Les abeilles, ces royalistes

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Cet écrit a été rédigé par Leoplodine, en collaboration avec Edredine, et se trouve sur la nouvelle Esperia.

Note du Scriptorium.

Rédaction par Praesco Edredine Duclairvaux.

Les Abeilles, ces royalistes

« Une poignée d'abeilles vaut mieux qu'un sac de mouches. »

Le monde qui nous entoure est rempli de choses insignifiantes de formes diverses et variées et pourtant, qui aurait laudace, voir même la folie, de se pencher et dobserver le petit monde qui nous entoure ? Qui pourrait se douter un seul instant que ce que nous appelons, le petit monde, représenterait une infinité croissante de peuples au combien minuscule et qui plus est, et ouvrez grand vos yeux Dames et Messers, mais quand je viens affirmer mes dires que parmi ces créatures, se situent différents partis royalistes, vous penserez bien qu’il y aurait de quoi définir ces pages comme un accès tout droit vers la folie. Et pourtant, il n’en est rien.

Laissez moi vous le démontrer.

Déjà, qu’est ce qu’une abeille ?

L’Abeille est un nom vernaculaire ambigu désignant certains insectes hyménoptères de la haute famille des Apoidea. Des milliers d’espèces semblent se confondre au travers d’Esperia et du continent . Les abeilles peuvent être classées selon leur mode de vie : les abeilles domestiques, sauvages, solitaires ou bien sociales. Les abeilles sont nettement distinctes des guêpes, par leur morphologie et leur comportement. Les bourdons en revanche sont un groupe particulier d'abeilles.

Durant mes observations, j’ai pu définir le fonctionnement et le système social de ces étranges bêtes. Plusieurs essais ont été effectué à l’état sauvage, à même les essaims sauvages qui garnissent nos contrées. A même de ces études, j’ai pu déjà définir que leur ruche, divisait les abeilles en deux rangs sociaux, divisant les abeilles dites « ouvrières », des autres, dites « soldats ». Oui, cela peut sembler étrange aux premiers abords que d’aussi petites créatures puissent se diviser ainsi mais ce n’est rien à comparer de ce que les pages de ce livre vont vous révéler. Les ouvrières semblent tourner sur le fonctionnement perpétuel à même du peuple ou de l’esclave : recueillir de la nourriture, voyager durant des lieux et des lieux, et revenir avec le maigre fruit de leur labeur pour nourrir les nombreuses bouches de leur société omnipotente ? C’est bien ce rapprochement là que j’essaie de vous faire comprendre et ces mots, l’abeille est une forme de peuplade à elle même, copiant nos pas pour peut être un jour nous envahir ? Qui sait...

De l’autre côté, nous avons la garde d’Esperia, les guerrières de la ruche, restant à même le nid pour éliminer et juger toute intruse désirant s’aventurer, l’envahisseur étant détruit au moindre pas et tentative d’intrusion... Ces dernières se sacrifieraient pour leur peuple, pour la survie de tout leur écosystème, de toute leur force, leur puissance ! Ca ne vous rappelle pas quelque chose ?

Et pour qui ces ouvrières et ces soldates oeuvrent elles ? Pourquoi tant de ménagement ? Tant de souffrance, tant de sévisse, de malignité, de perversité devant une échelle aussi grande, voir plus que la capitale, contenu dans un seul essaim ? Et bien sachez, Dames et Messers, que chaque ruche des dites abeilles, abritent en son sein, une reine, et oui, non pas un roi, mais une reine, une seule ! Une seule destinée, non pas à diriger, mais à féconder ! Vous imaginez vous seulement une dame, de couronne et beaux apparats vêtues, se faire du dit, monter, de l?aube jusqu?à la veillée, dans le seul but de mettre bas, nombres et nombreux rejetons dans le but de tenir soit la faux, soit l?épée ? Quelle belle folie et cocasserie que cela voudrait !

Mais pourquoi donc une telle conspiration et tel hérésie dans de si petites créatures ? Seul Arbitrio semble en avoir la réponse et malgré tout nos efforts pour donner des mots à l’horreur que nous insoupçonnions , nous restons ébahie devant une telle chose... Que faut il faire ? Se garder de l’instant présent ? Continuer à garder ces dernières dans le but de les utiliser à la simple récolte du nectar doré ou de la graisseuse cire à bougie ? Devons-nous tous les brûler pour éviter cette hérésie ?

Je vous laisse libre parole et conséquent devant ce que vous pourriez penser, mais sachez que ces dernières, resteront sous bonne surveillance tant que le peuple d’Esperia se défend devant une telle menace, aussi petite et nombreuse soit elle. Laissons maintenant libre part à mes observations pour mieux cerner ces étranges créatures et mieux les comprendre : Toutes les abeilles jouent un rôle important pour la pollinisation des plantes, et en particulier celle de nombreuses plantes cultivées. Certaines espèces sont plus performantes que d'autres de ce point de vue. Les plantes dont la pollinisation est favorisée par l'abeille sont dites mellitophiles.

En effet, lorsque les abeilles récoltent des ressources alimentaires, celles-ci se couvrent de pollen. Le pollen est la gamète mâle de la fleur. Elles butinent ensuite d'autres fleurs afin d'y récolter le nectar et se frottent alors contre les parties reproductrices des autres fleurs. Etrange phénomène n’est il pas ? Les abeilles bénéficient également de la pollinisation car, en récoltant le nectar et pollen, elles constituent leurs réserves alimentaires. De plus, une grande densité de fleurs aux alentours de la ruche leur est bénéfique car cela minimise leur temps de recherche de nourriture. Ainsi, pour préparer une belle ruche, il faut tout d’abord penser au terrain sur lequel vous souhaitiez le disposer.

Essaimage

Néanmoins, même dans une monarchie, il peut y avoir des révolutions, soit provoqué par l’homme, soit de même par la ruche qui se décide à se diviser ou à quitter le nid. Ainsi, l'essaimage est dans son sens premier un phénomène observé dans les ruches d'abeilles, quand une partie des abeilles quittent la ruche avec une reine (l'essaim) pour former une nouvelle colonie. L'essaimage se produit généralement à la saison favorable : au milieu de Thermidor, ce qui a permis à la colonie mère de se développer à nouveau de construire la nouvelle ruche et constituer des provisions. Dans les semaines précédentes, plusieurs larves ont été nourries à la gelée royale pour devenir des reines. C'est l'ancienne reine qui accompagne l'essaim juste avant la naissance de celle qui la remplacera. Quelle folie me diriez vous là, n’est il pas ? Elle peut être suivie par une des jeunes reines, il s'agit alors d'un essaim dit secondaire. Ce qui serait dans notre société contre éthique... D?où le terme d?hérésie évoqué dans les textes précédents de cet ouvrage… L'essaimage est le mode naturel de reproduction et dispersion dans l'espace des colonies d'abeilles. Chez certaines espèces de fourmis, autres insectes sociaux, l'essaimage est également le moment où de nombreuses princesses et de nombreux mâles fourmis s'envolent pour s'accoupler, reines et mâles sont poussés hors du nid pour s'envoler, s'accouplent et retombent au sol. Le mâle va mourir peu après, la reine, elle, va aller fonder un nouveau nid. Ces princesses sont les fameuses fourmis "ailées" qui ne constituent pas une espèce mais une caste. ( Veuillez aussi m’excuser de certains termes, mais je ne trouve rien de plus adéquats pour définir ces tiers).

Comment mettre sous son commandement, une monarchie

Si vous désirez, et que vous ayez la chance et l’expérience derrière vous, vous pourrez domestiquer un essaim sauvage pour le mettre à vos ordres. Ce petit peuple, pourra ainsi, vous produire à longueur d’année, le dit nectar que vous pourrez faire profiter à votre entourage. Mais diantre ! Comment arriver à une telle révolution ? Et bien la chose est à la fois, on ne peut plus compliqué à faire et on ne peut plus simple à expliquer. Tout d’abord, localiser une ruche sauvage, dans les arbres les plus éclaircis, vous trouverez, le dit lieu. Munissez vous d’une échelle, car l’on ne fait rien sans de la hauteur et du prestige, prenez une torche épaisse au bout duquel vous l’aurez entouré de foin épais et sec, prêt à être enflammé. Ensuite, munissez vous de l’objet de capture : un sac de toile épais avec une petite ficelle. Prévoyez un très grand sac, sinon vous pourriez avoir de délicates surprises... Et ensuite... Ah non, non, non ! Vous oubliez l’essentiel pour ne pas mourir ! Une tenue épaisse et adéquate, dite, tenue d’apiculture est on ne peut plus indispensable et je soulignerai ces mots pour vous dire que une personne désireuse de capturer des royalistes, se doivent d’avoir une telle tenue, non pas pour le ridicule ni la prestance, mais pour votre propre sécurité. Allumez la torche, et laissez paraître la fumée. Les abeilles, affolées, seront plus apeurées et désireuses de se préserver du semblant d’incendie que vous leur aurez inspiré que de votre présence. Agilement, découpez la base de la ruche en prenant bien soin de décoller les ligatures au tronc le plus proprement possible. Tenez le sac dans l’autre main. Dès que vous sentirez des faiblesses, décrochez de vos propres paluches, la dite ruche et enfermez la dans le sac avec la plus grande possibilité d?individus zélés dedans. Retournez fièrement avec votre capture que vous entreposerez dans une belle ruche en bois façonnez par le meilleur artisan du bois de la ville, en bois de noyer de préférence. Elles ne semblent pas aimer le châtaignier, voir le pin. A ce moment là, les abeilles sembleront décider à même le peuple d’Esperia : soit la reine s’opposera à vous et quittera dans les heures qui suivront, la dite ruche pour refonder une colonie ailleurs, ceci dit, non sans perdre une belle partie de ces sujets, soit ces dernières se plieront à l’être humain et s’installeront à votre entière dévotion. Un phénomène étrange et très hérétique semble avoir été néanmoins observé avec l’une de mes dernières captures de ruches.

En effet, le lendemain que j’eu ouverte le réceptacle de la ruche en bois, j’ai pu constater avec horreur que toutes les abeilles étaient mortes, même la reine, ces dernières s’étant noyé dans le miel ou s’étant entrepiqués... Est ce ainsi que nos esclaves devraient se comporter ? Se donner lâchement la mort au lieu de servir une forme supérieure qu’est l’être humain ?

C’est en ces mots que je vous laisse réfléchir à tout ceci...

« Les hypocrites comme les abeilles ont le miel à la bouche et l'aiguillon caché. »

Dame Leoplodine Eleonore Elisabeth Dewhell