L'honneur du mercenaire

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Cet écrit a été rédigé par Natanael et se trouve sur la nouvelle Esperia.

L'honneur du mercenaire

Il tend la main vers la récompense dorée, la promesse derrière le dur labeur. Les yeux du mercenaire sont hypnotisés par sa solde et, en l’espace de quelques secondes, la couleur de l’or avait disparu dans sa bourse. Son sourire ne le quitte pas, même après être sorti du bureau de son employeur. “Quel métier honorable : Répandre la justice, répondre à la demande de ces pauvres gens et traquer les faquins à travers les lieux, c’est presque du service public. Au-dessus du soldat, au-dessus du capitaine ! Un métier d’aventure et de gloire, qu’on me respecte pour mon courage !”, se dit-il. Le mercenaire commence sa marche pour partir de la ville et après un bon verre de vin rouge à la taverne, il peut voir la tête du voyou qu’il a ramené sur une pique, alignée avec d’autres têtes, surement tous des individus bestiférés. Car oui, il faut le signaler avant que tout le monde s’indigne de voir une telle pratique, il méritait bien qu’on lui coupe la tête. Le bougre aurait attaqué des villageois, mais aussi abusé d’une femme totalement terrorisée par le monstre. Il a saccagé sa maison et voulait sauvagement assassiner un pauvre campagnard qui n’avait que comme seul vice d’avoir une dette. Il le jure ! Ce n’était plus un homme mais un monstre. Sa voix était rageuse, sa peau était de roc, jusqu’au sang qui lui sort de la bouche ! Il se dandinait au sol comme une bête, à frapper et griffer. Après moultes tentatives, la seule solution n’était que la décapitation. Évidemment qu’il aurait préféré le ramener en vie, mais c’est le risque du métier et vous n’allez pas pleurer pour un tel criminel, si ?

Une fois de retour chez lui, c’est tel un roi qu’il imagine sa soirée, utilisant l’or honnêtement gagné dans la nourriture et le confort. Définitivement, le métier était fait pour lui. Les religieux, les bourgeois, les prudes et les incultes pouvaient continuer à le regarder en coin, à croire que son travail n’est qu’impiété et basse besogne, mais pendant que tous les soldats vont vers la corruption, lui, combat la bestialité elle-même ! Dans son bain, il imagine leur tête, une fois couvert de prestige, une fois qu’il aura débarrassé la région de tous les salopards et qu’ils seront obligés d’avouer qu’il mérite tous les honneurs. Cela le fait sourire en satisfaction.

Le lendemain, le succès ne se fait pas attendre, puisqu’un doulon trottine ridiculement avec ses chaînes aux pieds vers le combattant, l'interpelant avec un sommaire respect. A cela, l’homme d’arme se vexe et fronce les sourcils, le remettant à une place de sous-humain, avant de le gifler avec violence et mépris. Sous la douleur, l’esclave délivre son message, disant qu’un haut bourgeois de la ville désire s’entretenir avec le mercenaire et cela, certainement en vue d’un contrat juteux. Un haut bourgeois offrant un contrat, cela ne peut être que profitable et bien arbitré, puisque c’est bien connu que ces employeurs sont toujours de justes hommes. Quoi qu’il en soit, c’était une offre à 5000 pièces. Quoi ?! Autant pour ramener un idiot ?! Mais quelle occasion ! C’était du rêve, du pain béni par Arbitrio en personne. Ni une, ni deux, le combattant ordonne à l'aliéné de le guider jusqu’à son contrat, ce qu’il fait avec peur, non rassuré par le comportement de l’invité. Dans une maison aussi haute que le rang de son propriétaire, le mercenaire entre dans les lieux, les épaules hautes et le buste gonflé, marquant chaque pas par la boue de la chaussée. Le propriétaire lui demande de châtier un homme mauvais, un menteur, ou un roublard qui a abusé de lui et de sa patience. Il voulait sa peau, mort ou vif peu importe. “Cela doit être un sacré criminel pour que ce bourgeois veuille sa mort”, pense le mercenaire. Un hochement de tête, une signature et quelques informations après, le temps de cette fripouille était compté. De retour dans son humble bâtisse qu’il voit déjà comme un prochain palace, il s’arme sans doute et sans peur : épée au fourreau, dague à la ceinture, protection au corps et au bras, sans oublier son casque. Un amas de chair et de fer, une machine à couinements, lourde et peu rassurante. Même son cheval, fidèle à ses voyages, a dû mal à le soutenir dans ces moments-là. Fier comme un coq, il quitte la ville.

Le voyage sera dans les contrées rustiques, encore ! Décidément, les pires malfrats s’y cachent : “loin des villes, proches des animaux !”, comme dirait notre protagoniste. Le village est en vue, un petit soufflement de nez exprime tout le dédain pour cette paysannerie. Une fois les bottes au sol, l’éclaboussement d’une flaque de boue et d’excréments campagnards provoquent la colère du mercenaire. Il bougonne, levant les yeux sur les villageois qui le dévisagent, avant de se montrer inquiet. Un tel oiseau n’est jamais de bon augure. Les regards le mettent mal à l’aise. Qu’est-ce qu’ils ont à accueillir comme ça, ces imbéciles ? Le mercenaire marche vers la taverne, s’il y a des informations à obtenir, c’est bien là bas. Il entre, fait traîner ses pieds sales jusqu’au comptoir et s’y pose vulgairement, croisant les bras pour interroger le tavernier. Ce dernier est loin d’être très à l’aise face au nouveau. Il évite de croiser les yeux, bégaye, hésite : “Le saligaud, il cache quelque chose, c’est sûr”. La nuit tombe, les soulards s’éclipsent, laissant le combattant et l’hôte seuls. Au détour d’un coin, l’homme de fer bloque son interlocuteur d’une main ferme : “Maintenant, tu vas parler ou je te défonce !”. Le tavernier bégaye encore plus et ses tentatives sont coupées par un coup de poing, puis un autre et encore un autre. Il supplie, demande pitié et finit par cracher le morceau. “C’était sûr ! Il était complice. Il ne paie rien pour attendre lui non plus, mes 5000 pièces tendent les bras !”.

Une ferme, voilà où il se cache. Il essaye de faire croire à tous qu’il est un honnête homme, mais les gens vont bientôt savoir qu’il n’est qu’un criminel, mais surtout, un criminel qui vaut son pesant d’or ! Le mercenaire emboîte le pas vers sa destination, déterminé. Peu importe si c’est le jour ou la nuit, il ne peut pas attendre. Cependant, un villageois se met en travers de sa route, un garde du village un peu idiot. Qu’est-ce qu’il ne comprend pas ? Il n’a pas le temps et hors de question de laisser du temps à ce faux-fermier ! Le poing part tout seul dans la trogne du garde qui tombe au sol, assommé. Les autres habitants s’indignent, mais peuvent-ils savoir ce qui est en jeu ? Non. Le mercenaire poursuit son chemin jusqu’à la porte de la ferme qu’il force sans ménagement. A la tablée, une femme et un enfant qui se lèvent directement. La ménagère crie et tire son fils vers la pièce annexe, une chambre. Ils vont pour s’enfuir et le guerrier charge, gémissant de rage. Hors de question de laisser le magot partir ! Elle sait où est la prime ! Malgré tout, la porte se referme et si les poings du combattant ne peuvent venir à bout du bois, alors ce sera l’épée. Il grogne à chaque coup, perçant le bois et écoutant avec soulagement la peur de la femme pour s’assurer de sa présence : “Pitié ! Pitié ! Nous n’avons plus un rond ! Pitié !”. Il finit par entrer, mais ne voit plus qu’elle. “Où est-il ?! Où est l’enfant, mais surtout, où est ton mari !”. Elle ne dit rien, mais il remarque bien vite la fenêtre ouverte. Le mercenaire y passe son nez, vif et à l'affût pour y voir la petite silhouette s’enfuir au loin. Fou de colère, le combattant s’extirpe du bâtiment et crie pour appeler sa monture qui refuse d’aller jusqu’à lui, terrifiée. C’est le coup de trop, la traîtrise fatidique. De son épée, il abat le fer sur le cou de la bête et la tranche, s’y prenant à plusieurs reprises, recouvrant son corps et le sol de son sang.

Le gamin aura réussi à partir, mais qu’à cela ne tienne, ce n’est pas lui qui est voulu ! L’attention est portée sur l’épouse, qu’il interroge sans vergogne, par les mots, les cris, puis la force. Elle ne faiblit pas et garde le secret, sacrifiant de sa beauté et de sa force sans vouloir évoquer un seul mot de son mari. Elle veut jouer sur la patience, très bien. Il est fermier alors il est sûrement parti en ville pour vendre des denrées qu’il a sûrement lui-même voler. Le mercenaire enchaîne l’épouse, s’installe à la table et attend avec patience, une heure, puis deux. Un jour plus tard, il n’y a toujours personne. Le mercenaire imagine cette divine prime partir alors que la réussite est si proche. C’est insupportable, et après une part de fromage qu’il ensanglante de ses mains et une gorgée de vin rouge, il se relève et menace la femme : “Maintenant sois tu parles, sois je te découpe en morceaux !”. Après tout, elle couvre un criminel, personne ne regrettera ce genre de personne, se dit-il.

Il lève son arme sur elle, prêt à l’abattre et une voix se fait entendre depuis le sous-sol : “Non, non ! Pitié !”. Ah ! Il est là le salopard, il ne pourra pas s’échapper ! Le mercenaire jubile, tombant les genoux au sol pour tirer les planches afin d’ouvrir une voie comme un acharné. Pas de temps à perdre à trouver une trappe, il frappe, il crie, il enfonce. Une planche retirée et le visage de sa cible apparaît. Le guerrier sourit de toutes ses dents, alors qu’un coup traître le fait tomber sur le ventre. Quelqu’un vient de frapper son dos une fois, puis deux, puis trois. Il tente de se relever à plusieurs reprises en vain, jusqu’à ce qu’une lourde lame vienne trancher sa tête qui roule au sol. Un homme d’arme était entré dans la maison. Un voisin, un garde ? Peu importe, la femme et son mari prirent leurs jambes à leur cou avant de courir et de fuir. Le sauveur lui, s’attarde sur sa victime, avant de saisir sa tête, dégoûté. Il la place dans un sac puis va pour partir du village qui ne semble pas tant traumatisé par de telles pratiques.

Il galope jusqu’à la ville, alors qu’il vient de sauver ce village. Quel héros ! Une fois sur place, il cherche une riche propriété. Il rend le sac qui contient la tête à un de ses hommes, qui file ensuite sans mot.

La suite de l’histoire se trouve au début du récit...