Utilisateur:Scipio

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Vous consultez la fiche d'un personnage reparti dans l'ancien monde.

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Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille






Métier
Métier
Compléments








Origines
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
xScipion
Pseudo
Scipio
Prénom IRL
Jérémy
Âge IRL
22 ans





Description

Scipio (Syrus Scipio de son vrai nom)

Scipio est un jeune homme de 25 ans, devenu esclave à la suite de sa capture pendant une bataille. Physiquement, c'est un homme qui semble en bonne santé avec un talent particulier dans l'art du combat. Il est assez grand (1m85) avec de nombreuses cicatrices qui souillent son corps. Son visage est sale, mal rasé, avec de long cheveux noirs et une petite cicatrice à l’œil gauche. Autrefois, lorsqu'il était encore soldat rebelle, il possédait une tenue verte foncée avec capuche, foulard et cape pour se dissimuler plus facilement dans les forêts. Il portait toujours son arme de prédilection, une épée fine et vive dans un fourreau de fer. Depuis qu'il est esclave, il ne garde que ses quelques sous-vêtements qui le protégeaient du froid de Nivôse. Ils sont noirs et dégradés par le temps.


Aptitudes

Grille Épée en Fer.png Combat : « De sang et de fer », voici la phrase préférée d'Arnolt, le père de Scipio, pour désigner ses fils. Scipio connaît l'art de manier la lame et de prendre la vie. Comme tout guerrier qui se respecte, Scipio a des talents mais aussi des faiblesses dans l'art de manier l'épée. Il n'a rien d'exceptionnel, mais il pourra se battre pour une cause qu'il trouve juste.
- Epée : Niveau normal
- Dague : Niveau amateur
- Poings : Niveau amateur


Grille Saumon Cru.png Chasse : Sa longue période de survie en milieu hostile a forcé Scipio à découvrir la chasse pour se nourrir. Néanmoins, les techniques de Scipio sont encore à perfectionner, en sachant qu'il chassait autrefois avec son épée ou des pièges. Dans ce cas, il lui faudra connaître le maniement de l'arc ou de la lance pour commencer à ramener du gibier correctement tué.


Grille Livre et Plume.png Alphabétisation : Scipio a reçu les enseignements nécessaires par son père. Il garde en lui la culture du Kinemaar, ainsi que le culte des Sept. Il maîtrise le capitolin et peut le parler sans trop faire ressentir ses origines. Son écriture est soignée et correcte.

Qualités et talents

Les qualités :


- Loyal : Scipio n'a qu'une parole. Lorsqu'il la donne pour défendre une cause, il la défendra jusqu'à sa mort, ou la mort de la cause. La loyauté est une valeur enseignée par son père. Néanmoins, la loyauté de Scipio se borne aux causes justes.

- Juste : Scipio a un idéal pour la justice. Il ne tolère pas le manque de respect contre les plus grands de la société, comme les plus petits. Il sait que le monde qui l'entoure est dominé par l'injustice, mais il tente de montrer l'exemple.

- Discipliné : Scipio n'a aucun problème avec les règles de la société dans laquelle il vit et il lui faudra une très bonne raison pour les enfreindre. Néanmoins, il refusera de vivre dans des sociétés violentes et barbares après son expérience dans l'armée de Mogrim.


Les talents :


- Niveau au combat : Scipio a un niveau normal en combat, mais ses défauts font qu'il n'atteint pas l'excellence. En effet, Scipio n'a connaissance que des armes légères. Il est très en difficulté face aux archers. De plus, sa capture et son emprisonnement l'ont rendu plus faible. Un petit entraînement sera nécessaire pour le remettre dans sa forme passée. Spécialités : Maniement d'épée légère / Port d'armure légère

- Niveau de chasseur : La survie permet à Scipio d'avoir quelques instincts de chasseurs qui s'apprennent avec le temps, notamment le pistage. Ses quelques connaissances en calcul aident Scipio dans l'élaboration de pièges de base, car il lui manque de la minutie pour les perfectionner.


Les spécialités de guerrier :


Danse légère : Son agilité est telle que Scipio peut exécuter des esquives performantes contre les soldats en armure lourde. La Danse légère ne fonctionne pas contre les archers.

Connaissances scientifiques : Scipio connaît l'anatomie du corps humain, assez bien pour frapper où il faut. Ainsi, il peut sectionner une artère ou un tendon pour paralyser un adversaire.


Armes et maîtrises

- Epée : Niveau normal

- Dague : Niveau amateur

- Poings : Niveau amateur

Défauts et faiblesses

Les défauts :

- Paranoïaque : Sa vie en présence d'autres hommes corrompus ont rendu Scipio méfiant, même envers ses frères et ses amis. De ce fait, une relation longue et prospère sera nécessaire avec ses supérieurs pour le mettre en confiance.

- Aucune affection : Scipio souffre de problèmes mentaux à cause de son adolescence difficile et les meurtres qu'il a commis. De ce fait, il a énormément de mal à compatir avec les autres et trouver de l'affection.

- Potentiellement imprévisible : Sa manière de réfléchir sur les dogmes de son clan et de les remettre en cause rend Scipio potentiellement imprévisible. Les clans ou les familles à mœurs douteuses doivent se méfier de Scipio.

Les faiblesses

Scipio possède quelques faiblesses dans le domaine du combat. Il est très sensible contre les archers mais aussi contre les armures lourdes. Si Scipio sait comment esquiver des coups d'épée, il a beaucoup plus de mal à éviter les flèches ennemies. En ce qui concerne les armures lourdes, Scipio dominera le combat, mais il est spécialisé dans les coups critiques. Si son ennemi est correctement protégé, il devra l'épuiser avant de tenter une élimination.

Intérêts culturels et goûts

La liberté : La mort de son père a libéré Scipio d'une grande partie de sa servitude, celle de devoir donner la mort. Sa sanction à Esperia est un nouveau départ et Scipio compte en profiter pour obtenir une liberté totale et méritée.

La justice : Scipio aspire à une justice parfaite, même s'il sait que ce n'est pas possible. Naturellement, il trouvera des ennemis chez ceux qui aspirent à la corruption et au meurtre.

La paix : La paix par les armes. Scipio n'hésitera pas à combattre pour défendre une cause ou une faction.

La nature : Sa survie et ses voyages ont donné le goût de la nature à Scipio.

Amis déclarés

Ennemis déclarés

La vie de Scipio

1) Enfance

La petite enfance de Scipio (Syrus Syppio de son premier nom) fut assez facile, son père, Arnolt, étant un forgeron très réputé dans une grande tribu Vaahvas. Sa mère décéda à la naissance de son cinquième frère. Très actif dans la politique de sa région, son père décida de soutenir un coup de force contre le chef de la tribu locale. Il fournit alors les armes et armures aux rebelles pour tuer le chef de la tribu. Le coup de force échoua et le père fut contraint de s'exiler avec ses fils dans des terres froides et hostiles à l'Est du Kinemaar. Scipio avait alors 10 ans. Après un an de voyage et de survie, la famille rencontra une communauté de rebelles avec à sa tête, un chef du nom de Mogrim. Comme le reste de la communauté, le père tomba dans l'endoctrinement de Mogrim, un criminel très recherché du Kinemaar. Il voua alors ses fils à un nouveau dessein, celui de guerrier, au service de Mogrim. Dès lors, Arnolt choisit de remplacer le nom de son fils en lui donnant une connotation sans origine. Syrus devint alors Scipio.


2) Scipio le guerrier

Une fois son père décidé, Scipio commença un entrainement vigoureux avec ses frères. Il se spécialisa dans le combat rapide, travaillant son agilité et son équilibre. A cela, le père forgea des lames vives et fines, ressemblantes à des sabres. Pour éviter le courroux de son père, Scipio s'accorda à servir Mogrim en servant à la fois comme garde du corps, mais aussi comme diplomate et stratège. En effet, Scipio a reçu de son père une attention particulière dans l'éducation. Il a appris la stratégie de guerre, la culture et la diplomatie du Kinemaar. Pour facilité les relations, Scipio a été le seul fils à avoir appris le capitalin, il sait le lire et l'écrire sans faute. Il a également été initié au culte des Sept. Malgré sa promesse de loyauté, Scipio a toujours gardé une haine secrète contre Mogrim, à cause de ses excès et sa cupidité. Lorsque Mogrim prépara un plan d'invasion du Kinemaar, Scipio s'est forcé d'approuver, en pensant que cette invasion devait permettre à leur peuple de s'imposer à Kinemaar pour leur survie. Mogrim décida de rester à l'arrière et de diviser son armée en cinq parties. Chacune serait dirigée par un fils d'Arnolt. Face à une coalition du Kinemaar, créée par l'invocation du Liitto vaahvan, l'armée de Mogrim fut détruite et Scipio accepta de se rendre.


3) Traître ou raisonnable ?

Sa décision de rendre les armes durant la bataille qui opposa la rébellion contre les tribus de l'Est du Kinemaar a été un acte considéré comme une trahison de la part de son père. En effet, le rituel du fer obligé Scipio à garder une loyauté envers Mogrim jusqu'à sa mort. Pourtant, Scipio a choisi de se rendre et de sauver la vie de ses soldats. Durant son procès, Scipio a avoué qu'il avait tourné le dos à son père. En effet, la cause qu'il défendait au départ n'était qu'un mensonge propagé par Mogrim. Initialement, le but de Mogrim était de faire déménager sa communauté sur les terres centrales du Kinemaar. Le projet était de vivre à côté des autres tribus et en paix. Mogrim avait prévenu que la force serait sûrement nécessaire pour s'imposer dans les terres centrales. Très rapidement, le voyage a tourné en carnage. Mogrim et Arnolt voulaient la vengeance par dessus tout, alors que Scipio voulait éviter tout dommage contre les populations locales et les autres tribus. Lorsque Scipio s'est rendu compte du changement de situation, sa pensée s'est tournée vers la raison et la justice. Il considéra sa cause comme « morte » et se libéra. Après sa capture, les juges des tribus concernées par la guerre lui ont proposé la rédemption comme esclave ou la mort. Il a alors choisi la rédemption à Esperia. A la fin de son procès, on emmena Scipio sur une embarcation de l'Hyycelö pour le transporter jusqu'à la côte. Scipio est alors âgé de 25 ans. De là, il attend de savoir la décision du Nouveau Monde.


La rébellion

Jour 524 depuis notre départ...


Nivôse ne nous était pas favorable. Le froid nous rongeait de plus en plus. Le nombre impressionnant d'arbres nous changea des hautes montagnes. Ce n'est pas facile de guider un bataillon avec cet environnement. Après plusieurs heures de marches, des habitations se révélèrent.

Ce village était sur notre chemin et nous n'avions plus de vivres. J'ai chargé ce jeune, Rùben, d'aller au village en éclaireur avec quelques troupes pour leur demander s'ils pouvaient nous transmettre de la nourriture. Pendant ce temps, je chevauchais avec l'unique destrier, réservé aux généraux, vers les dernières recrues qui traînaient le pied. Touché par mon impatience et celle des troupes, j'ai décidé de les emmener pour voir la situation de plus près au village. S'il le fallait, je pouvais négocier moi-même, non pas par la force, mais par la peur.

Arrivé à notre destination, le village semblait calme à la première approche. C'était un petit regroupement arrondi et protégé par de faibles murs de bois. Au milieu du village se trouvait cet homme. Je me souviens de son visage, il était parti négocier la nourriture en assistant Rùben. Son visage semblait coupable et tiraillé par la peur que je devais dégager. Je descendis alors de mon cheval et je m'avançai vers lui avec un pas certain. Mes yeux lui demandaient la situation mais il ne parlait pas et se contentait de trembler un peu plus. Dès lors, il tendit son bras vers le fond du village, en direction d'une hutte nordique. Je lui jetai un dernier regard et m'avançai vers la hutte, la main prête sur l'épée, n'attendant que l'engagement. Je repoussai devant moi le bout de tissu servant de porte à la hutte et je découvris cette femme, sous un homme qui la retenait de force.

Je réfléchis quelques secondes, puis je l'interpelle : « Rùben... »

Toujours allonger, il se retourna surpris vers moi et avant d'avoir le temps de m'expliquer son action, je dégaina mon épée et trancha sa gorge. Je l'ai fait... Le sang arrosait le visage de la femme qu'il était en train d'abuser. Elle mettait ses mains pour stopper le flux rouge qui avait repeint son visage par la couleur de la mort... Je regardai son visage, sans prononcer un mot. Par mes yeux, je voulais lui faire comprendre que je ne lui voulais aucun mal et qu'elle n'avait plus rien à craindre. Malgré cela, son regard me glaça le sang. Elle me fixait comme si j'étais un monstre, même si je venais de la sauver d'une torture.

Ne sachant quoi faire, je rengainai mon épée sans la nettoyer et je sortis de la hutte pour analyser la situation du village. Ils étaient tous la, les villageois abusés, les soldats fautifs et ceux qui m'ont suivi jusqu'ici. Ils me regardaient tous, les villageois étaient dégoûtés et les soldats étaient effrayés. J'étais le monstre qu'ils avaient imaginé, la créature forgée par mon père. Il m'a construit, comme un architecte construit une machine. Il voulait que je sois une peur incarnée par le sang et le fer, invincible et immortel. Pourtant ces regards me paralysent et me dégoûtent de ce que je suis devenu. Je ne sais pas si mes frères ressentent la même chose, mais la cause que nous voulions défendre, le partage des terres, se transforme de plus en plus en carnage et pillage. Je ne peux pas supporter cela et peut m'importe ce qu'en pense mon père ou mes frères, je ne suis pas là pour massacrer des civils.

Des gouttes de sang coulaient doucement sur mon fourreau, assez d'indices pour laisser comprendre aux spectateurs devant moi l'arrêt des bruits dans la hutte. Je m'avançai vers eux, assez pour ne pas avoir à crier et pour me faire entendre. Lorsque je fus assez près, je défiai la foule et la dévisageai à mon tour. Puis, en m'adressant à mes hommes :

« D'autres volontaires pour abuser ces gens ? »

Les soldats fautifs se sentirent piqués au vif et me défièrent encore plus par le visage. L'un d'entre eux avança, poussant les autres pour mieux se faire voir et comprendre :

« Ton père et Mogrim seront mis au courant de ton meurtre contre notre cause. »

Je me tournai doucement vers lui, et commençai le pas pour m'approcher au plus près de son visage. La défiance de son caractère me poussa à me mettre en garde en empoignant mon épée, il en fit de même. Alors, assez près de son visage, je lui dis :

« Fais-le. »


La bataille

Jour 532 depuis notre départ...


Aujourd'hui, j'ai lutté contre moi-même, contre ce que je suis, mais ma décision a été prise. Aujourd'hui je suis devenu orphelin par mon propre choix.

La réunion de la veille m'a laissé une colère imbuvable. J'ai tout fait pour essayer de convaincre mon père que la bataille était perdue d'avance. La supériorité numérique ne gagne pas toujours, mais elle aide beaucoup, surtout quand les adversaires sont des paysans. Mogrim et mon père étaient devenus fous. Ils voulaient leur revanche contre Kinemaar, même si cela peut mener à la mort idiote de centaine d'hommes. Nos rêves de partage et de paix n'étaient que des mirages inventés par Mogrim et acceptés par mon père. Depuis le début de notre expédition, je n'ai vu que le froid, la mort, le pillage, l'abus et la corruption. Tout ceci n'a rien d'idéal.

Les tribus de Kinemaar s'étaient réunies pour nous combattre. Mogrim a divisé son armée en 5 bataillons, chaque bataillon était dirigé par un général, c'est-à-dire, moi et mes frères. Très rapidement, après l'engagement du combat, mon plus grand frère est tombé, dans un combat à mort. Les autres étaient directement en difficulté et n'allaient pas tarder à subir le même sort. Mon bataillon était en dernier, dans ce combat, derrière les autres. Les soldats étaient groupés et craintifs et n'avaient aucune impatience à voir venir leur tour.

A mes côtés, un jeune soldat, âgé à peine de 17 ans. Il devait me servir de garde du corps, cela en dit long sur la qualité de notre armée... Ses yeux abritaient des larmes de peur, grandissantes en même temps que la plaine enneigée par des flocons repeints par notre sang. En même temps, ce jeune commandait, d'une voix tremblante, des catapultes chargées d'un liquide gluant et blanchâtre. Ce dernier avait pour menace de brûler la peau et les vêtements de nos ennemis.

A l'arrière garde, je me tournais pour mépriser mon père et Mogrim sur une colline, criant pour encourager les troupes au combat. Des archers étaient disposés non loin d'eux, non pas pour pilonner notre adversaire, mais pour tuer nos troupes qui tenteraient la fuite. L'avant-dernier bataillon est presque tombé et je vois la Mort me tendre ses bras, comme pour accueillir un fils. Je devais prendre ma décision à ce moment, élaborer une stratégie. Le jeune me regardait et attendait mes ordres. Je me tourna alors vers mes soldats et je leur dis :

« Mes amis, ce n'est pas de moi que vous devez avoir peur aujourd'hui. »

Après ces mots, je leur demandai d'exécuter une formation en carré, parfaite pour une défense optimale. Ils levèrent leur bouclier sous mon ordre et, sans bouger, protégèrent leur tête. Puis, je demandai au jeune assistant de me passer le tissu noir qui lui servait d'habit pour le torse, ce qu'il fit sans riposte. Le vêtement dans la main gauche, je dégainai mon épée de la main droite et la levai pour avoir toute l'attention de mes troupes et celle de mes supérieurs par la même occasion.

Je me tournai vers les catapultes. Puis, après avoir transpercé le tissu avec la pointe de l'épée, je la plongeai dans le liquide chaud et gluant pour en brandir un drapeau blanc.

L'armée adverse se stoppa et cherchait leurs chefs des yeux pour savoir quoi faire. De mon côté, mon regard était sur mon père, fou de rage, hurlant aux archers de me tirer dessus. Je plongeai à l'intérieur de mes troupes afin de bénéficier de la protection des boucliers levés. Des claquements retentissent sur les boucliers et je vois l'armée adverse commencer des tirs sur les collines. Je cherchai alors une faille dans notre formation pour avoir un visuel sur mon père. Nos archers étaient massacrés par les tireurs de la coalition. Un cri soudain souleva mes troupes : Mogrim venait de recevoir une flèche en pleine gorge, son cadavre glissant dans la neige et laissait derrière lui la dernière traînée de sang.

Mon père, me lança un dernier regard, me laissant comprendre que même si je survis à cette bataille, je ne serais plus jamais son fils. Me voilà orphelin.... Me voilà libre...


La rédemption

Jour 542 depuis notre départ...


Ils discutaient sans cesse et ne me jetaient aucun regard. Je vois l'un d'entre eux commencer à hausser le ton, puis le redescendre aussi rapidement. Pendant ce temps, cette petite fille m'intriguait dans les gradins. Elle me regardait avec un visage sans expression. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'elle ressentait, ce qu'elle pensait, si elle me détestait ou non. Malgré mon regard tourné sur elle, jamais elle ne baissa les yeux, elle me tenait tête, comme pour me dire quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Enfin, le jury se dispersa et chacun revint à sa place. A ce moment là, je n'avais plus qu'à espérer que mon discours et mon pardon furent convaincants :

« Monsieur Scipio, fils d'Arnolt le Traître, ancien adversaire de notre peuple, voici votre sanction annoncée. Le jury accepte de vous donner une dernière chance de garder la vie, ceci grâce aux soldats de nos rangs que vous avez potentiellement sauvé de la mort en hissant la reddition. Vous avez manifesté votre désir de rédemption et nous vous l'offrons dans une peine d'esclavage dans le lieu que vous choisirez. Dans le cas ou vous refuseriez, nous serons contraint de vous infliger le sort funeste des rebelles. »

Sans hésitation, j'ai accepté la grâce qu'on me proposait, un espoir d'un nouveau départ, un espoir de ne plus vivre pour la Mort, mais d’œuvrer à développer la paix et la justice. Ma décision étant prise, les spectateurs et le jury se remirent à discuter de mon sort. Enfin, un juge s'avança vers moi et me demanda de partir avec lui, ce que je fis sans la moindre question. Il m'amena dans la cour arrière du château avec le sentiment de partir vers une exécution. Ma langue se délia pour m'assurer que mes craintes n'étaient pas fondées. Il me rassura en me disant que ma vie n'était plus en jeu, mais que le jury voulait me faire visiter la ville avant de partir. Derrière moi, une petite foule de spectateurs me suivaient jusqu'à ma destination encore inconnue.

Je n'avais aucune idée de là où j'étais, certainement dans le siège d'une tribu, mais je ne saurais dire laquelle. Mon père m'avait autrefois parlé d'une ville, Aelin, mais cela ne ressemble en rien à la description qu'il m'avait proposé. Le vent venant de la montagne soufflait assez fort et il transportait avec lui une odeur assez nauséabonde. Nous descendons des remparts pour arriver à l'allée principale de la ville, reliant le château à la porte principale. Je m'engage dans cette allée avec le juge qui guide mes pas et je comprends que l'odeur ne vient pas des montagnes.

J'ai compris pourquoi ils ne m'ont pas fait sortir par l'arrière, là où les prisonniers repartent normalement. C'est le dernier test, celui que je dois réussir pour garder la vie. Le juge, qui regardait droit devant lui dans sa marche, était désormais fixé sur mon visage. Je continuais d'avancer, sans prêter la moindre attention à mes anciens soldats crucifiés le long de l'allée.

Je tentais de rester de marbre face aux yeux morts des soldats qui avaient reposé leur espoir de survie sur mes épaules. Pourtant je n'ai rien pu faire. Je dois marcher sur le sillage de la folie de Mogrim et de mon père. Je reconnais alors le jeune homme qui me servait de garde du corps dans la bataille, il n'avait pas échappé au sort malgré son jeune âge. Nous arrivâmes à la porte principale, quelques cadavres étaient également exposés à l'extérieur. Un peu plus loin, je remarqua un petit port où s'était amarré un bateau. C'est certainement l'Hyycelö.

Le chemin de cadavres cessa et le juge devant moi s'arrêta sur le dernier, me faisant signe du visage de le regarder. Je ne pouvais pas, je savais que mon émotion serait trop grande si mon regard s'y porte. Je vois le visage du juge insister de plus en plus. J’acceptai et quelques larmes coulèrent de mes yeux. Le juge s'empressa alors de me demander pourquoi je pleurais. Je lui répondis :

« Je montre à mon père qu'il a échoué, je ne suis pas la machine qu'il souhaitait construire. »

Dès lors, je tournai mon visage sur ceux qui m'avait suivi dans ce calvaire. Parmi eux, il y avait encore cette petite fille. Cette fois-ci, elle me regarda avec un petit sourire. Le monstre en moi était mort.

Une nouvelle vie m'attend.