Un beau matin, sur la place d'Esperia. Alors que certains venaient de se réveiller, d'autres avaient commencé leur dur labeur. Maztium était réveillé depuis le lever du soleil, et sa figure décrivait la mauvaise nuit qu'il avait passé dehors. Onow déverrouillait la porte de sa taverne et épongeait le vomis qu'un convive de la nuit dernière avait laissé comme ultime paiement. Kron s'étirait bruyamment, et avec sa naïveté infantile grattait son ventre bedonnant. Scholwitz sorti de sa boutique, en fermant conscienscieusement la porte à double tour. Le petit portillon grinça, et il entendit les ronflements bruyants d'AbbSinthe dans sa boutique en face. Sa porte, aux trois quarts fermée, indiquait que sa soirée fut agitée, et les débris de choppes au sol le confirmaient. [Non, ce n'est pas Very Bad Trip !] Le marchand de nourriture s'avanca vers la porte Ouest d'Esperia, d'où les premiers bruits de voix arrivaient. Il s'était levé avec une petite amertume: la mise en place d'Esperia prenait du temps, et les premières séances du Sénat devraient débloquer quelques situations. Comme cette fichue histoire de licence pour vendre... Scholwitz était conscient que ceci n'empêchait pas certains commerçants de vendre, mais cela handicapait sérieusement le commerce. D'autres affaires traînaient, tout ça parce que la ville était en pleine expansion... Arrivé sur la place principale, il discuta avec quelques amis, salua les autres de la main, puis s'assit sur un banc.
Le soleil se levait. Vers l'heure de l'apéritif, tout le monde s'était réuni sur la place pour prendre un peu de repos et discuter avec chacun. Pensant que le moment était opportun, Scholwitz se leva, et prit la parole.
« Mes chers amis, mes chers concitoyens, mes chères amies, j'ai un projet à vous proposer. Comme vous avez pu le voir, la construction d'Esperia avance relativement rapidement, et nos différents quartiers rivalisent de vitesse de construction et de beauté. Les maisons et les parcelles commerciales poussent comme des champignons, et chacun commence à prendre ses marques; les plus âgés s'installent tranquillement dans leur maison tandis que les plus entreprenants se lancent dans le démarchage pour le commerce; les derniers utilisent leur temps libre pour discuter librement.
Dans cette situation idyllique, les meilleurs événements se démarquent. Malheureusement, nous ne pouvons pas rester dans cet état. Le Sénat, le corps de la vie de la ville, n'existe pas, ou seulement sur le papier. Ceci est un fait handicapant pour nous !
L'intérêt de ce Sénat n'est pas d'occuper quelques personnes un beau jour afin de discutailler tranquillement et se tirer la barbe de temps en temps. Le Sénat est un véritable cadeau de la Providence et de la Démocratie pour nous ! Par le Sénat, le Peuple peut s'exprimer, par le Sénat la ville peut se développer, par le Sénat tout peut briller !
Mes chers compatriotes, et je m'adresse plus particulièrement à ceux qui tiennent les affaires: comme vous vous en doutez, je suis candidat à cette élection des sénateurs populaires afin de représenter les personnes les moins représentées. Mais, étant moi-même commerçant, je suis à la meilleure position pour représenter ce noble corps de métier. Je réussirai à comprendre mieux que n'importe qui d'autre les problèmes que mes confrères pourront rencontrer; et au-delà des préjugés, des inimitiés, je vous promet que je pourrai vous défendre le plus facilement possible ! Je vous remercie tous de votre attention, et vous souhaite de faire le bon choix !»
Scholwitz se rassit dans le silence le plus total. Il regarda autour de lui, et, petit à petit, les discussions se ravivèrent.
Une déclaration publique...
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