Journal de Fardan

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Cet écrit a été rédigé par Fardan, et se trouve sur la nouvelle Esperia.

Journal de Fardan

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Ce carnet a été réalisé pour conter les aventures de Fardan en terres esperiennes.


29/10/524 :

Moi, c’est Fardan. J’ai disons.. trouvé ce joli carnet tout neuf dans une pièce, franchement pas très bien indiquée comme étant privée, pas protégée par une serrure, et aux yeux de tous. De part les règles de chez moi, hé, ben c’est mon carnet maintenant mon pote.

On en vient à : t’es gentil mon bon Fardan, mais c’est où ça, chez toi ? Je viens de Bakar, une île incroyable de chez les Manarades. Des récifs d’une couleur chatoyante, des champs mais des champs variés à perte de vue, la terre la plus fertile du monde à mon avis. Malheureusement, si l’herbe ne peut pas être plus verte ailleurs, j’avais perdu un truc un poil important. Ma sœur. Mais genre ma jumelle, pas juste une soeur, une moitié de moi, quoi. C’est ce qui m’a amené à prendre le bateau pour aller à Marata, une ville bien plus grande, sur une autre île. Là, j’ai retrouvé ma sœur, ce qui était franchement à peu près la meilleure nouvelle de ma vie. Mais Fléau, son nom maintenant, se faisait complètement arnaquer par des abrutis qui lui promettaient monts et merveilles. Du coup, je lui ai expliqué. Elle a été leur péter la gueule. Simple, efficace. Par contre.. ils étaient vingt fois plus, et pas très contents de se faire casser les dents. C’est comme ça qu’on a terminé tous les deux avec des chaînes aux pieds et aux mains, pour la faire courte. On s’en fout un peu, la vraie histoire commence après tout ça.

Les vents ont fini par nous emmener sur un bâteau allant vers une île qui s’appelle Solres. Île, peut-être, véritable forteresse, surtout. On a été vendu, puis revendu, pour finalement arriver sur une autre île, Esperia.

En arrivant, faut dire que ça claque pas mal. Grande tour, grands bâtiments, joli port, plusieurs bateaux dedans. Les récifs ont pas l’air compliqués niveau manœuvre, ça veut dire que c’est facile pour accoster, donc pratique. Pour autant, il n’y avait pas grand monde sur leur place du port, ou quelque soit son petit nom. L’enfoiré d’esclavagiste nous a fait monter sur une estrade et nous a présenté aux gens plus bas. Honnêtement, je pense que je l’ai bien aidé à nous vendre, lui qui tenait à le faire pour notre petit groupe de trois. J’ai harangué la foule en décrivant comme nous étions formidables, puis Fléau a décidé de montrer sa force en me soulevant au-dessus du vide. Un sacré spectacle pour cette bande de vierges effarouchées. Au final, une dénommée “Bilqis” et un “Lothaire” nous ont achetés en montant les enchères contre un autre groupe, pour la coquette somme de quatre cent piécettes de cuivre.

Vous allez vous demander : mais Fardan, toi qui est si intelligent, pourquoi tu as voulu être vendu plus cher ? Tu vas peiner s’il faut te rembourser un jour ! Bien entendu, j’avais tout prévu. Il est plus malin de rester plus longtemps esclave dans une très bonne famille, sans avoir faim, sans avoir froid, sans manquer de quoi faire la journée, que d’être acheté par les premiers malandrins venus et soit servir de chair à pâtée de crabe dans des rixes de cliques, soit être laissé au fond d’un trou sordide et tué à la tâche.

Après cet achat, on a suivi la fameuse Bilqis, qui est restée sur la place pour dire au revoir à un gars qui avait une tête, mais une sale tête ! Des sourcils d’ours, un nez trop long et trop fin, il faisait peine à voir. Si la vie jette les dés à la naissance, il a fait un échec critique, ce Leiknar. Ah, et j’oubliais presque, il parlait du nez comme si on lui avait enfourné trois abricots dans la bouche avant de lui demander de dire un truc. Pour ce qui est de ce passage, comment dire… C’est notre premier soir sur Esperia, et on a passé plus d’une heure vingt à s’emmerder, debout derrière nos maîtres sur le quai. Gneu gneu “faites vivre ma légende”, “oh comme vous êtes beaux”, et “comme vous êtes bons”. T’as pas de légende mon ami, tu pues le personnage secondaire d’un roman écrit par ma sœur. On se faisait tellement suer que j’ai décidé


Enfin, où j’en étais ? Ah oui. Une putain d’heure et demie à attendre dans le froid de cette île dont je n’avais même pas le nom à ce moment là. On s’est juste un peu moins fait chier quand Lothaire, et on ne savait pas à ce moment-là qu’il dirigeait la ville, ce type chauve, a décidé de fracasser un forgeron qui lui avait mal parlé, en plein milieu de la place. Il l’a montré à Fléau, qui est passée en le poussant à peine. Bon, ça l’a fait tomber par terre. Pas arrivés depuis dix minutes que Fléau foutait par terre le dirigeant du coin, il faut avouer que c’est drôle quand on y repense ! Enfin, après cette longue, longue attente, alors qu’on crevait de faim et de froid, une dénommée Jeanne-Esther” nous a amené dans une taverne pour nous filer à quelqu’un d’autre, “Shireen”. Si c’était déjà prévu comme ça on aurait pu nous éviter d’attendre le vide, n’est ce pas ? On en a eu plein le dos, Fléau et moi, alors on s’est barrés en leur disant que ce n’était pas normal - je ne suis pas n’importe qui, quand même - et on est allés dormir dans le sale trou à rat qu’est l’ergastule de cette ville bien étrange, du nom d’Esperia.


30/10 :

J’ai eu du mal à me réveiller, dans cette bauge. Le coin est humide comme y’en a pas deux, les paillasses… Il y a de la vie à l’intérieur, pour faire simple. Je me suis extirpé de cet endroit dès que le soleil a pointé le bout de son nez. La ville était vide, comme souvent. Il y a quelques rues principales, où on devine des anciens commerces. Les devantures sont belles, presque neuves, on ne leur donne pas plus de quelques mois. Quand on fait le curieux, comme moi, et qu’on vient mettre les mains sur les vitres en rapprochant sa tête, on peut voir des bricoles exposées là, prenant doucement la poussière sur leurs étagères. Les tapis attendent d’être foulés, les produits d’être touchés, et là-dedans jour à après jour, rien ne bouge. Je suis resté un peu pour lire les affiches de la grande place de cette ville, rien de bien intéressant. Des impôts, des noms en vrac. J’ai essayé d’en retenir quelques-uns, et je vais continuer à chaque fois que je passerai devant. Un cerveau comme le mien doit être entretenu, et ça pourra toujours me faire briller si un jour j’arrive à en sortir un au bon moment. Finalement, je me suis décidé à attraper une caisse et à aller voir un peu autour de la ville en quête du monde. J’ai croisé une guerrière, du nord. » Skoli la Zarègue »Son armure était complètement en métal. C’est dingue, ça doit valoir une fortune ! Je ne savais pas que ces gens étaient si riches. Elle m’a indiqué la sortie de la ville, et je suis allé dans des coins encore proches du bourg : sans arme, je préfère éviter d’aller tâter du loup ou du sanglier. J’avais déjà trouvé pas mal de fleurs, pendant cette période, alors je me suis rendu à la taverne pour commencer à les trier un peu. Une fois arrivé, je me rends compte que Jeanne-Esther et Shireen discutent dedans, mais surtout qu’un gros bouquet a été déposé devant la porte. Je rentre, je les salue bien sûr, et je leur ai demandé si elles savaient qu’on venait de leur envoyer un bouquet pour leur dire qu’elles étaient détestables. Je n’avais vu que de loin, mais le jaune, ça ne trompe pas, quand on parle les fleurs. Les deux s’étonnent, et Jeanne me dit que c’est un bouquet de la part d’un phalangiste, qui serait conquis par sa sœur. Je fais la moue : s’il est de chez les rouges, il doit connaître les fleurs. Les bouquins qui m’ont aidé à apprendre ça venaient tous de chez eux. Finalement, j’ai saisi le bouquet et je leur en ai fait la lecture, du moins ce dont je me souvenais. Pour faire simple, ça disait « personne nuisible, honte, souhait de maladie ou de départ, souvenirs néfastes », et il avait même calé un gros champignon mortel bien au centre du bouquet. Assez claire, cette affaire. Les deux femmes étaient impressionnées par mes talents. Les pauvres ! Si elles savaient tout ce que je sais faire et comme je suis précieux. J’ai proposé de composer un bouquet retour, et je l’ai préparé dans la soirée puis je suis venu leur présenter. Je n’en reviens toujours pas d’être tombé pile au bon moment, pile sur le premier bouquet qu’elle pouvait recevoir depuis leurs débuts à la taverne, et pile en ayant de quoi y répondre dans ma caisse. Mon aventure esperienne est marquée par la chance, je sais que c’est un signe de mon mageneta, c’est trop gros pour être au chose.


31/11 :

Rien de bien incroyable ce soir, la ville est encore très vide. J’ai croisé des gens autour d’un grand feu sur la place centrale, en train de faire brûler des trucs. Quand j’ai demandé ce qu’ils pouvaient bien s’amuser à faire, on m’a expliqué que les rouges brûlaient des fleurs pour qu’elles montent vers Arbitrio ou je ne sais pas quoi. Dans le doute, j’ai pris quelques-unes de mes trouvailles qui portaient sur l’aventure, sur l’amour, tout ça, et je les ai lancées moi aussi dans leur brasier des fleurs.


01/11 :

Cette soirée a été bien plus passionnante ! Une jeune esclave des rouges, que j’aime à appeler bouton d’or, a partagé quelques heures avec moi. Je lui ai parlé des fermes, car son « Pro-Abbus », son chef je pense, garde la ferme du haut juste pour lui alors que, quand on a été voir avec Fléau, on a bien vu qu’elle n’était pas utilisée depuis plus de deux mois. Les champs sont vides, même les quelques repousses se font rares. Bref, tout est vide et il n’a rien planté, mais il a dit à l’autre fermière de ne pas y aller et plutôt d’aller voir une ferme toute miteuse à la porte nord de la ville. On a beaucoup discuté, visiter le taudis qu’est la ferme du nord, vu les animaux affamés dedans, visité ensemble l’ancien fort de ce qu’ils nomment « l’ilôt » et qui tombe doucement en ruine, c’était franchement chouette de partager ça avec elle. Après, j’ai croisé en ville le Grand Intendant, Lothaire, le chef de la ville quoi. Il m’a dit de m’occuper de la ferme en ruine, ce qui était un beau projet et qui me plaisait bien, pour laisser la belle ferme prête à être exploitée par bouton d’or. Malheureusement, il m’a filé un truc qui n’était pas à lui, et c’est finalement ce putain de Pro Abbus Zeri qui a refilé la petite ferme toute pourrit à bouton d’or, et il s’est gardé l’autre pour lui, toujours sans rien planter. Du coup je suis le bon gros dindon de la farce : je sais y faire, avec les plantes, mais j’ai aucun terrain pour rien faire. Admirez moi, le fermier sans ferme et sans aucun solution ! Bouton d’or m’a dit qu’elle pourrait « parfois me demander conseil » pour la sienne. C’est bon je suis pas un commis, je vaux vachement mieux que ça ! Si un jour je peux faire un sale coup à ce foutu Zeri, je ne le louperai pas. J’ai essayé de le rencontrer pendant plusieurs jours après cette affaire : impossible de le trouver, personne ne veut rien dire sans son avis, et je n’ai toujours pas de boulot qui correspond à ce que j’aime. Ils prennent des esclaves pour pas leur filer du boulot, dans ce coin, on marche sur la tête. Ce soir-là, au moins, j’ai rencontré deux sœurs marrantes : « Ethonette » et « Amalisse ». La deuxième est plutôt mignonne, et son accent me fait marrer. Je lui ai fait quelques sourires, elle a l’air bien réceptive. Je note, je note.


02/11 :

Après avoir perdu pas mal de temps à tenir la taverne bien vide, pour m’occuper, et à écrire encore et encore dans ce carnet, une esclave discrète et avec un air un peu stupide est entré. Elle a demandé haut et fort à ce que les deux manarades la suivent pour aller à la garder car le Capitaine voulait leur parler. Pas de bol, on était trois, avec Jeen. Elle a eu l’air bien con quand lui ai demandé les noms. Jeanne l’a un peu sauvé, ce que je trouve débile car elle est libre et l’autre n’est qu’un rebus, mais elle lui a dit qu’elle allait venir avec ma sœur et moi. On traite les esclaves comme des enfants plus que comme des esclaves, dans ce bourg.

On s’est rendu au fort, qui même s’il est beau de l’extérieur, était complètement vide à l’intérieur. On nous a fait descendre dans un sous sol, puis je suis entré dans une toute petite pièce avec Lothaire et « Kalyn » (quel nom sérieusement) pour « discuter ». Le dernier cité est un géant grand comme ma sœur, qui n’a pas l’air de savoir lire ou de bien comprendre les choses. Pour autant, il est manarade, c’est le seul qu’on a trouvé comme nous ici.

Kalyn m’a demandé si j’avais quelque chose à voir avec le vol sur Jeanne, ma maîtresse. Enfin, quand elle a dit qu’on était ses esclaves, il lui a rappelé que c’est lui qui avait payé et qu’on appartenait à Bilqis et lui. Les deux qu’on a jamais revu plus de deux minutes après avoir attendu comme des glands la première soirée, pour rien, et qui ne se sont pas du tout occupés de nous. Ce Lothaire a juste une grande gueule : il n’a rien fait pour nous, sans Jeanne-Esther, on aurait même pas eu de quoi bouffer.

Bref, j’explique à Kalyn que je peux jurer sur mon mageneta que je n’y suis pour rien et que je ne suis même pas au courant. Lothaire qui faisait le malin dans le fond avec un pince la repose, et Kalyn me croit. Surement parce que ça a beaucoup de valeur chez nous, de dire ça. Il me dit qu’il va mettre ma sœur sur l’enquête car elle est recrue de la garde. Ni une ni deux, je demande à enquêter aussi. Honnêtement, je me fais chier depuis des jours, j’ai aucun moyen d’avoir une ferme pour bosser, mais j’ai la tête bien faite. Je dois être le plus intelligent sur cette île, de toute façon. Il me dit d’aller enquêter avec attention, le Grand Enquesteur.. « Gaya ». Gaya c’est un autre géant, mais en encore plus bête. Il ne comprend vraiment pas grand-chose et aurait du mal à compter ce qu’il a sous les yeux. Comme Skoli la Zarègue et Kalyn, il a une armure à sa taille et toute en métal. Un truc de dingue.

Comment souvent, je décide de prendre les choses en main. De toute façon, personne ne s’occupera mieux de ça que moi, c’est évident. Je commence par demander à Jeanne-Esther de me montrer les lieux du vol, ça me semble être évident. Gaya et Fléau viennent avec nous. Sur place, je regarde tout : la boutique est belle, les lieux sont propres en dehors de traces de sciure plus que visibles sur le tapis. Ce qui me choque le plus, c’est que rien n’a été volé, pas même la clef de la boutique qui était posée sur la table ! Un vrai voleur aurait forcé la porte, pris la clef, et refermé. Il serait revenu quelques jours plus tard pour ouvrir tranquillement et attraper ce qui lui faisait plaisir, lors d’un évènement par exemple. Là on est sur un gars très limité.. ou quelqu’un qui va agir dans l’empressement, mais je penche surtout pour un abruti. Le gars est entré, donc, et n’a récupéré qu’une grosse bourse avec énormément de pièces. Rien d’autre. Une fois que j’ai constaté tout ça, j’ai plusieurs suspects. Gustavo, un gars à qui Jeanne-Esther a repris les clefs de la taverne alors qu’elle le faisait bosser dedans, et ce la veille. Daranos, qui s’est fait éclater la tronche par les amis de Lothaire et par cette famille, plusieurs fois. Alvize Negocielli, car Jeanne pense que c’est lui, mais pas moi. Moi je pense qu’il est droit dans ses bottes, ce type, malgré tout ce qui lui arrive. Ensuite il y a le Moine Dusik, qui est papetier, et qui s’est fait insulter hier soir par Jeanne-Esther en pleine face : c’est aussi le gars qui a envoyé le bouquet, je crois, mais je n’en suis pas certain. Bref, en plus d’eux je pourrais rendre la liste plus longue, car il y a presque autant de gens en ville que d’ennemis de la famille de Jeanne-Esther et Lothaire. D’un côté, à force d’insulter tout le monde et de leur rentrer dedans… Bref.

Je décide d’aller voir du côté des nordiques, car Mjoll le thrall est aussi un suspect : il escalade partout et cherche les emmerdes à Jeanne et ses amis depuis mon arrivée, et j’imagine depuis bien avant. Je demande à Jeanne de me prévenir si quelqu’un achète un bien au dessus de ses moyens, avant de partir. On descend donc vers la place centrale, et là, on tombe sur Alvize. Il faut vraiment noter comme cette arrivée est… incroyablement chanceuse. Si j’avais dit une question de plus, si j’avais voulu qu’on parte plus tôt, on ne serait jamais tombés sur lui. Ça a été pile au bon moment. Je pense encore que mes Mageneta sont là pour me porter chance, car c’est trop gros pour être le fruit du hasard. Alvize est paniqué : il nous dit qu’il cherche Daranos car quelqu’un a commis un vol chez lui. J’envoie les deux gros bras au camp nordique pour leur poser des questions, et je décide de suivre Alvize. On arrive rapidement chez Daranos, et sa serrure porte les même traces que celles de Jeanne. Etrange. Dans la maison, j’aperçois Ciro qui se planque avec une cagette et Daranos qui se tient devant lui. Ce dernier parle tout bas à Alvize, qui change complètement d’attitude.

On commence à m’expliquer des choses bien étranges. Ciro a fait des marques autour de la serrure, pour l'ouvrir et laisser la porte ouverte "en apportant de quoi améliorer sa sécurité", je cite. Les trois n'ont pas voulu, Daranos, Alvize, Ciro, que je regarde la porte ou que j'entre, disant que "des exercices de sécurité ont lieu au cercle austral mais que le sire Negocielli n'était pas prévenu". Mon cul sur la commode. Je fais le gentil, bien sur, et je dis que je vais dire ça à la garde et pas plus les embêter. Je demande de façon presque innocente, avant de partir, s’ils ne connaissent pas un papetier en ville car j’ai besoin d’une affiche. Ils me disent que non. Les choses sont étranges, je le sais. Je le sens. J’ai un don pour faire du lien et comprendre les choses, de toute façon.

Je décide de faire un tour en ville, et mes pas me mènent dans la seule boutique ouverte, celle d’un certain « Rosso ». Je demande à ce dernier s’il ne connait pas un papetier et.. victoire. Il me dit que Ciro est papetier et en vend souvent. Les chose s’alignent dans ma tête, je sais qu’ils m’ont menti. J’ai trouvé le voleur, et ça, moins de deux heures après avoir eu connaissance du vol. Je file retrouver le Grand Enquesteur et le Capitaine de la garde pour les informer, ils me disent qu’ils vont le choper demain après avoir entendu mes explications. Je retourne fièrement voir celle qui m’a acheté (ou presque) pour quatre cent de ces pièces lui apprendre que je viens de résoudre son problème et retrouver ses plus de mile pièces. Elle en a, de la chance, d’être tombée sur moi.


Je l’avais croisé devant une boutique, et j’ai belle mémoire. Je le conduis donc à la garde, où elle attend seule. Je lui propose d’aller chercher Lothaire et je reviens moins de cinq minutes ensuite avec. Si je pouvais ramasser toutes les fleurs qu’on devrait réellement me jeter pour mon travail, je ferai fortune en vendant des bouquets. Elle me donne une pièce d’argent en récompense, cette Jeanne-Esther. Au moins une qui connait ma valeur.

Ciro est emmené en cellule, et il tend de lui-même la bourse avec la somme complète. Jeanne lui avait parlé hier et il sait qu’il a été démasqué, je crois qu’il a bien saisit que s’il ne rendait pas la somme il se ferait péter les genoux, en fait. Ils le laissent en geôle, et voilà. Le reste de la soirée est calme, je vais chercher des fleurs, je me fais un peu chier, aussi. Au bout d’un moment – et vous allez voir comme ma chance crève tous les scores – je me souviens que j’avais promis à Rosso de revenir dans sa boutique dépenser mes deniers pour le remercier de son information cruciale. Je sors de la taverne que je tenais ouverte dans le vide pour me rendre sur la place afin de rejoindre sa boutique, et là, alors qu’il est bien une heure du matin et qu’il ne doit y avoir que nous de levés à cette heure, je tombe sur lui. Je tombe sur lui.. en train d’arracher l’affiche toute neuve de Lothaire qui venait restreindre le port d’arme de manière drastiques, pour ne l’autoriser qu’à lui et ses copains, en gros. Original, hein ? Enfin, donc, je vois ça, je ne dis rien, et je vais dans sa boutique. C’est un joli bazar qui contient plein de choses utiles. J’achète pour presque toute ma pièce une tenue complète avec un veston bleu, un très chic manteau vert, un peigne, du savon et de quoi m’entretenir un peu, une serpe et quelques autres petites affaires utiles. Je prends des gants roses, aussi, pour les offrir à bouton d’or – planter en nivôse ça vous détruit les mains, je le sais – et une écharpe pour ma sœur.


04/11 :

J’ai croisé Lothaire peu après mon réveil. Il a félicité ma dégaine. Il faut dire que je fais plus chic que la moitié des pécores d’ici, avec mon nouveau manteau qui sublime ma tête bien faite. Il m’a demandé d’enquêter sur l’arrachage de son affiche gouvernementale. Je lui ai apporté la réponse dans la seconde, ce qui l’a fort surpris. Il ne sait pas encore à quel point je suis formidable, et j’avoue que ça m’arrange. S’il connaissait tous mes talents, il pourrait avoir peur de moi, et ça me nuirait. C’est la règle avec un homme de pouvoir aussi hargneux : toujours lui laisser l’impression que vous lui êtes inférieur, ou soumis. Je penserai à commettre quelques erreurs de jugement bien senties devant lui, à l’occasion.

Lothaire est directement parti chercher Rosso – que je lui ai expliqué où trouver, bien sûr, car je venais de le voir en rentrant des bois, merci ma chance – et j’ai été récupérer le sabre que j’avais repéré à la garde pour le suivre. Une fois sur place, Fléau nous a rejoint, et Gaya a été choper le malandrin dans la taverne du viel Ennen alors qu’il mangeait. Il l’a foutu dehors, et Lothaire lui a fait un petit laïus assez court pour lui dire de pas recommencer. Rosso a essayé de se justifier en disant qu’il en avait enlever plusieurs et qu’il pensait qu’elle était ancienne. C’est un argument très malin, ça montre qu’il avait déjà préparé son excuse. Je dois le noter, Rosso n’est pas un abruti comme la moitié des gens ici. C’est un gars intelligent, et un gars qui a une bonne raison de m’en vouloir, maintenant. Ça ne fait pas bon ménage.

Gaya demande à Fléau de lui foutre une claque et de laisser couler pour cette fois. Je demande, en manarade, à ma sœur d’y aller moelleux, car j’ai pour idée qu’il ne m’en veuille pas longtemps. Elle a emmené son pied en arrière et lui a collé un énorme coup de pied dans la gueule, y mettant toute sa force. Ça a été galère, après, car Jeanne-Esther est sortie et je sais qu’elle le compte dans ses amis, le Rosso. Ma sœur a réussi à se mettre notre maîtresse à dos en deux minutes, surtout quand elle a insisté encore et encore pour le faire chier derrière.

Maintenant, Rosso aura la haine contre elle, et Jeanne va mettre plus de temps à la libérer. Je sais qu’elle fait ce qu’elle veut, Fléau, mais j’aurais vraiment aimé qu’elle accorde de la valeur à ma parole et qu’elle m’écoute. Je fais ça pour nous, et je pensais qu’elle me faisait plus confiance que ça, malgré le fait qu’on se soit retrouvés il y a peu de temps.


05/11 :

Rien de bien intéressant à dire. La garde m’a dit qu’ils n’avaient pas besoin de moi, Lothaire non plus, Jeanne non plus. J’ai tenu la taverne dans le vide pendant deux heures, puis ils sont arrivés à trois avec Jeanne, Bilqis et Lothaire. Bilqis a fait la grosse misère à Lothaire, mais ils se sont assurés que je ne pouvais rien entendre à part le moment où je suis venu les servir à boire. J’ai fait la plante verte encore trente minutes, et je me suis barré pour dormir. Pas une soirée passionnante, quand on est juste un fermier sans ferme, dans le fond.