Le manuscrit qu'Amory tenait entre ses mains était volumineux, et racontait l'histoire de Golvandaar, la Cité des Montagnes. Il aimait parcourir le précieux ouvrage, s'arrêtant sur ses passages favoris. Il se rendit à la jetée, et lu pour une énième fois.
Golvandar - La Forteresse du Monastère :
"Les moines du Monastère, désirant éduquer le peuple, font la classe aux jeunes entre 5 et 10 ans. Ils leurs apprennent les bases des mathématiques, de la linguistique, de la grammaire, des mythes, de la calligraphie... À 10 ans, les garçons peuvent continuer et approfondir l'apprentissage qu'ils ont jusque là reçu. Dans les famille du peuple, peu de famille peuvent se permettre d'envoyer leurs fils, à l'école, car ils peuvent travailler. Les familles de la noblesse envoient généralement leur fils cadet, qui entrera dans les ordres. Certaines grandes familles emploient des précepteurs pour leurs filles. Ainsi, l'alphabétisation de la Forteresse de Golvandaar atteint environ les 30%, et augmente peu à peu. Une fois les études des novices terminées, ils peuvent se consacrer entièrement à l'étude, à la copie, et à une profession. Les moines finissent généralement leur vie au Monastère. Certains, spécialistes des mathématiques, partent pour l'Observatoire, d'autres marchent sur les routes en pèlerinage vers la sagesse. D'autres enfin décident de devenir professeur, à Golvandaar, ou dans les contrées paisibles."
"Les Adaarions forment un peuple amical, paisible. La vie des habitants est rythmée par les fêtes traditionnelles et le bruit de chocs des chopes de bière. C'est un peuple joyeux, serviable, mais retranché derrière ses hautes et puissantes murailles. Ils ne cherchent pas la guerre avec les contrées voisines. Ils savent bien que le Peuple du Nord, au delà des Montagnes, ne les apprécient guère, ils vont même jusqu'à les détester. Ils ne savent pas vraiment pourquoi. C'est un peuple certes barbare, belliqueux et analphabète, c'est néanmoins un peuple fier et valeureux. Ils estiment chacun des peuples qu'ils ont rencontrés, car chacun ont une âme et des valeurs qu'ils maintiennent par la force de leurs bras et de leur courage. Les Adaarions ne cherchent pas à prendre parti lors d'affrontements entre leurs voisins. Ils s'affichent comme un peuple neutre, ne voulant pas interférer dans les relations étrangères. Leur armée est uniquement défensive et règle parfois les délits importants. Elle est une des armées les plus sûres, des plus loyales et des plus entraînées. La Montagne et le froid mènent la vie dure aux hommes d'armes."
"La Forteresse s'établit comme une cité-état s'efforçant d'être démocratique. Une assemblée se réunie, rassemblant le représentant de la noblesse : le duc, celui des moines : le prieur, ainsi que celui du peuple : le bourgmestre. Ils s'efforcent de trouver un compromis lors de leurs délibérations.
L'économie tourne autour de l'extraction de la pierre et du marbre dans la montagne, ainsi que de la coupe du bois sur les versants. On y trouve d'excellents sculpteurs et artisans."
"Sur le Mont Addar (Sophie : Sagesse), fut construit, bien longtemps avant l'élévation de Golvandar, un observatoire, qui dépassait alors largement les connaissances de l'époque. Il est habité par quelques uns des érudits du Monastère. Ils y étudient l'astronomie, l'observation des mouvements des corps célestes. Il a perdu aujourd'hui de sa notoriété, mais reste néanmoins un outil à la pointe de la technologie, même si l'observatoire de la capitale le supplante.
Le commerce de la cité est tournée vers le travail de la pierre, du marbre et du bois, qu'offre la Montagne. Ainsi, ils doivent importer toute la nourriture dont ils ont besoin. Il y a bien quelques chasseurs, mais leur viande ne suffit pas à contenter toute la population."
"Le tissu urbain de la cité-état est très serré, et ce en raison de son terrain accidenté. On y trouve la Grand-Rue, allant de la porte Sud, au Monastère. De part et d'autre de l'axe principal s'érigent des commerces et des hôtels particuliers. Tout autour de cet axe, de nombreuses petites maisons se tiennent les unes contre les autres, d'autres s'adossant contre la Montagne. On trouve d'ailleurs contre les parois rocheuse, de hautes maisons, de petits immeubles, atteignant parfois les six ou sept étages, mais ce cas reste rare. Les rues sont parfois couvertes d'une verrière."
"Les fleurs blanches de la Montagne manqueront à celles et ceux qui quitterons Golvandaar. Les perces-neige incarnent la force et la persévérance des Adaarions et les étoiles d'argent, leur sagesse et leur ténacité. Pendant la période des Neiges, la vie à Golvandar ralentit, calme et feutrée. La période de Dégel est l'ennemi que les Adaarions n'ont pas. Les vagues de glaces et de boues dévalent les pentes de la Montagne et les Glaciers se vident. Pendant la transhumance, les éleveurs des plaines alentours conduisent leurs bêtes paîtrent sur les versants ensoleillés et verdoyants, la coupe du bois peut reprendre, les artisans ressortent leurs haches."
"Golvandaar a pour étymologie Golvan, qui signifie sacrée, sainte ; et Adaar, en référence au Mont de l'Observatoire, qui signifie Sagesse. Ainsi, on en conclue que Golvandaar représente la Sagesse Sacrée, la Sainte Sagesse. Le blason de la Forteresse représente deux puissantes tours reliées d'un rempart, et d'un grand sapin au fond, le tout élevé sur un livre en marbre. Ce dernier incarne la longévité, la pureté et la force de la sagesse. Les remparts, quant à eux représentent la puissante neutralité de la Forteresse ; et le sapin, l'Espoir et la première source de revenu de la cité."
Il replia l'ouvrage et se dirigea à la taverne des Spiritueux.
