Carnet de passage : Les lettres de Rumi
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Cet écrit a été rédigé par Eliza Marleau, et se trouve sur la nouvelle Esperia.
Introduction Carnet de Passage
Permette la présentation des Esperiens ainsi qu’une trace de leur passage dans la Cité. Oeuvre destinée à la postérité pour que l’avenir sache à qui il succède. Le tout dans un format succinct.
Lettre 1
Aujourd’hui, je me suis éloignée de la ville et du camp pour écrire. Je suis allée au bord de la falaise, celle où tout à commencé. Enfin, commencer, pour cette partie la. La première fois où j’y suis allée, c’est elle qui m’y a emmenée. C’est là qu'elle m'a sorti de mes idées noires, et que j’ai commencé à l’aimer. Mais aujourd’hui, j’y suis en sachant que c’était un amour à sens unique. Mais j’ai l’impression que ça aurait pu se passer autrement, je sais qu’une certaine personne va me le reprocher, me tannant que c’est terminé. Je suis consciente que cette impression n’a pas lieu d’être, mais c’est pour ça que j'écris, peut être que ressasser ce qui s’est passé serait une bonne idée pour m’en débarrasser. D’abord, le point qui m’énerve le plus: Elle a refusé car elle aime un autre… Cet autre en question, est une personne qui ne mérite en aucun cas son amour. Certains pensent que je dis ça par jalousie, je ne peux nier qu’il y en a, mais je peux dire que ce n’est pas la seule raison qui me pousse à tenir mes propos. Il y a des faits, des éléments et d'autres personnes qui pensent la même chose que moi. Il ne la mérite pas. Car il ne la veut pas pour son amour, mais pour son corps, il se moque de l’amour, il cherche juste quelqu’un pour assouvir ses envies les plus sombres. Et pour cause, tout le monde sait que, si il est aller vers celle que j’aime, c’est que pas plus tard que deux semaines avant de manifester ses sentiments, il les avait manifester pour une autre femme, et qu’elle avait refusée. Et nous savons également qu’elle n’était pas la première à qui il a dit des mots doux. Il est vicieux comme le serpent, et parle comme une chimère. Rien qu’à son expression, on sent qu’il n’est pas sincère, hier encore, il s’est exprimé de façon à passer pour une personne attentionnée, mais l’ampleur de ses mots n’a fait que traduire, montrer qu’il n’en est rien. Il à suffi de trois phrase pour que n’importe qui d'assez alerte remarque ses mensonges… C’est un faux-cul. Il cherche à se faire bien voir, mais en réalité il s’en moque, il sait que nous connaissons son but. Je ne suis pas la seule à l’avoir remarqué. Il est un mal pour elle, il en a fait la preuve hier, sa simple présence à réussi à lancer un conflit entre elle et un frère, elle à fini par s'isoler à l’endroit où j’écris ces mots. Il est un vice, une maladie qui aura raison de son bonheur. Il est le problème auquel elle fait face, mais elle refuse de comprendre que la solution serait de lui dire non, et de l'éloigner d’elle et du camp. Hélas, ma position ne me permet pas d’agir en ce sens, car je suis également un problème. Ma volonté l’est, mes pensées le sont, Mon être mon esprit, et ce qui compose qui je suis et comment je pense font que je suis un problème. Emprise de jalousie, je sais que ce que je pense n'a aucune valeur réelle dans ce cas de figure… Libre aux gens de me croire ou pas. Mais trop d'éléments vont à mon encontre. Je ne suis pas sotte. Les récents événements sont trop proches dans le temps pour que je puisse agir seule. Et je prie pour qu’une personne suffisamment avisée puisse démêler le vrai du faux dans mes paroles. Même si je reste intimement convaincu que je ne parle pas que par jalousie, mais par un fond de vérité évidente. Enfin, après tout, ceci ne me concerne pas vraiment, je ne sais pas pourquoi je m’en mêle. Tout ceci n’est qu’un élan de curiosité morbide, je cherche à savoir ce qui ne regarde pas, et ça c’est surement le point le plus grave de ce que j’ai mentionné plus haut. à la base, ces lettres sont censé être un récit que j’écris pour travailler sur moi même, pas pour attaquer un autre… Mais cela me permet de mieux ressentir l’étendue de la jalousie qui m’habite. Je savais déjà qu’elle était grande et sévèrement ancrée dans mon être, mais plus le temps passe, plus cette histoire se développe, plus ça m'irrite, je pense que je peux ajouter un manque de patience flagrant à la liste de mes défauts. La colère également ? La rage que je ressens envers lui n’est pas saine à mon avis, mais… étrangement, je ne vois pas ça comme un défaut, mais comme une raison valable de m’opposer à son dessein. Du moins, c’est ce que me dit mon corps. Ma conscience, elle, commence à réfléchir par elle même plutôt que de suivre aveuglément mon instinct. Et elle me permet de penser avec un minimum de recul à ce que je ressens. J’estime que c’est ce qui me permet de remettre en doute mon ressenti sur la situation, même si au fond de moi je suis convaincue d’avoir raison, je sais que ce n’est pas le cas. Et je me déteste pour ça, savoir ce qui est bien et pas bien, mais de continuer à penser que ce que j’ai fait est la solution, alors que ça ne l’est pas. Je me déteste également d’être quelqu’un de buté. Je reste tout le temps coincée sur ce qui ne plaît pas, ou ce qui ne va pas dans mon sens, et surtout, ça me rend aigris, et influence mon comportement. La route est encore longue et les efforts nécessaires, mais bon, peut être que comme ça je deviendrai une meilleure personne… Du moins, c’est ce que je crois. Seul le temps me le dira…
Lettre 2
Cette lettre-ci ne portera pas sur une plainte, du moins, ce n’est pas mon objectif. Je vais commencer par une pointe d’honnêteté, voir chacun des vaahvas actifs en couple me fout les boules, mais ça encore, ça pourrait passer. Le point qui m’emmerde c’est que chacun est parti voir ailleurs que les autres vaahvas, avec les sudistes ou les Kadarides. Grand bien leur fasse, mais à cause de ça je ne peux m’empêcher de me questionner sur quelques détails qui me chiffonnent.. La foi, principalement, est au coeur de mes interrogations. Je ne doute pas que ceci peut paraître prématuré pour certain au vu des relations récemment nouée, mais je pense que la question à le droit d’être posée: Les différences de fois ont tout le temps été sujette de discorde entre le Nord et le Sud, pas forcément qu’au niveau affectif, mais en général également. Cependant, je ne vais pas commencer de débat théologique maintenant. Bref. Si par hasard des choses certains aimeraient bénir leur relation par les liens sacrés du mariage. Je n’ai pas le point de vue de toute religions, mais je sais que pour les Phalangistes, un mariage ne peut avoir lieu qu’entre phalangistes, et possiblement avec un monachiste, mais bref, il faut que les deux membres du couple soit arbitré. Et c’est là que je veux soulever le problème. Je ne suis pas sûre, mais je pense qu’il doit être tout aussi impensable et gravissime pour un sudiste de renoncer à sa foi pour se convertir que ça l’est chez les nordiques. Et si ces histoires de conversions suite au mariage devaient arriver, la discorde risque de s’inviter de nouveau. Et même si par je ne sais quel moyen un mariage sans conversion parvient à être fait, avec l’accord de tous, une autre question demeure. Celle-ci porte sur la progéniture du couple. Si celui-ci parvient à donner naissance, de quel foi sera l’enfant ? Suivra t’il celle du parent arbitré ou bien sa vocation de semi-fils des sept. (Sans parler du fait qu’il peut possiblement être reconnu oberorbara, pour être un hybride, mais la n’est pas le sujet) au détriment évident de l’un ou l’autre ? Et, avant qu’on ne me fasse une morale sur mes réflexions, non, ce n’est pas de la jalousie ou je ne sais quoi. Mais des questions que je me pose sincèrement. Car je refuse sans aucune concession une union qui nécessite pour l’un des miens de renoncer au Sept, que ce soit lui ou son enfant. Mais je sais qu’il en serra de même pour les ordres arbitrés. Cependant, si ces questions trouvent réponse satisfaisante au yeux de tous, alors je n’y verrai aucun problème globale, même si je désapprouve personnellement une union de ce genre, car je connais les difficultés que cela implique, et que je dois avouer que malgré tout, ils restent sudistes, leur pair ne sont pas souvent aussi avenant qu’eux. Rappelez vous les marches. Et n’oubliez pas que nous sommes enfants de Sept, et eux enfants d’Arbitrër. Je ne pense pas que Sinine aimerait voir son œuvre ammenez sa chair à l’oubliez volontairement, à renoncer à Elle. N’oublions pas ce qu’il s’est produit la dernière fois que nous les avons contrariées. Je n’aimerai pas devoir faire comme Helgi à cause d’opportun mal léché qui ont fricoté à gauche à droite. Enfin, je m’emporte peut être, mais bon, ces questions me taraude, en plus de constater l'absence totale de relation vaahvas-vaahvas. Car chacun de vous avez préféré un sudiste. Pour le moment, ce n’est pas un blâme, mais assurez vous que cet avertissement n’en devienne pas un.
Lettre 3
Le vent froid caresse mes joues, là où je suis;
Agréable bise de nivôse, douce soirée
En forêt, là où le silence qui s'enfuit
Trouve refuge dans ce paysage immaculé.
Je me trouve là où la nature est marquée;
Au centre des arbres, où se dresse une tour.
Simple ruine, seul vestige du passé;
Seule marque de la forêt alentour.
Je me tiens à ses instables côtés, bancale;
Mais d’ici je ne vois que la forêt, sans marque;
La nature seule, d’une grande beauté.
Beauté qui n’est surpassée que par Sinine.
Cependant j’y trouve un sentiment de paix;
J’écris alors ce que la solitude m’inspire.
La nuit garde cette frontière;
Entre Forêt et plaines,
Sur la butte, légèrement surélevée;
J’observe cette vue sacrée
Assise seule la haut,
Face à cette nature immaculée.
Zon dort, sa lumière invisible,
Lees est au milieu de son œuvre.
Elle baigne le monde de sa douce lumière;
Semblable à une brillante pierre
Visible de sa douce lueur,
que l’obscurité ne parvient à cacher.
Le vent frais de la veille,
murmure à mon oreille,
les même mots doux qu’hier
Encore j’écrivais
Mais cette fois-ci à la lueur d’une lanterne.
Les mots se perdent peu à peu,
Ne parvenant plus à former
D’éloge pouvant traduire,
La Beauté de la nuit sur cette forêt.
Zon se lève, il est l’heure
de clore cet éloge à la nuit
Je reviendrai plus tard
Mais pour l’heure Zon mérite son éloge
Qui verra le jour sous peu,
Quand un lieu adéquat me montrera
La vrai nature de sa lumière.
Je n’ai eu qu’à tourner la tête
Pour être témoin de la lumière de Zon,
Brillant comme à son habitude;
Éclairant la forêt vallonnée.
Il m’offre alors, une vue magnifique,
Sa lumière se faufilant entre les arbres
Illuminant Terre comme Ciel,
Amenant sa lointaine chaleur vers nos cœurs.
Ces deux frères Lohikarmes,
frère de Maavitts notre grand père;
Continue de rythmer notre vie,
Cadeau précieux des Sept.
Les mots se perdent à nouveau.
Zon ton éloge est court, mais non moins important
Que celui de ta soeur,
votre vue remplissant chaque fois
Nos cœurs de bonheur.
Rumi Soroja
Lettre 4
Bon… Le moment que je craignais tant est arrivé… Sa funeste réponse également. Je mentirai en disant que je ne m’y attendais pas, mais l’espoir d’une réponse autre me traversait, forcément. Je me suis accroché à cet espoir, l’espoir que ce en quoi je voulais qu’il advienne, se produise… Hélas, ce n’est pas le cas. Ce qui est advenu, c’est bel est bien cette maudite réponse, celle que je refusais de croire, au final, c’est celle que j’ai eu à entendre, c’est celle qui m’as confronté à la dure réalité qu’est son refus. Un refus qui me blesse, non pas mon corps, mais dans mon être, mon égo… Cependant, son choix lui appartient, elle m'a dit non, et aucune de mes pensées, aucune de mes actions ne pourra changer les choses… Je dois m’y résoudre, et passer à autre chose. C’est dur, mais ça ne m’est pas étrangé. Ce sentiment qui n’est pas réciproque, celui que je crains chaque fois de devoir à nouveau ressentir… Il est revenu. La dernière fois, il a failli m’isolée des miens. Je ne referai pas la même erreur cette fois-ci… Je vais prendre du temps à m’y résoudre pour de bon, mais je ne vais pas avoir le choix. Au moins, cette fois, comparée à la dernière manifestation de cette désagréable sensation, cette fois là où je me croyais seule… je ne le suis pas. Cette fois je sais que ma famille et la pour moi, même si je vais avoir du mal à leur en parler, j'essaierai, non, j’irai le faire. Broyée du noir seule ne m’avancera pas, au contraire, ça va me retenir dans ce cycle infernal où je ne deviens qu’une loque, n’ayant envie de rien, et regrettant tout. Je suis triste, c’est sur… En colère, sûrement, déçue peut-être également ? Oui, c’est sûrement le cas également. Cependant, je suis sur d’une chose, c’est que je n’ai ni été trahie, ni prise au dépourvu. On m'a prévenu, du début à la fin, que cette éventualité pouvait arriver, et c’est arrivé. Je m’y attendais, comme dit plus haut… Cependant, malgré mes dires, je sais que je ne vais pas oser la regarder, ça ne sera plus comme avant. Mais est-ce une mauvaise chose ? Oui, et non. Les choses évoluent, et les gens avec, au final nous resterons amies, mais seulement amies. Même si ça me fait mal… Enfin, je ne peux que lui souhaiter d’être heureuse, mon malheur n’est pas le sien. Je ne peux pas lui imposer mon humeur morose, je ne peux pas la tenir responsable de ce qui m’arrive, ce sont mes actes, mes choix, et leur conséquences. Il est simplement arrivé le moment d’en assumer pleinement les débouchées, bonnes, ou mauvaises. J’en parlerai un jour, en riant, en pleurant, ou peut-être je l’aurai simplement oubliée ? Qui sait, ce moment va me hanter quelque temps, mais pas me suivre toute ma vie. Après tout, ce n’est qu’un refus comme un autre… Comme ceux que j’ai déjà pu vivre auparavant, et même ceux à qui je l’ai fait vivre… Peut être est-ce là une expérience me rappelant les fautes que j’ai commises… Qu’on fasse ressentir à mon orgueil ce qu’il à infligé à d'autres. Finalement, c’est une expérience que beaucoup ont vécu, vivent, et vivront. Je ne suis pas un cas exceptionnelle, mais banal. Je suis loin d’être un modèle de modestie, ou même d’ingéniositée, mais je suis désormais capable de comprendre que le monde ne vit pas pour moi, ni autour de moi, je suis une personne vivant au milieu de plein d'autres. je ne sors pas du lot, j’ai beau avoir un physique avantageux, ça ne fait pas tout. Je suis orgueilleuse, jalouse et obstinée. Peut être que mon sale caractère et la raison pour laquelle elle à refusée ? Comme lui l'avait refusé peu avant… Ils me l’ont reproché plus d’une fois, donc même si ce n’est pas la principale raison, ça doit avoir une influence néfaste sur leur jugement. Et j’ai réalisé que les sentiments sont trop forts et trop complexes pour pouvoir rejeter la faute sur l’autre pour un simple “non” Peut être que malgré tout, ce refus m’as fait grandir ? Non pas comme un enfant, mais que j’ai fais un pas dans ma vie adulte ? Peut être que l’enfant en moi mûrit également. On ne peut pas rester insouciant toute sa vie, pas vrai ? ça fait partie de la vie, elle est faite pour être vécue ainsi. ça peut sembler injuste au premier abord, mais au fond, si les Déesses ont choisis ce chemin pour moi, c’est qu’Elles ont leur raison. Je pense qu’il est l’heure, non, que j’accepte enfin d’apprendre à être humble, et que je fasse de réels efforts sur mon comportement et que j’apprenne à agir en toute humilité. C’est ça… La solution c’est que je travaille sur moi même, un travail pour devenir une personne plus agréable à côtoyer au quotidien. Plus agréable à vivre au quotidien, pour moi même, mais pour mes amis également. Enfin, l’heure est venue de mettre fin à cette longue tirade… J’espère au moins que la conclusion que j’en fais est la bonne, que c’est bel et bien un travail sur ma façon de pensée et mon comportement qui est nécessaire… J’espère ne pas avoir été haineuse dans cette lettre, ce n’est pas mon envie. Et si jamais quelqu’un lit cette lettre un jour, sachez que je ne lui en veux pas. Même si je dois avouer que les prochains jours seront morose, m’enfin, je ferai mon possible pour que ça ne déteigne pas sur le camp, ils n’ont pas à subir mes jérémiades excessives… Et pourtant, ils les ont déjà trop vu. Je ne garderai pas ça pour moi, mais je ferai en sorte que ça ne paraisse que par les mots, et non dans mon comportement. Je n’ai pas à leur imposer ça. Ils ne méritent pas de subir ma mauvaise humeur constante, ils n’y sont pour rien, je suis la seule fautive des mes actes. C’est à moi de m’en sortir, avec leur aide, s' ils le souhaitent. mais je leur fais confiance là- dessus. Je sais que si je fais des efforts ils me tendront la main, à moi de ne pas la refuser comme la dernière fois.
Lettre 5
Ceci est peut être la dernière lettre que j’écrirai. Celle qui ne sera lue de personne. Car j’ai tout perdu… J’ai été humiliée, déshonorée et réduite au stade d’enfant. Je dois subir l’un des pires affronts pour un nordique. Porter la marque de Svartsjo sur la joue. Je me sens trahie. Tout ce que j’ai fais, tout les efforts que j’ai donné… On été balayé, jeté au feu. Ma vie, que je considérais déjà comme pourrie, vient de franchir un nouveau seuil. Un seuil que je ne supporte pas. Ma conscience, mon moral, mon mental, ne suivent plus. Je me sens vide. Tout ce que j’ai dis, dans le fond, c’était un simple moyen de souffler, de libérer mon esprit, apaiser ma conscience… Pour quoi au final ? Que tout ce qui me faisait souffrir jusqu’à maintenant a été ignoré ? Qu’on me fasse subir ces mêmes souffrances, mais plus intense encore ? J’ai l’impression d’avoir été poignardée. Les rares personnes qui m'adressaient la parole m’ont aujourd’hui planté un pieu dans le cœur. Je connais maintenant la solitude véritable. Celle de n’avoir véritablement personne sur qui compter. Je vais désormais vivre en ayant peur du regard des autres. A cause de cette marque. Marque qui fait de moi une indésirable, une nuisible, une intouchable des vaahvas pieux. Je suis considérée comme une traître, une enfant. Mes maux me sont désormais imposés avec plus de force, de poid. Et les rares personnes qui portaient ce poid avec moi m’ont abandonnée, m’ont laissée le porter seule. Je souffre. Je souffre énormément, mais maintenant mes mots et mes actions n’ont plus aucune valeur, aucun besoin d’être écouté, considéré. Je vais devoir me murer dans le silence et supporter l'insupportable, en regardant mes chaussures comme la moins que rien que je suis officiellement devenue. à l’heure où j’écris ces mots, je suis dévastée. Anéantis. J’ai envie de pleurer, mais même ça je n’en ai plus le droit, comme le reste d’ailleurs, parler était le seul droit dont je disposais encore, et il m’as été retiré par cette marque, qui m’interdit tout. Tout ce dont j’ai le droit de faire, c’est quoi ? Endurer en silence. Sans jamais rien dire, écouter les autres, pourquoi ? Car je suis considérée comme une enfant ? Pourquoi ? Car j’ai osé laisser s'échapper une pensée sombre issue de trois mois de souffrance ? Hier encore j’écrivais en disant que je connaissais pas la joie. Et aujourd’hui on m’annonce que je me moque du monde ? Mes larmes aussi sont factice ? Je vois le monde en noir, et aujourd’hui le voila qui orne ma joue pour m’achever dans mon malheur ? On prie pour mon bonheur et au final on me condamne au malheur sans fin ? Quel est le but ? L’intérêt de faire ça ? Que je mette moi même fin à ce cycle ? Que j’aille moi même me jeter à la mer ou encore me jeter du haut d’un pont ? Que j’utilise un lame pour m’ôter le cadeau des Déesses ? Le précieux don de la vie ? Je ne suis pas stupide. Je sais ce à quoi je me condamnerai en me passant au fil de la lame. Mais les souffrances qui m’attendent seront elles pire que la vie que je vais devoir mener ? Je n’ai pas d’ami, pas de famille, et désormais plus de tribu. Je n’ai plus confiance en eux. Mes mots sont graves, je sais. Mais cette même tribu me châtie par la trahison. Je voulais de l’aide, j’ai eu des conseils, je les ai appliqués, maladroitement, je sais, j’ai mes torts également, je le reconnais. Mais cette aide est devenue la raison de l'alourdissement de mon fardeau. Je veux mettre fin à ça. Mes propos me vaudront sûrement la mort, mais après tout je la mérite peut être. J’en ai marre. Je ne supporte plus, j’ai courbé l’échine devant les autres en gardant pour moi ma douleur. Aujourd’hui elle refait surface et on fait céder mes genoux… Je me radote sûrement. Mais je m’en moque, le confort de mes lecteurs ne m'importe plus. Et je doute qu’ils prennent le temps de me lire désormais. Je pleure. Je pleure encore, depuis hier soit je n’ai fais que pleurer, je suis à bout, à bout. Je cède pour de bon, aujourd’hui. Je me moque d’être malmenée, frappée, battue, humiliée… Je veux juste arriver à la fin de ce calvaire. Mais je ne veux pas partir. Même si je pense que ce serait possiblement la solution. Mais j’irai où ? Je n’ai aucune famille là- haut. Et seule là- bas… Je mourrai. Ma jambe est toujours cassée, je ne peux bouger, et ai-je envie de bouger ? Qu’est-ce qui va m’empêcher aujourd’hui de trouver un coin pour m’y cacher et pleurer les dernières larmes de mon corps. Et y mourir à petit feu, en paix. Pas avec moi-même, mais loin de l’humiliation et du calvaire que je vis. Loin de la colère qu’on passe sur moi car j’ai osé dire ce que je pensais. Cette marque… A mis fin à mon être, mon identité. A souiller l’Oykor de mes parents et le miens. Mes défunts parents. Je n’en parle jamais, car ils m’ont vendu, mais je les comprends. Même si je ne pensais pas qu’entendre quelqu’un leur jeter l'opprobre me donnerait envie de les défendre… Après tout, ils méritent le repos. Mais ça me fait réaliser que personne ne connait ma vie, où s’y intéresse. Je leur ai dis tant de fois que ma vie n’était pas enviable, qu’elle était mauvaise… Mais ils ne pensent qu’à ce que je vis ici sur l'île… Ont-ils déjà penser à ce que j’ai pu traverser en arrivant ici enchaînée ? Quand je leur dis que je n’ai aucune famille, m'ont-ils questionné sur de possible frère ? Soeur ? Mes parents où même un oncle ou cousin ? Rien. On m'affilie encore à la jeune idiote gâtée qui n’as connu que l’abondance ! Mais ce n’est qu’une illusion. Mes parents sont morts. Et on les insulte en disant que leur éducation était mauvaise ? Ah ! Je suis grée de le savoir ! Mais pour votre gouverne, sachez que ma vie n’est pas aussi douce que vous le croyez. J’ai connu la faim, la maladie, l’esclavage et la mort ! La tristesse et la déprime, le rejet et la solitude. J’ai définitivement perdu le sourire et l’envie de rire. Et c’est de VOTRE faute ! Lisez si ça vous chante, venez me frapper si vous en avez l’envie ! Je ne débattrai pas. Mais cela ne changera rien. Je suis devenue une étrangère sans identité. Je suis fatiguée, j’aimerai que ça s’arrête.