Le Blanc Guerrier

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Cet écrit a été rédigé par Fio et se trouve sur la nouvelle Esperia.

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Le Blanc Guerrier

Il était assis en tailleur au centre du pont, son épée déposée sur ses genoux. Il pensait aux Maahvitts, d’où il était originaire. La vie y était rude mais gratifiante. Le quotidien était le premier formateur des combattants les plus aguerris. Ce qui n'était pas le cas des ocolidiens. Ils ne savent pas ce qu’est vraiment un homme pensa-t-il, en essuyant une tache de sang sur le côté de sa lame.

Il jeta la gouttelette dans le fleuve par-dessus le parapet et sortit d’une petite sacoche tenue sur son flanc, son troisième oeuf dur de la journée. Après l'avoir tapoté sur les pavés, il enleva délicatement la coquille tandis que les guerriers, à l'extrémité du pont, essayaient de décider lequel d'entre eux allait l'affronter à présent.

Eldingar avisa le paysage et mordit dans l'oeuf. Il aspira une grande bouffée d'air, saisissant dans le vent l'odeur ensoleillée des moissons et de la terre fraîchement retournée dans les fermes. Il soupira : voir une telle sérénité le rendait nostalgique d'une terre qui n'existait plus, une certaine cité de pierre et d’or. Il chassa ce souvenir, sachant que la pensée du cataclysme ne pouvait que le distraire. Sa tenue de cuir avait un poids parfait. Sa chair n'était nulle part visible hormis sur les bras.

Un vent frais se mit à parcourir son cou. En jetant un oeil en sa direction, le nordique reconnu un nuage empreint d’humidité, et de colère. Peut-être cette tempête se dirigerait-elle vers le sud et rendrait-elle glissants les pavés du pont. Cela risquait de lui compliquer la tâche. Mais il en irait de même pour ses adversaires. Ce n'était pas forcément une mauvaise chose. Après tout, un guerrier digne de combattre à ses côtés contre les monstres des profondeurs se devait d'être adaptable. Il entendit le grincement d'une armure et le soupir d'une lame fendant l'air.

« Lève-toi et affronte-moi », fit une voix puissante. Eldingar leva la main, le temps de finir son oeuf. Il se lécha les lèvres, réajusta son gambison et se leva pour regarder le guerrier qui se tenait devant lui. L'homme était puissamment bâti, large d'épaules, les bras épais. Il était équipé de la tête aux pieds de plaques d'armure scintillantes et portait une lourde épée à deux tranchants. Et il semblait savoir s'en servir. Eldingar eut un geste approbateur de la tête.

« Tu sembles le genre d'homme qui découpe des troncs toute la journée mais garde assez d'énergie pour une rixe de taverne », dit Eldingar. « Je n'ai pas l'intention de discuter avec toi, païen», répondit le guerrier, avant de se mettre en garde de la même façon que les autres. Eldingar soupira, déçu que la défaite des quinze hommes précédents ne leur ait rien appris. « Païen ? » demanda-t-il en se levant souplement. « Je pourrais te montrer de milles façons que tu a tort, mais dans ce cas tu ne survivrais sans doute pas assez longtemps pour le raconter. »

Il fit virevolter son arme pour dénouer les muscles de ses épaules. Ce n'est pas qu'il en avait vraiment besoin, mais il combattait plus ou moins sans interruption depuis quatre heures et il voulait donner à l'homme qui lui faisait face le sentiment qu'il avait au moins une chance de gagner ce duel. « En garde ! » hurla le combattant avant d'attaquer avec les mêmes frappes fatiguées et prévisibles que tous les autres. L'homme était vif, et assez fort pour porter à une main une épée prévue pour deux. Eldingar esquiva le premier coup d'un pas sur le côté, s'accroupit pour échapper au deuxième et para le troisième. Il franchit la garde de l'épéiste et frappa du coude le côté de son casque. Il enfonça le métal et l'homme mit un genou en terre avec un grognement de douleur. Eldingar lui donna un moment pour retrouver ses esprits. L'homme arracha son casque et le laissa tomber sur le pont.

Il y avait du sang sur sa tempe, mais Eldingar fut impressionné de le voir si bien contrôler sa colère. Ces écumeurs avaient toujours eu réputation d'être indisciplinés, et Eldingar était content de voir que c'était mérité. L'homme assura sa prise avant d'attaquer de nouveau avec une série de gestes rapides qui taillaient haut et bas, un mélange de balayages larges, de légères avances et de pointes droit à la tête. Eldingar para toutes les tentatives ; son arme était sans cesse en mouvement pour dévier la lame du pirate et pour riposter en direction des bras et des jambes de l'homme. Il fit une feinte à gauche et crocha les jambes de l'épéiste avec son épée, le renversant sur le dos. Il planta le pommeau dans le ventre de son adversaire avec assez de vigueur pour lui couper le souffle.

« Ça te suffit ? » demanda Eldingar. « Je peux changer de main, si c'est plus facile pour toi. » « Un Lig mourra plutôt que de demander l'aide d'un adversaire ! » dit l'homme en se mettant péniblement sur pied. Le stoïcisme de l'homme s'effondrait face aux sarcasmes d’Eldingar et, lorsqu'il attaqua de nouveau, sa férocité n'était plus tempérée par l’experience ni la technique. Eldingar évita un coup qui cherchait à le décapiter et passa à une prise à une main. Il fit glisser son arme sous celle de son adversaire et donna un coup de poignet. L'épée du guerrier lui fut arrachée et se mit à tourbillonner dans les airs. Eldingar la rattrapa de sa main libre.

« Un gentil petit coutelas », dit-il, testant avec une stupéfiante habileté quelques moulinets d'escrimeur. « Elle est plus légère qu'elle n'en a l'air. » L’écumeur dégaina son couteau et fonça sur lui. Eldingar secoua la tête devant tant de naïveté. Il lança l'épée dans l'eau et esquiva une série d'attaques remarquables de vivacité. Il s'accroupit pour éviter un vigoureux estoc et arrêta de sa paume ouverte un fracassant crochet. Il fit un geste du menton pour désigner le fleuve. « J'espère que tu sais nager », dit-il, avant de soulever le guerrier et de le faire basculer de l'autre côté du parapet. L'homme tomba dans l'eau dans une grande gerbe d'éclaboussures et Eldingar planta le bout de sa lame sur les pavés.

« À qui le tour ? » demanda-t-il. « Je pense que c'est à moi », dit un homme en descendant de cheval à l'extrémité du pont. Les flancs de sa monture luisaient de sueur, son manteau poussiéreux comme on l'est après une course longue et énergique. Il portait une cuirasse d'acier et une énorme épée était portée à moitié sur son épaule. Il dépassa les hommes qui attendaient à l'extrémité du pont et s'avança vers Eldingar, dans un équilibre et une stature précise, totalement confiant dans ses aptitudes. Il avait l’air d’un ivrogne comme ceux qui font les contes pour enfants. Sa moustache était aussi imposante que son épée et ses muscles témoignaient du labeur quotidien. « Qui es-tu ? » demanda Eldingar, intrigué. « Nandor, pardi ! », répondit-il en réajustant la colossale flamberge dont le fil luisait au soleil. « Et ceci est mon pont. » Eldingar sourit alors. Enfin, un adversaire digne de ce nom !

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Hors RolePlay :

Tiré de "Nul ne passera" de Riot Games