua-t-il. En à peine un jour de marche, il était presque arrivé aux bois qui recouvrait les versants du relief. Avant même que le soleil ne disparut, il aperçut une cabane au loin. Harry mobilisa tout ce qu'il lui restait pour l'atteindre. Atteindre ce dernier petit îlot. Un petit îlot d'espoir...