Hors RolePlay :
Ce document est un journal relatant les expériences de Morgann Telcontar. Il n'existe qu'un seul exemplaire, que l'individu porte actuellement sur lui dans l'Ancien Monde.Note : Ce document a pour but de retracer la vie de Morgann depuis son départ d'Esperia, afin de donner un contexte et une cohérence si un jour il devait revenir en jeu. Il se peut donc que je fasse référence à d'anciens joueurs et personnages et que je donne à l'occasion mon point de vue (ou plutôt celui de mon perso', et pas forcément un point de vue juste) sur certains évènements particulièrement "marquants".
RolePlay :
Première page du journal :
06 Décembre 517.« Pour chaque frère tombé,
Une blessure,
Pour chaque ami trépassé,
Une fracture,
Ainsi va l'âme du survivant,
A jamais mutilée... »
Une blessure,
Pour chaque ami trépassé,
Une fracture,
Ainsi va l'âme du survivant,
A jamais mutilée... »
Ces mots ne sont pas de moi. Ce sont les propos d'un vieux légionnaire que j'ai pu rencontrer lors de mes pérégrinations. Et pourtant, ces mots décrivent avec justesse ce que j'ai pu ressentir en lisant avec nostalgie les deux lettres d'Alvahryn. Je ne sais d'ailleurs plus s'il s'agit de copies ou des originales. A en juger l'écriture, on dirait que ce ne sont là que de pâles copies. Oui. Il s'agit en effet de mon écriture. J'ai du perdre les lettres d'origine sur Esperia, en même temps que mon journal intime. Quoi qu'il en soit, ces morceaux de papier ont eu l'effet d'un coup de poignard. C'est comme si de vieilles blessures venaient de se rouvrir. Il est assez étonnant de constater, en ces heures tristes, que les mots ont autant de répondant qu'une bonne lame. La plume peut donc rivaliser avec l'épée si l'on est assez doué pour la manier avec aisance.
Je ne sais pas quel fut le déclic. Je crois me souvenir que ce fut à peu près à cette période, il y a de cela trois ou quatre ans maintenant, que ma vie bascula pour la deuxième fois. Peut-être est-ce là, inconsciemment, la raison de mes envies de lecture. Esperia fut un tournant majeur dans ma vie. Et les évènements tragiques que j'ai pu vivre là-bas ont considérablement impacté ma façon de voir les choses, d'interagir avec l'environnement qui nous entoure. Je crois, d'une certaine manière, que c'est Esperia qui m'a fait prendre conscience de la cruauté de ce monde. Il me semble que jusque là, j'étais plutôt un jeune homme insouciant et idéaliste. Mon arrivée dans le Nouveau Monde m'a rapidement fait comprendre que j'étais loin de la réalité. J'ai du m'adapter, m'endurcir. Et j'ai pris en maturité.
Si aujourd'hui j'ai envie de m'exprimer à travers ces pages, c'est pour ne pas oublier d'où je viens, qui je fus, et ce pourquoi je me suis battu. Et lorsque la mémoire me fera défaut (ce qui est en fait déjà un peu le cas), il me restera toujours ce support pour ne pas perdre complètement la tête. Peut-être même qu'un jour, mes enfants auront envie d'en savoir un peu plus sur leurs origines, et ce jour là, ils pourront lire ce journal, pour comprendre que le monde dans lequel ils vivent est loin d'être un paradis. Je l'ai appris à mes dépends, rien n'est acquis définitivement. Vivre est un combat de tous les jours...
Mes débuts en Esperia furent des plus dégradants. Dépouillé de tout honneur, de toute dignité, je fus vendu comme esclave à une illustre et puissante famille locale : Les Lindèn. Échanger sa liberté contre des fers est tout sauf plaisant. Si mes maîtres se montrèrent plutôt cléments et bienveillants à mon égard, c'est au détriment du reste de la population. On ne tarda pas à déverser sur moi un flot d'insultes et de coups, chose apparemment récurrente à Esperia lorsque l'on est esclave. J'ai rapidement compris que nous autres, esclaves, étions des défouloirs pour les classes du dessus. Ainsi, l'aristocratie crachait son infect venin sur les citoyens, et ces mêmes citoyens s'en prenaient ensuite aux habitants... Et ainsi de suite. S'il était difficile pour les castes intermédiaires de s'en prendre à un membre de la noblesse, il était toujours possible d'en venir à se venger sur ses possessions, ou de s'en prendre au premier esclave venu pour se défouler quelques instants. En outre, exercer un semblant de pouvoir et d'autorité sur plus petit que soi était un concept fortement ancré dans les mœurs de la ville. Néanmoins, je retire de cette expérience déplaisante de nombreux enseignements. D'une certaine façon, j'ai appris à respecter autrui, à faire preuve d'humilité. En tant qu'esclave de la famille Lindèn, j'avais toutefois quelques "privilèges". Mes maîtres, en raison de mes nombreux services rendus, m'accordèrent de nombreux moments de permission. Durant ce temps libre, j'en profitais pour donner un coup de main au personnel soignant du Dispensaire. Il m'arrivait aussi de m'entraîner avec d'autres esclaves dans la cour de la caserne, lorsque les gardes étaient de bonne humeur. Pour eux, cela restait un bon moyen de garder un œil sur des recrues prometteuses.
Les jours passèrent et les Lindèn en venaient à m'accorder toujours plus de liberté, comprenant que j'étais un être relativement débrouillard et autonome. Puis arriva le jour où l'on vint me prévenir que je n'avais plus rien à apprendre en tant qu'esclave, et que j'étais désormais un homme libre de reprendre en main le cours de son destin. Peu de temps après, je décidais sans hésiter une seule seconde de rejoindre la Garde d'Esperia...
Hors RolePlay :
Le reste de la page est laissé vide. L'écrivain a probablement été sollicité autre part, devant de ce fait interrompre son travail.