Le Menuisier et le Charpentier

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Cet écrit a été rédigé par un auteur inconnu et se trouve sur l'Ancien Monde.


Le Menuisier et le Charpentier

Il était dans une petite bourgade deux frères jumeaux, mais qui n’avaient en commun que leur mère. L'aîné était charpentier, doré au soleil depuis des années, il arborait fièrement sa musculature impressionnante et son charme extraordinaire, dont la beauté rivalisait avec le moindre jouvenceau beau garçon. Nulle jolie jeune femme ne restait indifférente face à lui et nul jeune époux ne restait indifférent à cet effet, lui apportant les œillades peu sages des premières et les ruades jalouses des seconds. Le cadet était menuisier et tout l’inverse du premier. Plus un poil sur le cailloux et une trogne qui faisait à tous détourner le regard. Mais une fois l’outil en main, le menuisier était tel un prodige de la sculpture. Il était aussi intelligent que son aîné était grand, et pas vantards pour deux sous tout les deux. Les deux hommes, dont la différence de stature n’avait d’égal que leur différence de personnalité, se saluaient à peine quand ils se croisaient. Le plus grand toisait le plus menu, pensant le dominer comme un loup devant un mouton égaré, et tondu. L’autre le regardait de haut comme un nobliaux face au mendiant abruti.

Loin d’être des plus sages, le poids des ans ne leur faisait pas oublier leurs griefs, et ils entretenaient une animosité jetant le reste du village dans la plus totale incrédulité. Tous se demandaient comment et pourquoi une telle discorde pouvait trouver sa place entre deux êtres partageant pourtant la même chair et le même sang. Ces liens ne signifiaient donc rien pour eux ? Peu soucieux des ragots les concernant, les deux frères ne rendaient de comptes qu’à leur propre ego. Le premier, certain d’être supérieur parce que le plus beau, n’avait que faire du deuxième, convaincu de valoir mieux que ça car plus intelligent.

Le jour ou une bien jolie fille rentra dans leur histoire ne fit pas alléger les tensions dans la fratrie. En gage d’amour, tous deux lui firent la cour, subjugués par sa beauté sans pareil. Remarquant bien leurs efforts, elle appréciait l’esprit vif du discret, mais rougissait face au corps massif de l’athlète. Ne pouvant les départager, elle leur proposa de les faire s’affronter lors d’épreuves, et d’épouser le gagnant. Elle leur proposa d’opposer, leurs forces, leurs corps et leurs esprits dans trois épreuves, de l’équilibre, de la cuisine, et enfin du chant:

Mais nous ne savons pas faire cela ! se plaignirent les deux frères.
- Justement, il n’y a que les pleutres qui s’effraient devant l'inconnu, et je ne veux pas être déçue par mon époux à la première occasion venue.

Ils acceptèrent donc tous deux, et se présentèrent le lendemain matin près de la falaise. Une corde avait été tendues au dessus des récifs, ballotée par le vent. Ils se défilèrent chacun leur tour, prétextant avoir le vertige dans l’hilarité générale.
Le second jour, s'affrontant aux fourneaux, les gaillards ne firent pas les malins, abandonnant l’épreuve avec un gigot carbonisé et une tourte immonde sur les bras. De mauvaise foi, ils critiquèrent les ingrédients trop peu frais.
Le troisième jour, rassemblés devant tout le village, ils firent fuir le moindre animal aux alentours, rivalisant de fausses notes et de cacophonies désagréables. Tout le village en rit.

La belle, pas qu’un peu déçue, conclut sur un verdict sans appel: “Puisque c’est comme ça, je préfère encore me marier avec une statue de bois. Je l'appellerais Chêne, et je serais certaine qui lui au moins ne se vantera pas de quelque chose qu’il n’est pas capable de faire.

Les deux couards en restèrent stoïques, et furent depuis ce jour connus non plus comme les deux frères opposés, mais comme les deux mêmes vantards arrogants et ridicules !

Trivia