Utilisateur:Gaston Marot

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Gaston Marot

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Informations RP
Genre
Homme
Année de naissance
Rang


Famille


Quartier




Métier
Métier
Compléments





Fonction
Capitaine



Origines
Ville d'origine
Région d'origine
Nation d'origine
Informations HRP
Login Minecraft
Untertrack
Pseudo
Untertrack
Prénom IRL
Guillaume
Âge IRL
21






« Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !
Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,
Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image :
Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui ! »


Métier : Marin

Les choix de votre arbre :


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Son histoire

Avant Esperia

Chapitre Premier

La Compagnie Commerciale d'Esperia, en dépit de son nom flatteur pour la ville, appartenait toute entière à son fondateur : le Ser Scholwitz Hugrekki, qui s'en servait pour accroître sa fortune personnelle en important sur l'île isolée les marchandises qu'elle n'était pas en mesure de produire elle-même. En revanche, l'abondant or esperien, dont la valeur n'était guère reconnue par les insulaires en raison même de sa profusion, affluait dans les coffres de l'armateur qui s'empressait alors de le rapatrier sur le Continent où il jouissait d'un prestige incomparable de par sa qualité. Rares étaient ceux qui pouvaient profiter d'une affaire aussi lucrative, en fait : seule le capitaine Gwylonna qui occupait Fort-Lointain pouvait le prétendre. Encore plus rares étaient ceux qui acceptaient de traverser l'océan et de braver les tempêtes sans jamais faire la moindre escale pour ensuite aller s'échouer dans un port si rudimentaire qu'il était plus dangereux de s'y amarrer que de rester en mer. Le capitaine Gaston Marot étaient de ceux là. Issu d'une vieille famille capitaline installée à Maailmanovi depuis de nombreuses générations, il avait reçu une éducation religieuse très stricte auprès de son père, moine lettré appartenant au monastère de la ville. À la mort de ce dernier, il avait rejoint les rangs de la Flotte adaarionne dans l'espoir de côtoyer Birgitte Eija dont il était fou amoureux. Hélas piètre marin, il fut affecté à un vieux navire marchand en fin de service. Bien des années plus tard, il profita du décès des officiers supérieurs (lesquels étaient trois fois plus vieux que le navire sur lequel ils servaient) pour acquérir de nouvelles responsabilités. Unanimement méprisé par ses pairs qui le considéraient comme un arriviste, Marot, désormais capitaine d'une goélette décrépite, tenta par tous les moyens de restaurer sa réputation. C'est ainsi que, porté par un excès de zèle, il se rendit célèbre en acceptant systématiquement les missions les plus périlleuses que le Monastère avait à confier. Poussant à bout son embarcation sans jamais déplorer d'incident, le capitaine se vit transférer sur un bâtiment au tonnage plus élevé placé sous le commandement d'un capitaine tyrannique. Il ne fallut pas six mois à Gaston pour se faire exclure définitivement de la Flotte pour insubordination. Il se servit alors de son héritage et de ses économies pour s'installer à Branne et proposer ses services aux armateurs de la région. Sa renommée allant croissant (tout comme sa fortune), il finit par attirer l'attention du riche gérant de la Compagnie Commerciale d'Esperia, lequel, séduit par la prétention qu'avait Marot de pouvoir transporter n'importe quelle marchandise avec n'importe quel navire et par n'importe quel temps, décida de lui confier la gestion de l'Intrépide et de sa cargaison.

Chapitre Second

Les missions que Gaston Marot effectuait pour le compte de Scholwitz Hugrekki ne se limitaient pas au transport de marchandises. Il lui arrivait également de se livrer à du transport de personnes sur de très longues distances lors de voyages dispendieux vers Uuroggia où rien ne lui était refusé pour égayer sa traversée des eaux froides de la Sinine : mets délicats, musiciens versés dans l'art de la ménestrandie et vins raffinés. Une fois qu'il avait trop abusé de ces derniers alors qu'il faisait voile vers la Capitale depuis Uuroggia avec à son bord un précieux chargement de fourrure et d'ivoire, il avait été dérangé dans sa cabine par son subrécargue.
« Capitaine ? La mer semble s'agiter, vous devriez venir voir.
- Quoi ? Et Artur, mon second, ne peut-il pas s'occuper de cette petite infortune ?
- C'est lui-même qui m'a demander de venir vous trouver. »
Gaston poussa un profond soupir d'agacement, posa son verre sur la table qui était fixée au sol de sa cabine et se leva d'un air auguste. Lorsqu'il quitta la dunette pour se rendre sur le pont, un coup de mer le fit presque tomber mais plusieurs années passées à travailler sur des hunes l'avait rendu sensibles aux roulis de l'océan et il traversa le tillac d'une démarche chaloupée mais sans jamais perdre l'équilibre. Tandis qu'il avançait vers la proue, il aperçu la chevelure blonde de Dame Enewia battue par les embruns. La pauvre femme semblait terrifiée au spectacle des eaux noires qui se soulevaient en d'énormes vagues.
« Dame Hugrekki ! cria le capitaine d'une voix tonitruante afin de surpasser le bruit des déferlantes venues s'abattre contre la coque du navire. Ce n'est pas le moment de baguenauder ! Regagnez immédiatement le rouf sans emprunter le passavant et surtout : ne déranger pas l'équipage pendant les manœuvres ! »
Face à ces vociférations, l'épouse de Scholwitz s'en alla sans regimber et Gaston Marot put rejoindre son lieutenant de quart sur le gaillard d'avant.
« Alors Artur, comment ça se présente ?
- Pour l'instant les gréements tiennent bon, capitaine. Mais l'Intrépide donne de la gîte sur bâbord. Pas sûr que le fret aime ça.
- Est-ce que la quille est endommagée ?
- Impossible de le savoir, capitaine.
- Peste ! jura-t-il. Et qui tient la barre en ce moment ?
- C'est Juste, mon capitaine.
- Je n'ai rien dit, Artur, fit remarquer Marot en pensant que son second l'avait mal compris dans le vacarme de la tourmente.
- Non... Je veux dire... C'est le nom de l'homme de barre, il s'appelle Juste.
- Oh ! Ce « Juste »-ci. Décidément il faudra songer à l'appeler autrement celui-là. »
Le second du capitaine garda le silence et Marot interpella deux de ses marins pour leur demander d'aller relever les hiloires afin de protéger les écoutilles.
Descendant à son tour sur le tillac, il leva la tête et se mit à hurler pour se faire entendre des gabiers de misaine accrochés aux enfléchures :
« Eh vous, là-haut ! Bordez les voiles et souquez les drisses, on va passer en cape courante ! ».
La manœuvre n'était pas audacieuse, d'aucuns auraient dit que Marot avait fait preuve à ce moment là d'une excessive prudence qui ne lui ressemblait pas. Or si la réputation du capitaine n'avait pas été usurpée dans sa jeunesse, on la devait aujourd'hui bien moins à une réelle témérité mal-placée qu'aux rumeurs savamment entretenues qu'il répandait dans chacun des ports qu'il visitait. Bien sûr que le capitaine n'hésitait pas à emprunter des routes réputées dangereuses mais il ne se départait jamais, dans ces cas là, de la plus extrême prudence. Après avoir fait choquer la grand'voile et donner toutes ses instructions, il alla s'assurer que les hiloires étaient bien rabattus et, rassuré de constater que l'entrepont ne courait plus aucun risque d’inondation, il se dirigea vers sa cabine non sans avoir, au passage, ordonné à un matelot qualifié d'aller relever Juste à la barre.
Quelle ne fut pas sa surprise, en ouvrant la porte grinçante qui menait à sa cabine, de découvrir Dame Enewia assise derrière son bureau. Jamais le capitaine ne fermait cette porte à clef car personne, y compris Scholwitz et son subrécargue, n'entrait dans sa cabine sans en avoir obtenu la permission. Seule Enewia Hugrekki se permettait de remettre en cause son autorité à bord.
« - Est-ce vous seul qui avez bu cette bouteille d'hypocras, capitaine ? »
Gaston s'empara promptement de ladite bouteille et la dissimula dans un placard qu'il referma nerveusement.
« - Et vous pensez peut-être qu'un capitaine ivre peut sans soucis amener un navire à bon port ? enchaîna-t-elle.
- Écoutez, dame Hugrekki, vous n'êtes pas familière des choses de la mer et je peux comprendre que le déluge que vous avez vu sur le pont supérieur vous inquiète mais bouteille ou pas, rassurez-vous car je suis parfaitement en mesure de transporter n'importe quelle marchandise...
- Avec n'importe quel navire et par n'importe quel temps... Oui, oui je sais ce que vous racontez à mon époux pour le convaincre, acheva Enewia en soupirant.
- Alors laissez moi faire mon travail. J'étais venu ici pour consulter la carte, dit Marot en allant se tenir debout prêt d'Enewia pour examiner le document cloué à sa table.
- Je croyais que vous détestiez les cartes.
- Elles sont trop souvent dessinées par des amateurs voire pire : des armateurs (il rit à sa propre blague) qui n'y connaissent rien à rien. Les ragots racontés par les marins qu'on entend parfois dans les tavernes portuaires sont infiniment plus fiables.
- Sont-ce ces mêmes ragots racontés par des pochetrons imbéciles qui n'en savent pas plus que les cartographes de l'Amirauté qui vous ont conduit à prendre une route que vous ne connaissez pas ?
- Non et puis je connaît très bien cette route : j'ai passé des semaines à l'étudier sur la carte. »
Enewia ne prit même pas la peine de soulever tout haut l'incohérence des propos de Marot et se contenta de hausser un sourcil. Le capitaine soupira avant de se tourner vers l'impertinente passagère dont le silence lui avait paru suffisamment éloquent.
« - Cette carte là est fiable, d'accord ? Elle a été tracée par le capitaine Eija en personne.
- C'est une excellente navigatrice, fit-elle remarquer. Où avez vous obtenu une carte de la Flotte adaarionne aussi récente ?
- Ce ne sont pas vos oignons, madame. Avec tout le respect que je vous dois.
- On dit que vous en pinciez pour elle. »
Le capitaine s'apprêtait à rétorquer une réplique cinglante quand tout le navire se mit à trembler et qu'un bruit effroyable éclata dans la cale.
« - Qu'est ce que c'était ? demanda Enewia avec effroi.
- Un récif ? Non, impossible ! Le capitaine Marot vérifia attentivement sur la carte la présence d'un récif ou d'un courant à éviter. Son visage était devenu livide et il marmonnait tout bas des propos en adaarion.
- Capitaine ? demanda Enewia d'une voix inquiète.
- Surtout restez ici, Dame Hugrekki. »
À ces mots, la jeune femme, blême, se blottit en tremblant dans le fauteuil usé du capitaine tandis que ce dernier sortait de sa cabine non sans en avoir fermé la porte à clef pour la toute première fois. Il ne voulait pas que l'épouse de son armateur mette inutilement sa vie en danger ou ne vienne gêner ses marins sur le pont.
Il retrouva Artur au pied du grand mât qui l'informa que quelque chose avait arraché le beaupré et déchiré l'étrave. Le capitaine partit en courant jusqu'à la proue où il se pencha par-dessus le bastingage pour constater l'ampleur des dégâts. En relevant la tête, il vit subrepticement à la lueur éphémère d'un éclair la silhouette tant redoutée se dessiner à l'horizon.
Au-dessus de lui, des nuages noirs s'amoncelaient dans le ciel cependant qu'une pluie battante arrosait son visage horrifié. Les marins tout autour exprimaient leur terreur.
L'Intrépide allait sombrer.

Chapitre Troisième

« - Que s'est il passé après ça ?
- Quand j’ai vu les tours d’Antagone, j’ai su qu’il était trop tard. Je suis retourné auprès d'Enewia et j'ai chargé le canot accroché au balcon de ma cabine avec tout ce que je pouvais trouver de consommable. Puis nous avons tous les deux quitté le navire en laissant les autres marins faire front.
- N'essayez pas d'impliquer Dame Hugrekki, vous êtes le seul responsable. Vous connaissez aussi bien que moi le règlement à bord : le capitaine quitte le vaisseau dont il a la charge en dernier.
- Il serait vain de nier ma faute. Dame Enewia peut en témoigner : j'ai quitté le navire en premier, avec elle, dès le début du naufrage.
- Vous continuez de soutenir que des échoueurs auraient éteint le phare ?
- Tout à fait. Nous voguions dans un gros bouchon de brume mais j’avais établi notre plan de route avec minutie. Si le phare avait été allumé, l’Intrépide n’aurait pas touché les récifs car j’aurai changé de cap au moment prévu.
- Nous ne verrons donc pas le pavillon de l'Intrépide émerger dans quelques années au large des côtes ocolidiennes ? C'est que nous devons tenir nos registres à jour.
- Impossible, Votre Honneur. Je l'ai vu s'abîmer moi-même.
- Nous avons interrogé le gardien de Linande, il affirme que son feu ne s’est jamais éteint au cours de sa carrière, même au plus fort de la tempête.
- Votre gardien ment, de toute évidence. Je ne serai pas surpris s’il avait partie prenante dans cette affaire. Sans doute est-il complice des échoueurs et qu’il a été payé par eux. J’ai pu constater moi-même que le phare d’Antagone était encore éteint, deux jours après le naufrage.
- Puisque vous abordez la question de la responsabilité, messire Marot, pour quelle raison n’avez-vous pas organisé l’évacuation de l’Intrépide ? »
Gaston mordit nerveusement sa lèvre inférieure et échangea un très bref regard avec Scholwitz Hugrekki avant de répondre :
« - Il n’y avait qu’un seul canot, Votre Honneur.
- Et pourquoi cela ? demanda le juge en haussant un sourcil d’un air intrigué.
- C’est que… Je n’en ai jamais vraiment eu besoin et… Enfin, l’absence de canot visible rend les équipages plus vigilants car les marins prennent conscience qu’ils ne peuvent commettre d’erreur sans conséquence. »
Des murmures d’indignations parcoururent l’assemblée tandis que Gaston Marot baissait la tête, honteux.
« - Je vois… Mais rien n’interdit de garder sous le coude un canot pour soi-même, n’est-ce pas ?
- Non, ce n’est pas ça, Votre Honneur. Vous vous méprenez. L’unique canot situé à la poupe sert à rassurer les passagers de marque qui ne peuvent pas apaiser leur angoisse dans le travail bien fait. Dans leur cas, c’est l’absence de canot visible qui pourrait les conduire à gêner l’équipage ou à causer d’autres sortes de troubles.
- Pourtant vous ne vous êtes pas fait violence au moment de l’utiliser. Comment avez-vous survécu ?
- J'ai utilisé les instruments que j'étais parvenu à emporter puis j'ai ramé en direction de Haute-Falaise où nous avons accosté. Je dirais que ça nous a pris environ deux jours.
- Et ensuite ?
- J’ai négocié un passage et nous avons embarqué pour Mont-aux-mouettes. Là-bas, des marins de la Flotte nous ont fait monter à bord de La Gloire du Roi III pour faire voile vers la Sublime. La suite vous la connaissez, Votre Honneur, interrogatoire puis mise aux arrêts. On ne m’a même pas donné l’autorisation d’écrire à ma famille…
Le juge semblait perplexe aussi fit-il appel à l'armateur lésé.
« - Sire Hugrekki, y a-t-il quelque chose que vous voudriez demander à Gaston Marot ? »
Scholwitz fit signe que oui et se planta face à celui qui n'était plus capitaine :
« - Gaston, ma femme m'a dit que vous aviez bu la nuit où cette infortune de mer est survenue. Êtes-vous certain de ne pas avoir fait une erreur causée par votre intrépidité exacerbée par le vin ? Vous êtes-vous vraiment écrasé sur des récifs en raison de l’activité des échoueurs ou bien était-ce le fait de votre seule négligence ?
- Non ! Sire Scholwitz ! Je le jure sur tout ce qu'il y a de plus sacré en ce monde : je n'ai heurté les récifs que parce que le phare était éteint cette nuit là.
- N'ajoutez pas le blasphème à la liste de vos méfaits, Gaston ! J'ai failli perdre une femme par votre faute !
- Et comment aurais-je pu ramener saine et sauve ladite femme si j'avais été ivre ? C'est grâce à moi si elle est encore en vie aujourd'hui et les seuls responsables de vos maux sont les échoueurs ! »
À ces mots, Scholwitz serra les poings.
« - Ce sera tout, Sire Hugrekki ?
- J'en ai fini avec les questions, Votre Honneur.
- Bien. En ce cas veuillez regagner votre place : je vais rendre mon jugement. »
Scholwitz s'en retourna à sa place. Il était soulagé car il connaissait d'avance quel serait le verdict pour l'avoir âprement « négocier » un peu plus tôt dans la journée. Il s'était heurté au caractère obtus du fonctionnaire qui n'avait eu de cesse de lui répéter sur tous les tons que « quiconque est né pour la corde ne périra jamais par l'eau » mais il était hors de question pour l'armateur lésé de laisser mourir son capitaine sans avoir été dédommagé en bonne et due forme. L'esclavage, en revanche, lui permettrait de faire fructifier sa fortune. Il comptait faire un pied de nez au destin en tirant parti du naufrage. Il allait transformer un désastre financier en opportunité.
Le jugement fut rendu, les papiers signés et Gaston Marot devint officiellement l'esclave de Ser Scholwitz Hugrekki jusqu'à ce que ce dernier soit intégralement remboursé d'une somme qui avait été estimée à plusieurs dizaines de milliers de Royes.
« - Est ce que ça signifie que je vais continuer de travailler pour vous mais cette-fois ci gratuitement ? demanda Gaston Marot à son nouveau maître au sortir du tribunal.
- Non, plus jamais je ne te confierai la charge d'un bateau.
- Alors quoi ?
- Je vais te vendre.
- Je doute que la somme que vous tirerez de ma vente soit suffisante pour vous dédommager.
- Je sais. C'est pour cette raison que j'ai l'intention de te vendre dans un endroit où tu seras rapidement affranchi et où l'or coule à flot. Tu pourras ainsi me rembourser rapidement et je te reprendrai à mon service en tant que simple marin.
- Mais si je suis affranchi une fois sur place, cela signifiera que je ne serai plus votre esclave.
- Je n'ai jamais dit que la vente serait déclarée. Au contraire, une fois vendu, je signalerai ton évasion pour que tu ne sois pas tenté de ne pas t’acquitter de ta dette.
- Si vous faites ça, je serai repris. Quel intérêt alors ?
- Tu seras vendu et tenu loin du Continent de sorte que tu n'auras pas à t'inquiéter des recherches qui seront entreprises contre toi. Le capitaine Gwylonna, que tu connais sûrement de réputation, t'achètera contre une poignée de Royes puis te revendra sur Esperia à prix d'or, littéralement. De là tu accumuleras la précieuse monnaie des insulaires et lorsque tu auras en ta possession cinq mille espers d'or, je t'affranchirai officiellement.
- Et... Et ma femme ?
- Elle ne sera pas tenue informée de ce petit arrangement, bien sûr. Mais tu pourras la retrouver après ton réel affranchissement. Hâtons nous maintenant : je dois retrouver le représentant de l'acheteur sur les quais dès ce soir. C'est lui qui te conduira jusqu'à Fort-Lointain. »
Le lendemain matin, Gaston Marot faisait voile pour l'archipel lugubre où s'en vont d'ordinaire les esclaves irréguliers.