Utilisateur:Tranchelieu
Sommaire
Caractéristiques
Description
Un vieux procès-verbal de la Capitale, rédigé par un sergent ivrogne lors de son arrestation, est à ce jour le meilleur document pouvant nous donner une description de Tranchelieu :
Procès-verbal relatif à l'arrestation du susnommé Tranchelieu
Signalement du suspect :
Se fait appeler Tranchelieu, aucune trace de son nom/prénom de naissance.
Origine : Montagnard
Description physique :
Age : environ 35 ans. 1 cube 65, large d'épaules. Barbe longue, cheveux et barbe blancs. Yeux noirs. Nombreuses cicatrices au visage.
Informations supplémentaires :
Agressif, autant verbalement que physiquement. De nombreuses armes (stylets, couteaux, ainsi qu'une hache de guerre) on été confisquées. Attitudes excentriques relevant de la folie. Semble toutefois constant dans ce qu'il entreprend : n'éprouve ni remords, ni regrets. Se déclare croyant.
Talents
Mensonge, calomnie, fourberies en tout genres, il obtient généralement ce qu'il veut, de quelque manière que ce soit. Maniement de la hache.
Défauts
Mensonge, calomnie, fourberies en tout genres, il obtient généralement ce qu'il veut, de quelque manière que ce soit. Ivrogne.
Histoire
Avant Esperia
RolePlay :
Tranchelieu poussa la lourde porte en bois et aussitôt la pesante et bruyante atmosphère de la taverne réchauffa son corps frigorifié. Il se dirigea sans hésiter vers le comptoir, slalomant entre les tables, toutes occupées, disposées de manière plutôt anarchique. Il s'installa sur son tabouret habituel, en bout du comptoir, et aussitôt le tavernier, un homme dont on mesurait la fortune à son embonpoint, lui servit sa chope de bière, habituelle elle aussi.
Tranchelieu venait souvent dans cette auberge, c'était en quelque sorte devenu son point de chute lorsqu'il traînait sa lourde carcasse dans la Capitale. Ici l'attendaient toujours un lit (souvent infesté de vermine, mais Tranchelieu n'était pas porté sur la propreté) ainsi que son éternelle place en bout de comptoir, accompagné de ses quelques litres de bière quotidiens. Le tenancier ne posait jamais de questions sur ses activités bien que l'Adaarion ne séjournasse dans la taverne qu'à intervalles très irréguliers : il lui arrivait aussi bien de rester plusieurs mois d'affilée dans la Capitale que de ne passer qu'une nuit à la taverne au bout d'un an d'absence.
En réalité, Tranchelieu ne possédait pas de "travail" à proprement parler. Il avait bien passé quelques années aux côtés de ses compatriotes dans les entrailles du Mont Adar, à la recherche de précieux minerais, mais depuis ce temps éloigné il n'avait plus travaillé pour personne. Mais, bien loin de s'appauvrir, il n'avait fait que s'enrichir durant presque vingt ans et détenait maintenant un joli magot qu'il cachait dans un endroit secret, ne faisant pas confiance aux banquiers. Sa fortune était née de larcins, recels et trafics en tous genres qu'il pratiquait sans aucun scrupule. Puis, au fil du temps, il était passé à de plus gros crimes, allant jusqu'à tuer pour obtenir ce qu'il voulait. Il connaissait sur le bout des doigts tous les réseaux de criminels de la Capitale au grand Nord, et il se murmurait même qu'il avait fait un séjour sur Lig Ocolide. On faisait appel à lui aussi bien pour soulager un noble de sa bourse que pour soulager un femme de son mari, et inversement. Son habileté au maniement de la hache n'était plus à démontrer, et de nombreux bandits qui voulaient vérifier ce qu'ils avaient ouï-dire en avaient fait la douloureuse expérience. Sa réputation dans le milieu criminel était faite, mais il n'avait jamais accepté d'intégrer un groupe ou une association, se contentant de "coups" à plusieurs ponctuels. Il n'était d'ailleurs pas rare que lors d'un de ces guets-apens, un des agresseurs se retrouve la gorge tranchée dans la mêlée, sans que personne ne vienne se plaindre. Après tout, c'était une part de butin à partager en plus...
Bien entendu, personne à la taverne n'était au courant des véritables activités de Tranchelieu, et on se contentait de spéculer sur les allées et venues de ce personnage taciturne qui n'adressait que rarement la parole aux autres clients. Ceux qui, parmi les plus hardis, cherchaient à en savoir plus ou lui cherchaient des noises se faisaient renvoyer par un regard d'un noir à faire fuir un dragon.
Tranchelieu passa tout l'après-midi devant le comptoir, à remplir puis vider inlassablement sa chope de bière, cette bière qu'il chérissait tant. Celle qu'on servait à la taverne n'était pas de la piquette, et à la fin de la journée, il était comme souvent quelque peu ivre. Il se décida enfin à se lever et se dirigea vers la sortie, dans l'espoir de prendre un peu l'air.
A peine eut-il poussé la porte qu'un coup violent lui fut porté sur l'arrière du crâne, le précipitant à terre. L'esprit embrumé, il entendit une voix impérieuse déclamer un texte à l'allure de décret.
"Moi, Toma, lieutenant de la Garde de la Capitale, au nom de la loi, je vous arrête, vous, Tranchelieu.
Vous êtes accusé de vol, recel, association de malfaiteurs, complot, proxénétisme, non-respect de l'ordre public, atteinte aux mœurs, destruction de biens d'autrui, irrespect au gouvernement, insulte à noble, détention d'armes non-déclarées, multiples meurtres et tentatives de meurtres avec préméditation."
"Ainsi qu'ivresse", ajouta-t-il en regardant avec dégoût Tranchelieu.
Lorsqu'il se réveilla, Tranchelieu endurait toujours un horrible mal de crâne. Il se leva pesamment de la litière en paille où on l'avait jeté, et regarda autour de lui. Il se trouvait dans une cellule minuscule, aux murs ruisselants d'humidité. Derrière la porte fermé se trouvait un garde qui l'observait d'un œil goguenard.
"Te vl'à donc levé à c'theure-ci! Mais à ta place, j'me rendormirais aussi sec si j'savais c'qui m'attend! Tu vas être gâté, ça j'en suis aussi certain que c'te cellule est pleine de rats! Quoi, j'l'ignore, mais un vaurien comme toi... Pour sûr qu'tu pisseras plus à l'air libre pour un bout d'temps!"
Tranchelieu le gratifia d'un regard méprisant et s'assit dos au mur, sur le sol détrempé de la cellule. Peu après, un bruit de pas se fit entendre sur les pavés, et un autre garde apparut devant la porte.
"Tu sais qu't'en as d'la chance? Tu évites le pire... Enfin, façon d'parler... Haha, allez, viens."
Le garde ouvrit la porte qui grinça lugubrement. Tranchelieu évalua rapidement la situation. Deux gardes, chacun une épée, ils ne la portaient pas à la main. Un coup de poing bien placé et... Mmmh, mieux valait rester calme et attendre la suite. D'autant plus que la tête lui tournait toujours, il n'avait pas le pas sûr et voyait légèrement flou. On l'amena dans une salle dont il ne vit que le dallage, propre et sec cette fois. Il releva la tête. Échange de bourses, et ils repartirent. Le sol tanguait de plus en plus sous Tranchelieu, et c'est à peine s'il remarqua qu'ils sortaient à l'air libre. Des cris, des hennissements... Il sentit qu'il montait une passerelle. De nouveau une cellule. Puis... Un roulis, incessant, d'un côté, de l'autre, lui retournant le cœur comme le coup sur sa tête avait retourné son crâne. Il ne savait depuis combien de temps cela durait. Il avait réussi à détecter autour de lui quelques présences, d'autres misérables en peine comme lui. Son estomac tenta à plusieurs reprises d'éjecter ses entrailles, mais il n'avait rien mangé depuis belle lurette. Et puis il tomba, enfin, dans un sommeil auquel il ne pouvait plus échapper.