Récits d'une lapine téméraire : L’Élixir

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Cet écrit a été rédigé par Fio et se trouve sur la nouvelle Esperia.

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L'Élixir


Journal d'Ambre Valebriard. Rapport de la 112ème exploration.

Après des heures passées à arpenter cette jungle à l'atmosphère étouffante et humide, l'air frais de cette crypte souterraine est une bénédiction. Bien sûr, une mort atroce m'attend potentiellement à chaque nouveau couloir, mais il en va de même pour la gloire. Je traverse une arche de pierre et des nuages de poussière s'élèvent du sol comme des fantômes, révélant un chemin circulaire creusé dans la pierre. Ce tombeau a la réputation d'être impénétrable, inaccessible et mortel. Aucun explorateur n'en est jamais revenu vivant, mais après tout... aucun d'entre eux n'était moi.

Jusqu'ici, j'ai parcouru des lieux et des lieux de dédales souterrains, j'ai évitée des pièges de sable remplis de pointes acérées, rampé sous des lames-pendules et j'ai lutée dans des fosses à reptiles. Vraiment sympathique pour une visite, mais je ne m'installerais pas ici pour y vivre. Des dizaines d'yeux en pierre, dépourvus de paupières, me déshabillent du regard depuis les murs. À leur place, moi aussi je me rincerais l'œil. Le charisme d'un pelage blanc, on ne voit pas ça tout les jours !

Au centre de la salle, une fiole en cristal repose sur un piédestal. Le liquide qu'elle contient luit d'un éclat brillant qui projette de petits arcs-en-ciel sur le sol. Voilà ce que je suis venu chercher. Nombreux sont ceux qui prendraient un récit grandiose d'aventure palpitante pour de la pure fiction, mais personne ne peut nier vos exploits quand vous ramenez un artefact bien réel. Mettre la main sur des trésors légendaires prouve de façon incontestable que vous avez réalisé l'impossible.

"L'Élixir" est une relique convoitée par des cultes qui espèrent obtenir grâce à lui la loyauté des croyants, par des dynasties exsangues cherchant à reprendre le pouvoir, ou par des pèlerins qui désirent acquérir une sagesse inimaginable. Autant dire que cela fait beaucoup de promesses pour une si petite fiole, dont le contenu remplirait à peine une cuillère. Je sais que chaque piège va se déclencher dès l'instant ou je le retirerai de son piédestal. C'est dans la nature de ce genre de lieu. Je me concentre et observe plus attentivement ce qui m’entoure. Les briques qui façonnent les murs, les ouvertures cachées à l'intérieur, le manque de végétation par endroits… autant d’indices.

Je m'approche lentement. Une dalle tremble légèrement sous mes pieds et je recule pour éviter d'activer un mécanisme quelconque. Je me fraie un chemin avec précautions à travers la salle, en ne marchant que sur les dalles qui me semblent stables. Alors que mes doigts se referment sur l'Élixir, de profondes fissures lézardent soudain le sol de la chambre. Heureusement mon agilité et mon instinct légendaire donnent à mon corps les indications parfaites pour me mouvoir et assurer ma retraite. Juste à temps ! Des centaines de couteaux acérés tombent soudain du plafond et me ratent d'un cheveu alors que la pièce tout entière s'effondre dans une crevasse sombre.

Un vacarme assourdissant fait trembler les murs et se répercute le long du couloir. On dirait que les antiques fondations de cette tombe ne vont pas tenir très longtemps – il est temps d'accélérer le mouvement. Personnellement, j'aime que mon sol soit parfaitement solide, avec une bonne dose de fiabilité ! Je m'élance donc le long du tunnel tandis que des fissures toujours plus grandes creusent la roche derrière moi. Je suis les marques que j'ai inscrites à la craie sur les murs pour m'orienter dans la tombe, glissant sous les arches qui s'effondrent, bondissant par-dessus les sables mouvants qui bouillonnent et esquivant les énormes rochers qui roulent en tous sens pour bloquer ce passage qui se rétrécit de plus en plus. Le mur à ma droite s'effondre et révèle une armée d'insectes colossaux qui se précipitent vers moi, leurs pinces en avant et leurs mâchoires dégoulinantes de venin. Je vois les yeux rougeoyants et affamés de milliers d'araignées qui me fixent tandis que des scorpions s'avancent vers moi, le dard relevé. Ces vermines de la forêt sont une sacrée nuisance, mais j’ai l’outil idéal contre les nuisibles. A ma ceinture, plusieurs bâtonnets d’un mélange de poix et d'autres ingrédients. Je tends le bras, stabilise mon poignet et vise la plus grosse araignée. Alors que le monstre ouvre sa mâchoire pour m'attaquer, je décoche un vif crochet dans sa gueule tout en y déposant mon arme et l'envoie bouler dans la horde rampante. L'odeur de l’acide brûlée me pique la gorge et me retourne l'estomac.

Je me retourne et continue de fuir alors que l’embrasement se déclare et décime la première ligne d’insectes. Une dalle de roche aussi grande qu'une maison se brise soudain au niveau du plafond juste au-dessus de moi. Une nouvelle fois, mes gestes précédent ma pensée et je m’engage dans un rapide plongeant suivi d’une roulade parfaite. La pierre m’effleure le talon dans sa chute. Deux immenses piliers tombent l'un vers l'autre et je me glisse entre eux juste avant qu'ils ne soient oblitérés dans un nuage de poussière. Je me rue dans une chambre dont le sol monte en pente vers la surface. Un rai de soleil brille à quelques mètres de moi, et je ne peux m'empêcher de sourire en me précipitant vers cette sortie. La liberté n'est plus qu'à quelques pas. Le sol tremble dans un fracas assourdissant et je titube à mi-chemin tandis que la pièce s'effondre sur elle-même juste devant moi. La liberté n'était qu'à quelques pas. Mais après tout, les plans de secours sont ma spécialité.

Je récupère les reste de mes bâtonnets et accorde une dernière paroles envers ma famille et le Divin. Je tend le bras, referme le poing et fait gicler les flammes devant moi. La puissance du souffle me fait tituber, mais je reste concentrée. L’explosion était assourdissante. J’en perdis l’ouïe plusieurs secondes mais celle-ci aura laissée une petite ouverture très étroite derrière elle. Mon genre d'ouverture préférée ! Je referme mon poing et le tunnel s'assombrit de nouveau. Le sol tremble désagréablement et je tombe à genoux. Je suis tellement épuisé que j'arrive à peine à bouger, encore moins à me relever. À quelques centimètres de mon visage, des fissures commencent à fendre le sol plus vite que je ne peux les compter. Ça, c'est pas bon signe. Le tombeau ne tiendra plus très longtemps... Je rassemble le reste de mes forces et je me lève, avant de courir vers ce qui, j'espère, est mon salut.

Je perds de vue la lumière du soleil. Un autre fracas assourdissant – les murs autour de moi commencent à s'effondrer. Je ferme les yeux et je plonge à travers le trou. Il n'y a rien de mal à espérer avoir un peu de chance... et pour une fois, je suis extraordinairement chanceuse. Je roule sur le sol et me relève, inspirant l'air douceâtre de la jungle. Derrière moi, l'entrée du tombeau s'effondre pour de bon en exhalant un nuage de poussière antique. Je prends le temps d'épousseter la saleté sur mes épaules, je flatte à nouveau mes oreilles alors tombantes d'un geste bien rôdé, et je m'éloigne. Encore une ruine inaccessible dont je suis venue à bout. Encore un nouveau trésor pour prouver la véracité de mes récits héroïques.

Et tout ça avant l'heure du déjeuner !


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Hors RolePlay :

Tiré de "L’Élixir d'Uloa" de Rayla Heide