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Une écriture à l'encre et plume appliquée et rondes. L'affiche est clair et semble avoir été travaillé afin de résister un temps à l'humiditéRolePlay :
Observations sur la santé économique & politique de la cité et propositions.
Il est un devoir, pour tout citoyen soucieux du bien commun, de partager ses observations lorsque les signes du temps lui paraissent porteurs d’avertissements. Ce n’est point une accusation, mais un constat teinté d’inquiétude que je livre ici. Hier encore, dans l’une de nos honnêtes tavernes, le modeste repas et la boisson partagés entre deux personnes se sont vus tarifés à la somme de trente-cinq cuivres. Qui parmi nous, en son for intérieur, ne sent pas que ce même repas, il n’y a que quelques mois encore, en aurait coûté la moitié ? Les taverniers ne sont point à blâmer ; ils ne font que refléter, dans le prix de leur pain, la fièvre qui agite les veines de notre économie.
La cause de ce mal, je la vois dans une abondance monétaire qui, peut-être je le pense à tord, s’est répandue au-delà de toute sagesse. Lorsque la monnaie devient trop commune dans les bourses de trop nombreux individus, sa valeur intrinsèque s’érode. Nous assistons à l’amorce d’une dévaluation qui se manifestera par des variations de prix de plus en plus amples et imprévisibles au gré des arrivées/départs de personnes et des spéculations.
Face à ce péril, je recommande avec la plus grande prudence une politique de thésaurisation. Qu’une partie des futurs impôts, la fortune léguée par Negocielli, et d’autres revenus exceptionnels, soit soustraite de la circulation immédiate. Retirons du circuit cette masse monétaire superflue pour en assainir la valeur. Cette réserve, placée sous la garde inflexible de la Trésorerie, pourrait ensuite être réinjectée non par des aumônes qui entretiennent l’inflation, mais par de grands travaux publics ou des missions salariées, ajustés aux fluctuations de notre population et aux besoins réels de la Cité. Ainsi, la monnaie retrouverait son rôle de servante de l’économie, et non plus de son tyran.
Ceci m’amène à un second point, plus structurel, et que d’aucuns jugeront peut-être trop audacieux. L’architecture administrative d’Esperia, héritée d’un autre temps, montre aujourd’hui ses limites. Le statut d’autonomie de chaque quartier, avec ses intendants aux pouvoirs parfois divergents, engendre un émiettement des volontés et une inefficacité dommageable. Il est temps, dans l’ère nouvelle qui s’offre à nous, d’opérer une centralisation raisonnée de l’administration. Je propose la suppression de ces autonomies obsolètes et la transformation de nos quartiers en circonscriptions électorales. Chacune d’elles élirait alors un représentant siégeant au Conseil Central, assurant ainsi une voix à tous tout en unifiant la direction de la Cité. Les intendants verraient leur rôle transformé en celui d’exécutants efficaces des décisions prises pour le bien de tous, et non plus pour l’intérêt d’un seul quartier.
J'appui cette observation de mes recherches du passé économique d'Esperia, de son évolution politique et du dernier colloque et expositions à l'Académie. Ainsi je soumet ces réflexions et ces propositions à la sagesse du Conseil et au débat qu'il pourra susciter dans le bourg. L’inaction n’est plus une option si nous voulons préserver la prospérité et la stabilité d’Esperia.
Un Citoyen Préoccupé, le 29 novembre 525.
Kaarlo Laïne.