S'assassiner

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Cet écrit a été rédigé par Fredrik et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.

S'assassiner


Un geste si banal, répété des centaines de fois par jour que celui de se croiser peut selon les circonstances être amusant. "Voici, un noble...d'espera" voire troublant : "j'ai croisé un homme aussi bête que moi" ou atteindre le paroxysme de l'angoisse :

"ce matin, je me suis croisé !"

Cela s'est passé lundi treize...pour la première fois sur la place centrale de la cité d'Esperia juste au niveau de l'entrée du quartier Ouest. En cette saison, les matins sont encore bien frisquets; il y avait peu de personne si tôt et je ne pouvais que distinguer au loin une vague silhouette fine et vêtue de noire. Je fis un pas, il en fit un. J'en fis deux il en fit tout autant. Amusée et intrigué par la situation, je pris la décision d'aller à sa rencontre. Une fois à distance correcte j'ai pu observer cette énigmatique inconnue qui me parut dés le premier regard très familier. Sa bure était noire; toute usée et tachetée de sang comme la mienne. Son regard hautain me donna un étrange doute qui me fit frissonner. Mais c'est son petit sourire mesquin et suffisant qui infirma ma pensée. Impossible de me tromper, l'homme en sens inverse n’était autre que moi ! Le choc que je ressentis eut l'intensité d'une tempête; le cœur battant à tout rompre, je parvins à m'asseoir sur un banc, les sens en alerte. Haletant,,,ma copie s’éloigna dans le brouillard. J'avais été le seul à constater le phénomène, mon double n'avait même pas jeté un œil de mon côté, mais j'ai la prétention de me reconnaitre à si faible distance. Il faut savoir que pour une fois, je n’étais pas ivre car mes bourses avaient déjà été délicatement vidées par l'une de mes braves maitresses...

Je restais quelques minutes à récupérer mon souffle puis je repris ma routé dans une grande confusion. A la taverne on me demanda si j'allais bien...non en réalité personne ne m'adressa la parole. Je mangeais donc ma soupe seul avec moi-même tout en commençant cette nouvelle. L'image me fit rire et le tavernier me regarde en levant les yeux au ciel. Les jours qui suivirent, le même événement se reproduisit sur la grande place. Perdant petit à petit ma stupeur, je pris la décision d'entre en contact avec moi. Je commença par m'accoster courtoisement mais voyant que mon double m'ignorait, je m'offris une belle référence puis des fleurs et pour finir des poignées d'Esper. Mais "je" m'obstinais à m'ignorer alors pris de rage, je pointa le bout de ma rapière contre le torse de ma copie tout en exigent une explication. Il plongea son regard dans le mien et me parla pour la première fois d'une voix douce, apaisante, presque charmante. "Je suis Fredrik Numminen , digne fils de deux notables de Golvandaar. Je suis un bon moine à l'esprit aiguisé certes mais je me montre en tout heure vertueux et soucieux de mes fréres. Mes frères ainés sont fiers de moi car je rends hommage à notre défunte mère en marchant sur ses traces. Je suis en voie de devenir moine lukémiste, Mon image se tut , prit une horrible forme de lézard, et commença à me hurler dessus dans un langage mi-humain, mi-serpent. "Mais je suis exilé ici ! Car je n'ai aucun respect pour les traditions et le travail de mes parents ! Je suis devenu qu'un petit politicien opportuniste qui se plait dans le plaisir de l'or, de la bonne chair et de la débauche. Je suis devenu un horrible serpent solitaire, condamner a vivre et a mourir seul !" Brulé à vif par ses mots, j'enfonca rageusement mon épée dans le torse de ma représentation. Mais il n'y eut pas de sang ni de cris. Je regardais autour de moi, la grande place était vide. Je laissa tomber ma rapière, comprennant que je venais de me perdre, de me tuer. Je pris la direction de Rive-Lame, la tête baissée avec la certitude que je ne passerai pas la journée.