Boîte à lettres
Les boîtes à lettres, chez les peuples arbitrés, ne servent pas qu'à recevoir du courrier : elles ont une dimension religieuse et culturelle. Si du fait de leur fonction première elles sont souvent associées à l'élite, elles sont pour de nombreux citadins un moyen d'afficher leur richesse ou leur dévotion.
Souvent, on les décore et les grave : le nom des membres du foyer y est presque toujours visible, ainsi que divers symboles (religieux comme un œil, ou culturel comme le nom d'un dirigeant). Ces ornements s'adressent plutôt aux lettrés, quoi que tout le monde puisse en exposer même sans tout à fait en comprendre le sens.
Il s'agit d'un objet bien plus fréquent en ville que dans les campagnes isolées. Les latifundios constituent une exception notable puisqu'ils possèdent généralement des boîtes à lettre assez imposantes : elles furent particulièrement prisées par les pilleurs pendant la Campagne de Medeva.
Monachisme
Concept
Chez les monachistes, les boîtes à lettres sont parfois nommées kivitalo (un mot adaarion signifiant littéralement "Maison des pierres").
Outre leur utilité évidente quant aux correspondances, les boîtes à lettres symbolisent aussi une forme de lien avec la communauté et sont particulièrement soignées et gardées propres. Cette association symbolique relève plutôt de la tradition et les boîtes à lettres ne sont pas un élément fondamental du culte au contraire de l'autel de famille. Les boîtes à lettres sont considérées comme bénies avec le reste de la demeure du croyant lors de la bénédiction de la maison.
Certaines personnes, globalement les plus démunis, ne posent devant leur maison qu'un récipient comme un bol, prêt à recevoir les hyväkivit.
Hyväkivi
Les hyväkavit sont des cailloux que l'on place dans une boîte à lettres monachiste pour signifier une pensée au foyer. Traditionnellement, on y glisse qu'une seule pierre, mais parfois on en met une par membre du foyer.
C'est un rite très commun et il est fréquent qu'en cas de deuil, la boîte à lettres d'un foyer se retrouve pleine de petits cailloux.
Des variantes sont trouvables un peu partout :
- Sur les côtes, il n'est pas rare de remplacer l'hyväkivi par un coquillage ou, moins fréquemment, un os de seiche.
- Près des rivières, on considère qu'un caillou rendu bien doux et poli par le courant renverra à un sentiment plus profond (comme l'amour ou une profonde amitié). Les pierres les plus rudes sont laissées aux simples connaissances.
- Dans le Roment, les hyväkivit sont généralement remplacés par de petites billes d'argile, parfois peintes : la couleur prend alors la signification qui lui est accordée dans le langage des fleurs hura.
Phalangisme
Les phalangistes décorent leur boîte à lettre de motifs floraux ; d'ailleurs elles sont généralement nommées domkvet - maison des fleurs, en hura -, et presque toutes sont dotées d'un vase prêt à recevoir divers bouquets du langage des fleurs. Il s'agit d'une tradition culturelle plutôt que religieuse dans la mesure où l'Ordre phalangiste ne reconnaît pas ce rite pourtant très pratiqué par les cestovates et les mestobcans les plus riches qui en achètent parfois le droit.
Bileho
Le bileho, littéralement "blanc", est un rite dérivé des hyväkavit monachistes. Le blanc, dans le langage des fleurs, symbolise une toile vierge, et invite à la remplir : chaque fleur gravée dans la domkvet représente une personne du foyer ou proche de celui-ci, et les phalangistes peignent leurs pétales selon les significations du langage des fleurs en fonction des pensées qu'ils ont pour les personnes représentées.
Selon une bonne partie du peuple et de nombreux moines phalangistes, peindre et entretenir une domkvet aiderait, au même titre qu'une prière, à panser la douleur d'Arbitrio. Cependant, ce rite n'est pas reconnu de l'Ordre Phalangiste et celui ci, comme une partie de la population, ne le considère que comme culturel et en rien religieux.
Annexe
- Chez les huras, seuls les cestovates et les élites ont le droit de posséder une boîte à lettres. Elle est généralement décorée sobrement.
- Au sein de la République Marchande de Caroggia, les phalangistes ont développé un véritable art des boîtes à lettres : elles sont généralement lourdement décorées, imposantes, et n'avoir qu'une boîte sobre est signe de pauvreté ou de manque de goût.