Sociologie d'un bouseux : Tome I

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Cet écrit a été rédigé par Darion et se trouve sur l'ancienne Esperia, inaccessible pour le moment.

I) Le quartier Ouest.

Probablement le lieu de résidence et de commerce le plus prospère, économiquement parlant, de toute la ville, les individus qui y vivent ne sont ni des esclaves, ni des ouvriers à bas moyens.
Le quartier est peuplé d'habitants fortunés, de citoyens (ce qui est exactement la même chose en réalité), de hauts fonctionnaires et de nobles, ces derniers prétendent avoir gagné leur titre par des faits de bravoures, mais étrangement, la caractéristique que partagent tous les nobles du quartier est la suivante: ils possèdent une fortune colossale, il ne serait pas imprudent de penser que ce titre a un prix, qui ne s'achète pas par le sang mais par des Espers d'or.

Protégé par des statuts acquis par la richesse, ces bourgeois tiennent comme la vie, à ce que les autres habitants de la ville leur accordent le respect dû aux seigneurs de la Capitale sans prouver aucune légitimité. Dans les autres cités du monde, les nobles sont respectés, et ne payent point d’impôts car ils risquent leur vie pour protéger celle des paysans, à Esperia les nobles ne prennent aucun risque mais ont tous des avantages de ce titre.

Les résidents du quartier Ouest se donnent des valeurs de générosité en prenant soin de leurs esclaves, ce qui est paradoxal en réalité car il n'est pas surprenant de voir des nobles faire du mal aux esclaves des autres ou ceux du Sans Fond, la vraie générosité serait d'affranchir ses esclaves, mais ce serait perdre une main d’œuvre gratuite qui les maintient dans leur cité d'ivoire. Il existe un groupe occulte parmi ces gens "respectables" qu'ils appellent Spiritueux, une famille qui agit dans l'ombre pour s'entraider, profitant du statut, de la fonction au sein du gouvernement de chacun pour garder fortune et pouvoir, car incapable de garder leur position par légitimité.

On remarque alors, le phénomène sociologique que les Hommes de la Capitale connaissent bien, la respectabilité bourgeoise:
Au quartier Ouest, tout le monde est propre, tout le monde sent bon, tout le monde est vêtu des meilleurs étoffes du nouveau monde, mais derrière cette propreté apparente, se cache complots, vols, meurtres, tant de haine et de vérole, le réel problème pour ces gens, n'est pas de faire le crime, mais plutôt que ça se sache, ternissant ainsi leur image de marque. C'est pourquoi ces "nobles valeureux" ne font jamais la sale besogne par eux même, ils payent toujours quelqu'un (généralement un être modeste, prêt à se salir les mains pour manger), illustrant une nouvelle fois l'immortalité, la lâcheté, toujours caché derrière ce masque, ils tentent de se donner une image "rebelle et critique" en s'opposant verbalement à la Garde (symbole de l'autorité) qui ne peut ni répondre, ni agir face aux titres de noblesse, c'est sans risque qu'ils se prétendent révolutionnaires.

De tous les quartiers d'Esperia, le quartier Ouest est le plus agréable en apparence, mais le plus terrible en fond.

II) Adobe

"Un quartier neuf" qu'on nous dit, "une affaire" qu'on nous vend, certes le quartier est jeune, une architecture qui charme, des locaux vides qui n'attendent qu'à prendre vie, l'avenir sourit à ce quartier, mais derrière le rideau de mensonges se cache la triste vérité.

Arbitrio a voulu que le gouverneur, le père d'Esperia, ait installé son bureau dans ce quartier, et c'est étrangement dans ce même lieu que les anciens présidents de la famille Tarkhan sont venus s'installer après le coups d’État du jeune William. L'ancien maire de Rive Lame n'a jamais digéré de perdre tout son empire, aujourd'hui, ceux qui se font appeler les "compères" s'engagent d'amitié avec ceux qui comme eux sont fâchés par le système Esperien, ils ne forment pas une famille officielle, mais je les appelle les "Loups d'Adobe".

Ce groupe de brutes allie violence, cruauté et exprime leur frustration par des coups, mais bien qu'ils se donnent une allure virile, honorable et vante un système patriarcale, je ne juge que par les actes, qui sont-ils réellement? Des habitants, citoyens, qui pour la plus part n'aspirent qu'à la richesse et l'élévation sociale, aucun d'eux ne sont combattants, tout ce qu'ils combattent sont des esclaves qui ne peuvent rendre les coups. Ce sont des loups, en meute, ils chassent le gibier inoffensif, mais évitent les plus costauds, ainsi ces "révoltés" sont capables de la pire violence sur les esclaves, mais sont incapables de moindre opposition verbale face aux nobles du quartier Ouest.

Pour un esclave, Adobe est le principal quartier à éviter, une fois affranchis, vous ne risquez plus rien des loups qui rodent, certains sont trop vieux pour se servir de leurs dents, d'autres trop légers.
On remarque que chaque quartier abrite une famille de pouvoir généralement symbolisée par son maire, si je devais hiérarchiser ces familles sur leur puissance militaro-économique et par rapport à la quête du pouvoir sur Esperia, je dirai que le Quartier Ouest se trouve à la tête de la pyramide, puis vint Rive Lame et enfin Adobe, car, bien que les loups soient les plus affamés, ils sont aussi ceux qui mangent le moins, et pour preuve: une instabilité politique leur fait changer de maire toutes les semaines, et le nombre de jours de prisons qu'ont vécu la plupart des résidents de ce quartier est impressionnant.

Aucun établissement ne reste ouvert sur une longue durée à Adobe, pas une taverne, la salle de jeu va bientôt déménager, les thermes sont en rénovations, l'ambiance du quartier égale celle d'un cimetière, chose ironique, les résidents ont l'air de morts.

Parenthèse: Esperia, ville de pouvoir

Le jeu politique d'Esperia, première ville coloniale du nouveau monde attire bien des regards, la nouvelle terre est le point d'attraction d'un commerce prospère, en somme, contrôler Esperia c'est contrôler le commerce du nouveau monde, on peut voir un avenir impérial avec comme capitale la grande citée d'or d'Esperia.

Un jeu qui en vaut la chandelle, ainsi les plus ambitieux, les plus puissants n'aspirent qu'au contrôle de la ville, d'autres, plus violents, sont attirés par une voie plus radicale, à savoir l'émancipation de l'influence de l'ancien monde, en particulier des forces de la Capitale mais également celle du gouvernement qu'ils jugent trop mou, ces radicaux rêvent d'un État à la poigne de fer, en particulier en ce qui concerne les esclaves.

A l'heure actuelle, le pouvoir suprême est occupé par le gouverneur Kemelvor, qui tente (avec succès jusque là) de maintenir son poste, de maintenir l'ordre, et un commerce prospère. Mais avec l'affront impuni du marchand d'esclave Ledgris, qui faisait le bonheur de la bourgeoisie d'Esperia, qui grâce à quelques Esper d'or, pouvaient s'offrir une main d'oeuvre gratuite, amène alors une politique bien différente:

L'absence de maitre pour les esclaves, qui deviennent alors des salariés qu'il faut payer, ainsi sur le plan économique, l'esclave devient l'égal de l'habitant, de plus, la nouvelle politique du gouvernement amène à la formation d'un ghetto au porte de la ville: le Sans Fond, qui est une véritable poubelle où les esclaves viennent dormir dans des tentes peu solides, et l'arrivée sans fin de nouveaux esclaves ne fait qu'accroitre la taille de ces toilettes urbaines.

Le manque de hiérarchie utile, et l'arrivée du "nouvel esclave sans foi, ni loi" apporte des tensions entre les plus violents, entre les nobles qui en veulent toujours plus, et le gouvernement qui tente de subvenir aux besoins de ces derniers sans faire appel à la violence.
Car la moindre brutalité, amène à des tonnes de paperasses ainsi qu'à des demandes de dédommagements, la Garde se sent incapable d'agir, une guerre civile semble se former à l'horizon, et le gouverneur graisse la patte des forces de l'ordre pour éviter tout coup d’État possible.

On peut facilement imaginer, un bloc Spiritueux, qui envie un pouvoir absolu depuis toujours, car traditionnellement en haut de la pyramide du pouvoir, sans jamais être au sommet.
Mais aussi un bloc militaire, entre ceux qui ont la force de porter les armes, qui se sentent un devoir de protection de la stabilité d'Esperia tout en se posant des questions sur les bienfaits de la politique Kemelvorienne.

Les radicaux d'Adobe n'attendent qu'une occasion pour prendre les armes et marcher sur le sénat, pendant que la noblesse du quartier Ouest conspire de façon de plus en plus visible, mais je n'oublierai pas le bloc de Rive-lame, qui semble soutenir le gouvernement mis en place et n'a encore rien montré de sa capacité, qui seule abrite à la fois une puissance économique respectable ainsi que des combattants.

Il ne serait pas stupide d'envisager de façon de plus en plus sérieuse, une guerre civile, le résultat de cet affrontement sera peut-être déterminé par la prise de position des nombreux esclaves sans maitre, ce sont donc les plus méprisés qui doivent être les plus flattés.

III) Un pour tous...Un pour tous

Ces derniers jours, c'est à travers mon casque de garde que j'observais l'explosion du nombre d'agressions et de vols dans la ville, nous avons eu des suspects, quelques fois, des fouilles, mais nous n'avons jamais eu de preuve, et selon la politique du gouverneur, on n'agit pas sans preuve.

C'est sur la compassion de Kemelvor pour ses sujets que ces hors-la-loi fondent leur stratégie, ils masquent leur visage et frappent des cibles de choix, ce ne sont pas des fous qui brutalisent seulement dans le but d'en tirer un plaisir, non, ils frappent des concurrents, des ennemis, des personnes qui ont eu la folie de les défier.
Et bien, qu'on puisse lire la satisfaction, la sensation d'être des guerriers, des hommes forts et courageux, je connais la vérité, si le Gouverneur nous le permettait, à nous la Garde, d'agir, nous n'aurions qu'à enfoncer leur porte, les prendre, eux et leurs femmes, pour exprimer notre frustration de façon physique, dans nos cellules, jusqu'à ce qu'ils nous supplient de voir une dernière fois la lumière du jour avant de mourir. Car même si nous n'avons pas de preuves, nous avons des témoignages, tous savent qui sont ces barbares, mais personne n'ose le dire.

L'accélération des crimes de ces derniers jours, prouve que nous nous rapprochons d'un évènement bien spécifique, peut-être une guerre civile, un coup d’État, le changement de Gouverneur, qui sait?
Qu'importe qui commandite ces agressions, ils ont montré à toute la ville de quoi ils étaient capables, et semblaient vouloir exposer au grand jour, la faiblesse de Kemelvor face à leur efficacité.

Maintenant que l'axe du mal, de la brutalité, de la lâcheté et de la cupidité apparait aux yeux de tous, nous connaissons les membres qui adhèrent à ces idées diaboliques, ceux qui se considèrent comme des Hommes de biens vont devoir choisir entre faire leur devoir, dicté par la loi et leur gouvernement d'incapables, ou faire ce qui leur semble juste, tout en passant outre les règles de la ville. Une chance pour moi, on m'a licencié, preuve que l'axe du mal dispose d'une puissance de pression suffisamment efficace pour faire plier le chef suprême de la cité, me libérant du devoir dont j'ai fait serment envers cette ville, car il est maintenant clair que les solutions pour survivre ne sont pas légions:

- Agir comme ceux qu'on appelle "la confrérie noire" pour faire tomber leur commanditaire, ou du moins, les envoyer au dispensaire, faire en sorte que la soignante ne puisse faire de distinction entre leur visage et leur rectum.

-Que le petit peuple se réveille et marche sur le Sénat pour faire tomber les têtes responsables de l'anarchie régnante, encore cachée par une grotesque comédie du noble qui achète la belle esclave, en réalité, avec la Garde paralysée, l'esclave pourrait crever les yeux du noble, il ne se passerait rien.

En ce qui me concerne, ce sont peut-être les dernières pages que je dicte à mon associé qui écrit ici, je crains que vous ne retrouviez mon corps dans un égout et sans ses dents, tout semble perdu, et pourtant, si Arbitrio le veut, les travailleurs d'Esperia se poseront la question: dois-je être gouverné, menacé par des hommes qui se parfument, se maquillent, portent une épée qu'ils n'ont jamais utilisé, raconte des récits qu'ils n'ont jamais vécu, parlent de pays qu'ils n'ont jamais visité et qui défendent leur vie en criant leur statut: noble?

Certains disent que je ne suis qu'un barbare de l'Ancien Monde, mais je reconnais encore le courage, le courage de l'esclave qui s'oppose à la Garde, le courage de la soignante qui défend ses patients, le courage de l'artiste qui sauve son travail sous une pluie d'éclairs...Il n'y a pas de courage à se cacher le visage pour attaquer à trois, une seule femme, à l'aide de bâtons.
Alors en définitive, mes amis esclaves, petits travailleurs, oubliez la loi, faites ce qui est juste: crevez leur les yeux.