L'explorateur Des 7 Mers

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Cet écrit a été rédigé par Pépi et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.

L'Explorateur des Sept Mers : Tome I

Il y a peu de temps, dans un petit village du Nord, près de la grande ville de Krelm, vivait un jeune homme au tempérament sauvage. Il passait son temps à s'entrainer dans une grange remplie de foin, sautant de ballot en ballot, développant au fur et à mesure du temps force, agilité et endurance.
Il avait reçu une éducation religieuse déplorable, mais connaissait tout de même les noms des Déesses et leurs attributs principaux. Depuis tout petit, il avait un grand rêve. Il voulait voir de ses yeux toutes les mers, pouvoir les admirer une à une, de jour et de nuit, toucher leurs eaux si froides et fixer leurs profondeurs mystérieuses.
Voici des extraits de son journal, retrouvé en Janvier 512.


Le départ

Cela a été dur, mais je l'ai fait. J'ai pris un grand sac de toile, le gris, j'ai .. disons emprunté des provisions et de la nourriture dans la cuisine de la ferme, et laissé un mot. Je n'ai pas vraiment d'attache ici.. depuis la mort de mes parents, ces gens m'ont recueilli, mais je suis plus un ouvrier qui est nourrit et logé pour son travail qu'un fils qu'on chérit. Je ne peux leur en vouloir mais.. l'aventure appelle mon cœur, et cette attraction est irrésistible.
Je leur ai mis une lettre, tout de même ! Je ne suis pas un ingrat. Du moins.. j'essaie de m'en convaincre. Je leur ai expliqué mes raisons, qu'ils ne comprendrons sûrement pas, mais au moins je ne pars pas comme un brigand.
Alors que le soleil commençait à se lever, je suis parti sans un mot. Il n'y a qu'une route, pour Krelm. Je pense y arriver dans deux jours, et une fois que j'y serai je prendrai une carte, et je commencerai mon périple.

Krelm

Le trajet m'a pris trois jours, finalement. J'ai dû éviter une bande de crapules de bas étage, qui ont déjà pillé plusieurs fermes aux alentours. Pour tout avouer, je ne suis pas très bon combattant, sauf si l'on compte les coups dans le dos.. Je n'en suis pas fier, mais au moins je suis encore en vie.
Les murailles m'ont semblé gigantesques.. Elles enferment de grands bâtiments rustiques, et une multitude de personnes. Nous ne sommes pas encore en Nivôse, la ville n'est pas pleine, mais je compte y revenir un jour, pour admirer toute l'agitation.
J'ai finalement trouvé une petite boutique, dans l'un des coins pas fameux de la ville. J'ai payé une carte, simple et grossière, mais j'espère en trouver une meilleure plus tard. J'ai aussi pris des provisions dans une vielle taverne, avec une non moins vieille aubergiste. C'est de là que j'écris, ce soir, en regardant ma carte, et en essayant de prévoir mon trajet.
Après réflexion, je pense aller jusqu'à la zaraga, puis descendre la rivière jusqu'à la première met, la Huiskutta. C'est important, à mon sens, de commencer par la mer de la force et du courage. Puisse la Déesse m'aider à les conserver pendant tout mon périple.

La Zagara

Je suis sur le bateau, que j'ai enfin réussi à prendre, et en très bonne compagnie je dois l'avouer.
Je suis sorti de Krelm il y a une semaine déjà, par l'une des grandes portes de la muraille.
J'ai dû traverser la distance qui sépare la ville de la rivière avec une petite caravane, composée de personnes très agréables qui viennent d'Aelin, pour un mariage. Les deux mariés sont jeunes, plus que moi, et semblent commencer tout juste à se connaître.. Ah, et la soeur de la mariée, sa soeur.. Mm.. la vingtaine, belle et fragile comme une rose, le teint pâle et des yeux verts saisissants.
Malheureusement pour moi, son père l'a mise sous bonne garde.. Quelque chose qui ressemble à une femme, en plus gros et plus laid, des dents de cheval et un nez de goret. Bah ! De tout façon il nous reste une quinzaine avant d'atteindre la Sinine, et je compte bien les accompagner, vu qu'ils passent par la Huiskutta... Cela me laisse le temps d'écarter le bovin pour prendre la petit fleur.

La Huiskutta

Nous sommes arrivés ce matin à l'embouchure de la Zagara, et on nous a fait descendre un peu avant la mer. J'ai avancé sur une grande pleine suivant les autres, et avant même de la voir, je l'ai entendue.
Un fracas énorme, un bruit de tonnerre, un bruit de force pure m'attirait en avant.
Sans pouvoir comprendre pourquoi, je me suis mis à courir. Je ne sentais pas mes pieds fouler le sol de la plaine gelée, ni mes muscles raidis par le voyage, mais seulement le vent qui portait l'odeur des embruns, et l'air, si pur, gorgé d'une eau sacrée.
J'arrivais enfin sur la côte rocheuse, et mon coeur battait comme jamais dans ma poitrine, face à la merveilleuse Mer des Vagues. Le bruit fracassant de ses eaux tumultueuses emplissait ma tête, et la vision de ce combat incessant parmi les flots me fascinait. Toute cette force, et ce courage, dans le combat des vagues entre elles, et faces à la cote, était envoûtant.
Les autres ont fini par me rejoindre, brisant quelque peu l'enchantement.
Les mariés étaient à ma droite, fixant eux aussi la joute furieuse qui avait lieu plus bas.
Je tendis la main à Freyla, la petite soeur, qui la prit avec un petit sourire timide. Un coup d'oeil en arrière me confirma ce que je pensais : toute la petite troupe était dans le même état que moi, subjugué par la beauté sauvage de la mer.

Voyage vers la Sinine

Malgré l'envie de fixer cette merveille encore et encore, je voulais aussi découvrir ce que me réservait la vision des autres bassins farouches. Étaient-ils tous aussi épatants ?
Tous mes camarades se rendaient à la Sinine, et je comptais toujours les suivre.
Nous nous arrêtâmes dans de nombreux petits villages, tous accueillants.
Je compris mieux les nombreux bagages emportés par la famille. A chaque village, ils en sortaient des marchandises artisanales, et il y avait de nombreux échanges, notamment pour nous nourrir et nous loger.
Après quelque temps, nous arrivâmes à notre dernière escale avant la Mer Bleue.
Un petit village, à une heure de marche de la côte. Les petites maisons, disposées plus ou moins en cercle, rendaient l'endroit pittoresque, et lui apportaient une atmosphère charmante. Je m'étais quelque peu rapproché de la petite Freyla, surtout depuis que je lui avais offert un pleur sanguin, vendu par un nomade dans l'un de nos arrêts. La rose, aux veines noirs, semblait presque vivante, et j'avais même eu du mal à m'en séparer.
Nous avions monté des tentes, et nous étions installés en périphérie. Le soir, les échanges avaient lieu, et chacun semblait y trouver son compte.

La Sinine

Nous avons entrepris le voyage jusqu'à une plage de sable sur les bords de la Sinine le jour suivant. La mariée, jeune, dans une robe bleue, chaude et simple, mais qui mettait son allure en valeur, grande, les épaules larges et le visage plutôt carré, faisait une épouse parfaite. Son futur mari, scabreux, avait des cheveux roux, retenus sur les épaules par un filon d'or. Il avait un sourire niais constamment plaqué sur le visage, mais semblait amoureux.
Je décidais de ne pas assister à la cérémonie. Ce déballage de sentiments, cette dégoulinade de gestes affectueux et de regards enamourés me rendaient malade... Voyager avec eux m'avait apporté de bonnes expériences, mais rendu trop « délicat ».
J'avais pris du retard dans mon voyage, et je n'atteindrai pas la prochaine mer avant une année si je continuais comme cela, à m’arrêter dans les villages, prendre le temps de faire de longs repas et faire des pauses plusieurs fois par jour.
Alors qu'ils bifurquaient, tous, le sourire aux lèvres, je les abandonnais pour admirer seul la mer, si proche. Une pente, un ruisseau, un petit amas d'arbre, et j'y étais enfin. Face à moi, une étendue d'un liquide étrange, indescriptible. Il avait la couleur d'un lapis lazuli éblouissant, et un aspect diaphane qui semblait surnaturel.
Je pensais avoir été affecté par la vision de la Huiskutta, mais ce n'était rien comparé à la fascination que j'éprouvais devant cette beauté irréelle.
A mesure que je regardais l'eau, ma détermination grandissait.. J'admirerais les mers, toutes. Ces merveilles créées par les Déesses valaient tous les sacrifices du monde, et même si mon voyage serait long, son but était le meilleur de tous.

Pépi Skÿrn Moscaw, 513.