Utilisateur:Sence
Description physique
Sence est une jeune femme aux traits peu marqués, ses cheveux sont longs et de couleur bistre. Elle a un petit front, des yeux de couleur miel et en forme d'amande. Ses yeux rapprochés resserrent les traits de son nez, fin et épaté. Ses narines ressortent légèrement. Les coins de son nez sont légèrement secs, à force d'être frottés par ses mains. Sa bouche n'est ni fine, ni épaisse, mais ses lèvres sont relativement charnues et d'un rose presque mat. Sence a les joues légèrement creusées et les pommettes très légèrement rosées.
Ses oreilles sont assez fines, proches de sa tête et ses cheveux cachent une énorme partie de celles-ci. Le bout de son menton est fin et son visage forme un V naturel.
Elle n'a pas les épaules très larges, mais de longs bras, ni trop fins, ni trop charnus. Sence pèse environ 69Kg pour 1m74. Sa morphologie en 8 lui fait resserrer légèrement la taille et ressortir légèrement les hanches, quelque peu larges. Physiquement, Sence n'est pas frêle du tout, elle n'est pas menue mais n'est pas non plus en surpoids. Elle n'est que très légèrement musclée.
De longues jambes lui terminent le corps, avec des pieds aussi fins que le sont ses mains.
Description morale
Sence est une femme vive d'esprit et intelligente. Elle est cultivée et a reçu une éducation de par ses parents. Sence n'hésite pas à faire le bien puisqu'elle pense que ses actions valent plus que ses mots. Cependant, il n'est pas anodin de remarquer que Sence est protectrice, envers son entourage, mais également envers les personnes les plus faibles et fragiles, dont les animaux. Elle ne déteste personne au premier abord, mais se fie rapidement à son instinct pour croire ou non en la moralité et fiabilité de ses compères.
Etant proche de la nature et de sa biodiversité, Sence a énormément de mal à cerner la manière dont le Culte des images fonctionne, ne percevant pas les animaux comme inférieurs aux êtres humains.
Jeune fille autonome, Sence se débrouillera souvent seule, pour éviter de déranger. En effet, son vilain défaut étant de beaucoup parler, vaut-il mieux pour elle faire preuve de retenue quant à l'envie de trop se dévoiler.
Son plus grand défaut, selon elle, c'est la fragilité de son corps, en comparaison avec celui des hommes. Elle a très souvent été témoin des agissements de ceux-ci en communauté et n'a qu'un rêve, c'est de rivaliser avec la gent masculine pour prouver au monde que l'on peut être une femme, érudite, travailleuse, sensible, mais aussi forte qu'un roc.
Religion
Le Monachisme considérant que chaque humain possède une âme et doit œuvrer au quotidien dans la paix, la bienveillance et l’harmonie avec son prochain, Sence n'en est que plus fidèle à sa religion.
Son unique objectif dans la vie, c'est d'être pieuse, intelligente et de suivre les préceptes de base de sa religion.
Les actes dans le Monachisme valent mieux que les paroles, la charité et la bonté de cœur sont omniprésent dans celle-ci, mais il arrive parfois de ne pas être parfait. Quand Sence faute ou à des pensées impures, elle prie Arbitrio pour être en paix avec sa religion et envers elle-même.
Comme cela est commun, elle prie également pour sa famille, ses amis, les gens les plus faibles et démunis ainsi que pour la paix.
Histoire
496
Thermidor 496; naissance de Sence Al-lal.
A l'approche de la nuit, des cris se font entendre. -"Quel magnifique bébé que voilà, qu'elle est fragile..." -"Oui, tu as raison... Et regarde, maintenant qu'elle est contre moi, elle ne pleure plus." -"Il semblerait qu'elle soit sensible à ton contact... que dirais-tu de l'appeler Sence ?" -"Quel prénom adorable."
Il n'en fallut que très peu de temps pour qu'elle reçoive un nom. Sence était déjà née que ses parents l'aimaient déjà d'un amour profond et sincère. Ceux-ci se juraient que jamais, au grand jamais, leur fille ne manquerait de quelque chose. Même s'ils n'étaient pas riches, Vittoria et Amador, les parents de Sence, se juraient de faire tout pour que leur future fille soit comblée et reçoive une éducation correcte.
497
Déjà un an que la petite Sence est née...
Rien ne lui est arrivé à elle, mais ses parents travaillent tous les deux très dur, pour pouvoir subvenir aux besoins de leur enfant chérie.
Quelques balbutiements, quelques chutes en essayant de marcher, la vie de Sence ne peut être plus simple et heureuse. Elle prononcera bien assez tôt son premier mot, "chien". Suivi des traditionnels "Papa" et "Maman"...
C'est la sale guerre, cette année-là, les parents de Sence évite fortement les conflits et ne souhaitent qu'une chose, que la guerre se termine rapidement pour pouvoir enfin vivre une période de paix, propice à l'épanouissement d'une jeune fille.
498
Sence sait désormais marcher, et s'exprime de plus en plus par de mots très simples. Ses parents sont très fiers d'elle et celle-ci est très aventureuse.
Lors d'une journée de Brumaire, après avoir tenté de marché, elle a cavalé le long de la pièce principale du foyer, s'écrasant non sans fracas, dans la porte de la maison. Plus de peur que de mal, ce n'est qu'une petite bosse de rien du tout, mais Sence à déjà le sens du risque.
499
3 ans !
Sence sait désormais sauter, enfin, ce n'est pas toujours très glorieux. Elle marche désormais sans difficulté et coure même partout dans la maison et même dehors. Elle connait désormais les règles de politesse, tels que "Bonjour" et "Merci".
Les gens la trouvent très bien éduquée pour son âge, mais ses parents tentent désespérément de lui faire apprendre le mot "S'il-te-plaît"!
Rien à dire, si ce n'est que Sence s'est encore trouvé deux nouvelles passions : La boue., pour le plus grand malheur de ses parents qui doivent la nettoyer de la tête aux pieds après chacun de ses passages dehors, mais aussi le chant. Sence chante, tout le temps, des comptines apprises par ses parents.
500
L'an 500, nouveau siècle et nouvelles péripéties.
A cet âge, il n'y a pas grand-chose que Sence sait faire de plus que lorsqu'elle avait trois ans. Cependant, elle passe de très longues heures assise sur la chaise de la pièce principale du foyer, regardant sa mère travailler, cuisiner, faire le ménage...
Son père, lui, travaille dehors, dans la ferme. La famille vient d'adopter un chien de compagnie, pour défendre la ferme des nuisibles. C'est un gros chien, mais Sence ne semble pas en avoir peur, au contraire.
Elle sourie de plus en plus à la vue de celui-ci, mais pas autant que quand son père rentre à la maison; elle s'illumine de joie et lui rentre dedans pour le câliner.
501
Déjà cinq ans !
Avec du fusain, Sence s'amuse désormais à recopier les formes qu'elle voit, ainsi que les rares lettres qu'elle arrive à reconnaître. Elle sait désormais écrire son prénom correctement.
Le papier n'étant pas une ressource des plus communes pour cet usage, Sence ne peut pas vraiment s'entraîner autant qu'elle le souhaiterait. Elle innove donc en dessinant sur les murs, les meubles, voire sur le sol.
Ses parents la grondent parfois, mais elle ne semble pas encore comprendre pourquoi dessiner partout est un problème.
Sence commence avec ses parents à lire des histoires. On lui en lisait déjà une très souvent, mais cette fois-ci, Sence veut lire elle-même. Evidemment, elle ne comprend presque rien d'autre que des mots simples, mais pense déjà être lettrée.
502
Sixième année de vie.
Sence est très heureuse, aujourd'hui, elle vient de recevoir un magnifique collier, d'une pierre verte magnifique. Ce collier est porté par Sence tous les jours et elle ne veut jamais l'enlever. C'est son premier cadeau si précieux à ses yeux. Son père le lui a offert et lui a raconté qu'un ami lui avait donné pour elle !
Maintenant, Sence peut lire de mieux en mieux, ce n'est toujours pas incroyable et elle a toujours du mal avec des mots longs ou compliqués, mais celle-ci adore lire et relire son livre... c'est presque si elle le connait par cœur, maintenant.
Jusque là, Sence ne sortait que très peu, majoritairement aux alentours de sa maison, mais le peu de fois où elle s'aventurait dans le centre de la ville, c'était en compagnie de ses parents. Cependant, il semble que tout cela va très rapidement changer. En effet, Amador travaillant comme fermier, il vend ses services à différents oligarques et bourgeois marchands, qui ont besoin de matières de première nécessité. C'est donc de par ses relations de travail, que celui-ci a réussi à convaincre l'une des personnes pour lesquelles il travaille, un bourgeois très riche, de placer sa fille dans une des écoles privées ou ses propres enfants étudient.
Malgré une réticence certaine, celui-ci finira par accepter en échange de quelques services dont Sence n'aura jamais conscience avant de longues années.
503
Sept années déjà...
Cela ne fait pourtant que quelques mois que Sence étudie dans une école privée pour connaître les bases de la vie commune et de matières comme la lecture par exemple.
Ceci dit, il est difficile pour elle de s'intégrer pleinement. N'étant qu'une fille de citoyens libres, Sence ne dispose pas des mêmes traitements de faveur que les autres, au contraire. Ses petits camarades ne sont pas bien âgés qu'ils l'harcèlent déjà souvent pour des choses mineures. Cependant, certains de ses camarades ne semblent pas la détester.
S'il y a bien un sujet de conversation, c'est celui de son pendentif vert émeraude. Certains de ses camarades semblent jalouser ce bijou.
Sence semble désormais savoir lire et maîtrise également l'écriture comme une enfant de son âge. Ses parents sont fiers de savoir qu'elle s'investit énormément dans ses enseignements.
504
Huit ans et beaucoup de dents !
L'apprentissage de Sence se poursuit. Elle sait désormais de manière très correcte lire, écrire, parler de manière distinguée et sait également se comporter correctement en société.
Exit les roulages dans la boue, les gloussements de gêne et parler fort, elle doit désormais se comporter comme une vraie dame lors de ses classes privés.
Malgré son jeune âge, il semble que Sence soit confrontée à un problème de taille, Alleaume. Alleaume est un garçon d'environ son âge, qui la maltraite énormément. C'est le fils du bourgeois pour lequel travaille son père, mais c'est aussi le plus méprisant des garçons de son école privée. Néanmoins, Sence rougit énormément à la vue d'Alleaume, jusqu'au point de bégayer et de glousser... difficile pour elle de comprendre la logique derrière ces mécanismes.
505
A neuf ans, Sence commence à apprendre la couture, une activité qui l'apaise et la fascine, tandis que d'autres élèves, garçons et filles, s'amusent à d'autres activités. En addition à tout cela, elle commence également le dessin et le chant, des matières qu'elles trouvent également relaxantes.
Coudre n'est pas la seule chose qu'elle commence à apprendre, c'est avec son père qu'elle commence à se passionner pour la botanique et l'utilité des plantes de manière générale. C'est avec cet attrait pour la botanique que Sence se rend vite compte de la grandeur de la biodiversité de la région et qu'elle commence à en comprendre les avantages.
Il est toujours difficile pour elle de côtoyer Alleaume, cependant, il semble de moins en moins mesquin et méprisant, c'est une bonne chose pour elle.
506
10 ans maintenant et Sence continue à apprendre de plus en plus de choses concernant la couture. Celle-ci envisage de devenir Apothicaire, mais elle est aussi très enthousiaste à l'idée d'être Couturière. Il est si tôt pour décider et c'est tellement difficile de choisir!
Sence s'est faite une nouvelle amie. En se rendant un jour au marché de Tenence, celle-ci à rencontré une fille très sympathique du nom de Luna. Elles passent souvent les journées ensemble quand Sence n'est pas en plein apprentissage et se racontent tout. Sence lui parle beaucoup d'Alleaume et il semblerait que cela amuse énormément Luna.
Vittoria aimerait beaucoup que Sence apprenne à cuisiner, elle lui a d'ailleurs enseigné quelques recettes simples, mais il semblerait que Sence ne soit vraiment pas douée dans ce domaine. Elle a déjà failli mettre le feu à sa maison en cuisinant une recette simple !
Pour ses dix ans, ses parents lui ont offert un livre d'histoire, ceux qu'elle avait n'étant plus très intéressants après la quatrième lecture.
507
Onzième année, Sence devient de plus en plus bavarde, trop bavarde.
En effet, des jeunes filles de ses classes privées lui semblent intéressantes et n'ayant aucun ami à l'école, elle décide d'aller les aborder après tout ce temps à s'être ignorées. Ces filles, feignant d'être son amie, lui ont fait se confier quelques-uns de ses petits secrets, notamment pour son petit béguin pour Alleaume.
Il n'en fallut que très peu pour que l'ensemble des élèves, pourtant pas si nombreux, soient au courant. Encore moins de temps pour qu'Alleaume lui-même le soit.
Quelle honte pour elle.
Après quelques jours, c'est Amador et Vittoria qui étaient désormais au courant. Amador n'étant pas très serein à l'idée que sa fille soit harcelée et même s'il savait que ce n'était pas simple tous les jours, la simple idée que le fils de la personne pour qui il travaillait se moque de sa fille le rendait malade. Il était pourtant nécessaire pour lui de garder de bonnes relations avec celui qu'il fournissait. Aussi, il tenta d'apprendre à sa fille à cacher un peu plus ses émotions et moins laisser transparaitre ses sentiments.
508
C'est à ses 12 ans que Vittoria tenta enfin d'enseigner un peu sa philosophie de vie concernant la religion et la Monachie à sa fille. Il était difficile de concevoir pour Sence, que des enfants puissent être aussi méchant avec elle simplement parce qu'elle n'avait pas autant d'argent qu'eux.
C'est à ce moment-là que Vittoria lui appris que les actions valent mille mots. Le comportement, la piété, la bonté et le sens de l'honneur valaient tous mieux que ces personnes qui la harcelait.
Sence fit sa première prière, accompagnée de sa mère, devant l'autel de la maison. Elle ne comprenait pas encore tous les enjeux de la prière, mais savait que celle-ci l'aiderait à se sentir mieux et à être plus en paix avec elle-même.
509
13 ans, c'est une étape difficile de la vie d'une jeune fille.
Le temps était passé, de l'eau avait coulé sous les ponts depuis la gênante histoire avec Alleaume... pourtant une chose étrange allait se passer cette année-là. En effet, Alleaume allait enfin - et pour la première fois - parler à Sence de manière sincère et sympathique, d'humain à humain, d'égal à égal.
Un conte de fée pour Sence qui s'empressa d'aller raconter sa magnifique expérience à Luna. Cependant, celle-ci lui demanda vivement de calmer ses ardeurs et de faire attention, lui rappelant les pestes qui lui avait fait se confier des choses inavouables.
Pourtant, malgré ces fortes recommandations, Sence ne pouvait jamais s'empêcher d'aller rejoindre Alleaume pour discuter longuement de ses passions et de ce qu'elle aimait faire. Elle lui montrait les nombreux dessins qu'elle faisait, mais aussi chantait pour lui. Elle adorait dessiner son portrait, mais aussi celui de ses parents. Il semblait qu'une amitié soit enfin née.
510
Après quelques mois, c'est Luna qui avait fini par concéder à Sence que, finalement, il n'était pas si méchant cet Alleaume.
C'est d'ailleurs après ces quelques mois qu'Alleaume fit le premier pas en embrassant Sence. Rouge de honte et paniquée, celle-ci avait terminé par fuir en courant jusque chez elle, s'enfermant et gloussant toute seule dans sa chambre.
Il semblait que ces deux-là formait désormais une paire soudée, mais à cet âge, il était impensable de parler d'une quelconque relation. Eux-mêmes ne savaient pas vraiment ce qu'ils faisaient.
511
Sence avait désormais 15 ans, Alleaume en avait 16 et Luna 16 également.
Alleaume ayant définitivement quitté l'école privée, avait déjà commencé à travailler comme marchand pour son père. Hormis quelques sourires, il ne s'était jamais rien passé de plus entre Alleaume et Sence depuis leur baiser, pas même un deuxième.
Entretemps, Luna avait fini par découvrir la vérité sur le baiser et tannait régulièrement Sence avec ce sujet.
Amador devenait de plus en plus faible, il arrivait de plus en plus vers la cinquantaine et avait de moins en moins de force comme fermier. Il espérait un peu que sa fille, de par sa connaissance de la botanique en général, reprenne le flambeau, mais il ne voulait en aucun cas imposer sa vision des choses à sa fille.
512
Ses 16 ans atteints, Sence quittait elle aussi définitivement l'école privée pour retourner vivre entièrement chez ses parents et les aider du mieux qu'elle pouvait.
Etant parfaitement consciente de l'état de santé de son père, elle décida de l'aider dans les tâches quotidiennes de la ferme. C'est cette année-là qu'elle comprit enfin que son père avait dû offrir de vendre ses produits beaucoup moins chers, pour qu'elle puisse accéder à l'éducation que son père pensait qu'elle méritait. La famille vivait donc depuis presque dix ans maintenant à crédit et remboursait difficilement ses dettes.
Elle tenta de négocier une première fois le retour des prix de vente à la normale, ayant quitté l'école et n'ayant plus besoin d'un traitement de faveur. Cependant, le père d'Alleaume refusa catégoriquement sa requête. Même Alleaume n'y pouvait rien.
Parlant d'Alleaume, elle et lui finirent par avoir leur deuxième baiser et après le troisième, finirent par officiellement se mettre ensemble. Même si Vittoria et Adomar ne voyait pas cette relation d'un bon œil, c'est surtout le père d'Alleaume qui voyait en eux une relation contre-nature.
513
Majorité enfin atteinte, Sence décida que c'était la couture qui la ferait vivre, elle et sa famille. Elle décida donc de retourner dans l'école privée qui lui avait tant appris, pour demander s'ils recherchaient une jeune fille capable d'enseigner la couture et la botanique à leurs élèves.
Après quelques négociations, l'école accepta celle-ci dans leurs rangs.
Vittoria avait enfin accepté la relation de sa fille, tandis qu'Adomar avait également renoncé à s'interposer à celle-ci. De plus en plus faible, il ne voulait que le bonheur de sa fille et non pas perdre encore plus sa santé physique et mentale, se disputant pour de telles sottises avec sa fille.
514
Premier drame de sa vie, le chien de la famille Lomo, venait de décéder. Celui-ci avait 16 ans et vécu une belle vie dans la ferme des Al-lal.
Luna et Sence se voyait de moins en moins, celle-ci voyageant de plus en plus avec ses parents. Alleaume était donc vraiment tout pour Sence, un roc sur lequel elle pouvait compter. Ils n'avaient véritablement aucune tension entre eux et l'avait même initié au Monachisme. En effet, ses parents n'étaient pas de fervents croyants ni pratiquants de cette religion.
Cette année fut relativement calme hormis la mort de son animal de compagnie. Elle décida de ne pas en adopter un autre par respect à son ancien compagnon.
515
Passant de plus en plus de temps chez Alleaume, Sence découvrit de plus en plus que les familles n'étaient en général pas aussi soudées que la sienne. En effet, les tensions entre les parents d'Alleaume la mettait quelquefois mal à l'aise.
Il était insoutenable pour elle de voir une femme aussi maltraitée par son mari.
Elle se confiait souvent sur ces tensions pendant ses prières, priant pour cette pauvre femme maltraitée par l'homme censé la protéger.
Elle se demandait souvent pourquoi Alleaume, alors âgé de 20 ans, n'agissait pas plus que ça. Elle ne comprit que bien plus tard qu'il en avait lui aussi été la victime.
516
S'éloignant de plus en plus de l'attitude néfaste des parents d'Alleaume, Sence se retrouvait de plus en plus dans la prière pour libérer son esprit. Son père, les parents de son compagnon, la misère en ce moment, la brutalité des guerres, celle-ci se sentait de plus en plus mal à l'aise parmi tant de souffrances.
C'est cette année que Luna lui annonça définitivement quitter sa ville natale pour rejoindre ses parents, qui avaient déjà quitté un an plus tôt la région. Après de larmoyants adieux, Luna lui fit le cadeau d'une bague, la sienne. Sur celle-ci était inscrit "LSA² en référence aux trois amis.
517
Sence passa l'an 517 entre la ferme et l'école dans laquelle elle enseignait aux jeunes filles ainsi qu'aux jeunes garçons à coudre.
Sa vie redevenait de plus en plus calme et paisible et elle se sentait de moins en moins opprimée par les diverses tensions. Elle se mit également à tenter d'apprendre de nouvelles choses, comme une nouvelle langue, mais sans succès. Elle n'avait guère le temps pour ce genre de choses.
Elle s'épuisait énormément à la tâche, mais selon elle, c'est ce qui la rendait pieuse.
518
Après six ans de relation, Sence se rendait de plus en plus compte que l'amour inconditionnel qu'elle partageait avec Alleaume était fait pour durer. Elle songeait de plus en plus à concrétiser cette relation pour quelque chose de plus fort et de plus intime.
Ceci dit, elle attendait qu'Alleaume lui aussi soit prêt pour lui demander sa main. Sence était loin de se douter de ce qui l'attendait par la suite.
519
Tiraillé entre l'amour pour sa mère et sa compagne et sa liberté loin de ses problèmes, Alleaume ne pensait plus qu'à une chose, changer d'horizons.
C'est ainsi qu'il proposa à Sence de partir, loin, avec lui.
Malgré les tentations immenses, il était impossible pour Sence d'abandonner ses parents, ceux-ci avaient bien trop besoin d'elle. Malgré la bénédiction de ceux-ci pour qu'elle s'enfuisse avec lui, Sence décida malgré tout de rester pour eux.
C'est ainsi que, par une froide nuit de Nivôse, Alleaume disparu de la vie de Sence, lui brisant le cœur.
520
L'année 520 fut un réel passage à vide pour Sence. Malgré ses activités, dès qu'elle avait le temps pour, elle se réfugiait seule, quelque part, pour pleurer. Elle ne passait plus son temps qu'à prier et n'était plus que l'ombre d'elle-même.
Le départ d'Alleaume l'avait réellement affecté, mais elle n'aurait jamais imaginé que la vie puisse être aussi cruelle et séparer deux personnes qui s'aimaient autant, du jour au lendemain.
Vittoria aidait sa fille à aller mieux, tentant de lui faire oublier Alleaume.
Elle reçu une lettre de celui-ci, un beau jour de Thermidor, malheureusement, elle ne la vit jamais, sa mère préférant la brûler après sa lecture pour ne pas que sa fille la lise.
521
C'est au début de cette année 521 qu'Amador, à l'âge de 58 ans, décéda de fatigue et de vieillesse.
Un nouveau drame affectait la vie de Sence, mais elle s'y était déjà préparé depuis longtemps. Elle se consolait tant bien que mal en sachant qu'elle avait passé les derniers jours de son père avec lui, lui lisant les mêmes histoires que lui lui lisait quand elle était petite fille.
Vittoria, elle aussi vieillissant de plus en plus, redoutait déjà le jour ou sa fille serait seule.
Néanmoins, l'année n'était pas encore terminée que Sence reçevait la visite de quelqu'un qu'elle n'avait plus revu depuis quelques années...
522
Cela faisait quelques semaines en effet qu'Alleaume était revenu de son voyage initiatique. Il avait voyagé, longuement pensé à sa vie, à sa famille, avant de finalement revenir.
Vittoria ne savait plus réellement quoi penser de cette relation entre Alleaume et Sence. Elle en parla longuement à Alleaume, lui avouant également avoir brûlé la lettre dans laquelle il disait ne pas savoir s'il reviendrait un jour.
Finalement, c'est en se rendant compte que sa vie n'était plus la même sans son âme sœur, qu'il décida de revenir pour lui demander sa main.
523
Les deux tourtereaux avaient 27 et 28 ans et ne savait pas réellement quand ils allaient déterminer la date de leur mariage, mais ils étaient enfin heureux et ensembles.
Alleaume s'était arrangé avec son père, depuis son retour, pour s'offrir une petite demeure non loin de la maison familiale pour y vivre avec sa future compagne. Même si la relation entre ses deux parents devenait de plus en plus chaotique, celui-ci se disait que la situation finirait bien par s'arranger.
524
An 524, quelques semaines avant la déportation vers Esperia...
Un beau jour, alors que Sence se rendit chez Susanna, la mère d'Alleaume, pour lui déposer quelques fleurs dont elle avait besoin, elle entraperçu quelques marques violacées sur le bras de sa future belle-mère. Après quelques minutes d'hésitation, celle-ci fini par lui demander de quoi il s'agissait. "D'une chute", disait-elle, même si Sence n'avait pas l'air très convaincue.
N'étant là que pour apporter quelque chose pour Susanna et n'ayant pas énormément de temps ce jour-là, elle décida qu'il serait plus intelligent de ne pas insister et de revenir un autre jour et d'en parler à Alleaume.
Sur le chemin, elle se rendit compte qu'elle avait également oublié d'apporter un livre de compte important. Elle fit donc marche arrière et cru entendre des bries de voix au loin. Passant le seuil de la porte, elle suivait le son des voix et s'approchant de plus en plus, entendait des bries de conversation.
-"Qu'as-tu encore été lui raconter, à cette fouineuse ?" -'Mais rien, puisque je te dis que je ne lui ai rien dit, pourquoi donc ne veux-tu pas me croire ?"
Ne voulant surtout pas s'interposer durant une dispute, elle préféra retourner déposer le livre, mais entendit "Lâche-moi", puis un cri suivi d'un bruit sourd.
Accourant vers la pièce, quelle fut sa surprise faisant cette macabre découverte. Susanna gisait dans une marre de sang. Se rendant compte de son erreur et qu'il y avait un témoin, le père d'Alleaume accoura vers Sence pour la faire taire, mais celle-ci tenta de courir.
Entendant des cris, les voisins et passants s'agglutinaient de plus en plus devant la porte de la demeure majestueuse des parents. C'est ainsi que devant toutes ces personnes, le père d'Alleaume s'exclama qu'il avait été témoin de l'assassinat barbare de sa pauvre femme.
Il n'en fallut ni une ni deux pour que Sence, niant pourtant tout en bloc, ne se fasse enfermer dans une geôle.
Ne laissant la pauvre Sence voir ni Alleaume ni Vittoria, un bateau l'emmenait déjà vers Esperia, seule et désespérée.
Avant son arrivée
Etant trop faible pour pleurer, je réalisais que c'était la fin. La fin de ma vie, tranquille, avec l'homme que j'aimais et ma mère. C'était la fin du travail que j'effectuais depuis des années déjà. Je savais déjà où j'allais, "Esperia". Une île d'où, selon les gens à bord, on ne reviendrait jamais. Cependant, il était impensable pour moi de me dire que je ne reverrai jamais mes proches. Comment ne pas être persuadé que le monde vaut mieux que cela ? Comment ne pas être sûr que la justice existe et que le monstre qui m'a envoyé ici paiera un jour où l'autre ?
Cela m'était impossible d'imaginer que je puisse finir mes jours sur cette île. Je savais, qu'un jour ou l'autre, je reviendrai et embrasserai à nouveau ma mère, que j'enlacerai à nouveau l'homme que j'aimais. Je ne devais pas perdre espoir, je devais être forte, je devais tenir jusqu'à ce que justice soit faite.
La vie m'avait prouvé qu'un malheur n'arrive jamais seul, mais que le bonheur rendait inexorablement la vie plus facile à vivre. Un malheur pouvait en accompagner un autre, mais la piété et la bonté amenaient vers le bonheur, en fin de compte.
J'avais peur. En réalité, j'étais tétanisée. Je tremblais, je grelotais et je me convainquais que j'étais forte.
"Allez, Sence. Cette épreuve ne te rendra que plus forte. Cette épreuve te rendra au centuple les efforts que tu auras faits."