Utilisateur:Magdalena

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Fichier:Madgalena.jpg


Portrait de Magdalena, par l'artiste Caroggian Alceo Belluti.


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     Magdalena Belluti
Informations RP
Genre
Femme
Année de naissance
Rang
Esclave de la famille







Métier
Métier
Compléments








Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Belzarb
Pseudo
Magdalena
Prénom IRL
Camille
Âge IRL
21












Magdalena

Portrait




  • Prénom : Magdalena, Lena la plupart du temps.
  • Nom : Belluti.
  • Âge : 19 ans.
  • Taille : 1m59.
  • Poids : 50 kg.
  • Religion : Culte monachiste.


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Allure : Magdalena est un petit bout de femme dont la croissance tardive a laborieusement porté jusqu'au mètre cinquante-neuf. Son poids oscille, tutoyant les 50 kg, parfois moins, parfois davantage, le compte variant en fonction des saisons et surtout de sa gourmandise, régulée par des périodes creuses et des pics incompressibles de gloutonnerie. Longtemps considérée comme chétive et dégingandée, la demoiselle semble s'être tardivement réconciliée avec la notion d'harmonie. A présent, la Caroggianne arbore des arguments convenables pour prétendre être agréable à l'œil, des courbes et une silhouette que le temps a parfait, soucieux d'en exsuder toute la féminité, auxquelles les toilettes mondaines rendent enfin hommage.


Magdalena n'a jamais cherché à combattre son goût prononcé pour le raffinement et l'élégance. Son milieu l'a amenée à côtoyer d'orgiaques chutes de satin, le toucher suave de la soie venceslinne, la diaprure subtile des manches à brocarts d'or et d'argent, le bouillonnement de la mousseline, le chatoiement des robes en taffetas, les motifs coruscants du damas, le moelleux du coton, l'exquise caresse du cachemire et les déclinaisons de la dentelle dans toute son excentricité. Enamourée des étoffes les plus remarquables, la jeune femme a rapidement apprivoisé l'apanage de la noblesse. Se draper de textiles dont le luxe concurrence le faste est l'un de ses plaisirs les plus notoires. A vrai dire, seuls lui font défaut les moyens matériels pour satisfaire l’étendue de ses convoitises.

En plus de ses effets, la donzelle porte sur elle les distinctions racées de son extraction -un port noble, la démarche déliée, l’attitude confiante. Elle possède une carnation chaude aux saveurs du soleil. De hautes pommettes structurent ses traits, fins et expressifs. Un regard franc et droit, ombragé par l'ombre élégante des cils, émerge des prunelles limpides. Quelque chose d'altier mais de serein se dégage de son visage. On y déchiffre à la fois l'aplomb et l'insolence de la jeunesse.


Tempérament : Rompue aux mondanités de son cercle, Magdalena est, à première vue, la copie conforme de toutes les jeunes filles de bonne famille auxquelles on peut s'attendre. Parler distingué et distinguable, manières accortes, apparence méticuleuse et bienséance de la forme - des efforts entièrement voués à satisfaire Père et Mère pour lesquels l'étiquette oligarque doit primer sur le reste. Car le fossé est bel et bien là, béant, entre aristocratie déclinante et oligarque triomphant de Caroggia. Là où le premier s'attache à la ruine moribonde d'un nom, le second se répand en manifestations ostentatoires de gloire et de richesse assumées.

Mais la jeune femme ne se limite pas à la représentation. Et comment le pourrait-elle ? Car son tempérament appartient à un autre monde, un monde excessif, au cours intarissable et tumultueux, généreux dans la passion et pauvre dans l'inertie ou l'attente, empressé d'exister, souvent qualifié de frondeur ou de subversif, voir d'étourdi, par les séquestrés de ce monde ci, guindé et suffocant.

Beaucoup de chose l'exaspère, elle-même, l'exaspérante. L'austérité morale dans laquelle elle infuse tempère et catalyse à la fois son caractère passionné. Magdalena est souvent déconcertante, pétrie de dignité mais assiégée d'impulsions immodérées, réfléchie mais définitivement entière, apprivoisée et pourtant insurgée : docile à ses instincts et rétive à ses responsabilités. C'est une jeune fille qui vibre et qui rit, parfois une femme qui calcule et se tait. L'orgueil ou la colère savent la rendre amère mais l'innocence est encore là, scellée dans ses sourires.

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Aptitudes


  • Grille Livre et Plume.png Alphabétisation  : Il parait impensable qu’une fille d’aristocrates soit illettrée. Lena a reçu une éducation de qualité et s’en réjouit. La lecture est pour elle un plaisir immodéré et une source intarissable de connaissances. Naturellement, sa plume est aussi raffinée que le milieu qui l’a vue éclore.


  • Grille Carte Vierge.png Calcul : Magdalena s’est chargée relativement tôt des transactions liées à son activité de couture. Elle a eu tout le loisir de s’exercer au calcul pour négocier étoffes, rubans, dé à coudre, fils, pelotes de laine et compagnie.

Sur l'Ancien Monde

Caroggia, Havre de fer et Fort-Didac.



Magdalena2.jpg
Loin au-dessus d’elle, le soleil dardait d’insolents rayons sur la place. Le monde tanguait, inondé de lumière et pourtant si sombre, acculant Magdalena dans une chambre noire exsangue de sens et peuplée de vertiges. Elle était seule, au milieu d’une foule de badauds, désorientée et impuissante. On la bouscula, l’exhortant à mettre un pied devant l’autre, la pressant vers une voie qu’elle rechignait à emprunter. Ses pieds butèrent contre les pavés irréguliers du port comme des chaînes entravaient ses chevilles.


« Avance, vaurienne ! »

On l’invectivait de toute part. Pas seulement les gardes, les habitants aussi, ces anonymes devenus légions qui oubliaient trop vite qu’elle venait de leurs rangs. Lena obéit, concentrant ses efforts pour ne pas trébucher, parvenant, petit à petit, à remonter l’allée jalonnée de regards voraces. A ces derniers, elle offrit son visage cerné de boucles noires, redressant la tête dans la lueur cuivrée du petit matin pour apercevoir, face à elle, sur la crête artificielle du gibet, la silhouette de Père.

« La Questure aux flottes a rendu son jugement ! Demetrio Belluti est rendu coupable de trahison à l’encontre de la République Marchande de Caroggia ! »

Une huée vindicative s’éleva. Droit, hiératique et nimbé d’une lumière aveuglante jetée par le contre-jour, le crieur public se dressait sur l’estrade de la potence, tenant entre ses mains le discours qui devait sceller le destin d’un homme.

« Sur la preuve écrite et irréfutable d’un billet émis par l’homme ici présent et initialement adressé à un collaborateur Ocolide, il est avéré que l’accusé monnayait régulièrement l’itinéraire de bâtiments marchands en provenance de Caroggia ! Ces informations confidentielles, concédées à des individus reconnus pour leur brigandage au large de nos côtes, avaient pour but de faciliter le pillage en haute mer de nos navires ! De ce fait, par son affiliation à des criminels Ocolides, Demetrio Belluti est considéré comme traître à sa nation et se voit par conséquent condamné à la peine capitale ! »

Une exclamation tonitruante jaillit de la populace. Le crieur public s’époumona pour la surpasser :

« Jouissant de ces rentes frauduleuses, le reste du noyau familial Belluti est déclaré complice ! Grâce à la mansuétude de notre Questure, la potence leur est néanmoins épargnée ! L’épouse et la fille cadette du foyer Belluti se voient à la place condamnées, sans préavis, à la mise en esclavage ! Enfin, en guise de dédommagement, les domaines de la famille au sein du quartier des Radieuses sont saisis par la ville ! »

Magdalena se figea. Ses fers mordirent cruellement ses poignets comme elle esquissait un geste de révolte, le cœur soulevé, à la frontière de la nausée. Elle voulu émettre un cri, un appel vers l’échafaud baigné d’une lumière éblouissante. C’est alors qu’un choc puissant et sourd frappa l’arrière de son crâne et que des vertiges consumèrent sa conscience.

Caroggia, quartier des Radieuses, manoir Belluti.



De lourdes tentures se répandaient en franges épaisses et défraichies sur le sol du petit salon –à peine tirées, elles ne laissaient que peu de jour pour l’ouvrage. Point assez pour qu’on soupçonne quiconque d’occuper la pièce. Précaution indispensable pour s’arroger un peu d’intimité.

« Dire que la vieille Settima Vensceli habille sa carcasse de soie comme si ça pouvait la rendre plus désirable. »

Magdalena abandonna un instant le travail de l’aiguille pour lever les yeux vers son amie Sybille. Elle vit sa poitrine se soulever puis expectorer un soupir affligé ponctuant son commentaire. Entre les murs de la demeure Belluti, Sybille n’était qu’une domestique, la descendante d’une lignée d’affranchis. Les deux filles avaient grandi sous le même toit sans que leur éducation respective ne parvienne à instaurer une frontière stricte entre elles. De cinq ans son aînée, Sybille avait par ailleurs eu beaucoup d’influence dans le développement de sa jeune maîtresse.

Magdalena n’était pas tout à fait seule -elle possédait trois frères, mais ces derniers avaient tous déserté le nid : le plus jeune s’était récemment lancé à son compte en ouvrant une galerie d’art à Caroggia, un autre avait épousé une fille de l’aristocratie foncière dans un latifundio de Vellabria tandis que l’aîné s’était composé un équipage pour exporter les agrumes et le thé de la province vellabriaise. La jeune servante restait ce qui se rapprochait le plus d’une sœur pour la benjamine Belluti. Au premier coup d’œil, des yeux étrangers pouvaient même s’y méprendre, car toutes deux arboraient une crinière moirée et charbonneuse, rehaussant un teint ambré, doré au soleil du sud.

« Peu importe l’âge qu’elle a et les robes qu’elle porte, elle sera toujours courtisée pour son héritage » lança Magdalena, considérant par-là même sa propre situation.

La branche à laquelle sa famille appartenait menaçait de se détacher de l’arbre de l’aristocratie. Dans la noblesse comme dans la nature, les ramifications les plus verdoyantes se préoccupaient peu des ramures gâtées par le temps. Au mieux, elles les côtoyaient de leur haute cime ensoleillée. Il aurait fallu investir des générations plus tôt, lorsque le nom Belluti prospérait encore, pour espérer conserver la pérennité de leur héritage à la place de traditions vétustes les ayant menés à la déliquescence.

« Justement Lena. Elle n’a pas besoin de s’empaqueter de soie. Ca m’irait beaucoup mieux, conclue la camériste.

-Envisagerais-tu de dépouiller une vieille dame de ses biens pour palier à quelque injustice ? »

L’aiguille au bout des doigts et un sourire au coin des lèvres, la jeune aristocrate entreprit de raccommoder un jupon de taffetas céruléen. Assise au pied de son fauteuil et éludant la réplique, Sybille inspecta les galons satinés des manches. Il s’agissait d’en replier les bords pour en dissimuler l’usure. A côté d’elle, une boîte ovale laissait jaillir son contenu écumant de tissus et de rubans. Il y avait également des chutes d’étoffes soigneusement pliées, une paire de ciseau d’argent, un assortiment d’aiguilles et d’épingles et une trousse de couture garnie de fils et de pelotes de laine de toutes les couleurs.

Avant de lui préférer une place moins précaire derrière les fourneaux Belluti, la mère de Sybille occupait un atelier de couture dans le val, ce qui avait permis aux filles d’acquérir quelques bases sur lesquelles elles s’étaient reposées à leur commencement. Au fil de leur expérience, elles avaient appris à confectionner leurs propres vêtements. Durant son temps libre, Sybille se faisait même quelques sous en rapiéçant des frusques tandis que Magdalena s’habillait elle-même pour les bals et les soirées oligarques. Plus les étoffes étaient belles et délicates, plus le travail pour les manipuler était onéreux. De cette façon, Lena réalisait de belles économies.

« Je pourrais, finit par marmonner la domestique, farfouillant la cantine de rubans d’une main empressée tout en maintenant son ouvrage de l’autre. Mais je préfère la voir habillée avec faste plutôt que… dépouillée et nue. »

La provocation fit redresser la tête de Lena, laquelle jeta un regard furtif vers la porte. Elle connaissait le talent de son amie pour la rapine, et si elles s’en amusaient toutes deux, elle ne tenait pas à ce que quiconque d’autre le découvre. Elle-même n’était pas totalement vierge de petits larcins et de grivèleries passagères. Sybille lui avait appris à manier les crochets –pas de ceux qu’on utilise le derrière enfoncé dans le rembourrage d’un fauteuil cependant. De crainte d’être surprise, Lena s’était cantonnée aux serrures de la maison pour s’exercer. Elle s’en servait, plus jeune, pour combler ses fringales nocturnes en accédant au garde-manger ou encore forcer le journal intime d’Alceo, son plus jeune frère. A l’époque, ce dernier le scellait soigneusement dans un coffret laqué.

« Tu nous rendrais à tous service », convint Magdalena, un sourcil dressé sur son expression mutine, déployant face à elle le drapé délicat du jupon.

Caroggia, quartier des Radieuses, bureau de Demetrio Belluti.



Ces derniers temps, Père présentait une mine plus préoccupée que d’ordinaire. Il se tenait en partie pour responsable de la ruine du nom Belluti. Lena ne voyait là que la continuité logique d’une dégringolade sociale, à mettre sur le compte des élans conservateurs de leurs précurseurs, mais même cette conviction ne parvenait pas à consoler l’homme. La jeune fille était plus prompte à en vouloir à Mère, laquelle fuyait assidûment les difficultés familiales chez la compagnie de femmes oligarques, comme si l’abondance de leurs richesses pouvait déteindre sur sa propre médiocrité. Tous deux nourrissaient en tout cas les mêmes espoirs vis-vis de leur fille unique : ils souhaitaient la voir trouver un parti lucratif parmi la faune oligarchique. De quoi lui assurer un avenir décent. Aussi la poussaient-ils à assister à la plupart des évènements mondains de la ville, allouant régulièrement des fonds à l’acquisition d’étoffes de bal et de gala, ce qui n’était pas pour arranger l’état des finances de la maison.

« Père ? »

Madgalena toqua à la porte du bureau paternel. Le battant entrouvert filtrait un rayon de jour qu’aucune silhouette ne vint obstruer en dépit des secondes écoulées. Le bras chargé de sa nouvelle robe de bal, la petite brune se décida à pénétrer la pièce. Des particules de poussière y batifolaient librement -mais de Père, nulles traces. Alignées contre les murs, les bibliothèques semblaient la toiser de leurs incompressibles hauteurs, pareilles à d’inaltérables gardiens. Lena inhala leur odeur d’encre, de papier parcheminé et de bois patiné qui avait embaumé son enfance. En laissant vagabonder son regard sur le désordre chaotique du bureau –fidèle reflet des préoccupations paternelles, elle reconnut le coffret d’Alceo. Serrure fermée. Un rapide recours à un ouvre-lettre, et le boîtier laqué s’ouvrit, étanchant sa curiosité, à la fois infantile et inquisitrice. A l’intérieur, une enveloppe unique reposait sur un écrin de velours noir, adressée à un certain Capitaine dont le nom lui parut exotique. Elle contenait une lettre, où elle reconnut d’emblée l’écriture de Père. La fureteuse n’eut cependant pas le temps de la parcourir –du bruit émanait du couloir. Dans un élan précipité, Lena referma le coffret, emmaillota le billet dans sa robe et se retira discrètement. Durant sa course, l’enveloppe glissa des replis du jupon sans qu’elle s’en aperçoive.

Le hasard voulu que le billet soit ramassé par Sybille. Puis livré aux autorités compétentes qui n’oublièrent pas de rétribuer grassement la domestique pour service rendu.