La fileuse d'orties

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Cet écrit a été rédigé par Azra et se trouve sur la nouvelle Esperia.


Références
  • Titre : La fileuse d'orties


  • Collection : Contes & récits nomades


Vente
  • Editeur : ???


  • Prix : ???















C’est près d’Estellaz, qu’autrefois vivait Burchard le loup, bourgeois vil et cruel. Il maniait le fouet sur ses chevaux et sur ses esclaves qu’il forçait aux labours en les attelant, pieds nus, à ses charrues.

Un jour qu’il chassait le sanglier, Burchard traversa une clairière et s’arrêta tout net devant la chaumière de Renelde, une belle paysanne, affairée à filer du chanvre au soleil couchant. Troublé par la beauté de la jeune fille, Burchard se sentit pris de passion pour elle.

La toisant du haut de sa monture, il ordonna qu’elle quitte sa demeure pour le rejoindre en ville. A son grand étonnement Renelde refusa tout net.
"Je dois prendre soin de sa grand-mère malade et mon cœur n’est plus à prendre ; prépare mes épousailles avec Guilbert le bûcheron, pour autant qu’Arbitrio, m’y autorise !"

Jamais on n’avait résisté à Burchard. Furieux il mit une condition à ce mariage :
"tu vas cueillir toutes les orties bordant le cimetière. Fais-en un fil qui te servira à tisser deux chemises. La première sera ta tenue de noces et la seconde me servira de linceul à mon enterrement."

Renelde resta bouleversée. Elle ne savait pas comment filer des orties et le bourgeois était jeune et fort et bien loin de l’heure de sa mort. Elle s’exécuta, cependant. De ses doigts souples, avec beaucoup de patience, elle arriva à filer toute sa cueillette des belles piquantes.

Elle en tira un fil souple et doux qui fut bientôt tissé. Elle confectionna, comme on le lui avait ordonné, une belle chemise pour ses noces. A peine avait-elle commencé son ouvrage pour la deuxième chemise que Burchard, dans sa demeure fut pris d’un mal étrange, comme si le vent de nivôse lui avait brisé les côtes

Plus l’ouvrage de Renelde avançait, plus le riche personnage dépérissait. Il fallait qu’elle disparaisse avant que la chemise ne soit terminée. Il ordonna qu’on la tue. On la jeta dans la rivière, on la lança dans un précipice, on voulu détruire les deux chemises, mais un sortilège protégeait la douce et pure jeune fille qui revenait toujours à son ouvrage. Quand l’aiguille piqua le dernier point et que la deuxième Chemises fut complètement terminée,dans sa demeure, le bourgeois rendit son dernier soupir.



Le lendemain, la noce de Renelde croisa, près du cimetière l’enterrement de Burchard le Loup, mort d’un mauvais amour.