Journal de Cassien Sulka

Cassien
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dim. 29 nov. 2020 14:22

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Entrée 24 :
29/11/520

J’ai pris beaucoup de retard sur ce journal, mais je me dois de raconter la soirée ayant fait suite à la précédente entrée.

Je vais reprendre directement au moment où Fable à pu me rejoindre là où je lui avais donné rendez-vous, afin que nous passions la soirée ensemble, à savoir en bas du phare. J’étais moi même non loin, et lorsque je me suis approché, j’ai eu la surprise de voir Aamos en train de discuter avec Fable. J’ai fait demi tour en quatrième vitesse, déjà parce que j’étais très gêné, mais aussi parce que je n’avais pas très envie de dire bonne soirée à Aamos pour partir avec Fable, je ne sais pas, question de principe… Je n'aurais pas du, je le sais, mais c'était une réaction primaire.

Enfin, j’ai attendu une bonne demi-heure puis Fable a réussi à me rejoindre, et nous sommes allés à l’Astrale. C’est une grande maison qui n’est pas habitée, elle est destinée à être détruite bientôt. J’avais remis quelques meubles, un lit et une table avec deux chaises dehors, fait chauffer les pièces dans l'après-midi en remettant les cheminées en route, préparé des gourmandises sucrées et de quoi boire, mais aussi quelques fleurs autour du lit… Je m’étais dit que, quitte à faire les choses, il fallait bien les faire.

Fable et moi avons commencé par discuter, il m’a dit qu’Aamos venait de l’informer de son “accord” en ce qui nous concernait - je reste persuadé qu’il était au courant qu’on se verrai ce soir là, il est bien trop malin - et cela m’a mis dans une émotion étrange. Il est vrai que le fait de se voir “en cachette”, même si je ne mentirais jamais à Aamos, apporte un frisson certain à toute relation. Savoir Aamos bien au fait de tout, ce soir-là, faisait comme peser son ombre sur nous, une ambiance très particulière en somme.

En tous les cas, nous avons discuté de nombreuses choses. J’ai pu apprendre à quel moment il avait commencé à s’intéresser à moi, et je suis assez satisfait de savoir que je lui avait tapé dans l'œil dès le premier jour. Ses pensées ont été plus claires à ce sujet à partir d’un moment que nous avons passé ensemble, au bout de l'îlot, à boire un verre et à parler d’Esperia. C’est un sourire que je lui ai fait en me tournant vers lui qui l’aurait rendu certain. C’était pour moi un moment sans aucune arrière pensée avec une personne d’intérêt, mais j’avoue que cela fait une belle histoire quand il la raconte.

Aamos a été terre à terre avec ça, m’expliquant qu’il était fort probable que Fable ne soit en partie intéressé par moi que parce que j’étais inaccessible.. et maintenant, il a conscience que je suis à sa mercie. Une partie de moi a bien conscience qu’il est fort probable que cette relation que j’entretiens avec lui se délite peu à peu, et que je perde sa passion, mais l’autre partie a encore un peu d’espoir.

Quoi qu’il en soit, nous avons à peine pu boire un verre de vin avant de finir par nous sauter dessus. Ça c’est enchaîné très vite, ensuite, jusqu’à finir sous les draps dans la chambre que j’avais préparée. Je ne vais guère détailler la chose, mais Fable a su se montrer beaucoup plus tendre qu’il ne s’en donne l’air, dans ses paroles comme dans ses gestes. Il m’a redonné cette sensation d’être désiré, d’être la personne qui fait briller ses yeux, associé à un besoin d’urgence qui rend toute chose plus ardente.

Nous avons passé la nuit ensemble, mais aussi la matinée complète, alternant entre demi sommeil et escapades aventureuses. Au réveil, nous avons pris le temps de déjeuner dehors en parlant de tout et de rien. C’était un moment hors du temps, une parenthèse impromptue que je n’aurais jamais pensé glisser ainsi dans ma vie il y a quinze jours.

Dans une période plate, où j’étais en quête de sens, Fable a redonné un nouveau souffle à ma vie.
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dim. 29 nov. 2020 14:24

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Entrée 25 :
29/11/520

Je vais désormais décrire la journée d’hier, car, par le Créateur, il s’en est passé des choses ! Des choses grandioses, d’ailleurs. Les travaux de l’îlot par les ouvriers de Rivelle ont débuté, ce qui fait chaud au cœur à tout le monde et permet aux esperiens de se rendre un peu plus compte des changements apportés. Ensuite, j’ai signé le contrat avec Messire Natanael Bellini au sujet de ses plans du port : nous allons enfin pouvoir mener ce projet aussi, je me bats depuis plus de mois pour le faire signer. J’ai aussi joué au Caroggian, faisant passer le devis de 19.000 pièces (sachant que la ville n’en a que 10.000) à 2650, un manoir et plus d’impôts à vie pour lui. Je n’en suis pas peu fier.
Pour ajouter à cela, j’ai signé avec la Compagnie d’Alcédine un contrat qui leur échange leur aide pour tous les matériaux du port, ainsi que la main d’oeuvre, contre l’utilisation de notre mine d’argent.

Je suis revenu sur Esperia car j’avais un goût d'inachevé, je savais que je n’avais pas terminé mon travail. Je crois que j’entrevois enfin une finalité, un sens à tout cela, et je me sens vraiment bien vis à vis de cette situation.

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J’ai passé une grande partie de l'après-midi d’hier avec Aamos. Il est venu me voir, au bureau, et je ne saurais l’expliquer mais ça a fait bondir mon cœur d’une façon bien plus prononcée qu’à l’accoutumée. Il est étrange de penser que ce qui se passe avec Fable a une incidence extrêmement positive sur mon couple, mais j’ai pourtant bien l’impression que ce soit le cas. Nous avons quitté le bureau, où Aamos rayonnait d’un attrait tout particulier pour moi, pour retourner discuter dans notre chambre. J’ai abordé la question qui me taraudait : était-il bien incertain de ses sentiments envers moi, comme Fable me l’avait laissé entendre ? Pour mon plus grand plaisir, Aamos m’a affirmé qu’il avait parlé sous le coup de la colère et tout en étant ivre, mais qu’il tenait bien véritablement à moi, qu’il ne fallait surtout pas remettre en cause notre foyer, et qu’il n’aurait pas été prêt à m’accorder ce que je vis avec Fable s’il n’avait pas voulu ce qu’il y a de mieux pour moi.

Cela a été un tel soulagement.. Je ne pourrais jamais me passer d’Aamos, quoi qu’il advienne, je le sais d’une façon bien plus nette désormais. Nous avons continué quelques discussions, sur ses envies pour l’avenir, la bonace, ce qu’il aimerait réellement faire de ses journées sans avoir de contraintes, c’était enrichissant et agréable de l’entendre se confier à moi. Je veux toujours être cette personne avec qui il peut se livrer à coeur ouvert. Enfin, il m’a dit qu’il faudrait que nous “essayons des choses”, tous les deux. Je crois que je l’ai pris d’une toute autre manière comparé à ce qu’il attendait, vu que je l’ai compris dans un sens très intime, mais ça n’a pas eu l’air de le déranger vraiment par la suite. Nous avons eu un moment complice, réellement l’un avec l’autre, comme cela n’était pas arrivé depuis longtemps, et ça m’a rendu vraiment heureux.

Quand je regarde Aamos, mes doutes s’envolent. Il est d’une intelligence si fine qu’il me dominera toujours à ce niveau, tout en réussissant à me surprendre. C’est un phare prêt à me guider quels que soient mes doutes ou mes problèmes, et j’ai beaucoup de chance vis-à-vis de la confiance qu’il m’accorde.
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mer. 2 déc. 2020 11:31

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Entrée 26 :
29/11/520

Hier soir, Fable, Ambroise et Vallis se sont rendus dans les ruines sous la cascade. C’est un endroit très particulier où il est courant d’avoir d’affreuses visions, pour faire simple. Ils se sont munis de masques destinés à les protéger de ce qui rend les gens fous, sans qu’on soit certain de ce que c’est, pour récupérer quelques champignons et autres plantes du coin.
Hier soir, je n’ai pas pu les accompagner, parce que je signais des choses extrêmement importantes pour Esperia. J’ai eu beau être très content pour Esperia, et fier de ces contrats, j’ai gardé en fond cette peur sournoise pour Fable. J’ai été me coucher tard, l’attendant le plus possible, et dormant dans son lit pour être là quand il reviendrait. Seulement, il n’est pas venu dans sa chambre.

Je l’ai cherché partout à mon réveil, et je m’en suis voulu de ne pas l’avoir préparé à la caverne. Je pensais que leurs masques allaient suffire, mais j’aurais dû le prévenir, ou le retenir même. Je me suis torturé l’esprit, fouillant le Dispensaire, son bureau ou la boutique, tout endroit ou je pourrais le trouver, avant de rentrer bredouille et inquiet à m’en ronger les sangs.

Je priais, faute de réussir à le retrouver quelque part, quand Fable a ouvert la porte de la maison de charité. Cela fait longtemps que je ne l’avais pas vu si affaibli. Loin de sa prestance habituelle, il était fatigué au possible, et il ne savait pas où se mettre. J’avais eu si peur, je m’étais senti si coupable que je n’ai pas pu m’empêcher d’aller l’enlacer, porte ouverte ou non. Il avait finalement dormi dans la taverne, après avoir bu pour endormir ses sens, à n’en point douter.

Nous sommes allés discuter dans la cuisine de la maison de charité, il avait une sorte de thé infect donné par Ambroise pour l’aider à se remettre. Je pouvais ressentir la peur dans chacun de ses mouvements, il transpirait la personne qui venait de vivre un cauchemar. Je l’ai rassuré du mieux que j’ai pu, Aamos et moi ayant vécu la même expérience l’année passée, et je lui ai laissé du temps. Il a fini par me raconter que son masque semblait être le seul des trois à avoir un défaut, et qu’il avait vu beaucoup de choses. Moi, déjà, ce qui m’a surpris et m’a étrangement fait plaisir. Dans sa tête, j’étais là avec lui et je le rassurais, je l'accompagnait alors qu’il avait été séparé des deux autres. Il semble cependant que je finisse par mourir, dans cette histoire, comme plusieurs autres proches de mon pauvre Fable. A sa réaction quand Aamos est entré, à son regard perdu et inquiet puis presque haineux, je ne peux que spéculer sur le fait que ce soit lui l’auteur des abominations dans ces visions. Pour avoir moi même vu Aamos me tuer, plusieurs fois, dans cet immonde cauchemar infligé par la horde, je sais que cela vous prend aux trippes et vous retourne le cerveau. Il m’a fallu du temps pour réussir à passer outre, et même si voir Aamos avec un couteau me tend toujours bien plus que ça ne devrait, c’est derrière moi désormais.

Comme Aamos l’a dit ensuite quand nous discutions tous deux au sous-sol, il faut juste laisser du temps à Fable. Ce ne sera bientôt plus qu’un mauvais souvenir.

Je ne sais pas ce qui me prend, en ce moment, mais je me suis d'ailleurs jeté sur Aamos pour lui faire quelques choses réservées à l’intime, à même les caisses du sous-sol. N’importe qui aurait pu descendre et me trouver, fort occupé, la tête sous sa bure. Il y a quelques mois, je n’aurais jamais fait ce genre de choses hâtives. Ni jamais osé les écrire ici, de plus. J’ai l’impression d’être toujours à fleur de peau, près à réagir au moindre regard un peu ambigu. Aamos avait du faire un trait d'esprit avec son petit regard satisfait, je crois, et ça a suffit à m'embraser. Enfin, cela n’a pas vraiment eu l’air de le déranger…

En fin de soirée, je suis allé rejoindre Fable dans sa chambre. Une partie de moi sait que j’aurais du rester avec Aamos, mais j’avais besoin d’être certain que Fable allait bien. Il risquait fort de passer une aussi mauvaise nuit que la précédente, s’il restait seul avec les images de ce qu’il avait vu dans la caverne. Le moment a été très agréable, complice, tendre mais aussi fougueux par ailleurs. J’étais encore baigné de cette idée de ne plus le revoir, et cela n’a rendu sa présence que plus indispensable encore.

Lorsque le jour m’a réveillé, Fable dormant encore du sommeil du juste, j’ai rapidement fait mes ablutions avant de retourner terminer la nuit avec Aamos. Malgré ces aller-retour, et malgré mes nuits entrecoupées, je me sens mieux que jamais.
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mer. 2 déc. 2020 11:37

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Entrée 27 :
01/12/520

Un nouveau mois commence sur Esperia. En voilà trois que je suis revenu en ces terres. Nous sommes mardi, et comme depuis quelques temps, c’est la soirée que je me réserve. Pas d’affaires du gouvernement, sauf urgence. Je travaillais tranquillement sur un article pour le journal à paraître - s’il sort - de Dame Beaubois, dans la boutique, quand Fable est venu me retrouver. Il avait encore des cernes à faire pâlir un raton laveur. Je l’ai fait s’installer sur le tabouret du comptoir et j’ai entrepris de dénouer ses épaules avec mes mains pendant qu’il me racontait ses aventures. C’est agréable, je l’avoue, d’être aussi celui qui écoute ce que l’autre a à révéler surtout quand c’est aussi varié.

Sa soirée d’hier a été pleine d’embuches. En premier lieu, il a travaillé pour le gouvernement à compter certains bâtiments pour les impôts. Il sortait de chez la Demoiselle Fio lorsqu’un chien errant, visiblement affamé et agressif, leur a fondu dessus. “Je n’avais pas d’arme et, de toute façon, je n’aurais pu m’en servir.” Mon cher Fable a dit cette phrase comme toutes les autres, mais elle a raisonné en moi d’une façon toute particulière. C’est quelque chose que je me suis déjà dit, avec exactement cette formulation, plusieurs fois sur Esperia.

Ambroise, Tauroch et une autre personne (Zaleh je crois ?) sont venus à leur secours, et ont bouté le chien hors de la ville. Il a quand même un chic pour les situations improbables. Ça me fait sourire.

Il est ensuite rentré dans sa chambre, à la maison de charité, pour terminer l’affiche des impôts en toute tranquillité. Cependant, il semble que la Dame Eylinn - celle-là même qui avait tenté de l’embrasser au gouvernement - l’attendait sur son lit. La maison commune étant infesté par je ne sais quelles bêtes, encore, elle a trouvé bon de venir dire à Fable qu’elle n’avait nul part où dormir. A d’autres, le fort a un très grand dortoir. Ils se sont disputés dans la chambre, je n’ai pas plus de détail, mais elle aurait fini par aller dormir dans la troisième chambre de la maison de charité, sans même l’aval de l’Ennen. C’est tout de même fort. Cela explique pourquoi Fable s’est endormi sur les sièges du bureau de l’étage de la maison de charité plutôt que dans son lit. J’imagine qu’il n’avait pas très envie qu’elle débarque en pleine nuit ou, peut être pire encore, qu’elle ne nous surprenne si je le rejoignais.

Devant la présence d’Eylinn dans la maison de charité, et son insistance à entrer dans la chambre de Fable, j’ai dû trouver des solutions. J’ai finalement réaménagé une maison en bordure de ville (l’Astrale), destinée à être détruite, pour que Fable y trouve du repos pour lui comme pour ses affaires. Il faut le dire, c’est aussi pour que je n’ai pas à me priver de sa présence de peur qu’on nous surprenne.

Je suis assez fier de ce que j’ai fait de l’endroit, même si il n’y siègera que très temporairement, pour trouver sa propre maison une fois l'îlot terminé. Ce n’est pas très malin de ma part de lui proposer une très grande maison avant de lui en offrir - car je compte lui acheter - une petite, mais je n’avais guère le choix. Il dispose, en tous les cas, d’un beau salon avec de quoi recevoir, d’une chambre confortable et sans fenêtre - ce qui pour nous est un réel atout en ce moment - et d’un large bureau à l’étage. Il faudra que je lui en fasse faire un pour la maisonnette suivante. J’ai installé un angle au dit bureau et mis un deuxième tabouret. Je pense que je serais bien, là, pour écrire sans être dérangé. Je me mettais à la boutique, sinon, vu que je n’ai que cela ou le bureau au gouvernement.

A ce propos, j’ai hâte de faire construire la maison que j’ai promis à Aamos. Je pense que nous y serons bien mieux, et je serais vraiment heureux de pouvoir offrir à Aamos ce bureau et cet endroit calme qu’il souhaite pour pouvoir s’intéresser à ce qui lui fait réellement envie. Je sais que ça ne semble pas avoir de sens, et que c'est très paradoxale, mais je souhaite toujours autant le bonheur d'Aamos.

Je n’ai aucune idée de comment va se gérer la suite, de si Aamos continuera à m’autoriser des escapades chez Fable, s’il préfèrera qu’il vienne chez nous, si cela pourra durer sans problème ou si ce sera une catastrophe. A ce jour, aucun des deux ne me force à faire un choix, et c’est la meilleure des situations pour moi. Je n’ai pas à m’entredéchirer, pas à lutter contre moi-même, pas à faire de ces envies une honte ou un fardeau. Au contraire, je me sens tellement plus entier, plus motivé par mes objectifs, plus heureux d’être là à cet instant. Je balaie les petites contrariétés d’Esperia plutôt que de les subir, je vois plus grand, tout me semble possible. Je suis galvanisé, prêt à tout affronter tant que j’aurais encore cette chance d’être là et de pouvoir profiter de cette vie incroyable.
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jeu. 3 déc. 2020 01:16

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Entrée 28 :
02/12/520

Cela fait dix jours que Fable et moi nous sommes embrassés pour la première fois. Pour autant, hier, il m’a dit vouloir rester à mes côtés pour toujours.

Je le rationalise, et le prend pour ce que c’est : nous sommes dans cette magnifique période de découverte où tout est incroyable, et il est bien loin des paroles de l’homme qui voulait des gens dans son lit sans lendemain comme il me l’expliquait deux mois auparavant. Malgré cela... une partie de moi bondit à chaque fois que j’y pense. Je laisserai la rationalisation à plus tard, je sais que j'en serais capable, je préfère me concentrer sur ce qui me rend heureux en ce moment.

Il a eu tant de douces paroles, hier, que je ne pourrais pas toutes les écrire. Il m’a glissé qu’il ferait tout pour prendre soin de moi et me rendre heureux, que je le méritais. Il m’a à nouveau dit qu’il m’aimait, aussi. Honnêtement, il n’aurait pas pu me faire plus plaisir. Je ressens un besoin profond d’être en sa présence, pire encore, de savoir qu’il m’appartient. Son odeur, sa présence m’enivre bien plus que de raison. Je suis maladivement jaloux, j’en ai conscience, quand cela le concerne. Je ne devrais pas, de nous deux c’est moi qui ait une situation en dehors de.. de je ne sais pas comment décrire ce que nous formons, pour être honnête. Il m’a aussi demandé si je voulais rester à ses côtés, dans cette maison, l’occuper de façon un peu plus vive que mes quelques allers retours dans sa chambre comme nous le faisions avant. “Chez nous” sont ses termes. J’ai bien entendu répondu par l’affirmative, sa présence me fait du bien et je veux être plus souvent en sa compagnie. Je crois qu’il faudra cependant qu’on éclaire la notion de “vivre avec lui”, j’ai peur de lui avoir fait quelque faux espoir, mais je le pense assez intelligent pour que ce ne soit pas le cas. J’aime à croire qu’il reste toujours, comme moi, conscient de l’ensemble de la situation. Je lui ai aussi coupé le souffle quand nous sommes montés à l’étage et qu’il a découvert le grand bureau préparé pour lui. Cela m’a fait un tel plaisir… Voir que je peux avoir cet effet sur lui, le surprendre de la meilleure des manières, ça me touche beaucoup. Je crois que, de ma journée, le temps passer à préparer des choses a été passé à sourire sans cesse.

Un peu plus tard dans la soirée, après que ce soit à son tour de me couper le souffle d’une façon bien différente, il m’a questionné sur mon affection pour lui. Voir que ça le travaille autant que moi me fait du bien, cela me rassure. Il m’a demandé s’il était différent “des autres”, comme s’il y en avait un nombre incroyable. Depuis que j’ai rencontré Aamos, il n’y avait tout simplement plus eu qui que ce soit d’autre. Je n’avais jamais douté de mes sentiments envers lui - non pas que j’en doute fondamentalement à ce jour - et personne n’avait attiré mon attention de quelque façon que ce soit. Aamos est un phare si brillant qu’il éclipse, de son intellect, toute étoile tentant de se montrer. Fable est très différent de lui, plus volubile, plus inconstant, mais passionnant pour autant. Notre période actuelle est un bonheur, mais (et j’espère qu’il ne lira jamais cela un jour), je ne sais pas s’il peut être l’homme d’une vie, comme celui qu’on épouse, si ce fil dont nous tissons une toile ne finira pas par la laisser inachevée. A ce niveau, Aamos a été une certitude dès que j’ai compris que j’en étais amoureux. Aamos est, sans aucune doute, l’homme d’une vie, stable, dont la confiance est une chance folle, dont la présence m’est indispensable. Quand j’y repense, je n’ai guère répondu à Fable que je l’aimais, malgré qu’il me l’ait pour sa part dit plusieurs fois.


Il y a deux mois, j’écrivais ceci :
Je ne suis que l'écrivain ivrogne et raté que j'étais à mon départ de Lodaving, quand je me regarde. Je me sens tomber, sombrer à nouveau dans mes travers. Je me sens acerbe, et je n'ai plus goût à rien. Comment faire changer les choses, réellement ? Je n'en suis peut être simplement pas capable

Les choses ont bien changé, depuis. J’ai conscience d’être au pic le plus haut, en ces heures. Pas de querelles qui m'affectent, pas de problèmes qui m'empêcheraient de dormir, simplement la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus passionnant.
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Cassien
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sam. 5 déc. 2020 16:42

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Entrée 29 :
04/12/520

Hier, alors que j’étais au bureau avec un esperien pour lui présenter les plans de l’ilot et lui faire choisir un logement, les cloches de la maison de charité ont sonné. J’avoue avoir été sacrément surpris, je ne pensais plus qu’Aamos trouverait l’envie de faire une prière collective. J’y suis bien entendu allé, et … le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était particulier !

La prière portait sur le fait de ne pas céder à la facilité. Il a évoqué que les récents événements l’avaient fait réfléchir puis a cité plusieurs exemples, dont celui d’un couple marié, disant que le monde est une immense toile d’araignée ou chaque moment de vie est relié à d’autres, et où prendre les chemins faciles c’est risquer de la briser.

Mes premières réactions furent la honte, devant l’impression qu’il étalait notre vie privée devant tout le monde et me jetait en pâture avec des remarques aussi évidentes qui sonneraient comme des reproches à tous ceux étant au fait des dernières rumeurs. J’ai tout de même pris le temps de réfléchir, sur la chaise de la maison de charité, après avoir prié avec les autres. Les mots tournaient dans mon esprit, et je me suis vite rendu compte qu’il était impossible que leur interprétation soit celle que j’en ai faite. La raison était simple : Aamos ne me ferait jamais ça, même sous le coup de la colère ou autre, car c’est une personne bien au dessus des autres. J’ai repris toute ma réflexion, à nouveau, en partant de ce présupposé de base. Je pense qu’un autre lui aurait fondu dessus en s’énervant, et qu’il aurait pu s’en suivre un dialogue de sourds. Pour ma part, je l’ai accueilli d’un sourire vrai, et je l’ai simplement questionné sur ce qu’il avait voulu faire passer dans sa leçon. D’une façon toute à fait évidente, il avait en fait voulu expliquer aux gens d’apprendre à douter pour aller de l’avant, et de réfléchir au bien d’un sens plus large que le leur. Je ne sais pas comment l’ont pris les autres, honnêtement, mais ça n’aura jamais autant d’importance que l’assurance qu’Aamos a voulu œuvrer, une fois encore, pour nous.

Ce nous a un sens profond, pour moi. C’est une évidence, c’est notre relation si étrange soit elle par ma faute en ce moment, c’est ce sentiment profond que nous serons toujours là l’un pour l’autre quoi qu’il arrive. Aamos est une force tranquille, et cela fait parti des choses que j’aime le plus chez lui.

Nous avons passé la soirée ensuite, par la suite, cette période le motivant étrangement à m’avouer certaines envies de son esprit. Je nous trouve une complicité sans pareille depuis peu, et c’est quelque chose qui me fait sourire au quotidien.
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Cassien
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sam. 5 déc. 2020 16:45

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Entrée 30 :
05/12/520

Je n'ai pas grand chose à raconter qui ne serait redondant, aujourd'hui.
Le début de soirée d'hier a été marqué par le premier départ d'un bateau Esperien pour une autre île de la confédération, à savoir Alcédine, afin d'y faire du commerce. C'est une belle avancée, et la compagnie peut être fière de cet accomplissement.

Je n'ai pas tenu à participer au voyage, cette fois. Je crois que c' est en partie parce que Fable n'a pas souhaité y aller, pour être honnête. J'ai tout de même laissé une caisse avec un tableau, quelques livres et d'autres créations de ma part à Messire Bellini, pour qu'il en fasse la vente si possible. J'espère que tout se passera bien pour nos voyageurs.

La soirée d'hier a été très bonne, comme.. Presque toujours ces deux dernières semaines, quand j'y pense. J'ai commencé par un entretien avec le Capitaine, DeCastel, que j'apprécie beaucoup et avec Fable. Hector s'inquiétait du fait que le gouvernement soit considéré comme plus faible que la compagnie, et qu'il soit impossible de leur refuser quelque chose s'ils l'exigent un jour. Fable a été assez acerbe, et il faut dire que ses remarques dans le bureau ont été plutôt malvenues. Il a beaucoup de mal à écouter les gens sans leur lancer des piques, quand il n'est pas d'accord, c'est quelque chose tout de même. La prochaine fois, je m'entretiendrai avec Hector seul. Enfin, même si je trouve les inquiétudes de DeCastel légitimes, cela ne m'inspire aucune crainte. Les gens aiment à s'imaginer une rivalité sourde entre le clan et le gouvernement, alors qu'il n'en est rien. Neyfer est l'une des rares personnes avec qui on peut discuter, qu'on peut espérer convaincre aussi. Elle a aussi bien moins d'idées stupides que le premier esperien venu, et reste logique et terre à terre. De fait, je pense qu'elle est consciente que la bonne entente entre le clan et le gouvernement est très largement bénéfique pour nos deux parties. Moi, je garde ma place - bien que je me moque franchement de la perdre, ma vie ne tourne pas autour de ce poste - et eux ne subissent pas d'embargo, de harcèlement, de lois leur privant de liberté ou d'autres choses que nous pourrions faire sans mal. Je n'ai guère imaginé comment les mettre à mal, en tout cas, car je suis persuadé que tout peut continuer à bien se passer, tout simplement.

Après cet intermède gouvernemental, Fable et moi sommes retournés à l'Astrale. Je lui avais demandé de récupérer des dès afin de jouer au sept et de pouvoir lui poser des questions, d'apprendre à vraiment mieux le connaître. Je pense que j'ai déjà bien trop de chance dans la vie, avec Aamos et lui, car je n'ai presque fait que perdre ! C'était navrant. Devant ma déconfiture, il a eu la gentillesse de vite nous faire changer de jeu.

La suite est assez évidente à deviner, je dirais. Je pourrais encore noircir des pages pour essayer de comprendre pourquoi Fable me fait cet effet, comment il arrive, en quelques regards ou en prenant un petit air superieur si particulier, à m'enflammer de la sorte.
Ses paroles, toujours douces et tournant autour de ce "nous" se sont faites légèrement plus pressantes, ou plus claires disons, au début de nos ébats. Il m'a notamment demandé de le laisser prendre soin de moi, ou explicité que me présence lui manquait quand je n'étais pas là. Je n'en ai pas discuté plus avant, le moment ne s'y prêtant pas le moins du monde.



Il y a quelques semaines, je pensais que je risquais de perdre Fable si Aamos me demandait un choix net, ou si Fable se trouvait une autre personne sur Esperia. J'ai désormais le sentiment que, ce qui risque de poser problème, c'est de répartir mon temps équitablement entre eux et de faire face à l'appétit débordant de Fable pour ma présence à ses côtés. Il faut que je lui reparle de cette famille envisagée par Aamos, je pense.
J'ai la grande, l'incommensurable chance qu'Aamos soit compréhensif, de son côté, ce qui ne me fait que tenir encore plus à lui.

La situation est toujours complexe, mais d'une toute autre manière. Quoi qu'il en soit, je continue de vivre une période hors du commun, hors de temps, je créer des souvenirs merveilleux dans lesquels je sais que j'aurais plaisir à me plonger un jour, quand le monde sera devenu trop dur à affronter.
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Cassien
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dim. 6 déc. 2020 14:28

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Entrée 31 :
06/12/520
J’ai oublié de parler d’une chose amusante.
Il y a quelques jours, Fable a reçu un chat de la part d’Eldingar. Je ne comprendrais sans doute jamais comment il arrive à être aussi condescendant avec les gens tout en s’attirant leur sympathie tout de même. Enfin. Eldingar a frappé à la maison alors que j’y étais, et je me suis empressé de me cacher dans la chambre en bas pour ne pas être surpris en compagnie de Fable. Une fois Eldingar reparti chez lui, Fable et moi nous sommes installés à l’étage de l’Astrale, face à la cheminée, le chat blotti dans les bras de mon amant, lui dans les miens. Je sais que j’utilise souvent cette expression, mais c’était réellement un moment hors du temps. Avoir cet homme si complexe, intelligent, fier aussi, lové tout contre moi, voir dans son regard toute l’affection qu’il peut avoir pour moi, ça me transcende.


C’est la première fois que j’entrevois réellement l’attrait de ma présence sur Esperia sans m’impliquer dans la vie de la cité. Si je fais monter ma maison, ce qui est en cours, et que j’ai ma boutique agréable, ce qui est prévu aussi, je crois que je pourrais tout à fait ne plus diriger et apprécier les plaisirs simple de la cuisine pour mes proches, de l’écriture et de la tenue d’une papeterie atelier d’art. J’ai toujours eu des projets, quand j’étais sur Esperia, que ce soit lors de mon premier passage ou plus récemment. J’avance d’objectif en objectif, me concentrant sur les paliers nécessaires pour atteindre une finalité choisie avant de passer sans attendre à la suivante. Pour la première fois, vraiment, j’arrive à penser que ce n’est pas une fin en soit.

La question ne se pose pas vraiment, étant donné que si quelqu’un devait prendre ma place ce serait justement Fable, et que notre duo actuel fonctionne beaucoup trop bien pour cela - sans compter que si c’est pour lui laisser une charge aussi grosse et finalement l’épauler parce que je passe la plus grande partie de mon temps à ses côtés, ça n’a aucun intérêt de ne plus diriger, au final.


Il y a peu, Aamos m’a demandé comment j’imaginais l’avenir. Je crois que c’est bien plus flou qu’avant. Je pensais revenir, aider Esperia puis repartir à nouveau, mais cela n’est clairement plus au goût du jour. Si on ne me boute pas, je resterai peut être bien plus longtemps que prévu comme dirigeant, donc. Si on m’évince, moi qui n’imaginais pas rester sur des terres où on m’aurait jeté dehors, je crois maintenant que cela dépendra des projets de Fable et d’Aamos. J'entrevois la possibilité de ne plus être sur la scène, mais de devenir en partie spectateur. Etrange.

J’espère que les émissaires de Monterralier arriveront bientôt… Je souhaite vraiment qu’Aamos puisse discuter avec d’autres religieux et être fixé par rapport à sa bonace. Je ne veux que son bonheur, et je pense que cela pourra vraiment y contribuer.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 20:01, modifié 2 fois.

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Cassien
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lun. 7 déc. 2020 18:24

RolePlay :

Entrée 32 :
07/12/520
Encore une bien étrange soirée que celle d’hier.
J’étais tranquillement installé à la taverne, les bureaux du gouvernement sans cheminée étant bien trop froids pour moi, et j’attendais que Fable se joigne à ma table après que j’ai commandé des plans pour la défense de la ville à Messire Czerwenka. Il est parti ramener nos verres, et Aamos est entré dans la taverne puis venu s’installer dans ce laps de temps. En les entendant se dire “bonsoir à nouveau”, j’ai déjà senti comme une petite tension.
J’ai clairement eu du mal à faire la conversation, les deux ne se répondant pas entre eux, et moi au centre, c’était une plutôt désagréable. Je n’ai rien dit par respect pour eux, mais aussi parce que c’est important qu’on nous voit comme ça tous les trois, vu que des rumeurs circulent déjà.

Les rumeurs, c’est assez amusant pour tout dire. Comme Aamos me l’a fait remarquer, il n’y a pas de rumeur de tromperie audacieuse, mais celle d’un “trouple”. Que ce mot est laid, il faut vraiment que les gens arrêtent d’inventer eux même les choses ainsi. Enfin, l’important, c’est que même quand cela arrive aux oreilles esperiennes, il n’est pas question comme d’autres sur l’île de coucheries mais de couple, pas de libertinage mais d’une forme de stabilité. Fascinant.

Enfin, donc, nous avons discuté rapidement, de Lilja qui allait vite arriver, de la maison qui devrait être terminée avant cela, et des cadeaux qu’on pourrait lui faire. Fable n’était vraiment pas comme d’habitude : il ne pétillait pas, il avait le regard lointain, il ne se ressemblait tout simplement pas. Ça m’a vraiment touché, de le voir comme ça, mais ce n’était guère le moment de faire le tour de la table pour le serrer dans mes bras…

Il a fini par partir, et je n’ai simplement pas pu détacher mes yeux de son corps. C’était une sensation étrange, j’avais de la pitié pour lui - dans le sens vrai du terme, en prenant ses émotions comme les miennes - et une grande envie de le réconforter.

J’ai discuté avec Aamos, ensuite, et ils se sont bien parlés dans l'après-midi, et je suis content que Fable soit allé le voir malgré ses réticences depuis ses visions dans la caverne sous la cascade. On a parlé de projets, des rumeurs, et de quelques autres choses. J’ai fini par me lever pour partir, et il m’a simplement demandé où je dormais ce soir. Je n’y avais pas réfléchi plus que ça, mais j’avais des choses à terminer au bureau que je me suis aménagé à l’Astrale, donc je lui ai dit que je risquais d’y aller. Aucune remarque, simplement le fait de me souhaiter une bonne soirée, et nous nous sommes quittés en souriant. Je ne pensais pas qu’une telle relation entre deux personnes soit possible, honnêtement. Cela dépasse ma conception même de l’amour, c’est.. c’est encore plus grand, ce que je suis en train de vivre avec Aamos. Cette histoire nous rapproche d’une façon que je n’aurais jamais pu imaginer.

Après la nuit, Aamos m’a rejoint en ville alors que je travaillais à la boutique. Nous avons été voir ma future boutique, mieux placée, et nous avons discuté de la maison à nouveau, de Lilja, de l’avenir qu’on pourrait finalement avoir sur Esperia, qui sait ? C’était vraiment agréable. Je nage dans un océan de moment merveilleux, ces derniers jours.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 20:01, modifié 2 fois.

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Cassien
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mar. 8 déc. 2020 10:01

RolePlay :

Entrée 33 :
07/12/520

Les voyageurs sont rentrés hier soir.
Ritva semblait à bout de nerf, à ce qu’elle dit ils n’étaient que deux à gérer vraiment le navire cette nuit et ils n’ont pas pu dormir. Ils ont aussi trouvé Alcédine peu accueillante - ce qui est bien loin de ce que j’ai vécu pour ma part - et se sont plaint de nombreuses choses. Je ne sais pas du tout comment ont été les esperiens là-bas, mais je les imagine sans mal débarquer à une quinzaine et faire comme si le monde leur appartenait et le respect leur était dû. Ils n’arrivent déjà pas à utiliser les titres ici, alors ailleurs… Je ne doute guère d’Ambroise ou de Ritva, et encore moins de Bellini ou Esterad, mais je pense que certains ont dû être acteurs de ce qui leur est arrivé. Enfin, l’important pour moi est qu’ils soient revenus sain et sauf. Bellini est venu me rendre la caisse que je lui avais laissé à vendre, il a récolté 195 pièces, ce qui est une très belle somme. Je lui en ai laissé 35, par principe. La prochaine fois, j’aurais plaisir à les accompagner. Ils seront mieux préparés, c’est certain, plus sélectifs aussi, donc je pense que ce sera bien plus agréable.

Bellini, Ambroise et Ritva m’ont aussi parlé de la situation de Polperro, qui semble en pleine déconfiture. Ils veulent y aller en bateau, pour aider à reconstruire, à soigner, et permettre à cette île de remonter la pente après un passage de la Horde. Je leur ai bien sûr accordé tout mon soutien ainsi qu’une partie des réserves de matériaux du gouvernement. Ritva et Ambroise m’ont prévenu qu’on risquait de “se faire mal voir des autres îles” si on les aidait. L’accord de la confédération stipule pourtant la chose suivante :
Art 4 : Chacune des parties s’engage à favoriser, encourager et promouvoir toutes initiatives
de rapprochements entre les parties signataires, sur le plan économique, social et culturel et
plus généralement toute initiative favorisant la pérennisation de la paix et du développement.
Je suis donc prêt à défendre leur initiative de ma verve s’il devait y avoir quoi que ce soit.


J’ai appris tout cela en rejoignant ces voyageurs fatigués aux thermes. J’avoue que le fait qu’Ambroise ait donné l’heure de rendez-vous à Ritva devant moi m’a fait penser à une évidence : Fable serait avec eux. Quand Ritva est venu dans mon bureau, un peu plus tard, j’ai demandé si je serais le bienvenue, et j’ai eu le plaisir à ce qu’elle m’invite. J’ai donc pu être avec eux, qui savent très bien ce qui nous lie Fable et moi, à me détendre une partie de la soirée. Même si je sens bien que l’ambiance est différente en ma présence - je les vouvoie toujours, et leurs paroles sont plus mesurées - j’étais vraiment content d’y être. Après le départ de Ritva, Ambroise nous a avoué qu’ils avaient passé la nuit ensemble sur Alcédine, et qu'après tous ses efforts Ritva lui avait dit qu’elle l’aimait. C’est un homme dont je ne suis guère proche, mais sa façon de parler d’elle était adorable, il faut l’avouer. Il est assez têtu pour essayer de la faire se convertir un jour, donc je ne peux qu’être content de ce rapprochement du point de vue de la ville. Elle qui dort dans une tente, il veut une maison pour y vivre à deux… beaucoup de positif.

Ambroise a aussi expliqué que, chez les Capitalin, on disait je t’aime comme ça sans le penser, mais que chez Ritva on ne le disait qu’à une seule personne. C’était très beau, même si ça m’a laissé un arrière goût très désagréable. Il devait bien savoir à quel point nous en étions parvenu avec Fable, était-ce calculé de dire cela devant moi ?

Fable a parlé très, très rapidement de la guilde qu’il veut monter ensuite, l’Atelier. C’est le seul projet dont il me tient vraiment à l’écart, ramenant tout au fait de me dire “je te donnerai le papier dans ton bureau”, restant très flou. Cela me déplait, je ne le cache pas. Il se met aussi à éviter mon regard et à prendre un air détaché quand le sujet vient, malgré mes questions ouvertes, et ça me hérisse.

Enfin, Ambroise a fini par partir, nous laissant seuls dans l’eau chaude. Le moment a été agréable, nous nous sommes enlacés et nous avons profité du fait d’être ensemble, chastement bien entendu. Fable m’a dit qu’il m’aimait, à nouveau, mais en Adaarion. Cela m’a vraiment touché. Il m’a glissé qu’il l’avait, comme d’autres Capitalins, dit jusqu’à la perte de sens dans la langue commune, et que faire cet effort montrait que c’était vraiment différent. Je lui ai clairement dit ce que je pensais de la vie, en ce moment, que je vivais des moments merveilleux et que je n’avais absolument plus envie de me passer de lui. Le fait qu’il reste froid, en public, même quand cela est calculé, ça me fait toujours quelque chose.


J’ai fini par le relâcher, j’étais vraiment fatigué et j’avais promis à Aamos de lui réserver une soirée disons sportive, je devais aller me reposer. De plus, j’avais vu l’Opod Lafleur et lui discuter à son bureau qui donne devant la chambre où nous dormons, et aller dormir dans la chambre devant elle ne pourrait faire qu’atténuer les rumeurs qu’elle entendrait. J’ai donc dit à Fable que, et bien, j’allais rentrer à la maison de charité. Cela a un peu brisé la magie du moment, je ne le cache pas, et je le savais. J’ai eu du mal à trouver mes mots, j’avais vraiment peur qu’il soit déçu ou un peu triste. J’ai été très, très, très surpris quand c’est lui qui s’est retrouvé à me dire que ça ne le dérangeait pas, que c’était assez normal, et qu’il m’a rappelé je cite que “j’avais tout à fait le droit d’être intime avec Aamos”. J’avoue que je pensais pas finir par parler de ce genre de choses avec Fable, mais il m’a coupé l’herbe sous le pied en me disant avoir parlé de ça avec Aamos, qu’ils s’inquiétaient tous les deux de comment je me sentais, et que si j’avais l’impression de blesser l’un ou l’autre, ce n’était pas le cas. Il m’a aussi dit qu’Aamos lui avait parlé de ce qu’on avait fait après la dernière prière. Il a terminé en me disant qu’Aamos était mon époux, et lui mon amant, donc que je pouvais dormir ailleurs sur mes deux oreilles.

Je suis tombé des nues. En plus de tous les deux accepter que je navigue entre eux, que ce soit pour dormir ou sur des plans plus charnels, ils en discutent plus ou moins et s’inquiètent de ma personne ? Est-ce bien possible, d’avoir des gens comme ça qui prennent soin de vous ?


Quand je suis finalement rentré, l’Opod faisait la morale à Zaleh, Jaroslaw et Gunther, Aamos était à côté, sur le passage menant à la chambre. J’étais content de mon moment, donc, en désignant là où nous dormons avec Aamos devant ces gens. J’ai hâte qu’il me raconte comment s’est passé sa soirée avec l’Opod, demain. Je suis vraiment content de le voir à nouveau motivé.
Modifié en dernier par Cassien le dim. 17 janv. 2021 20:01, modifié 2 fois.

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