L'île sans histoire
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Cet écrit a été rédigé par Onak, et se trouve sur la nouvelle Esperia.
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2) Un passage a été censuré en HRP pour éviter d'heurter la fine sensibilité d'une personne, et me préserver d'insultes diverses et variées.
3) Le document représente la synthèse de la vision d'un personnage selon les expériences et les conversations qu'il a pu avoir.
RolePlay :
Chapitre 1 : Les réponses au delà de l’eau
A mon arrivée sur Esperia, la ville est atteinte par divers maux, diverses morts dues à une guerre civile qui a opposé une famille de riches contre un ancien capitaine déchu et un adaarion fou qui s'en est pris à sa propre foi. De cette période, j'ai su que tout cela avait débuté par l'assassinat d'une Eyjarska salement et lâchement. Un élément qui trouvera de la récurrence dans le futur sur Esperia.
A mes débuts, il n'y a que très peu de vaahvas. Deux libres, Gundrun et Bjorn, et une esclave du nom de Rune, aliénée au service des sudistes. Nous n'avons pas de maisons, ni d'opportunités d'ailleurs. Le capitaine de la garde est un capitalin rustre nommé Bayard Renoir, le genre qui préfère une chope de bière à un livre sur son chevet. Au premier vol survenu en ville, c'est sur les vaahvas que les accusations se posent, à un tel point qu'on nous demande de finir nu au milieu de la place centrale pour voir si on ne porte pas de hache dans le caleçon. Cette ville n'était en rien un lieu d’accueil pour les vaahvas. Ceux qui acceptent d'y loger finissent broyés et soumis. De fait, par un acte de grande générosité, le dirigeant Varamis nous offre une terre en ruine à l'extérieur de la ville à condition que nous acceptions d'y retirer les restes d'habitations. Nous l'avons fait et c'est à ce moment que nous avons gagné notre première terre.
Pour ses futurs habitants, ce n'était pas de tout repos. D'un côté, Rune est coupable d'un meurtre après avoir tué un sudistes d'une flèche dans la tête, sous les ordres d'un froqué à moitié ivre et artisan de la mort. Dans cette histoire, il en sort que Rune a agi en suivant les ordres du mercenaire et qu'à cela, c'était à lui d'en payer le prix. Finalement, tel est pris qui croyait pendre. De l'autre côté, une autre esclave du nom d'Askoli, venue avec un jeune ami Rue, un gamin acrobate avec la sagesse d'un enfant de son âge. Askoli ne vient pas des Maahvitts, mais de la Capitale. Son chemin pour oublier ses mauvais réflexes de sudistes a été rudes, car elle se montrait encline aux vols en tout genre. Elle subit punition sur punition mais accepte de marcher vers la sagesse et l'éducation à la loi des Sept pour honorer ses ancêtres et ses Mères.
Si Rune est rapidement affranchie avec la possibilité de poser une première yourte sur nos terres, ce n'est pas le cas d'Askoli qui est tenue et maintenue par les volonté des Renoir et des sudistes.
RolePlay :
Chapitre 2 : Bon pied, bon oeil
Au départ de Varamis, la ville s'est retrouvée sans chef. Ils organisent des élections pour savoir qui va succéder et c’est pour nous le pire choix qui fût pris : une eyjarska. De son nom Sofya Vïtalïdottir, elle était petite, boiteuse et avec une mine grimaçante à l'image d'une personne méfiante ou constamment constipée. Nous n'avons rien à gagner avec elle, mais nous n'avons rien à perdre non plus.
Sofya a la volonté de bien faire et de permettre à chacun de trouver satisfaction à son existence. Cependant, dans ces demandes, certains ont juste la volonté d'emmerder les autres. Elle prend le partie des amis et des riches, notamment dans un conflit qui oppose une jeune esclave contre un riche caroggian. Pas de chance, l'esclave est innocente et c’est elle qui doit subir la sentence de perdre un œil. La plupart du temps, on dit que la justice est aveugle et pour le coup, c'était vrai mais dans le pire sens du terme. Il n'y avait aucune enquête pour savoir qui avait raison ou tort. On ne cherchait pas la vérité, juste à satisfaire ceux qui avaient assez de poids pour se maintenir au pouvoir.
Au fil des soirées, l'esclave assiste à l'un de mes appels aux runes. Après diverses questions aux déesses, je demande quel sort l'avenir allait réserver à Sofya. La réponse de Svartsjö est sans hésitation pour les fils et les filles de traîtres : la mort est proche. D'un autre côté de la ville, cette histoire injuste a trouvé écho chez l'Ordre Phalangiste qui a pris le temps de mener enquête pour démêler le vrai du faux via un serviteur nommé Manfred. Face aux sanctions abattues par Sofya, Manfred prend publiquement la parole pour dénoncer le gouvernement, ce qui provoque chez la dirigeante un énervement rapide. La tension est forte entre le Pro-Abbus et Sofya. Malgré tout cela, le dialogue n'était en rien privilégié. Manfred est arrêté et mis aux chaînes avec la sanction de devenir un bouffon.
La réponse de l'Ordre est vive face à l'humiliation. Le Pro-Abbus ordonne la libération illégale de Manfred avec ensuite, l'objectif de déposséder Sofya de son pouvoir. Pour cela, il forme une alliance avec un groupe d'esclaves Qadjarides en corps armé. En plus de cela, il fait appel à l’aide d’un autre combattant de la ville, désireux de voir la chute de Sofya : Philippe. Néanmoins, un élément n'avait pas été pris en compte : la traîtrise. Un phalangiste en rédemption dans la commanderie, Karl, se précipita pour dénoncer les intentions de l'Ordre. Traître à sa patrie et à son dieu, Karl a été associé au coup d'état précédent qui avait causé morts et désolation. Après son choix de suivre les révoltés fous, il est accepté de lui offrir une rédemption de la part de l'Ordre, mais un traître ne vit que pour trahir.
Sofya est mise au courant du conflit à venir par un autre grand traître d'Esperia, lui aussi partenaires des anciens révoltés : Agnar. Désabusés et sans l'avantage de la surprise, l'Ordre fait face au gouvernement dans les rues du bourbier, prêt à en découdre. A ce moment de tension extrême, Philippe ne reste qu’en spectateur et se délie de ses paroles, rejoignant la lignée des traîtres. Cependant, le désir de trouver un terrain d'entente est mis sur le tapis via la proposition d'un duel opposant le Pro-Abbus à Sofya.. Contre toute attente, la dirigeante accepte le duel d’honneur qui se déroulera sur le sable de l’arène, mais les événements ne se sont pas déroulés comme prévus. A peine l’accord trouvé que Manfred lève le bras et perce le crâne de Sofya par un coup dans l'œil. Est-ce le même que celui de l’esclave ? Peut-être, symboliquement il l’est, en tout cas.
L’imprévu agite toutes les tensions. Le pro-abbus est abattu par l’acte déshonorable, commis sur une déshonorée, pendant que le groupe de Sofya hurle comme des loups pour que leurs adversaires rendent les armes, au risque d’engager le combat définitivement. Face à cet acte, le pro-abbus prit la décision irresponsable de se rendre et de condamner toute personne venue avec lui à devenir prisonnier. Les qadjarides, qui avaient donné leur confiance à l’Ordre, se voient contraint d’obtempérer. La traîtrise avait payé ce soir-là et le groupe de Sofya, malgré la mort violente de la dirigeante, en sort vainqueur. Cependant, personne n’oublie les paroles des Sept : “Le traître ne gagne qu’une bataille”.
Les vaahvas ont décidé de ne pas interagir avec ces événements car ces bagarres de sudistes ne nous intéressent pas. Ce drame devait se passer, d’une manière ou d’une autre, car tout Eyjarska n’a comme destin que de rencontrer Svartsjö pour payer l’impôt de sa propre traîtrise. Ce soir-là, au fur et à mesure que le sang jonche le pavé du bourbier, je comprends que cette personne qui est sur toute les bouche, “Arbitrio”, est à l’égal du pot de fleur que l’on cale dans le coin d’une salle. C’est un décor qu’on se plaît à montrer, mais quand il s’agit d’être con, il est toujours le premier oublié.
L’histoire est écrite par les vainqueurs et c’est le cas à ce moment précis. Manfred et l’esclave borgne ont été exilés dans de terribles endroits pour que leur avenir se lie à la souffrance perpétuelle, ainsi le prix à payer pour demander une bonne justice. Les qadjarides sont mutilés et menacés de mort pour leur rébellion, alors que la plupart sont encore esclaves. Ces décisions sont prises par le nouveau dirigeant autoproclamé, Shirin, soutenu par la bande de traitres vainqueurs.
Sofya, malgré ses erreurs, avait la volonté de bien faire, mais n’était pas prête à la direction, surtout d’une communauté si peu pieuse et sage. Elle est tombée dans les premières pièges tendus par la corruption en voulant satisfaire les plus riches, avant de tenir la justice d’une main ferme. Souvenez-vous de Sofya, souvenez-vous de l'œil qu’elle a pris injustement et souvenez-vous que Svartsjö qui viendra lui réclamer le sien et plus encore. L’injustice n’existe pas, car si vous en commettez une, sachez que Svartsjö viendra la réparer, mais contre vous.
RolePlay :
Chapitre 3 : La danse des traîtres
A cette nouvelle époque qui s’ouvre, la tribu Soroja commence à se constituer avec l’élection du premier pravadyr en la personne de Rüne la Sévère. Notre communauté se compose de Thorfinn, un artisan du bois avec beaucoup de ressemblances physiques avec moi, mais qui n’a jamais le mot de trop. Morgen, un chasseur vahnamaate bourru mais toujours fidèle à ses principes et ses convictions, Rumi, une habitante du Kinemaar qui a passé bien trop de temps dans le Kinemaar, mais aussi Askoli et Rue qui sont toujours présents et en apprentissage.
La tribu se soude via des voyages, notamment un peu plus dans le Nord de l’île où nous avons vu davantage de paysage, de plage et même une ancienne grotte après avoir passé les forêts denses et sombres. A ce retour, le baptême de notre union s’est fait dans le sang par un combat contre un ours féroce. Grâce à Huiskutta et mes anciens savoirs de chasseur, je prie la force de l’occire d’un coup violent à la tête, ce qui a sauvé Thorfinn de la mort. A cela, j’obtiens le surnom d’Onak, l’ours Kylmate.
En ville, la tribu est reconnue comme un organe voisin via la demande de Shirin de payer des impôts pour la cité. La demande est acceptée, car nous sommes conscient à ce moment de notre situation de minorité, de faiblesse, mais c’est un pas en avant pour nous. Alors que nos débuts étaient dans l’humiliation et la discrétion, nous avons le droit de la part du nouveau dirigeant à du respect, ce que nous lui rendons en retour. Ce premier lien est marqueur d’un futur serein, mais c’est sans compter les choix de Shirin.
En effet, après la déchéance et l’humiliation de l’Ordre Phalangiste et des Qadjarides, la danse des traîtres est un véritable festival. Pour obtenir le soutien et récompenser ces fidèles au gouvernement, Shirin offrit des terres, de l’or et des lieux à Karl, à Agnar et d’autres. Karl profite du retrait de l’Ordre Phalangiste pour se libérer de ses obligations de repentance dans un luxueux manoir. Agnar, lui, a le droit de régner sur le bourbier en prenant le titre de Godar. A cela, Shirin a le libre accès pour gouverner la ville et mettre en place la construction d’un nouveau quartier pour les riches : la Pointe d’or. Néanmoins, vous qui lisez ces lignes, vous pouvez déjà vous douter de la fin de l’histoire. Quand on s’entoure de traître, il n’y a pas cent finalités possibles.
La tribu connaît une période plus trouble à cause d’un seul individu : Bernard. Une sorte de sac-à-vin en voyage, qui avait préféré partir avec dans son sac une bouteille de rhum plutôt que son cerveau. Il ne pense qu’à la castagne avec un niveau de sagesse égal à celui d’une truite. Ce profil ne peut que satisfaire qu’Agnar, lui qui a la volonté d’avoir des cons sans intelligence à ses ordres pour régner au bourbier. Cependant, Bernard se montre provoquant et insultant envers la tribu, ce que la pravadyr Rüne ne tolère pas. Elle lui rend la monnaie de sa pièce par la parole et face à un surplus de mots, de phrases, de verbes et de liaisons, Bernard se retrouve submergé et dans l’obligation de fuir. Mais ce n’est pas la fin.
Après une vente d’esclaves, Rüne est interpellée par une esclave sotte et fragile qui lui désire lui passer une commande et l’entraîne à l’écart, dans l’ergastule. Là-bas, Bernard l’attend. Dans cette embuscade, Rüne est prise de court, tabassée et mise au sol. La volonté d’une vengeance devient la priorité sur tout et cela s’offre par Askoli. En effet, il est possible pour elle de retrouver la liberté si elle se livre à un duel contre Bernard. Tous les espoirs de la tribu sont centrés sur la jeune femme et sa bravoure. La soirée arrive et une bonne partie de la cité est présente pour assister au combat. Mais tout ne se passe pas comme prévu. En effet, malgré qu’Askoli soit armé d’une masse et d’un bouclier, pendant que Bernard se bat à main nu, il décide d’opter pour une tactique sudiste et divine, celle du “Muda-Muda”, qui consiste à enchaîner son adversaire de coups de poings, sans arrêt. Consterné par cette technique, l’audience n’est cependant pas choquée. Askoli ne peut pas résister à cela et cette défaite sonnait presque comme une humiliation pour elle, mais malgré tout, elle fut libérée pour la récompenser de sa bravoure.
L’énervement grimpe, que ce soit entre la tribu et Bernard, mais aussi Shirin qui commence à comprendre un peu tard, que s’allier avec des traîtres n'était pas la meilleure idée du monde. Après s’être gavés comme des oies des cadeaux de Shirin, les chiens veulent un peu plus de viandes et les ambitions commencent à se faire connaître. Agnar souhaite une indépendance du Bourbier et veut être le seigneur de ses terres. Son pouvoir ne réside plus avec Shirin, mais il veut être à côté. Encore conscient de l’importance de l’honneur et de l'intégrité du pouvoir d’Esperia à défendre, Shirin tient tête, mais sent le vent tourné. Des premiers appels sont lancés aux vaahvas pour leur faire connaître qu’Agnar a des volontés perfides et mauvaises contre la tribu, lui et ses suiveurs. Le désir derrière est d’aliéner les vaahvas et de les forcer à vivre dans le bourbier.
Le tournant arrive lorsqu’une proche d’Agnar tente d’assassiner Shirin dans le fort de la garde. L’événement est peu détaillé, mais il semble avoir marqué profondément Shirin, assez pour le pousser à la démission afin de ne pas finir tué de sitôt. Néanmoins, il ne laisse pas la cité orpheline et nomme une proche fidèle, Louana Sarris pour reprendre le commandement.
Face à la montée de la chaleur, Rüne est beaucoup moins disponible. La tribu improvise, patiente et reste à l'affût, même si des propositions sont clairement faites à demi-mot pour demander préventivement le soutien des vaahvas.
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Chapitre 4 : La dernière danse
La tentative d’assassinat de Shirin attire les yeux, mais aussi les charognards. Non loin du fort, je fais la rencontre de la troupe d’Agnar, et de ce Godar en personne. Je le confronte directement sur les paroles entendues, sur sa soi-disant hostilité qui ne repose sur rien, si ce n’est des préjugés. A cela, il en fait une révélation assez troublante. Les mots que Shirin aurait donnés à Rüne étaient les mêmes que ceux donnés à Agnar. La volonté aurait été de mettre les deux camps, l’un contre l’autre. A ce moment-là, je ne sais qu’en penser. Toutes les discussions dans la tribu sont empreintes par le doute : qui dit la vérité ?
Mais la suite des événements ne nous a pas laissé le temps de méditer. Une nuit, Bernard vient verser de l’alcool sur la porte du capitaine de la garde, Jonaas. Il l’enflamme et prend le risque de faire flamber tout le bâtiment. La rapidité de réaction fait que l’incendie n’aura touché que les portes, mais aussi l’égo du capitaine qui décide de passer à l’action contre la bande de troubles-paix. Le peu de soldats se sont armés, ainsi que quelques civils, pour descendre sans hésitation dans les rues du Bourbier à la recherche de Bernard et de ses complices. Face à l’insurrection, Agnar se mit à crier comme une petite fille pour demander de l’aide. En retour et face à l’hystérie de l’Eyjarska, un soldat le blesse à la jambe, ce qui le met dans les vapes. Bernard est arrêté et mis en geôle, pendant que le Godar du Bourbier est amené au dispensaire pour être soigné.
Tout aurait pu s’arrêter ici. Louana Sarris et le capitaine Jonaas ont, en l’espace d’une soirée, remis en place la primauté du pouvoir de la cité sur le Bourbier et l’ont fait comprendre de la manière la plus radicale possible. Mais Svartsjö était arrivée pour offrir ses leçons. Agnar avait toujours régné dans cette recherche de l’héroïsme. Ses actions de traîtrises et de lâcheté étaient cachés sous un torrent de récits et de titres qu’il voulait prestigieux, lui qui avait à peine croisé une fois le fer, de façon timide. Savez-vous ce que Svartsjö réserve aux lâches qui se prennent pour des héros ?
Ce soir-là, Agnar est mort. Certainement qu’il pensait voir sa fin dans un grand duel, tué par un coup de hache à la gorge, ou à l’agonie après avoir vaincu son adversaire, mais ce ne fut pas le cas. Un coussin. Oui, l’outil en tissu qu’on utilise pour dormir, ou l’arme des enfants pendant leurs petites batailles quand ils ont cinq ans… C’est un coussin qui prend la vie d’Agnar, dans son lit de blessé. Une mort digne d’une blague, pour rappeler à tous que le Grand Godar du Bourbier, n’était avant tout qu’un lâche et un traître dans ses actions et ses agissements. Et dans ce genre d’événement funeste, qui pourrait prendre mal le fait de voir un tel individu subir un tel sort ? Les autres traîtres, bien évidemment.
La petite troupe restante d’Agnar se sont regroupés autour de son cadavre et, directement, les accusations ont fusé vers le Capitaine, mais aussi vers la responsable du dispensaire. Ils étaient les deux personnes qui ont vu Agnar vivant et l’un des deux était forcément coupable. Le groupe ne veut pas en rester là et demande distinctement que justice soit faites, ce que Louana Sarris ne prend pas en compte. En effet, Agnar n’était aimé que par les espèces similaires à lui et une grande majorité de la cité rigole de sa mort, alors elle considère cette justice comme éphémère, surtout pour un gaillard qui lui-même, ne croyait plus au gouvernement d’Esperia. Qu’à cela ne tienne, le groupe de mutins utilise la vente aux esclaves comme diversion parfaite. Ils s’arment, se préparent et prennent d’assaut un fort vide pour le contrôler et s’y mettre en résistance. Dans ce groupe, on retrouve Philippe, mais aussi Karl, comme si la destinée avait voulu réunir les traîtres professionnels à nouveau. Bernard est libéré au passage pour qu’il rejoigne leur lutte.
Du côté du Capitaine, il se fait surprendre, tout comme Louana Sarris qui refuse, à nouveau, de céder le moindre terrain au groupe du défunt Godar. En retour, les soldats et les civils proches du gouvernement prennent les armes pour prendre d’assaut le fort. Mais tout cela tourne en boucherie. Un soldat meurt dans l’attaque et l’époux de la dirigeante est pris en otage. En cas de nouvelle attaque, il serait le premier à mourir. En une soirée, les mutins ont pris un avantage considérable en usant de tout l’aspect défensif du fort. Parmi la garde, il ne restait que Jonaas de compétent, mais peut être pas suffisant pour faire face à leur nombre et à leur défense. La seule solution qui s’offre à lui, c’est de recruter et d’allier, ce qu’il a fait.
Au petit matin, le capitaine Jonaas se rend d’abord chez les Qadjarides, les mêmes qui ont été humiliés par Agnar. Rien de difficile de les convaincre de s’allier à la guerre quand on connaît le passé. En plus de cela, les Qadjarides ont la volonté de changer leur image et d’être vus positivement par la cité. A la suite, Jonaas vient voir la tribu Söroja pour avoir leur aide. Comme Rüne n’est pas disponible à ce moment, je dois prendre la décision cruciale qui met possiblement en péril l’avenir de la tribu, ou la vie de ses membres. Cependant, il est difficile de donner tort à Jonaas sur qui est le camp le plus raisonnable. Entre ceux qui tirent sur des civils, honorent un lâche et prennent des otages et les autres qui essayent de faire survivre un gouvernement fortement atteint depuis le départ de Shirin… Les négociations se sont mises en place, jusqu’à atteindre leur but. Le capitaine Jonaas et Louana Sarris donnent leur parole de défendre les vaahvas si la tribu vient à être en danger, en plus de soustraire les impôts à payer chaque mois.
Alors que la tribu profite d’une soirée de préparation, les augures montrent distinctement leur bénédiction. Jonaas s’infiltre dans le fort, en prenant des positions hautes et lance une attaque secrète par arbalète. Il tire, à plusieurs reprises, assez pour toucher quelques mutins, avant de repartir. Le soir suivant, ce fut le grand assaut contre le fort. Les Qadjarides et les Capitaines Jonaas passent en face des adversaires, pendant que les vaahvas devront se faufiler dans les sous-sols pour atteindre les otages et les sécuriser en priorité. L’opération fut un tel succès qu’il n’y a pas eu un seul coup d’épée. Pris en tenaille, les mutins ont pris la décision de se rendre. Apothéose de la lâcheté, alors que le capitaine leur propose de choisir entre l’esclavage ou l’exil, presque tous veulent l’exil, sauf celui qui n’a pas le cerveau pour : Bernard.
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Chapitre 5 : La cité qui se voulait grande
A la reddition des mutins, ces derniers demandent que justice soit donnée pour Agnar, par une enquête pour trouver qui était son assassin. Les sanctions sont prononcées, mais aucune enquête ne sera ouverte. Bernard est appelé à être puni publiquement, mais la séance se déroule très mal, puisque ce dernier se décide à s'enfuir en pleine ville. Dans sa poursuite, il tente d’assassiner Louana Sarris, mais le Capitaine Jonaas intervient à temps et l’occit. La légende dit que lorsque Jonaas a percé son crâne, il n’y avait réellement pas de cerveau à l’intérieur.
La paix, c’est ce qui organise la cité à partir de là. Louana Sarris a connu le pire et pour cela, elle se décide à organiser sa politique sur la diplomatie, le dialogue et la mise au service des talents du gouvernement pour éviter un nouvel incident. Ce genre d’idées offrent à Esperia un temps de gloire et de prospérité. Du côté de la tribu, le manque de temps de Rune amène à une nouvelle élection, qui m’amène, à ce moment-là, à devenir le pravadyr. En échange, je devais promettre de me montrer plus présent pour chacun. Pendant cette période, de nouveaux vaahvas sont apparus, comme Fjor, un vaahva simplet dont la mère est possiblement la soeur de son père, mais grandement sympathique et à l’écoute, ou encore Ulf, fidèle combattant vaahva perdu en esclavage depuis longtemps dans le Sud. La promesse du Capitaine Jonaas et de Louana Sarris avait été tenue. La tribu est exemptée d’impôt et possède la parole d’une défense en cas de conflit.
Nous en profitons pour nous lancer dans un nouveau projet visant à agrandir notre terre et à gagner de la nourriture par la construction d’une ferme. En effet, la tribu étant dotée d’une taverne, la création d’une ferme ne pourrait que nous aider à gagner davantage de ressources. Le règne de Louana Sarris a été pour nous une période de prospérité véritablement bénéfique, en plus du fait de se sentir écouté à l’égal des autres. Cependant, la paix, la sérénité, ce n’est pas au goût de tout le monde. Car certes, si la dirigeante travaille du mieux que possible pour garantir l’avenir d’Esperia, il y a dans l’ombre quelques envieux qui ont l’envie de goûter au pouvoir et au luxe. C’est ainsi que sont apparus Romaric et Nicolas, les fossoyeurs d’Esperia. Peu d’information sur Romaric, si ce n’est qu’il vient d’une contrée où la morale est avant tout un mythe avant d’être une réalité. Son objectif est de prendre le pouvoir par la critique constante de toutes les actions de Louana Sarris : inactivité, avidité, injustice… Une critique bien facile pour un homme qui n’avait jamais été au pouvoir et n’avait pas géré grand-chose auparavant, si ce n’est une bande de voyous.
Car oui, la nature a horreur du vide et comme Agnar et les autres n’étaient plus là, il ne fallut pas attendre bien longtemps pour voir réapparaître quelques sous-mains pour réinvestir le Bourbier. Parmi ces gens, il y a Romaric, mais aussi Nicolas Veretti, un bourgeois au col suffisamment débraillé pour faire croire qu’il passe bien entouré de mercenaires. Ces deux là ont fondé la Cohorte, le groupe qui doit remplacer Agnar et prendre le Bourbier, sauf que l’avenir pour eux n’est pas dans la boue du port, mais bien au gouvernement. La dirigeante fait face aux élections à venir et d’une certaine manière, les oppositions malfaisantes et hypocrites jouent sur son état mental. Les résultats tombent et Romaric est élu dirigeant d’Esperia, ce qui fait l'effet d’un tremblement de terre chez les Sarris. Ayant bien conscience de l’histoire de l’île et de la mentalité gamine de son opposante, elle et son mari décident de préparer leurs bagages afin de quitter l’île.
Ces gens sont suffisamment unis pour représenter une menace pour la tribu. C’est à cette période que les vaahvas et les qadjarides se rapprochent, suffisamment pour discuter d’une alliance militaire forte, quitte à faire semblant qu’il y ait des tensions. En face, le gouvernement se met en place. Nicolas Veretti devient le second de Romaric et ouvre grand les portes des réserves du gouvernement aux mercenaires qui se servent sans se priver. Les deux veulent restaurer la gloire d’Esperia par une entreprise de destruction de son histoire, de ses principes, de ses mœurs et de sa garde. Esperia vivra, mais seulement s’ils sont au pouvoir, seulement s’ils en ont la tête et seulement selon leur histoire. C’est à ce moment que Rumi se met à insulter Veretti avec des mots suffisamment percutant pour qu’il se sente… menacé.
Du jour au lendemain, un esclave se rend à la tribu pour prétexter une “panne de charette” et le bougre a sous-estimé notre intelligence. Il est certain qu’une embuscade est mise en place, mais il y a encore un soupçon d’incertitude. Alors, nous nous y rendons à plusieurs et comme prévu, nous sommes attendus par les troupes de Veretti à l’arène du Bourbier. Ce dernier annonce qu’il souhaite corriger Rumi pour ses insultes et cela en la forçant à un duel, ce que Rumi refuse. De fait, la situation dégénère dans une bagarre de rue où Morgen subit l’assaut d’une flèche par Morten, un esclave Eyjarska. Face à cela, la décision de Romaric a été celle de promouvoir son nouveau style de gouvernement : “chacun a le droit de régler ses comptes, mais pas le droit à la moindre goutte de sang”. Malgré tout, l’honneur de la tribu avait été mis en jeu et Rumi devait faire face aux conséquences de ses actes. La différence de connaissance de l’art martial l’a remporté. Rumi a été vaincue, mais la paix est revenue en ville.
Alors vous allez me demander : comment est ce qu’un dirigeant aussi impétueux et entouré de ses hommes à tout faire, pouvait-il être aussi apprécié ? Simplement car il avait choisi la bonne femme à épouser. Karmen était une suivante de Louana Sarris, une femme simple qui vivait de la culture de la terre, de la vente, des repas entre amis, des soirées et d’honnêteté. Certainement qu’elle voit Romaric sous un angle différent et intime de tous, mais elle est la représentante de ce qu’il reste encore du gouvernement précédent, par son souci de l’ouverture, de la discussion, de la paix.
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Chapitre 6 : La fleur se fane
Savez-vous quel est le risque pour un gouvernement de gommer toute l’histoire qui les précède ? Simplement de faire les mêmes erreurs que les prédécesseurs. Et croyez-moi, le record est rapidement battu jusqu’à œuvrer à reconstruire la même situation et les mêmes bêtises que Shirin. Car oui, lorsque Nicolas Veretti ouvre les portes des réserves du gouvernement, ce n’est pas à n’importe qui. A son tour, il gave de richesse plusieurs mercenaires qui, une fois suffisamment rassasiés, vont se tirer ailleurs. Ainsi, on voit le retour du Bourbier, le retour d’un nouveau Godar en la personne de Morten, le même qui nous avait tiré dessus. Pour résumé qui est Morten, c’est l’anti-Agnar. Car même s’il est Eyjarska, c’est un homme qui ne fait pas dans la dentelle, s’il veut t’emmerder, il t’emmerde et s’il veut te tuer, alors il essayera de te tuer. Il n’a pas besoin d’avoir une armée autour de lui pour agir, sa volonté suffit amplement.
Et comme prévu, c’est ce genre d’homme qui arrive face à Romaric et qui s’impose de plus en plus. A ce moment là, les mercenaires qui étaient plus ou moins unis autour de la Cohorte se divisent officieusement, avec une partie auprès de Morten : Yves, Gaston, Siffleur et Pon’. Et une autre partie se range auprès de Romaric, avec principalement Kai et Rosso.
Au niveau de la garde, il y a un retournement important et significatif par rapport à tout ce qui a été dit, au-dessus. Depuis un bon moment, le poste de capitaine était tenu par Jonaas mais ce dernier a décidé de prendre une retraite dans son manoir par manque de temps pour être remplacé par un Eyjarska qui aura, à l’image de son dirigeant, passé plus de temps à critiquer la garde, plutôt qu’à faire vivre la garde. Mais le pire arrive lorsque Jonaas se fait traîner dans la boue par Romaric, alors que “le peuple”, constitué de trois personnes, contestent la légitimité de Jonaas à siéger dans une luxueuse maison. Est ce que ces trois personnes avaient pris d’assaut un fort à un contre cinq ? Est-ce qu’ils avaient risqué leur vie pour la ville ? Non, juste qu’ils étaient très envieux de vivre dans cette demeure, surtout Nicolas Veretti qui, lui-même, désire un manoir. Il est critiqué le fait que Jonaas soit un pacha, ne fasse absolument rien de son édifice et qu’il ne représente pas assez bien la haute caste. Retenez bien cela pour préparer l’ironie du futur. Finalement, par la volonté égoïste de trois personnes, Jonaas fut expulsé de chez lui, non pas par respect de la loi, mais par l’arbitrage du Seigneur Romaric qui avait décidé de faire du Code, son papier spécial pour les toilettes. L’ancien capitaine qui avait risqué sa vie pour le gouvernement se fait récompenser, six mois plus tard, par une damnation.
Mais le pire n’est pas là. L’avenir nous a montré que ce simulacre de procès n’a qu’un objectif : piller. Pas seulement le manoir, mais tous les biens qui peuvent s’y trouver. Réquisitionné le soir même, le manoir est vidé dans le secret pour que tout soit récupéré par Romaric et gardé précieusement dans son manoir, déjà gavé de richesse. Le tout devait revenir au gouvernement, mais vous avez déjà une bonne vision de ce qu’est le respect des lois sous le gouvernement de Romaric.
Jonaas est mis à la rue, recueilli par la maison de charité. Ce jour-là, le gouvernement a montré que risquer sa vie pour Esperia n'avait plus de valeur et c'est ainsi que le cercueil de la garde était scellé. De fait, lorsque le chat n'est pas là, les souris dansent. Face à la ruine du pouvoir du gouvernement, celui de Morten ne faisait que se renforcer jusqu'à défier directement celui de Romaric. Morten, intendant du bourbier, fait sécession officieuse en imposant des douanes et en fermant des accès pour que son quartier ne subisse que sa loi. Il se permet d'arrêter des gens, de les enfermer, de les interroger. Une bourgeoisie va même jusqu'à préférer Morten à Romaric. La taverne du centre, détenue par Siffleur, devient un lieu secret pour les sbires de Morten. Face à cela, l'égo de Romaric en prend un coup, en plus de la contemplation de son impuissance.
Du côté de la tribu, c'est loin d'être le moment le plus paisible. Morten avait la volonté d'exprimer sa haine contre les vaahvas et cela en faisant augmenter l'imposition mensuelle à 100 pièces. Au-delà des cents pièces, c'est la volonté de nuire qui irrite la tribu, assez pour réfléchir à une attaque capable de freiner les ardeurs de l'Eyjarska et de sa troupe.
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Chapitre 7 : Jamais deux sans trois
Une attaque puissante et directe contre Morten était possible, mais à une seule condition : s'assurer que le reste des sbires de Romaric ne viennent pas frapper dans le dos après la potentielle victoire. Le seigneur cherche à retrouver son autorité et de fait, il est possible qu'il tente d'éradiquer toute forme armée qui ne soit pas à sa botte en une seule soirée. De ce fait, il y a eu une rencontre entre Onak et Romaric pour poser le problème sur la table et sans tabou. La demande est claire : est-ce que le gouvernement organisera des répercussions contre les vaahvas si Morten vient à se faire châtier ? La réponse est sans surprise : non.
L'assaut se prépare mais c'est Pon’, un petit rat tremblant du Bourbier et adepte de Morten qui Rabat toutes les cartes en quelques paroles. En effet, il nous apprend que l'idée d'élever les impôts ne vient pas de Morten, mais de Romaric. L'Eyjarska avait bien la volonté d'agacer les vaahvas, mais c'est Romaric qui a donné les idées pour que cela se mette en place. De fait, Romaric est en train d'appliquer la même politique que Shirin, mettre les gens, les uns contre les autres, mais avec encore plus de vigueur. Demi-tour radical de la tribu qui ne veut plus attaquer Morten, mais attendre en voyant que les deux partis sont aussi fourbes l'un que l'autre.
Morten rentre en contact avec les vaahvas en se rendant compte que Romaric commence à préparer le terrain pour éliminer le Godar. La discussion tourne autour de points d'alliance pour former un front face à Romaric. Morten offre des paroles, des promesses et d'autres offres non acceptables comme le mariage d'Askoli et d'Yves, un sbire de Morten ivrogne et con comme un balai. Tout est mis en suspens pendant un moment, le temps que toute la tribu puisse réfléchir aux diverses propositions qui n'auraient comme conséquences que de rapprocher la tribu du Bourbier et les éloigner du gouvernement.
Pendant ce temps, à défaut de pouvoir assurer la sécurité de sa propre cité, Romaric s'est lancé dans la guerre contre des pirates inconnus et lointains, selon les recommandations d'îles voisines inconnues et peu voyantes du sort des Esperiens. Dans son retour victorieux, les gens auraient aimé applaudir, mais fallait-il encore qu'ils sachent pourquoi. C’est alors que Morten revient à la rencontre de la tribu pour un repas organisé et avec un sujet lourd de discussion : un plan d’action, visant à démettre Romaric de ses fonctions. En effet, le temps de gouvernement de quelques mois est passé et Romaric n’a encore annoncé aucun vote. Une affiche arrive, du jour au lendemain, pour annoncer que le poste sera remis en jeu mais tout laisse à croire que l’initiative ne vient pas du pouvoir, mais d’un inconnu proche de Morten pour forcer à la démission. Dans le même temps, Lefer, un capitalin rustre et intolérant proche de Morten, se fait arrêter par Romaric. Le vent tourne et le gouvernement le ressent drastiquement, mais que peuvent-ils faire sans véritable armée ? Rien.
Morten attendait des vaahvas un soutien militaire pour en finir avec Romaric, soutien qui ne vient pas car, encore une fois, les vaahvas avaient promis une neutralité dans ce genre de guerre. Ces problèmes sont des soucis de dirigeants et pendant que le feu brûle en ville, la paix gouverne toujours la tribu Söroja. Malgré tout, il y a une personne qui me tient à cœur dans ce lot, sûrement le seul bon point de ce gouvernement, Karmen. Je me rends à sa demeure pour la prévenir que, peu importe si Romaric reste ou non au pouvoir, “les gens n’oublient pas”. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Louana Sarris avait décidé de prendre la fuite, car elle savait bien qu’un successeur avec peu de jugeote trouverait plaisir à l’humilier, après l’avoir vaincu. Et à cette heure, Romaric n’est pas mieux que Louana, peut-être même pire. Car au moins, cette dernière avait le respect du code de loi, des institutions et de la garde.
Ainsi, après avoir passé des mois à rouler sur l’Histoire, cette dernière a pris la décision de lui rouler dessus, puisque Romaric est appelé à subir toutes les conséquences des apprentissages qu’il n’a pas voulu. Pour la troisième fois, Esperia va se battre.
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Chapitre 8 : Quand le dialogue s’éteint…
Karmen prend le temps de se promener, comme la plupart du temps. C’est l’habitude d’une fermière qui garde le pas. Mais ce jour, elle n’est pas rentrée chez elle. En effet, Gaston et Yves se sont emparés d’elle pour la garder captive, quelque part dans le Bourbier. Le gouvernement en présence de Romaric et Nicolas sont mis au courant du début des hostilités. Et, comme à chaque fois qu’une personne innocente est prise en otage, l’opinion du peuple prend le partie de la victime. La Phalange se prépare à aider Romaric, ainsi que les combattants de la Ronce Rouge, un groupe de mercenaires nouvellement construit. L’objectif initial n’est pas de foncer dans le tas, mais d’établir un dialogue entre Romaric et Morten, aussi froid que les vents du Nord, certes, mais un dialogue qui joue avec la vie de Karmen à chaque instant.
J’aurais bien aimé vous dire que les deux hommes ont réussi à trouver un terrain d’accord et qu’aucun n’a eu le moindre instinct de vengeance. Mais un tel avenir ne ressemble pas à celui d’un peuple dont même leur dieu a préféré fuir que de les supporter. Au Bourbier, Romaric se rend dans le bâtiment de l’intendance, dans le bureau de Morten. Le voilà, assis devant lui, encerclé par Gaston et Yves, pendant que plus loin, toute cette nouvelle armée attachée à sauver Karmen, sauver le gouvernement ou sauver une bourse, garde position. La conversation est bien partie, mais il y a un élément imprévu. Quelque part, sur le côté de l’intendance, un prae est posté avec une ligne de mire véritablement parfaite sur la situation. Son arc est bandé, prêt à tirer une flèche et à bousculer toute l’équipe adverse. C’est ce prae qui va prendre la décision de clore brusquement le dialogue. Et quand le dialogue s’éteint, la violence débute.
La flèche s’abat dans le crâne de Gaston après avoir percé la vitre. Le bougre meurt sur le coup et les deux autres sont sous le choc. Romaric n’a pas le temps de comprendre que le plan tombe à l’eau qu’il perd connaissance, car l’arme d’Yves venait de lui transpercer la gorge. Les troupes de la Ronce Rouge interviennent, mais il est déjà trop tard. L’arrestation de Morten et d’Yves est un succès, mais le sauvetage est un immense fiasco. Alors qu’ils constatent la mort de Romaric, la fumée s’élève depuis la place centrale. Un élément secret de la troupe de Morten, le geôlier de Karmen : Gauthier. Ce dernier a profité de la diversion pour mettre le feu au bâtiment de la direction, brûlant la coquille vide qu’est devenu le gouvernement d’Esperia.
Le travail du lendemain se centre sur le sauvetage de Karmen, en fouillant chaque parcelle d’Esperia, dans la ville comme l’extérieur. Les égouts sont parcourus de long en large jusqu’à la découverte funeste. Elle est morte, d’un coup dans le cœur. Elle ne s’est pas enfui, étant donné qu’elle est attachée. Gauthier aurait pu la laisser ici et s'enfuir, ou négocier sa vie en échange de l’otage, mais non. Il l’a tué, gratuitement. Il devient la cible principale de la traque et il n’y manque pas, puisque le lendemain, Gauthier rejoint ses copains en geôle. Pendant le grabuge, c’est Nicolas Veretti qui prend les commandes, tout en s'associant à la protection de la Ronce Rouge. Il ne reste plus qu’à élaborer la fin de ce chapitre, la sentence des prisonniers.
La justice d’Esperia reste fidèle à elle-même : injuste. Alors que le procès n’a pas encore eu lieu, toutes les potences sont déjà commandées. Aucun des accusés n’a pas encore parlé et Veretti paye des gens de la foule pour huer Morten et sa clique. La justice ne sera qu’une pièce de théâtre dont le scénario est déjà écrit. Mais cela n’a rien de nouveau, c’est même une pratique animée par Romaric lui-même. De ce fait, Morten le sait d’avance, il sait qu’il va mourir, pendu au bout d’une corde, à laisser contempler sa souffrance et sentir son odeur putride de merde. Non pas qu’il s’agisse d’une insulte, mais que Nicolas Veretti sait se montrer aussi inhumain que Morten. La seule différence, c’est que l’un à le luxe de raconter l’histoire qu’il veut. Il craint Morten, car il a su se montrer en homme d’action. Et dans une ville où la plupart des gens ne bougent en rien, ce sont les gens d’action qui sont les plus surprenants. Veretti prend donc la décision de ne laisser aucune chance à Morten en organisant le procès dans le fort et en invitant le peuple à se délecter de son pouvoir de condamnation.
La justice débute et les prisonniers sont exposés dans le fort, à la vue de tous, encerclés par la Ronce Rouge. On les laisse parler, s’expliquer, sans que le jury ne daigne véritablement écouter. Ils ne font que réciter leur dernière parole. Veretti leur laisse croire qu’ils peuvent encore sauver leur vie. Mais ces trois là savent qu’ils sont déjà morts. Ils n’ont pas une seule longueur d’avance, ils en ont deux. Car pendant tout ce temps, Siffleur et Pon’ étaient à l’extérieur et ils ont eu le temps de rassembler des armes, assez petites pour être camouflées dans très peu de tissu. Morten n’a pas le temps de finir son discours qu’Yves se lève pour entailler la moitié du visage de Rosso devant lui. La pièce de théâtre termine sur une note furieuse. Face au chaos, tout le monde se bouscule, tout le monde crie de peur. La Ronce Rouge tente de reprendre le dessus, de sécuriser le jury… Aucun mot de ces prisonniers n’était leur dernière parole. C’est le sang sur la joue de Rosso qui se veut la représentation de l’humiliation ultime offerte à Nicolas Veretti. Alors qu’il les a sous son joug, Morten arrive à lui cracher à la figure. Un petit coup qui sonne comme un vrai choc, alors que les trois rebelles expriment leur dernier souffle. De rage, Veretti saisit une hache pour condamner à mort, un mort. Il la plante dans le crâne de Morten qui n’en prend aucune douleur.
La crise prend fin, non sans regret et remords. Certains s’en vont, fiers, d’autres restent, humiliés. La tribu avait pris le parti de Karmen, l’envie de sauver la seule personne qui n’avait rien à faire dans un tel carnage. Pour le reste, il est impossible de dire qui était le bon et le mauvais, puisque le temps nous a laissé comprendre qu’il n’y avait aucun bon dans cette histoire.
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Chapitre 9 : Romaric, en moins bien
J’imagine que vous avez plutôt bien cerné qui est Nicolas Veretti via le chapitre précédent, mais il faut comprendre qu’il a décidé de prendre la suite de Romaric, littéralement. Alors qu’il arrive au pouvoir par un vote quasi-inexistant, ou non représentatif, il se propose de “redresser Esperia”, avouant d’une certaine manière que son grand ami défunt l’a plongé dans le négatif. Redressement militaire, économique et j’en passe, Nicolas Veretti veut essayer, du mieux que possible et c’est une qualité qu’on ne peut pas lui enlever. Mais il n’empêche que sa notion de la justice, de la logique et de la consistance ne sont pas dans ses cordes de politicien.
Sous son règne, Rosso hérite du manoir de Romaric et de tous ses biens. Et ce dernier devient un facteur de trouble pour la tribu Söroja et cela par des provocations, volontaires ou non. L’argent lui monte à la tête et alors qu’il est censé être le bras droit de Nicolas Veretti, il en devient son boulet puisque sa notoriété est au plus bas. Il accuse, à bas mot, la Ronce Rouge de la responsabilité du fiasco du procès, ce qui est faux, mais aucune erreur ne sera jamais véritablement assumée dans ce gouvernement, peut être juste évoquée au maximum. Si tout le monde se contente de piailler bas contre Rosso, ce n’est pas le cas des vaahvas qui refusent de subir davantage de provocation. Après avoir payé la Ronce Rouge pour éviter que Rosso les utilise contre la tribu, je décide de faire face au mutilé masqué pour lui demander des excuses. Sans surprise, il refuse. De ce fait, l’honneur restant l’honneur, la tribu enfonce les portes de son manoir.
Au-delà de la justice et du bon ordre, s’il y a bien une chose qui fait agir un Esperien, c’est le pognon. Et la tribu vaahva vient d’ouvrir les portes du lieu certainement le plus odorant en termes d’or. Le gouvernement se presse, mais pas seulement pour “empêcher un pillage”. Or, c’est en ouvrant ces portes que nous avons découvert le trésor caché de Romaric, toutes les ressources qui avaient été prises à Jonaas par “justice”. L’idée de base n’est pas de tout voler, mais de répartir les biens pour les restituer au peuple, comme un gage d’action digne qui pourrait marquer l’Histoire d’Esperia.
Un nouveau problème arrive qui met en confrontation la Ronce Rouge à la tribu, notamment sur le point de la distribution des biens. Il faut savoir, qu’à ce moment, le gouvernement et la Ronce Rouge sont en très mauvais terme et cela va jusqu’à des confidences du gouvernement visant à dire que, dès que ce sera possible et avec une armée esperienne, l’ordre sera imposé à la Ronce Rouge, qui reste pour l’heure un organisme indépendant dans ses services. Le fait d’agir contre Rosso, pour ensuite se faire voler la distribution, apparaissait à mes yeux comme une forme d’injustice. Peu importe les richesses, l’important étant que celui qui agit, obtient ce qu’il mérite.
Or, Nicolas Veretti a compris qu’il avait possiblement moyen de tirer bénéfices, à la fois de la distribution puisqu’il ne s’est pas privé de se servir avant tout le monde, puis des conflits alentour. Alors que les tensions montent drastiquement pendant une soirée, le dirigeant s’exclame dans son bureau que la Ronce Rouge abuse de ses droits, que la distribution serait arrêtée et qu’ils auraient à répondre de cela. Les vaahvas prennent avec importance les paroles de chacun et en l’espace d’un soir, Nicolas Veretti s’est rappelé qu’il a davantage de lâcheté, que de courage dans le sang. Sur toutes ses déclarations, il n’en a rien fait, sans trop de surprise. Cependant, c’est à partir de là qu’on se rend compte, encore, de la volonté constante des gouvernements à instrumentaliser les vaahvas. Tous ont essayé et tous s’en sont mordus les doigts, à croire que les vaahvas étaient des outils, avant d’être des alliés.
Durant une expédition dans le cœur de la forêt de l’île, la route boueuse et tortueuse nous mène à découvrir un arbre unique, plus haut, plus majestueux, plus puissant que les autres. Cet arbre à fleurs roses, mélange du bleu et du rouge, est gardé par la présence des ours qui veillent constamment contre les intrus avec les plus viles intentions. Néanmoins, en nous approchant de l’arbre, nous avons pu voir que l’intérieur était rongé, malade et que malgré toute cette puissance d'apparat, il est voué à sombrer, à mourir. Les déesses nous l’ont montré pour nous faire passer un message : Esperia se meurt. Si vous ne voulez pas chuter des branches, alors prenez-vous en main.
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Chapitre 10 : Pour les Sept
Des discussions se posent avec les alliés qadjarides pour proposer la construction d’un campement commun, plus grand, afin de pouvoir vivre au-delà de l’absurdité voisine. Un lieu de paix, de sérénité, où chacun peut croire, agir, penser, sans avoir à craindre le courroux et les caprices des enfants rois. Ainsi, le projet du plus grand camp a pris naissance, notamment via l’aide de Milika chez les Qadjarides. L’objectif est de se préserver des dangers d’ailleurs, des gens qui n’avaient que faire de la vie des “mal-arbitrés”.
Ce campement a été réalisé, par la force, par la détermination des vaahvas, et de quelques qadjarides qui avaient la volonté d’y vivre. Les dépenses sont faites pour atteindre le but. Le travail de tous a payé. Mais lorsqu’il y a des réussites, il y a des jaloux.
Le mandat de Veretti arrive à sa fin et ce dernier décide de se représenter sur un bilan négatif. Rien n’a été amené, si ce n’est quelques souffles de vent. Ce qui a été fait, en revanche, c’est un nombre d’abus sur les coins invisibles de la loi, tout en profitant des sommes d’argent assez conséquentes pour se protéger et se gâter d’un manoir dans lequel il habite à peine. A ses côtés, on retrouve Siffleur, le fameux serviteur de Morten (seulement jusqu’à sa mort) qui retourne son manteau plus vite que son ombre, tant que cela apporte du gain et des intérêts.
L’idée est d’abord de proposer une alternative à Nicolas Veretti en demandant à ce que le gouvernement soit tenu par un conseil, plutôt qu’une personne capable de tirer Esperia vers le bas. En soit, il vaut mieux rien, que pire. Pourtant Nicolas Veretti est réélu par refus d’avoir une assemblée, à sa place. Pendant l’élection, je provoque un vif échange, l’accusant d’hypocrisie en voyant qu’il n’assume plus sa véhémence contre la Ronce Rouge. Cela me pousse à une nouvelle action, conseillée par l’Ennen Tiitus : demander l’avis de la population pour obtenir la démission de Veretti. En effet, il s’agit d’une possibilité offerte par son code (qui n’est pas le sien, car il a été écrit par l’intendante de l’Ecarlate, comme quoi il n’aura jamais rien fait de lui-même). Au bout de trois semaines, trente-neuf personnes acceptent de voter pour sa démission.
Durant une soirée, les vaahvas, les qadjarides et la Ronce Rouge lui forcent la main pour partir. Après deux ans, la cité avait enfin réussi à se réunir pour écarter un mal rongeant la santé des murs d’Esperia. En retour, un nouveau gouvernement est organisé via des lois écrites par ma plume, visant à remettre la Foi au milieu de la ville. Depuis, la paix est revenue avec plus ou moins d’ancrage. Les restes de la haine du camp de Veretti a disparu avec Siffleur qui s’est illustré par des projets honteux et risibles. Le gouvernement mis en place sous l’aile de la Foi tient bon et se montre productif, après deux ans de troubles et d'incertitudes sur l’avenir.
Enfin, en ce qui concerne la tribu, les nouveaux arrivants ont trouvé leur place dans un lieu serein, loin des dangers des premiers jours avec la possibilité de vivre dans la paix, la dignité et la confiance.
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Chapitre final : Les derniers mots…
Vous avez pu remarquer que les mentions au développement de la tribu ne sont pas si nombreuses et l’explication est la suivante. La tribu Söroja a toujours été le miroir de la ville. Pendant que la cité brûle, la tribu prospère car notre manière de vivre n’a rien à voir avec le fonctionnement du Sud. Ils n’ont plus de Dieu, et nous en avons Sept. Un peuple dont le Dieu est parti, cela donne un premier indice de ce qu’on aura en face de nous.
Si j’ai tant insisté sur l’Histoire d’Esperia, c’est d’abord pour vous faire comprendre l’importance de l’Histoire, de ce qu’elle vous apporte et à quel point elle peut vous aider. Je voulais mettre en avant tous ces dirigeants qui ont pris les pires décisions, comment ils en sont arrivés là, pour que jamais vous ne fassiez ces erreurs. Il arrivera un temps où des cons viendront perturber la paix, parce que ce sera drôle de le faire. Face à cela, vous devrez être prêts à vivre avec ce genre de voisin. L’arbre des Söroja est vivace, pur, tenace. Celui de la cité peut s’effondrer à tout instant.
Le Sud vous change.
Peut être que vous le sentez, ou que vous le sentirez. Il change, que vous le vouliez ou non. La grande question est de savoir si ce changement est bien vu par les Sept ou non. Car oui, ne soyez pas surpris si ce n’est pas le cas. Ce qui est sûr, c’est que Sauviake a désiré embrasser ce changement, à s’allier avec des Eyjarskas, à laisser le sang du Sud couler dans les veines de leur tribu. Aujourd’hui, les déesses ont puni sévèrement cela et à leur tour, ils vont dépérir, non pas par la force du hasard, mais par les conséquences des causes qu’ils ont créé.
Alors, faites attention de ne pas subir le même sort, sinon il vous faudra ramasser les pots cassés. Et le pardon n’est pas quelque chose qu’on obtient si facilement.
Soyez bon. Acceptez les pardons véritables et ignorez les idiots. Soyez juste. Prenez le temps de rendre justice, mais rendez la, quoi qu’il arrive. Soyez digne. Défendez votre honneur, si vous n’avez pas envie de vivre dans la merde. Soyez fort. Affrontez les épreuves, pour n’en devenir que meilleur.
Merci à tous, merci d’avoir fait vivre le cœur des Sept. Anoukh, Rüne, Ulf, Ingerborg, Halldora, Rumi, Askoli, Björn, Edda, Anja, Lluci, Baltsar, Gundrun, Tÿr, Fjör, Morgën, Mëlk, Thorfinn, Leif, Knut…
Et merci aux sudistes amis, qui ont su me faire comprendre pourquoi Arbitrio n’était pas totalement parti. Soraya, Lonan, Cuan, Samara, l’Ennen Tiitus, Louana Sarris, Karmen ou encore Ivanka…